CONGRES DE LA CORA
5,6 ET 7 JUIN 1998
"LE PROHIBITIONNISME SUR LES DROGUES EST UN CRIME"
SAMEDI 6 JUIN (MAISON DE LA CHIMIE)
Intervention de Marco PANNELLA
"Pour humbles et concrets que nous voulons être, il me paraît trop modeste, non pas humble, que notre Congrès s'occupe simplement et tout d'abord de la CORA. Je crois qu'il s'agirait là d'une erreur fondamentale, que nous soyons à 50 ou à 100 et je ne sais pas si à 70 ou 80 pour cent Italiens, transférés géographiquement de la péninsule à Paris. Nous devons avoir le sens de la responsabilité d'assumer nous-mêmes - quitte après, aux autres, de nous écouter - une idée de réalisation du Parti Radical pour les mois et les années qui viennent de façon qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas une force transnationale libertaire. En ce qui me concerne je dirais aussi démocratique de classe. Mais enfin, pour l'instant je sais que, même en français, ceci ne rend pas bien l'idée puisque l'on ne peut parler, paraît-il encore maintenant, de classe que si nous sommes internes pour nos histoires aux marxistes, aux marxiens, aux marxologues et à ceux qui, depuis cent ans, ont involontairement saisi qu'ils nappaient en quelque sort
e l'idée de révolution radicale de classe, de subversion de classe face au pouvoir. Alors disons, non pas démocratique de classe mais certainement révolutionnaire, contre le désordre établi au nom et à cause de l'amour que nous portons à un premier gémissement dans l'histoire - qui n'a même pas deux siècles - de l'idée de l'Etat de droit, et d'une loi et d'un droit auxquels le pouvoir, lui en premier lieu, est soumis et non le maître. En réalité, les fascismes de ce siècle, de droite ou de gauche, communisme, nazisme, et tout ce que vous voulez, remettent aujourd'hui en cause, non plus seulement l'Etat radical, l'Etat jacobin-démocrate, l'Etat national pseudo-libéral ou libéral, en partie l'Etat de la démocratie politique continentale, mais plus profondément remettent en question, justement, l'idée révolutionnaire du siècle des Lumières, l'idée des raisons de la révolution française. Et le pouvoir ressurgit à nouveau, à travers un anti-fascisme, qui est héritier du fascisme et non pas son alternative, pour n
ational qu'il soit, réglant son compte directement, après deux siècles, à la véritable révolution, qui d'ailleur, était d'abord la Révolution américaine, qu'on le veuille ou non. Lafayette méritant peut-être qu'un jour à Paris, il y ait l'Institut Lafayette comme il y a eu, d'une façon si brillante l'Institut Robespierre qui, depuis un siècle, a donné une lecture fort riche mais aussi fort douteuse, de ce qu'a représenté la Révolution jacobine et ses succédanés et ses conséquences.
Le pouvoir et le désordre établis sont incapables de s'exercer et de vivre selon le respect des règles. Et ce n'est d'ailleurs pas uniquement dans le prohibitionnisme que le pouvoir nie chaque jour et partout le Droit, son droit-même. En réalité, dans toutes les questions qui concernent l'environnement, qui concernent une échéance absolument certaine et précise, c'est-à-dire celle des crises majeures de l'environnement, nous nous préparons de moins en moins à une gestion démocratique, libérale et libertaire de la défense de la planète face à ce que nous avons produit. Que ce soit l'élévation du niveau des océans, que ce soit l'accélération des dégâts dans l'atmosphère. Là aussi, les lois qu'en tant qu'écologistes, en tant que verts, en tant que libertaires nous souhaitons, nous voulons, nous réussissons de temps en temps à établir, tout cela est régulièrement violé et non pas réalisé.
Notre problème est donc celui-ci: d'abord éviter de nous gonfler comme des boeufs étant en quelque sorte et injustement d'une espèce zoologique dont les dimensions sont plutôt celles des grenouilles. Et ensuite nous réunir chaque fois pour décider d'une part de devenir, plus certainement et plus modestement des grenouilles - comment être CORA l'année suivante - et, d'autre part, vouloir être adéquat à ce que - peut-être avons-nous tort - nous disons être la réalité.
