A l'attention de M. Guy Mortier

Directeur de Humo

Fax. 02-776.23.24

Bruxelles, le 26 mai 2000

Monsieur le directeur,

Je tenais à vous féliciter vivement ainsi que MM. Bart Beckers et Jack Van Gils, pour l'article-interview (19/3113 - 2 Mai 2000) consacré à Mme Regina Louf, pour son ton juste, loin de toute complaisance ou perfidie.

Permettez-moi néanmoins d'apporter une précision eu égard à la manière dont est présenté le Parti Radical au nom duquel Mme Regina Louf à parlé à Genève et, en particulier, là où il est présenté comme " une fraction européenne dans laquelle des politiciens d'extrême-droite, dont notamment des membres du Vlaams Blok, unissent leurs forces ".

Le Groupe Technique des Députés Indépendants - Groupe Mixte (TDI-GM) auquel appartiennent les députés du VB, du FN, de la Lega Nord et les députés radicaux est, comme son nom l'indique, un groupe qui n'a d'autre finalité que celle de permettre aux députés qui en sont membres de pouvoir jouir, au même titre que les autres membres du Parlement européen, de la plénitude des prérogatives et des droits parlementaires qui sont, au Parlement européen et contrairement à de nombreux parlements nationaux, fortement liés à l'appartenance à un groupe parlementaire.

Rien de bien nouveau. De tels groupes ont existé de par le passé au Parlement européen sans pour cela susciter de réactions particulières. Il est vrai qu'ils rassemblaient des députés plus " politiquement corrects " (des anti-communautaires danois, des membres de la VU, de l'extrême-gauche italienne notamment).

Le Parlement européen a bien tenté, en juillet dernier, emporté par un élan purificateur et contre ses propres règles dont il est malheureusement devenu coutumier, de nier l'existence de ce groupe. Le Tribunal de première instance des Communautés européennes de Luxembourg ne l'a pas suivi et a reconnu dans un jugement en référé de novembre 1999 les discriminations évidentes pesant sur les députés non-inscrits et a suspendu la décision du Parlement.

Vous pourrez par ailleurs constater très aisément à la lecture des initiatives politiques prises par les différents membres du groupe ou par ses différentes composantes (les radicaux sont fédéralistes européens, les autres composantes sont souverainetistes, les radicaux sont antiprohibitionnistes sur les drogues, les autres composantes sont de fervents prohibitionnistes, etc.) que le Groupe Technique ne joue, à l'exception de la question de la défense des droits des parlementaires, aucun rôle d'unificateur politique.

Vous remerciant encore pour cette interview qui, à l'exception du bref passage sur lequel j'ai tenu à apporter les précisions qui précèdent, est vraiment remarquable, je vous prié d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de mes sentiments les plus cordiaux.

Olivier Dupuis

(Secrétaire du Parti Radical Transnational)