par A.S.SOMMAIRE: Il s'agit du II paragraphe d'une longue fiche d'information consacrée au VII Congrès du Parti Libéral Italien (Rome, 9-12 décembre 1955). Dans ce paragraphe on parle amplement de la "sécession" des "libéraux de gauche", qui fondent le P.R.L.D.I., c'est-à-dire le Parti Radical des Libéraux et des Démocrates Italiens.
Le paragraphe est divisé en 5 sections: 1) Démissions de la gauche libérale du P.L.I.; 2) Nom du nouveau parti; 3) Programme du Parti Radical (en 4 points); 4) Activité d'organisation du P.R.; 5) Jugements sur la naissance et sur le programme du P.R.; Conclusion. Dans ce dernier secteur on exprime un jugement négatif, mais justifié en tant que "point de vue catholique", de la "position laïciste" exprimée aussi bien dans le Congrès libéral que dans le parti. Le laïcisme des deux partis est "absolument inacceptable", parce qu'il "généralise quelques cas sporadiques de dépassement des pouvoirs", et parce qu'en "contraste ouvert" avec les "pouvoirs" qui appartiennent à l'Eglise "en vertu de la mission" qui lui est propre tout autant que de l'"histoire et du droit [Pactes de Latran] (A).
Le dossier est très bien complété, en annexe, par une bibliographie précise et par une riche recension de presse.
(AGGIORNAMENTI SOCIALI, février 1956)
Alors qu'à l'E.U.R. (B) se déroulaient les travaux du VII Congrès du P.L.I. et qu'on parlait de la sécession de "Villabruna" et des "autres libéraux de gauche", ces derniers, réunis à Rome, au "Palais Bancani", sur la Place Teatro di Pompeo, "fondaient le P.R.L.D.I.", c'est-à-dire le "Parti Radical des Libéraux et Démocrates Italiens".
1) Démissions de la gauche libérale du P.L.I.
Avant d'en arriver à ce pas, sur la base de ce qu'ils avaient décidé aux congrès de Turin (1), et de Florence (2), ils avaient essayé d'aboutir à un arrangement à l'aimable, proposant aux courants de centre et de droite, de "renvoyer le Congrès" et de constituer un comité paritaire de régence du Parti", investi de tous les pouvoirs directifs.
Naturellement, le député "Malagodi" (C), fort des succès de son courant dans les pré-congrès provinciaux, "repoussa résolument cette proposition". Face à ce refus, le député Villabruna tenta de pousser le Ministre Martino à faire oeuvre de médiation et de persuasion auprès du secrétaire du PLI, mais "cette tentative resta elle aussi sans résultats" (3). Dans cette situation il ne restait aux libéraux de gauche que mettre à exécution ce qu'ils avaient décidé dans les congrès précédents et donner naissance à une nouvelle formation politique.
Le "premier acte" accompli dans ce sens furent les "démissions du Parti", données, presque en même temps, le 8 décembre par le "vice-président Arangio Ruiz", par "31 Conseillers nationaux" et par "d'autres représentants influents du PLI" (4).
Le "document de démissions collectives", signé et présenté par les 31 Conseillers nationaux est particulièrement important, parce qu'il contient les raisons qui ont amené les signataires à quitter le PLI et à tenter la constitution d'un nouveau Parti. Nous en rapportons "les passages essentiels" (5).
"De l'abandon inconditionné du Ministère de l'Education Nationale à l'approbation des normes illibérales et anticonstitutionnelles sur les Tribunaux militaires, le PLI a renié en plein sa vocation fondamentale de gardien des institutions de l'Etat libéral moderne. Le Parti lui-même a été définitivement soumis à la volonté de "groupes monopolistes" puissants et sa politique s'est avilie dans la défense consciente et ouverte d'intérêts particuliers et de petites catégories.
"Ainsi, non seulement on réalisait la mortification de l'idée libérale et la désagrégation du Parti, mais aussi le déclin de toute la coalition démocratique, on brisait fondamentalement la solidarité des partis laïques, on sabotait à l'intérieur la politique de centre-gauche, on détruisait la possibilité d'une politique constructive de justice démocratique, capable d'affronter la violence des extrémistes.