Le pouvoir, les institutions étant concrètement des hors-la loi et ne pouvant ne pas l'être car s'ils respectaient leurs lois, ils nieraient très souvent leur pouvoir et leur légitimité que ce soit face aux questions de l'émigration, que ce soit face aux choses de l'environnement, que ce soit face au problème de libertés individuelles. Que ce soit - et cela m'intéresse et je sais bien que là-dessus, au son de mes paroles, Jean-François serait ou sera dubitatif - face aux libertés économiques du travailleur ainsi que de l'individu "entrepreneur". J'estime, avec quelques autres parmi nous, que le problème du travail, des libertés économiques du travailleur ainsi que de l'entrepreneur au niveau de son travail et de ses capacités économiques, ont été en quelque sorte déclassées par le monde diplomatique depuis 20 ans au rang de feuilles de figue de la réaction souverainement libéraliste ou libérale ou libériste. D'ailleurs, désormais, au niveau sémantique, que ce soit en italien, en français, ou dans d'autres la
ngues continentales, le libéralisme ne peut être que sauvage et tout "homme bien" de la démocratie et de la gauche dans le monde, en France, va tout de suite dire qu'il n'est pas, bien entendu, pour le moindre pourcentage de sa pensée et de sa vie sur des positions de libéralisme sauvage. On n'en trouve pas un seul qui parle de libéralisme raisonnable ou qui dise qu'il est contre le libéralisme raisonnable parce que il aurait d'autres idées. Alors si la condition de la personne face à son droit d'être comme il le veut, travailleur ou entrepreneur, qui se trouve être aujourd'hui paralysé ou lié à cette position et ce, précisément par le pouvoir établi des organisations des travailleurs et du travail qui ont représenté il y a un siècle le réel moment d'évolution, de liberté et de démocratie et qui, après un siècle, sont l'expression la plus puissante sur le continent européen d'une bureaucratie, d'un pouvoir bureaucratique obtus, apolitique, corporatiste - qu'ils soient de gauche ou pas, c'est leur affaire.
Ce sont les adversaires des nouvelles et anciennes libertés - alors, en ce qui me concerne, je crois qu'il est nécessaire de défendre le droit d'entreprise politique mais aussi économique à ses frais, à ses risques. Les risques d'entreprise doivent être rendus à tous. Nous avons d'ailleurs beaucoup à réfléchir, même devant l'évolution des instruments de contrôle démocratique que l'Occident est en train de sécréter. Nous avons la formule qui avait été, au début, dans les années trente, excellente à savoir, celle des 'authorities' américaines qui est le nom de la révolution rooseveltienne, du New Deal qui aujourd'hui s'affirme déjà en Italie, en Angleterre comme une forme ultérieure de négation de la démocratie politique et libérale classique c'est-à-dire une tête, une voix, une personne, son entièreté et non pas l'organisation des travailleurs, des consommateurs, des magistrats, des flics, etc., comme les sujets du dialogue institutionnel et de l'action institutionnelle.
