Les résultats du référendum en Afrique du Sud et le non-
respect des droits de l'homme dans ce pays
Le Parlement européen,
A. saluant le résultat positif du référendum organisé
en Afrique du Sud le 17 mars 1992, par lequel la
population blanche a donné son feu fert à la
politique de démocratisation menée par le
Président De Klerk,
B. eu égard à la décision du Conseil de lever les
sanctions qui frappent encore l'Afrique du sud
concernant les ventes de pétrole mais pas celles
concernant les ventes d'armes et la coopération
nucléaire,
C. regrettant que cette décision ait été prise sans
consultation du Parlement européen,
D. eu égard aux difficultés auxquelles se heurte la
mise en oeuvre de la politique de réforme en
Afrique du Sud, laquelle est combattue activement
par des groupes extrémistes,
E. rappelant ses résolutions antérieures à ce propos,
1. se félicite de l'évolution de la société sud-
africaine vers une démocratie non raciale et
pluraliste;
2. estime toutefois que l'Afrique du Sud reste un
pays non démocratique tant que le principe
universellement reconnu "un homme - une voix" n'y
sera pas appliqué et que les droits des Noirs y
resteront largement bafoués, notamment par leur
mise à l'écart quasi-totale du pouvoir politique
et économique;
3. est d'avis qu'il faudra des efforts considérables
pour remédier aux déséquilibres socio-économiques
persistants en Afrique du Sud, dans le domaine de
la santé, de l'éducation et de l'habitat, et que
la communauté internationale devrait se joindre à
ces efforts;
4. invite à nouveau le Conseil à ne prendre aucune
initiative nouvelle en matière de sanctions à
l'égard de l'Afrique du Sud avant d'avoir pris
connaissance des résultats des travaux de la
CODESA;
5. insiste de nouveau sur la nécessité de consulter
le Parlement sur toute initiative communautaire à
l'égard de l'Afrique du Sud;
6. réaffirme sa volonté d'appuyer par tous les moyens
possibles le processus de démocratisation en cours
en Afrique du Sud, y compris la levée des
sanctions qui subsistent encore dès que les
derniers obstacles à une participation équitable
de la population noire à la vie politique et
économique du pays seront levés, et réitère sa
demande relative à la libération des prisonniers
politiques;
7. charge son Président de transmettre la présente
résolution au Conseil, à la Commission, au
gouvernement sud-africain et à la CODESA.