"Le Parti s'est transformé en un "instrument obéissant à une petite oligarchie", dans un pur appareil patronal. La préparation du congrès elle-même s'est déroulée sous le signe d'une altération grossière des bases de la représentation.
"Par conséquent, le PLI ne peut plus offrir l'hospitalité à ceux pour qui la moralité politique consiste en une défense intransigeante des intérêts généraux, en la défense passionnée des libertés politiques et sociales. L'âme du libéralisme, son esprit ouvert et réformateur, se trouvera à partir de maintenant hors d'un parti qui de libéral ne garde que l'étiquette.
2) Le nom du nouveau Parti
Au lendemain de leur séparation officielle du PLI, les 31 conseillers démissionnaires, intégrés par les représentants de base (5 bis) (une centaine de personnes en tout), réunis au Palais Bancani, tinrent le "congrès constitutif du nouveau Parti", dans lequel Leone Cattani illustra les raisons pour lesquelles on avait décidé de former un parti à large base, qui rassemble les libéraux et les démocrates, et qui fasse sentir une présence démocratique valable entre les grands groupes démocrate-chrétien et social-communiste (6).
On discuta longtemps sur le "nom", sur le "programme" et sur l'"activité d'organisation" du nouveau Parti.
Quant au "nom", tous convinrent sur le "nom fondamental" de "radical", mais pour plusieurs conseillers cet adjectif n'indiquait pas suffisamment que le nouveau parti restait fidèle aux idéaux libéraux et démocratiques et postulait, en même temps, un élargissement du rayon d'action du libéralisme. C'est pourquoi s'ajoutèrent les autres noms qui, avec le temps, seront probablement abandonnées et laisseront subsister le nom plus court de "Parti Radical" (7).
3) Le programme du Parti Radical.
Le programme du P.R. est clairement tracé dans l'"appel" lancé au Pays par les fondateurs du Parti à la fin du congrès romain.
Le document commence par la "déclaration" que "la condition de la vie politique italienne, 10 ans après la Libération, remplit de mécontentement et d'inquiétude la conscience libérale et démocratique", car "l'écroulement de la dictature a été suivi d'une démocratie faible dans la défense de l'autorité de l'Etat contre le confessionalisme et les extrémismes, et incapable de réaliser l'esprit de la Constitution", d'où la nécessité de créer "une nouvelle politique, capable de redonner vigueur et espoir au développement de la société italienne" (8).
Les "points programmatiques du nouveau Parti" (que les Radicaux se proposent d'"affronter et de réaliser en 4 ou 5 ans") sont les suivants (9):
a) Lutte contre les privilèges et les monopoles économiques.
Le P.R. se propose de lutter contre les "privilèges" et contre les "monopoles" industriels, commerciaux et fonciers, pour en briser l'abus de pouvoir politique et permettre ainsi le développement d'une économie vraiment libre.
b) Réduction des différences existant entre les citoyens, les classes sociales et les Régions.
L'activité des particuliers ne doit pas être empêchée par l'arrogance des groupes organisés et les "points de départ" des citoyens doivent être rendus le plus possible semblables, réduisant au fur et à mesure les différences entre les diverses "classes" et les diverses "régions" du Pays.
c) Réorganisation tributaire et contrôle de la dépense publique.
Il appartient à l'Etat démocratique, non seulement d'éliminer les gaspillages et de soumettre toutes les "dépenses publiques" au "contrôle effectif du Parlement", mais de réformer radicalement l'"organisation tributaire", rendant les impôts clairs et certains, accentuant leur "caractère progressif", diminuant les charges des classes moins favorisées, réorganisant et développant le secteur des impôts directs.
d) Intervention organisée de l'Etat dans la vie économique.