Alors, quel est notre intérêt? Essayer avec ce Congrès, durant les heures que nous avons, de seconder une évolution urgente du Parti Radical pour qu'il se structure et se responsabilise de manière telle que si le besoin se présente, les radicaux qui sont engagés d'une façon plus habituelle sur le Tribunal International, pour qu'une juridiction internationale - je dis bien une juridiction, non pas un droit seulement - commence à exister concrètement sur la planète pour la première fois dans l'histoire du monde, ou ceux qui - toujours des libéraux ou des radicaux - sont engagés préférablement au cours de ces mois, de ces années pour la bataille à l'ONU et partout dans le monde de "Ne touchez pas à Caïn" ou encore ceux qui s'occupent de langue internationale ou de mille luttes sur leur propre territoire, dans leur propre Etat ou dans l'Union européenne, pour qu'ils se mobilisent de concert. Nous avions eu, l'année dernière à New York, une sorte de mission auprès de l'ONU, avec un extraordinaire prestige concrèt
ement géré, du Parti Radical. Et là, précisément, il aurait dû y avoir le camarade, ou les deux camarades, ou les trois camarades qui s'occupaient institutionnellement du Tribunal International, un autre, ou une moitié d'un autre, qui s'occupe de prohibition et de prohibitionnisme, un autre qui s'occupe de je ne sais quoi. Et s'il avait été nécessaire que tous les cinq s'occupent de l'action antiprohibitionniste ou bien d'une autre question, ma foi ils n'y étaient pas préparés parce qu'ils étaient là, les uns pour faire une chose, les autres pour en faire une autre. Et donc le Parti, en réalité, se doit d'avoir la responsabilité et l'intelligence réelle de cette action politique car il est évident qu'organisé par causes, par objectifs singuliers, le temps échéant, chacun tendait à devenir et tend à devenir un peu le gérant d'une connaissance particulière plutôt que le gérant de soi-même en tant que radical ou le gérant du parti dans l'action politique. Or, je crois que nous pouvons et nous avons la possibili
té de prendre une décision politique, celle de dire que nous voulons que la Cora, en quelque sorte, devienne rapidement non nécessaire, superflue. Ce qui ne peut s'avérer qu'à condition que, dans les mois qui viennent, le Parti lui-même devienne - mais ce seront aussi des décisions politiques, et un début d'actuation de réformes de soi-même - une organisation prioritairement antiprohibitionniste. Et si c'est ce que nous imaginons et voulons et qu'en ce sens nous voulons aider le Secrétaire et le Trésorier du Parti ainsi que les organes du Parti, si nous voulons cela - nous savons qu'Olivier est sur cette ligne de réflexion - alors nous n'avons qu'à obliger, contraindre, en quelque sorte, à cette évolution du Parti en disant le Parti s'en occupe, le Parti politiquement assume toutes ses responsabilités, que le Parti nous rende possible de ne pas dédier un certain temps - qui dans ce cas serait inutile - pour organiser aussi la vie de notre niche, la vie de notre petite organisation alors que nous voulons être
au service de la capacité du radical qui s'occupe d'abeilles ou de mouches par exemple, ou d'environnement, de territoire, ou, ou, ou..., pour qu'à un moment donné, nous puissions être tous dans la tranchée, avoir la capacité d'être immédiatement et en même temps dans la tranchée d'une bataille antiprohibitionniste précise. Je veux dire que ce qui est important c'est que quelqu'un qui a son prestige - petit ou grand - et qui, au même moment est connu parce qu'il a étudié le latin, ou parce qu'il joue bien du piano ou parce que c'est un bon député législateur démocratique traditionnel, que lui donc, soit arrêté ou se fasse arrêter au nom de la vie du Droit pour le Droit à la vie, au nom de la loi et non de l'ordre car nous avons à gauche, mais pas seulement à gauche... La droite aujourd'hui, ce n'est qu'un appendice de la gauche, subalterne dans toutes les autres choses. C'est une caricature insupportable de la gauche. Elle est à sa façon jacobine, à sa façon bureaucratisée. Quand on pense une droite qui cro
it être ou qui prétend être libérale et qui est prohibitionniste d'une façon farouche au niveau de l'économie, des droits et des droits de la personne et humains, c'est une tragique farce que de dire qu'ils sont de droite libérale. Ils sont simplement partagés par l'envie de faire de la concurrence à la pire des gauches pour nier le droit, la liberté, l'économie, les droits économiques... On ne comprend pas bien pourquoi, sinon certainement, non par hypocrisie - c'est trop peu - mais par un choix de camp précis, disons formé autour du pouvoir de la classe bureaucratique d'une politique qui nous propose, en alternative à la politique, le parti et la gestion bureaucratique du parti comme au cours des siècles, petit à petit, il y a la gestion bureaucratique des Eglises et que les grandes hérésies gagnantes doivent se poser le problème de contester au nom de la parole le pouvoir du Vatican, le pouvoir de l'Eglise et le pouvoir temporaire de l'Eglise administrée pour s'auto-conserver.
