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- 29 maggio 1996
Tibet: lettre de Tica Broch

Genève, le 14 mai 1996

Cher Olivier,

L'année dernière lors d'un passage à Bruxelles, j'avais eu le plaisir de vous contacter et de parler longuement au téléphone avec vous de vos projets pour le Tibet. Quel plaisir de les voir si bien se concrétiser ! Il faut vous féliciter, vous et votre équipe, pour l'excellent travail accompli. J'ai eu le plaisir et l'émotion de participer à la manifestation du 10 mars à Bruxelles, et j'en garde l'impression qu'elle marque la fin d'un long plateau et le passage à la phase suivante pour le mouvement dans son ensemble.

Merci aussi pour l'analyse permanente et les points de repère que vous disséminez dans le "Freedom for Tibet". Je me réjouis énormément de la campagne visant Boutros Ghali, car il continue à dire en public que "personne ne lui a jamais parlé du Tibet". Personne = aucun gouvernement.

L'ambiance internationale n'est pas propice actuellement. Comme vous le faites si bien remarquer, l'accord Sino-Rus aurait dû provoquer des réactions - mais aujourd'hui la peur de voir la Russie mal tourner est telle... et l'avidité pour les marchés chinois. Et la politique américaine si primitive....

Par contre, le gouvernement chinois nous a fait un cadeau sans le savoir. La campagne de diffamation du Dalai Lama prouve que les dirigeants ne le considèrent plus comme un interlocuteur valable. Sans regrets - car cela signifie que la position adoptée depuis la fin des années 80 par les pays occidentaux vis à vis de la questions tibétaine n'a plus de raison d'être. Jusqu'à présent, les démarches occidentales consistaient à demander que la Chine s'engage à permettre / effectuer / considérer la possibilité d'un 'dialogue' avec SSDL (ou le gouvernement en exil, mais la partie chinoise n'a jamais accepté de le reconnaître, ce qui nous ramène à SSDL). La Chine rassurait aimablement la partie occidentale en lui promettant que le dialogue était en cours / serait repris / n'avait jamais cessé.

Aujourd'hui ce n'est plus possible. Car la Chine depuis 1959 ne reconnaît pas de rôle politique à SSDL, elle ne lui reconnaît que son rôle de chef religieux.... s'il n'est plus chef religieux, avec qui va-t-on dialoguer ?

Les diplomates auxquels j'en ai parlé (dont John Shattuck des USA en avril) pensent effectivement que ceci marque une rupture. Il est donc permis d'exiger que nos gouvernements repensent et reformulent leur politique à l'égard du Tibet à la lumière des changements intervenus. Il faudra beaucoup insister, car il y a tant d'autres dossiers en cours et le Tibet n'intéresse pas les gouvernements !

Les risques sont toujours présents lors des révisions, mais aussi la possibilité de faire progresser les dossiers. La farce du Panchen Lama devra être prise en compte dans toute sa grossièreté (le rapport de Human Rights Watch/TIN est excellent à cet égard). Pour certains pays, peut-être aussi le transfert de population, maintenant si bien documenté et les questions de discrimination' y relatives comme les questions d'emploi et l'accès au logement, et un aperçu des problèmes futurs lors de l'arrivée des Chinois déplacés par le Three Gorges Dam (de plus en plus contesté, voir avis defavorable d'un expert pour le Exim Bank aux USA), à relier aux questions de développement ? (Avez-vous le dossier du TSG-UK sur le lac Yamdrok Tso ?)

Qu'en pensez-vous ? J'en ai déjà parlé à Olivier Masseret au Sénat (F) et à Ricki Hyde-Chambers (UK). Il serait important de faire pression autant par les parlements que par le biais de l'éthique (intellectuels/Prix Nobel) et les o.n.g.

Les Prix Nobel pourraient-ils soutenir votre campagne de signatures ? Il y a 4 ans déjà, un expert ONU/diplomate Latino Américain (Leandro Despouy) avait suggéré à M. Lodi d'orchestrer un appel des Prix Nobel pour le Tibet, car Leandro sentait bien que les gouvernements n'allaient pas agir pour le Tibet à moins d'y être forcés par leurs peuples et surtout les opinions publiques prestigieuses.

Ici à Genève, les temps sont gris pour les droits de l'homme. Hier, au Comité sur les droits économiques, sociaux et culturels, la majorité des experts - censés les défendre ont plaidé contre l'adoption d'un Protocole facultatif. C'était pitoyable - mais il faut être réaliste. (Excellent article le 13 mai dans le Herald Tribune par H. Kissinger, scélérat mais oh combien réaliste.) Quand les temps sont durs, se replier à l'intérieur et faire le ménage permet d'être tout à fait prêt à agir lorsque les nuages se dissiperont.

Merci encore pour tout ce que vous faites et vous ferez encore pour le Tibet. En ce qui me concerne, ayant complété 1 0 ans de travail o. n. g. à l'ONU, j'aimerais me tourner ailleurs pour essayer de déceler quel est exactement l'atout majeur du Tibet, le " plus" qu'il apporte à la planète (son 'pétrole') et comment le présenter, pour mieux éveiller l'intérêt agissant de par le monde.

Avec mes meilleurs sentiments,

Tica Broch

23 avenue Motta

1202 Geneva

ps.

J'ai fait un usage immodéré de votre premier document à l'ONU, le 1995/NGO 18, qui me sert encore comme document de base pour le nouveaux diplomates ou ceux qui ont la mémoire courte. Le public onusien est très blasé, très critique et moins curieux du Tibet qu'avant. Il devient donc indispensable de cerner très étroitement les thèmes dans chaque document et s'en tenir au domaine couvert par le point de l'ordre du jour mentionné dans l'en-tête. Si les différents documents se recoupent ou reprennent les mêmes arguments, cela sert de prétexte à ne pas les lire, hélas.

Cet été la Chine devra défendre son rapport périodique devant le Comité contre la Discrimination Racial. Je ne sais plus si je vous ai envoyé ou non le compte-rendu de son passage devant le Comité Contre la Torture ? Les experts ont été sévères et peu complaisants. J'envoie le dossier complet à Lydia v.d. Fliert (32-2-231.1000) si jamais vous voulez le consulter.

 
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