Le Parlement européen,
A. vu les multiples ouvertures de dialogue du Dalaï Lama et du gouvernement tibétain en exil au gouvernement chinois depuis que le Tibet a été envahi et occupé par les troupes de l'Armée de libération du Peuple;
B. vu notamment le "plan en cinq points" adressé par le Dalaï Lama au gouvernement chinois et exposé justement au Parlement européen en 1988;
C. vu que les propositions du Dalaï Lama au gouvernement chinois concernent particulièrement la transformation du Tibet en une zone de paix, la cessation des transferts de populations chinoises au Tibet, le respect des droits des individus et des libertés démocratiques, le respect de l'écosystème tibétain, l'arrêt du stockage de déchets nucléaires sur le territoire tibétain ainsi que l'ouverture de négociations sans conditions préalables sur le statut futur du Tibet et sur les relations entre le peuple chinois et le peuple tibétain;
D. vu que le gouvernement chinois n'a jamais répondu à ces propositions ni encore moins donné de signaux concrets sur l'ouverture des négociations sans conditions préalables, si ce n'est par un accroissement de la répression à l'intérieur du Tibet et des transferts de populations chinoises au Tibet;
E. vu les résolutions n. 1353 (XIV) de 1959, 1723 (XVI) de 1961, 2070 (XX) de 1965, de l'Assemblée Générale des Nations Unies;
F. vu les résolutions sur la situation au Tibet approuvées récemment par le Bundestag allemand, par la Chambre belge des députés et par le Parlement luxembourgeois;
G. vu ses résolutions antérieures sur le Tibet des 15 octobre 1987, 16 mars 1989, 15 mars 1990, 12 septembre 1991, 13 février 1992, 15 décembre 1992, 25 juin 1993, 17 septembre 1993, 13 juillet 1995 et 14 décembre 1995, dans lesquelles il dénonce les violations des droits de l'homme au Tibet de même que l'invasion et l'occupation du Tibet par la République Populaire de Chine;
H. vu les multiples signaux extrêmement inquiétants qui se sont succédés en République Populaire de Chine au cours des derniers mois, et en particulier les manoeuvres militaires intimidatrices à l'égard de Taïwan, l'annonce de la suppression de l'assemblée représentative de Hongkong et à l'occupation des îles Spratleys;
I. vu que la République populaire de Chine continue d'occuper une partie du Cachemire et du Turkestan oriental;
J. vu que les autorités de Pékin ont récemment durci leur répression à l'égard des populations tibétaines et limité ultérieurement la liberté de religion déjà fort restreinte;
K. vu que les autorités de Pékin continuent de séquestrer Gedhun Choekyi Nyima, le jeune Panchen Lama reconnu par le Dalaï Lama;
L. vu la répression terrible qui continue de s'abattre sur les dissidents chinois, notamment sur ceux qui, comme Wei Jingsheng, soutiennent la nécessité que des négociations soient ouvertes entre le gouvernement chinois et le gouvernement tibétain en exil;
Le Parlement européen
1. réitère sa condamnation des violations continues des droits fondamentaux en Chine, et en particulier au Tibet;
2. exprime son plein soutien à la proposition du Dalai Lama d'entamer des négociations sans conditions préalables sur le futur du Tibet entre le gouvernement de Pékin et le gouvernement tibétain en exil;
3. demande au Conseil, à la Commission et aux gouvernements des Etats membres d'intervenir dans toutes les instances compétentes pour que des négociations sans conditions préalables soient entamées au plus vite, sous l'égide du Secrétaire Général des Nations Unies, entre le gouvernement de la République populaire de Chine et le gouvernement tibétain en exil;
4. demande au Conseil, à la Commission et aux gouvernements des Etats membres d'inscrire la question de l'occupation du Tibet et de sa décolonisation à l'ordre du jour de l'Assemblée Générale des Nations Unies;
5. demande au Conseil, à la Commission et aux gouvernements des Etats membres de s'employer à ce Gedhun Choekyi Nyima, le jeune Panchen Lama, et sa famille, soient libérés et puissent regagner le Tibet;
6. demande au Conseil, à la Commission et aux gouvernements des Etats membres de solliciter auprès des autorités chinoises compétentes la libération du dissident chinois Wei Jingsheng et l'ouverture d'un nouveau procès en présence d'observateurs internationaux;
7. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des Etats membres, aux gouvernements de la République populaire de Chine, de l'Union Indienne, de la République de Chine (Taïwan), au Dalaï Lama et au gouvernement tibétain en exil, et au Secrétaire Général des Nations Unies.