Texte adopte le 16.1.92RESOLUTION A3-0008/92
sur le rapport annuel de la Commission sur la situation
économique 1991-1992
Le Parlement européen
- vu la proposition de la Commission au Conseil (COM(91) 0484 -
C3-0017/92),
- consulté par le Conseil conformément à l'article 4 de la
décision 90/141/CEE du Conseil du 12 mars 1990 relative à la
réalisation d'une convergence progressive des politiques
économiques et des performances pendant la première étape de
l'union économique et monétaire, (1)
- vu le rapport de la commision économique, monétaire et de la
politique industrielle,
Restaurer la croissance dans la Communauté
1. constate, selon le rapport de la Commission, un grave
ralentissement de la croissance dans la Communauté de 2,8% en
1990 à 1,3% en 1991, accompagné d'une augmentation du taux de
chômage (8,6% en 1991 contre 8,4% en 1990). La moyenne
communautaire des déficits budgétaires se creuse de 4,1% du
PIB en 1990 à 4,4% en 1991; le déficit de la balance courante
s'accroît sensiblement, passant de - 0,2% en 1990 à - 0,8% en
1991; en revanche le taux d'inflation est contenu (5% en
1991);
2. observe également selon le même rapport que la situation
économique mondiale est caractérisée par une dégradation
encore plus sensible, la stagnation de la croissance mondiale,
notamment aux Etats-Unis (de 0,9% en 1990 à - 0,4% en 1991)
et une diminution de volume du commerce mondial (de + 7% en
1988 à + 2% en 1991);
3. considère que la meilleure résistance éventuelle de la
Communauté à la détérioration de la conjoncture économique
mondiale ne doit pas masquer l'insuffisance des performances
de l'économie communautaire tant par rapport aux prévisions
initiales (2,25%) et aux avantages escomptés du grand marché
qu'en comparaison avec les résultats que continue d'afficher
l'économie japonaise: un taux de croissance élevé (4,6%) bien
qu'en baisse par rapport à 1990 (5,6%) et des taux d'inflation
(2,8%) et de chômage (2,1%) particulièrement bas;
4. estime que la situation économique actuelle de la Communauté
en 1991 est préoccupante car, outre des disparités notables
de développement (récession au Royaume-Uni: - 1,8%, très
faible croissance en France et en Italie de l'ordre de 1,2%,
croissance relativement soutenue en Allemagne, au Luxembourg
et en Espagne: 2,5% et plus), elle risque de réduire les
effets bénéfiques du grand marché, de compromettre le rythme
de l'intégration économique et monétaire et d'attiser les
résistances sociales;
___________________
(1) JO L 78 du 24.3.1990, p. 245.s'interroge également sur l'exactitude des prévisions de
croissance, en elles-mêmes déjà médiocres, figurant dans le
rapport économique annuel, pour 1992 (2,25%) et 1993 (2,5%),
cette période étant très incertaine étant donné:
a) la modération prévisible des exportations en raison de la
faiblesse de la demande mondiale et de l'appréciation actuelle
de l'écu par rapport au dollar,
b) la hausse des coûts salariaux dans les secteurs
exportateurs,
c) la faible formation de capital brut, vu le niveau élevé des
taux d'intérêt réels,
d) l'insuffisance de l'épargne;
6. note, certes, que la détérioration de la situation économique
dans la Communauté provient en partie de causes externes
telles que les conséquences de la crise du Golfe,
l'incertitude sur l'aboutissement des négociations de
l'Uruguay Round, de même que sur l'évolution économique et
politique dans les pays d'Europe centrale et orientale,
l'insuffisance de l'épargne mondiale;
7. estime cependant, que la détérioration de la situation
économique de la Communauté aurait été moindre si les
politiques d'ajustement avaient été poursuivies avec plus de
cohérence; considère à cet égard que, dans le contexte d'une
croissance faible, des problèmes majeurs se posent notamment:
a) la consolidation d'une croissance non-inflationniste
garantissant l'augmentation de l'emploi,
b) une politique qui favorise l'augmentation de l'épargne
nécessaire au financement des investissements publics
matériels (infrastuctures) et immatériels (R & D,
enseignement, formation),