Je souhaite donc une résolution politique dans laquelle nous disions... Au fait! Ce n'est pas un problème de rapport avec le Parti Radical. A mon sens, si vous y réfléchissez, c'est nécessairement un tout petit peu superficiel. Nous sommes à 90 pour cent également des militants et des dirigeants du Parti Radical, nous en vivons les faits et les méfaits de toute façon. Alors oui, je veux bien, nous avons le sentiment de nos autonomies et donc, si nous sommes venus aujourd'hui, c'est pour que la CORA et non le Parti Radical assure mieux les raisons de son existence. Mais cela devient aussi une occasion pour discuter sur nous-mêmes et sur le 90 pour cent de Parti Radical que nous sommes à un moment donné, avec et contre le 90 pour cent de la CORA que nous sommes à un autre moment donné. Alors franchement, discuter de ces rapports, je trouve que ce n'est pas bon. Par contre, assumons au cent pour cent notre autonomie. Disons au cent pour cent que nous voulons que les raisons de l'existence de la CORA soient dépa
ssées en croissance, que cela arrive le plus tôt et le plus clairement possible et que le coût, le prix, l'enjeu,... et que le Parti Radical sorte de sa crise aussi à travers une radicalisation de ses temps et de ses objectifs antiprohibitionnistes. Et je ne donnerai qu'un ou deux exemples. Premier exemple: un Parti Radical antiprohibitionniste l'est certainement et doit l'être sur la drogue. Mais s'il ne veut pas être, au départ, un Parti Radical -plutôt que transnational - interne à un certain Occident il doit être aussi un Parti Radical de l'antiprohibitionnisme sur l'alcool. Car il y a tout le monde musulman, tout le monde, entre guillemets non pas seulement arabe - nous allons en extrême Orient, en Orient - qui nie encore la révolution des Lumières, la Révolution de l'autonomie de l'Etat et du Droit par le biais de l'antiprohibitionnisme sur l'alcool présenté comme une conséquence nécessaire de l'attribution à Dieu de ce qui est de Dieu et à César de ce qui est de César. Et le problème de conscience, ap
partenir non pas à la société ou à la personne mais à l'Etat et au pouvoir. Tout cela peu paraître acerbe... Je me demande ce qui se passerait enfin si, cessant avec l'argument raciste et réactionnaire de la gauche - et de la gauche jacobine -, nous cessions de dire que les idées ne s'exportent pas. Bien au contraire, la communication de ces idées est l'exportation de sa propre idée de l'autre côté au niveau individuel ou au niveau collectif. L'argument le plus réactionnaire et raciste c'est que des idéaux ne doivent pas être propagés et ne sont bons que pour l'Européen mais pas pour le Palestinien, pas pour l'Arabe, pas le Chinois, etc. Là est le coeur de notre position. Une lutte doit être révolutionnaire. Elle doit donc être modérée dans son politicisme, c'est-à-dire dans son opportunisme politique. Il y a un extrémiste aujourd'hui, un extrémisme idéologique à droite, au centre et à gauche: c'est l'extrémisme opportuniste. Je disais, le père Gambetta, s'il avait des héritiers devrait pouvoir s'inscrire en
faux et porter plainte contre ceux qui aujourd'hui parlent d'opportunisme. L'opportunisme était une grande croissance au moment de Gambetta radical, de la laïcité de la politique et de l'aspect concret de l'action politique et de l'action de l'Etat.
