A l'attention de Madame Marlène Lenz
Députée au Parlement européen
Strasbourg, le 9 mars 1998
Chère Madame Lenz,
dans le cadre de notre campagne pour l'abolition universelle de la peine de mort, nous sommes en train de préparer deux initiatives qui, nous l'espérons, pourront déboucher sur l'institution d'un moratoire universel des exécutions avant la fin de l'année.
La première concerne la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU qui commencera ses travaux la semaine prochaine à Genève. L'année passée, nous avons réussi, grâce en particulier à l'engagement du gouvernement italien à faire voter une première résolution qui considère que l'abolition de la peine de mort constitue un élargissement de la sphère des droits de l'Homme.
Nous voudrions représenter une résolution cette année avec un texte plus précis encore, demandant à l'Assemblée Générale des Nations unies de voter, lors de sa prochaine session, une résolution instituant le moratoire des exécutions.
Le gouvernement italien est d'accord de sponsoriser cette résolution à condition de ne pas etre le seul à le faire.
Nous sommes en train de 'lobbyer' auprès des gouvernements et des Ministères des Affaires Etrangères d'un certain nombre de pays, dont le Sénégal, l'Afrique du Sud, l'Irlande, le Luxembourg, la Belgique et l'Autriche. Certains pays ont déjà donné leur accord de principe. Comme vous savez, l'Allemagne s'était prononcée l'année dernière en faveur de la résolution.
Sachant votre engagement en faveur de l'abolition de la peine de mort, je me permets de vous solliciter avec l'espoir que vous voudrez bien intervenir auprès du gouvernement allemand afin qu'il soutienne cette nouvelle résolution à Genève et qu'il soit, à l'automne prochain, l'un des promoteurs de la résolution à l'assemblée générale en faveur de l'institution du moratoire universel.
Je vous joins deux notes sur l'état de la campagne.
Bien à vous,
Olivier Dupuis