c) une plus grande souplesse de l'offre des capitaux et une
volonté accrue des employeurs d'offrir des schémas d'emploi
différents, par exemple pour assurer la compatibilité entre
responsabilités professionnelles et domestiques,
d) une plus grande souplesse sur les marchés de l'emploi qui
cependant n'accentue pas la précarité de l'emploi,
e) une politique industrielle européenne orientée notamment
vers l'amélioration de la balance commerciale de la
Communauté;
8. estime prioritaire qu'une action concertée soit entreprise
pour obtenir une baisse des taux d'intérêts réels existant
dans la Communauté, condition nécessaire pour une diminution
des coûts des investissements, de la charge financière des
Etats, et une relance de la consommation, la coordination des
taux d'intérêts dans la Communauté étant une nécessité
politique et économique gage de la crédibilité de la future
UEM;
9. souligne par conséquent qu'en matière de politique économique,
monétaire et structurelle, la Communauté et les Etats membres
ne doivent pas poursuivre en 1992 et 1993 les politiques des
années précédentes qui ont abouti à une détérioration de la
situation économique;
10.constate que le projet de révision du Traité adopté
à Maastricht suppose, parce qu'il prévoit des
objectifs financiers pour le passage à la phase III
de l'UEM, que onze des douze Etats membres mènent
simultanément des politiques déflationnistes, ce qui
risque de provoquer une crise générale de l'économie
européenne;
11.affirme donc la nécessité de l'instauration d'un
processus de croissance soutenable dans la
Communauté dont les objectifs clairement définis
doivent porter sur le rejet de la fatalité du
chômage qui frappera en 1992 au moins 9% de la
population active, la protection de l'environnement,
la convergence réelle des économies, en particulier
des régions moins favorisées, l'aide aux pays
d'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux PVD;
Réussir l'Union économique et monétaire
12. considère que, à côté d'objectifs comme la
croissance et la réduction du chômage, les
principaux objectifs économiques des Etats
membres doivent englober la création des
conditions nécessaires à la réalisation par
étapes de l'Union économique et monétaire ainsi
que les objectifs économiques élargis définis au
nouvel article 2 du Traité proposé à Maastricht
par la conférence intergouvernementale;
13. presse le Conseil, la mise en place du grand
marché étant le socle indispensable de l'UEM,
d'adopter dans les plus brefs délais les 69
dernières propositions nécessaires à son
achèvement, concernant notamment la libre
circulation des personnes, la fiscalité des
accises, la coopération entre entreprises et les
réglementations phytosanitaires;
14. demande instamment aux Etats membres les plus
négligents de transposer sans tarder dans leur
législation nationale les directives européennes
en la matière à défaut de quoi, au-delà des
apparences, le grand marché loin de produire
tous les avantages escomptés serait source de
distorsions de concurrence;
15. rappelle que le passage à la deuxième phase de
l'UEM le 1er janvier 1994 est strictement
subordonné au respect des objectifs fixés pour
la première phase actuellement en cours,
notamment outre la libération des capitaux, la
coordination des politiques économiques
(surveillance multilatérale) et la mise en
oeuvre de programmes de convergence;
16. constate à cet égard que des progrès notables
doivent encore être accomplis pour parvenir
entre autres:
- à une diminution du taux moyen d'inflation dans
la Communauté et à un resserrement de l'écart
actuel entre les taux des différents Etats
membres,
- à une réduction sensible des déficits
budgétaires excessifs dans certains Etats membres
en 1991 (Grèce: 17,3% du PIB, Italie: 9,9% du PIB,
Belgique: 6,4% du PIB) alors que le seuil limite
fixé parmi les critères de passage à la IIIe phase
est de 3%, seuil qui n'a été respecté que par le
Royaume-Uni, le Luxembourg, le Danemark et la
France,
- à une plus grande convergence des taux
d'intérêt,
- à la suppression des obstacles à la promotion du
rôle de l'écu.
