Le Parlement européen,
A. eu égard au caractère international de
la situation des eaux de la Meuse, qui
traverse trois Etats membres et
contribue à la pollution de la mer du
Nord,
B. vu la directive 80/778/CEE
relative à la qualité des eaux
destinées à la consommation humaine,
et le fait que la Meuse approvisionne
en eau potable cinq millions de
personnes en Belgique et aux Pays-Bas,
C. vu la directive 75/440/CEE
concernant la qualité requise des eaux
superficielles destinées à la
production d'eau alimentaire dans les
Etats membres, qui prévoit qu'en 1995
la totalité des eaux rejetées dans les
fleuves et rivières devra être épurée,
D. considérant que des accords ambitieux
relatifs à l'assainissement de la
Meuse ont été conclus au cours de la
dernière conférence ministérielle sur
la mer du Nord qui s'est tenue à La
Haye,
E. eu égard aux nombreuses pollutions
d'origine industrielle, agricole et
domestique dont la Meuse est le
réceptacle dans tous les Etats qu'elle
traverse,
F. eu égard aux nombreuses pollutions
"accidentelles" graves survenues ces
dernières années, et encore tout
récemment en janvier 1992 les
déversements d'aniline, de pyridrine
et de methyl pyridrine qui ont conduit
à une interruption de captage des eaux
de la Meuse pour l'eau potable par les
Pays-Bas pendant plusieurs semaines,
G. considérant que les négociations
belgo-néerlandaises entamées voici
plus de dix ans n'ont pu aboutir à la
ratification des traités Escaut-Meuse,
malgré l'urgence grandissante due aux
atteintes persistantes à la qualité
des eaux de la Meuse,
1. rappelle aux Etats membres concernés
leur obligation de respecter la
législation communautaire en matière
d'environnement et à la Commission
d'utiliser tous les moyens disponibles
pour garantir la stricte application
des directives communautaires;
2. invite la Commission et les Etats
riverains à améliorer la qualité des
eaux de la Meuse et de son bassin afin
que les poissons pêchés dans ce fleuve
redeviennent comestibles et que son
eau redevienne potable;
3. estime que, vu l'échec des
négociations bilatérales, une autorité
supranationale doit contribuer à la
mise sur pied d'une agence
internationale du bassin mosan, qui
permettra une gestion globale et
intégrée de la qualité des eaux de la
Meuse, et pourra enfin résoudre
l'épineux problème de la charge
financière nécessitée par la
restauration des eaux de ce fleuve;
4. invite par conséquent la Commission à
collecter toutes les données
disponibles quant aux problèmes qui se
posent relativement à la qualité des
eaux de la Meuse et à mettre sur pied
une stratégie pour la restauration
totale de la qualité des eaux du
bassin mosan;
5. invite également la Commission à
veiller à ce que les moyens financiers
communautaires, en particulier les
fonds structurels et les initiatives
communautaires, puissent contribuer à
cet objectif de restauration de la
qualité des eaux du bassin mosan;
6. engage la Commission à s'associer
activement aux actions préventives
visant à empêcher toute pollution
accidentelle des eaux;
7. demande à la Commission d'inciter les
Etats membres concernés à développer
un programme financier pour l'adoption
par les entreprises de technologies
plus propres;
8. demande aux Etats riverains
d'effectuer sans retard des
investissements pour les installations
d'épuration nécessaires dans le bassin
de la Meuse;
9. charge son Président de transmettre la
présente résolution à la Commission,
au Conseil, aux Etats membres ainsi
qu'aux régions concernées.