Alors... J'ai donné deux exemples et je termine sur quelque chose qui est un exemple. Les élections européennes. Enfin hier, j'ai été heureux d'entendre un peu l'auto-critique d'un excellent ami - sinon camarade français - qui a toujours insisté sur l'opportunité de faire la lutte à partir des non-drogues - et non pas à partir des drogues - en nous disant longtemps qu'il y avait des millions et des millions et des millions de gentilles personnes qui n'aimaient que fumer de l'herbe plutôt que du tabac et qu'il fallait donc essayer de rester lier à ces millions et millions de gentilles personnes opprimées par le méchant Etat. J'avais déjà entendu en Italie, il y a 20, 30 ans la même histoire à propos des homosexuels. Il y a des millions et des millions d'homosexuels et le Parti doit avoir le courage de poser des questions corporatistes, gentilles, pas trop dures pour les homosexuels et nous aurons des millions et des millions de voix. Bon, on a pris ces camarades et on les a mis en tête de liste. Ils n'ont jam
ais eu plus que quelques centaines de voix dans des circonscriptions de millions de personnes. Donc, ce réalisme politique vaut très très peu. Si on doit donc imaginer des listes antiprohibitionnistes, elles doivent s'appeler antiprohibitionnistes.
Elles doivent poser le problème des drogues et des assimilés aux drogues, mais qui sont les non-drogues. Mais poser aussi ceci avec la conscience - Jean-François, je crois que cela serait intéressant d'avoir un jour un débat là-dessus - que les rats de la peste de Camus sont à nouveau sous nos yeux à savoir la Suède du socialisme-libéral, qui fit peut-être gagner les élections à Giscard car il était le libéral qui regardait vers le socialisme suédois. Nul pays n'est aujourd'hui capable de défendre d'une façon aussi intolérante des agissements et des attributions fascistes de l'Etat face à l'individu comme la Suède. Le rat de Camus, qui annonce la peste d'Italie et de Suède... à nouveau la peste s'annonce très clairement: la social-démocratie. Au moment où le mur a fait tomber le "communisme-pouvoir", pas le "communisme culture et histoire", tout naturellement font que le mur, dans les parties où il reste debout - parce qu'on a pas voulu le raser au sol - comme le prévoyaient beaucoup de libéraux, mais aussi
beaucoup de socialistes autrichiens ou Bauer ou Kautsky etc. ou autrement Rosa Luxemburg... La Social- bureaucratie est le nouveau nom de la négation des libertés individuelles et du pouvoir bureaucratique - entre autres vous le voyez bien au PE - de l'Internationale soi-disant socialiste qui, de plus en plus, vous le verrez, pourra compter, dans sa nomenklatura, des post-communistes. Et les post-communistes, ce n'est pas les anciens communistes des années '30, '40 ou '50. Les post-communistes, c'est une autre chose. Ce sont les héritiers et non pas l'alternative, et le chantage qui nous est fait contre toute tradition libérale, contre tout ce qui est tradition radicale, tout ce qui est pensée anglo-saxonne - plutôt qu'allemande - tout ce qui est une vision de l'organisation de la société politique et de l'Etat qui ne soit plus axée sur la notion de parti continental mais qui, en quelque sorte, évoque, non pas la jungle, mais la liberté risquée des partis américains, anglo-saxons, anti-bureaucratiques exposé
s au pouvoir de l'argent.
Aujourd'hui, le pouvoir de l'argent en tant que tel, c'est ridicule, en ce sens que le pouvoir de l'argent, au niveau international, c'est le pouvoir des mafias. Le pouvoir financier, c'est en grande partie, dans toutes les bourses du monde, et de plus en plus le pouvoir ou alors le pouvoir des fonds de vieillesse du syndicat japonais ou allemand, ces grandes puissances économiques dont sont tributaires et le seront de plus en plus, sauf pendant 7 ou 8 ans encore, le pouvoir, non pas naissant, mais né des Bill Gates et de ceux qui sont à l'origine de la révolution digitale. Mais aujourd'hui déjà, nous aurons... que ce soit les fonds de vieillesse, que ce soit les pouvoirs prohibitionnistes des mafias, de leurs enfants emmenés à Howard ou à Cambridge ou à la Sillicon Valley...