- à la poursuite des restructurations de la
production et à la promotion d'activités
économiques de haute technologie respectueuses de
l'environnement;
17. souligne néanmoins que les critères qui
détermineront le passage à la IIe phase de l'UEM
ne fournissent pas un reflet exact de la santé
économique des Etats membres et doivent être
interprétés en fonction du contexte économique
général des pays concernés et des progrès en
cours dans la réalisation de leurs programmes de
convergence;
18. souligne que si la politique de change de la
Communauté a pour but de limiter les
réalignements des parités centrales en vue du
passage à la IIe phase de l'UEM, la Communauté
doit se doter des instruments nécessaires pour
mettre en oeuvre, quand il y a lieu, des
politiques anti-chocs;
19. insiste en particulier sur le fait que pour
parvenir à une plus grande convergence des taux
d'intérêt deux types de décisions s'imposent:
a) l'engagement des Etats membres concernés
d'accepter de se soumettre à une bande de
fluctuation étroite de leurs mécanismes de change,
b) la participation de tous les Etats membres au
mécanisme de change du système monétaire européen;
Renforcer la compétitivité de la Communauté
Une politique de concurrence active mais cohérente
20. souligne la nécessité, sans affaiblir la
Communauté face à ses concurrents extérieurs, de
poursuivre l'application d'une politique de
concurrence rigoureuse concernant le contrôle
des concentrations, des aides d'Etat et de la
transparence en général des tarifs (tarifs
aériens, des télécommunications) et des
relations financières entre Etats et entreprises
suivant sa résolution du 13 décembre 1991 sur le
XXème rapport de la Commission des Communautés
européennes sur la politique de concurrence,
étant donné que la compétitivité de l'économie
communautaire en dépend;
21. demande en particulier à la Commission de faire
preuve de vigilance pour que le processus de
privatisation actuellement en cours
principalement dans les nouveaux Länder
allemands, mais aussi dans d'autres Etats
membres, ne conduise pas à des discriminations
ou des distorsions de concurrence;
22. insiste cependant pour que la Commission
recherche une plus grande cohérence entre
l'application de la politique de concurrence et
les exigences des autres politiques
communautaires, en particulier d'une politique
industrielle encore trop insuffisante
aujourd'hui, notamment dans les secteurs
stratégiques, et de la politique de
l'environnement, de manière à ne pas pénaliser
les efforts des Etats membres les plus à la
pointe dans ce domaine;
Une politique industrielle communautaire
23. réaffirme l'urgente nécessité d'une politique
industrielle communautaire comportant notamment:
- un accroissement substantiel de l'effort de
recherche communautaire afin que la CEE parvienne
à un niveau d'intensité de recherche comparable à
celui de ses principaux concurrents (CEE: 1,9% du
PIB contre 2,6% aux Etats-Unis et 2,9% au Japon);
- une meilleure diffusion des technologies et de
leurs applications industrielles;
- une beaucoup plus grande cohérence des
stratégies industrielles nécessaire à
l'élaboration des contre-offensives indispensables
dans les secteurs où sévit une crise de la
compétitivité européenne (électronique,
automobile, industries navales, textile, etc...);
- d'une manière générale une meilleure
identification de l'intérêt communautaire;
Une politique énergétique commune
24. affirme la nécessité d'une politique énergétique
commune, élément clé d'un développement
équilibré et durable, ainsi que d'une politique
industrielle communautaire. En effet, dans ce
domaine, la Communauté européenne, relativement
pauvre en ressources énergétiques primaires,
dépend encore aujourd'hui pour plus de 45% de
ses besoins des fournitures extérieures. En
outre, dans la perspective de l'union économique
et monétaire et de l'union politique, il est
paradoxal de constater le manque de cohésion de
la Communauté européenne au plan énergétique,
alors que, comme on le sait, il s'agit là d'un
élément stratégique de l'économie;
souligne que six objectifs paraissent relever
d'une politique énergétique commune:
- libre concurrence et libre circulation des
marchandises: l'énergie n'est pas un produit
banal, et le principe de libre concurrence doit
être examiné en relations avec le principe de
service public. Les limites sont à définir pour
chaque secteur énergétique, tant la situation est
contrastée,
- sécurité des approvisionnements à court et long
terme,
- développement de la R & D: programmes de
recherche à long terme et veille technologique
active sur toutes les filières qui prendront le
relais des combustibles fossiles,
- changement climatique et effet de serre:
politique de réduction des émissions de gaz à
effet de serre et coordination des recherches
européennes sur le changement climatique global,
- coopération avec l'Europe centrale et orientale
et la Communauté des Etats indépendants (C.E.I.):
assistance technique pour la sûreté des centrales
nucléaires; et pour la mise en place des sources
d'énergies qui remplaceront les centrales
électronucléaires appelées à être arrêtées dans
les prochaines années; dépollution des
installations à charbon; réfection des réseaux de
distribution d'électricité et de gaz; des puits de
pétrole, etc. et coopération dans le domaine de la
recherche,
- réduction de la consommation d'énergie et
transferts de technologie Nord-Sud: accélérer les
transferts de technologies de production propre
vers les PED, puisqu'il n'est pas possible de leur
offrir notre mode de consommation énergétique,
insiste sur l'intérêt particulier d'une prévision
à long terme (demande et offre) comme base d'une
politique énergétique commune, permettant
d'optimiser la répartition entre les différentes
sources d'énergie, en fonction de leurs caractères
spécifiques et de leur situation mondiale, et
d'assurer un développement cohérent des Etats et
des régions européennes;
25. demande en particulier à la Commission, compte
tenu du nouveau contexte international, de
présenter un programme général relatif aux
conditions propres à favoriser la reconversion
partielle des industries d'armement vers des
activités civiles notamment dans le domaine de
l'environnement;
La promotion des PME
26. réaffirme le rôle prédominant que les PME,
représentant 98% des entreprises, peuvent jouer
dans la croissance et l'innovation pour autant
qu'elles puissent bénéficier, entre autres:
- d'une aide accrue à la formation des personnels,
- d'une simplification administrative,
- d'un meilleur accès au financement,
- de l'élimination de toute mesure fiscale ou
sociale discriminatoire à leur encontre,
- d'un contrôle efficace de la concurrence et des
concentrations;
Le redéploiement de l'agriculture communautaire
27. affirme avec force, étant donné l'impossibilité
de financer l'actuel système d'intervention et
les effets fatals que les subventions à
l'exportation de la Communauté risquent d'avoir
sur le bon déroulement des négociations du GATT,
l'exigence d'un redéploiement de l'agriculture
européenne; ce secteur, vital et stratégique
pour la Communauté, devrait être considéré
aujourd'hui comme les programmes Airbus et
Ariane dans les années 1970 et s'engager vers un
nouvel avenir (notamment sur le plan agro-
alimentaire, de la production de haute qualité
et de la protection de l'environnement).
Garantir la cohésion économique et sociale
Refuser la fatalité du chômage
28. déplore l'aggravation continue du chômage dans
la Communauté qui frappera au moins 9% de la
population active soit 13,6 millions de chômeurs
en 1992, taux le plus élevé dans l'ensemble des
pays industrialisés (Japon 2,2%, Etats-Unis 7%),
et rejette la fatalité du chômage;
29. s'inquiète du caractère de plus en plus
structurel du chômage qui se traduit par
l'accroissement de la proportion du chômage de
longue durée ainsi que de la détérioration des
conditions sociales du travail: extension de
l'emploi précaire, du travail à temps partiel et
du travail posté, inégalités salariales... ;
30. demande à la Commission et aux Etats membres de
mettre enfin en oeuvre une stratégie
communautaire pour l'emploi articulée en
particulier sur:
- une action déterminée de formation
professionnelle;
- l'encouragement à la flexibilité des conditions
de travail et à la mobilité géographique dans le
respect des garanties sociales énoncées dans la
Charte communautaire;
- l'élimination des mesures sociales et fiscales
discriminatoires à l'encontre des PME et toutes
autres mesures qui se révèlent nécessaires à leur
promotion;
- l'approfondissement du dialogue social à tous
nivaux;
- la création d'emplois pour satisfaire les
besoins sociaux et culturels manifestes tant dans
les agglomérations urbaines que dans les zones
rurales en voie de dépeuplement;
- le développement de l'emploi dans les activités
liées à la protection de l'environnement;
Combattre les disparités que présente le
développement régional
31. constate la persistance, en dépit d'une légère
amélioration ces dernières années due surtout à
l'évolution favorable de la situation
économique, de graves disparités de
développement économique entre les diverses
régions de la Communauté, les plus pauvres
accusant un taux de chômage de 15 % et plus et
un niveau de revenu moyen par habitant en PPA
inférieur ou égal au tiers de celui des régions
les plus prospères;
32. affirme, étant donné la persistance des
disparités de développement économique régional
et en particulier les risques de délocalisation
des investissements, d'"écrémage" des activités
rentables par les grandes sociétés
transnationales au détriment des agents
économiques locaux, l'obligation de renforcer
considérablement l'aide au développement
régional notamment en matière:
- de formation professionnelle,
- d'implantations d'activités de recherche,
- de redéfinition du développement des
infrastructures de transport, selon un double
critère économique et écologique,
- de télécommunications,
- de restauration et de maintien d'un
environnement attractif,
d'où la nécessité d'envisager dès à présent un
nouvel accroissement de la dotation des Fonds
structurels, et à cette occasion la révision des
PIM dont le fonctionnement devra être amélioré
ainsi que la mise en oeuvre rapide du Fonds de
cohésion social consacré à Maastricht;
33. souligne également le rôle de l'industrie
touristique (5 % du PIB et plus de 8 millions de
personnes employées) comme facteur important de
cohésion économique et sociale, en raison de ses
effets multiplicateurs, d'où l'importance d'une
politique communautaire vigoureuse de promotion
d'un tourisme de qualité (notamment un tourisme
culturel, social et rural);
Renforcer la politique de l'environnement
34. souligne l'obligation d'intégrer les
considérations relatives à l'environnement
(concernant l'énergie, les transports,
l'industrie en général et l'agriculture) dans
l'ensemble des politiques de la Communauté, une
croissance soutenable n'étant pas incompatible
avec une économie compétitive et créatrice
d'emplois; d'où la nécessité:
- d'un meilleur contrôle de l'application de la
réglementation en matière d'environnement,
- et, de l'internalisation des coûts écologiques
et sociaux dans le calcul économique à travers
notamment la fiscalité;
Affirmer l'identité de la Communauté
La CEE noyau dur de la grande Europe
- vis-à-vis des pays de l'AELE
35. reconnaît que l'accord conclu en principe entre
la CEE et les pays de l'AELE pour créer, sans
exclure son évolution vers l'union politique, un
espace économique européen regroupant 19 pays,
370 millions d'habitants, soit un volume
d'échanges commerciaux supérieur à celui réalisé
entre la CEE d'une part et les Etats-Unis et le
Japon de l'autre, constitue une étape importante
de la construction de la grande Europe et un
facteur supplémentaire de développement
économique;
36. souligne cependant que le bon fonctionnement de
l'accord dépendra du respect effectif de
l'acquis communautaire et du principe de
réciprocité par les pays de l'AELE;
- vis-à-vis des pays d'Europe centrale et
orientale
37. constate que la situation économique des pays
d'Europe centrale et orientale s'est gravement
détériorée depuis l'effondrement de l'économie
centralisée et que, à certains égards, ces pays
se trouvent dans une situation comparable à
celle des pays de la Communauté à la fin de la
deuxième guerre mondiale;
38. considère que pour limiter les effets négatifs
de la transformation des économies planifiées de
l'Europe centrale et orientale en économies de
marché sur la demande des capitaux, le niveau de
l'épargne mondiale, le commerce mondial et les
relations internationales, la Communauté doit
prendre des initiatives pour leur venir en aide,
entre autres:
a) un accès plus facile pour les produits
industriels et agricoles provenant d'Europe
centrale et orientale,
b) des investissements directs pour contribuer à
une privatisation graduelle et à une stabilisation
rapide,
c) des aides financières à taux d'intérêt réduit
et des prêts bonifiés de la BEI,
d) la mise en place d'un nouveau système de
distribution;
39. invite la Commission à examiner la possibilité
d'utiliser dans une plus large mesure les
excédents agricoles comme aide alimentaire aux
pays d'Europe centrale et orientale sans pour
autant perturber les marchés locaux ni porter
préjudice aux pays en voie de développement et
en deuxième lieu pour que le produit de
l'opération puisse contribuer au financement de
l'infrastructure indispensable à l'agriculture,
notamment l'infrastructure de réfrigération et
de stockage, etc.; le transport de ces produits
aux pays concernés devrait être effectué et leur
distribution supervisée par la Communauté;
40. considère que la Communauté devrait prendre
l'initiative de proposer, avec la participation
des Etats-Unis, du Japon, des pays de l'AELE, de
l'Australie et du Canada, un programme à moyen
terme de développement en faveur des pays
d'Europe centrale et orientale comme le Plan
Marshall;
41. souligne toutefois la nécessité d'être attentif
à ce qu'à partir de ces pays ne se développe des
pratiques de dumping et de concurrence déloyale
préjudiciables pour la Communauté et
déstabilisatrices du commerce mondial en
général;
42. considère que l'assistance et la coopération en
matière énergétique notamment avec les
Républiques de l'ex-Union Soviétique sont
prometteuses d'un développement économique très
important de part et d'autre, source de devises
pour ces pays et garantie d'approvisionnement
énergétique pour la Communauté; d'où
l'importance de la conclusion de la Charte
européenne de l'énergie;
43. demande également le dégagement d'aides