Alors, je voudrais ici... puisque nous sommes à Paris et puisque je n'ai pas pu le faire à d'autres moments...Je n'ai jamais pu échanger un mot par téléphone ou par lettre avec Bernard Tapie... Mais je veux dire qu'une certaine France - si le problème était là - une certaine bataille, une bataille certaine de liberté, de Droit et radicale fut certainement la bataille de Bernard et de Jean-François aux élections européennes sur leurs listes qui, je le souligne, représentaient une France clandestine mais existante - sinon je n'aurais pas aimé ma vie durant la France - qui était une France anti-chauviniste, qui était une France européenne et qui était une France antiprohibitionniste. Le génie, le talent de cette campagne, c'est que cette lutte était faite au nom des immigrés et des nomades et des démunis en tant que richesse historique et génétique d'une nation et d'un Etat. Et Jean-Marie est resté cul par terre face à cette réponse. Alors que toutes les réponses "biens", de gauche, de demi-gauche, de droite, d
e demi-droite etc. ont été battues... et nous avons le 40, 42 pour cent avec Bernard ou avec Jean-François ou avec le courage de cette bataille-là. Le Front National, je crois, se trouverait avec d'autres déboires que ceux qu'il commence à avoir. L'autre France, une France européenne, une France pour les Etats-Unis d'Europe et pour des partis de cette nature. Cette France certaine là - non pas pour une certaine autre France - c'est ce que nous devons, non pas, peut-être, de toute façon vouloir ressusciter mais dire: "Ceci fait partie de notre histoiree. L'histoire du Parti Radical, non pas au niveau organisé, mais, certainement, au niveau de l'analyse que nous faisons"... Et c'était aussi, par l'image-même de Bernard, la défense d'une histoire certaine radicale, également française, qui était celle qui ne pouvait ne pas refuser le chantage depuis cent ans sur les droits économiques du travailleur et de l'entrepreneur... On est de droite, on est contre la sécurité sociale, on est pour le monde du pognon, on e
st pour le chaos... Avoir refusé comme image ce chantage, je trouve que c'est très important. Et, là-dessus donc, s'il devait y avoir une contribution radicale, une présence aux prochaines élections européennes, je crois que nous avons déjà, dans les noms de la bataille et dans les contenus de la bataille de Bernard et de Jean-François aux élections européennes précédentes, la voie à poursuivre avec, évidemment, une plus grande force, une plus grande précision et en ayant le courage, non pas d'assumer hypocritement ou gentiment, mais d'assumer d'une façon provocatrice cette bataille toute entière qui est une bataille internationaliste, qui est une bataille en même temps libérale et libériste car on mise sur les droits individuels de tout habitant de ce territoire mais concrètement en faisant appel à l'aide des immigrés pour que le chemin d'un pays et d'un Etat se poursuive dans une dimension assurée, non pas par les pluralités, le pluralisme - ces choses nous ne les aimons pas beaucoup, elles sont libanaises
et non pas laïques comme on le croit - mais, grâce, justement, à l'unité pour la liberté politique et la démocratie politique la plus pure, la plus libérale et, donc, pour moi, la plus de gauche relativement à certains traits de celles qui nous ont été proposées au cours de ces années. Donc, je vous l'ai dit: que la CORA décide avec une ambition adéquate, qu'elle pose le problème d'une résolution de ce Congrès qui, en même temps, ait l'ambition d'indiquer un objectif suffisamment grand à la CORA et, sur le plan politique, et non de la légitimité, au Parti Radical... C'est l'essentiel de ma position. Maintenant, j'ai parlé trop longuement et j'ai déjà parlé hier. Mais j'estimais, et j'estime, qu'il n'était pas inutile de risquer de vous opprimer encore une fois avec mes longues interventions plutôt que de devoir essuyer la critique toujours prête et opposée "tu t'en es foutu, tu ne t'en es pas occupé alors que nous...".
Alors voilà, j'ai mis les pieds dans le plat. Voyons ce que le plat fera. Merci."