financières et d'assistance technique permettant
de contribuer significativement à l'élaboration
et à la mise en oeuvre de programmes de
restauration du patrimoine écologique de ces
pays;
La Communauté, solidaire des PVD
44. constate que le taux de croissance de l'ensemble
des PVD a atteint en 1991 son niveau le plus bas
depuis 1965; estime qu'un échec d'une telle
ampleur des systèmes de régulation de l'économie
appelle un réexamen des organismes et des
doctrines économiques qui ont été à l'origine de
ce résultat;
45. estime cependant nécessaire de lier autant que
possible l'aide aux PVD à la diminution des
dépenses militaires de ces pays, lorsqu'elles
apparaissent manifestement excessives, de même
qu'à l'approfondissement de la démocratie, ainsi
qu'au souci de l'environnement;
La Communauté acteur à part entière sur la scène
économique et monétaire mondiale
46. s'inquiète des conséquences sur le développement
des échanges commerciaux du retard apporté à la
négociation de l'Uruguay Round, sa conclusion
n'étant concevable que si l'accord:
- contribue à un réaménagement des relations
économiques et commerciales mondiales qui consacre
notamment le renforcement et l'extension des
règles du GATT et du multilatéralisme aux
activités de service;
- garantit mieux que ce n'est le cas actuellement
une application loyale des règles de concurrence,
la lutte contre le dumping commercial et social et
écologique, la lutte contre la fraude fiscale;
- assure que les intérêts des pays en voie de
développement soient protégés des effets
défavorables éventuels du marché unique européen;
47. affirme que la Communauté ne saurait ouvrir à la
concurrence extérieure un grand marché de 340
millions d'habitants où s'applique une politique
de concurrence rigoureuse si elle n'obtient
parallèlement de ses concurrents (AELE, Etats-
Unis et Japon) un même degré d'ouverture et de
réciprocité; prend acte à cet égard, dans
l'attente de leur mise en oeuvre effective, des
accords intervenus entre la CEE et les Etats-
Unis en matière de concurrence ainsi qu'avec le
Japon concernant l'industrie automobile;
réaffirme, vu en particulier le doublement du
déficit commercial entre la CEE et le Japon, sa
détermination à faire prévaloir, en cas de non-
réciprocité, la préférence communautaire;
48. estime qu'une libéralisation plus grande des
échanges internationaux n'a de sens que si elle
offre trois garanties qui n'existent pas
actuellement dans le cadre du GATT:
- servir de manière équitable tous les partenaires
concernés,
- intégrer les coûts sociaux et écologiques dans
le contenu et l'orientation des échanges,
- ne pas accroître la dépendance externe,
notamment par une plus grande instabilité
conjoncturelle;
49. constate que la mondialisation des capitaux et
des échanges financiers rend indispensable un
minimum de coopération internationale entre ces
trois principales puissances commerciales
majeures que sont la Communauté, les Etats-Unis
et le Japon;
50. affirme que la Communauté dès lors qu'elle s'est
engagée de façon irréversible dans la voie d'une
Union de type fédéral comportant un degré élevé
d'intégration économique et monétaire, devra
peser de tout son poids dans les instances
internationales. Ainsi la Communauté, mieux que
n'y parvient le G7, pourrait contribuer
notamment à une solution appropriée aux
questions des taux de change et de politique des
taux d'intérêt, qui permette notamment
d'instaurer un système monétaire international
mieux ordonné et de remédier aux déséquilibres
actuels;
51. invite la Commission à présenter avant le 30
juin 1992 des propositions relatives à la
réalisation des objectifs identifiés dans la
présente résolution, notamment aux paragraphes
12, 18, 23, 25, 30 et 43, et à permettre au
Parlement européen de commenter ces
propositions; l'invite en outre à donner
immédiatement une indication de sa volonté de
satisfaire à cette demande;
52. estime que la proposition de décision du Conseil
devrait être modifiée comme suit:
"Article premier
Le rapport économique annuel 1991-1992 annexé à la
présente décision est adopté avec les orientations
de politique économique définies à l'article
premier bis.
Article premier bis (nouveau)
Les priorités de politique économique de la
Communauté sont les suivantes:
- achèvement du marché unique,
- réalisation de l'Union économique et monétaire
dans des conditions avantageuses pour toutes les
régions de la Communauté,
- promotion de la cohésion économique et sociale
et de la réduction du fossé qui sépare les riches
et les pauvres,
- réalisation du plein emploi et d'une croissance
acceptable du point de vue de l'environnement.
La coordination des politiques économiques dans la
Communauté vise les objectifs susmentionnés";
o
o o
53. charge son Président de transmettre la présente
résolution au Conseil et à la Commission ainsi
qu'aux gouvernements et aux parlements des Etats
membres.