L'Etat a le droit et le devoir d'"intervenir de manière organisée et permanente", dans la vie économique et sociale, non seulement pour défendre des catégories sans défense, mais aussi pour introduire dans la vie démocratique les classes populaires qui en sont encore exclues, et qui sont par conséquent exposées à être dépendantes, ou qui sont dépendantes, de l'attrait et de la discipline des appareils illibéraux.
e) Réforme scolaire et suprématie de l'école publique.
La réforme scolaire doit éliminer les excès de l'"humanisme", développer l'enseignement technique et scientifique, mettre fin à l'"indolence du confessionalisme" et rendre "une dignité et une suprématie à l'école de l'Etat".
4) Activité d'organisation du P.R.
"Le congrès du P.R., après avoir approuvé le manifeste programmatique, au lieu de nommer, comme cela avait été annoncé en un premier temps, un comité promoteur de près de 80 personnes, présidé par une Junte exécutive de 7-8 membres et par un Président (on faisait le nom d'Arangio Ruiz ou de Messineo) (10), "a élu un triumvirat", formé de Villabruna, Carandini et Pannunzio (D), chargé de donner une première structure d'organisation au Parti, de s'occuper de sa propagande et d'entamer et conclure les pourparlers pour la constitution d'un "cartel" entre toutes les forces politiques laïques, c'est-à-dire entre le PRI, le Parti Sarde d'Action, le mouvement "Communauté" d'Olivetti et celui d'"Unité Populaire" (11).
Le 11 décembre, au théâtre Cola di Rienzo, le nouveau Parti tint son "premier meeting", dans lequel prirent la parole Villabruna, Cattani, Paggi et Carandini.
Devant un public assez nombreux (environ 2500 personnes), Villabruna exposa les raisons de la sortie du PLI; Cattani illustra la nécessité de s'unir pour s'opposer au "clérico-fascisme", et au "clérico-gauchisme"; Paggi déclara qu'il était temps que les démocrates laïques défendent ouvertement leurs idéaux, comme faisaient les catholiques et les communistes: des idéaux qui consistaient dans l'"introduction des travailleurs dans l'Etat, dans le raffermissement de l'école publique et dans la réalisation des normes constitutionnelles"; Carandini affirma que le P.R. ouvrait une phase de clarification pas uniquement dans le PLI, mais dans toutes les forces démocratiques, par la constitution d'un "cartel de la démocratie laïque", qui soit l'élément moderne rénovateur de la société italienne, conciliant libéralisme et démocratie sociale dans une action persévérante et constructive (12).
Après le congrès, le Comité exécutif provisoire entreprit ce "travail de rapprochement et d'échange d'idées" qui devrait amener à la constitution du "cartel des forces laïques": un travail très important, outre que complexe, lent et délicat, car, comme l'observait Salvatorelli, "aucune action politique efficace ne peut être accomplie aujourd'hui sans un ensemencement initial, vaste et soigné, capable de procurer à l'action elle-même une directive bien précise et une base populaire ample et certaine" (13).
Ainsi, le 22 décembre eut lieu à Rome la première rencontre des représentants du PRI, du Parti Sarde d'Action et du mouvement "Communità". La délégation du groupe "Unité Populaire" manquait au rendez-vous, parce que ce groupe gravite autour du PSI et est décidément contraire au quadriparti, tandis que les Radicaux, ne seraient pas, pour le moment, contraires à la coalition gouvernementale actuelle (14).
A propos de la "rencontre romaine" il est intéressant de noter "l'éclaircissement de positions" qui est apparu sur l'organe du mouvement "Communauté" et qui est dû probablement à Adriano Olivetti. On y déplore, entre autre, "la participation avec laquelle la gauche libérale s'est constituée en parti, le nom qu'il a pris, l'accentuation laïciste polémique sur laquelle il semblait vouloir axer la signification majeure de sa propre lutte" et on avance une "série de problèmes concrets" sur lesquels entamer la discussion et atteindre si possible un accord (15).
Le Comité exécutif provisoire du P.R. suit aussi "les problèmes politiques courants", et récemment (11 janvier) il a pris position dans la question des lois électorales, "se prononçant" contre les apparentements, "condamnés par les expériences récentes", "dénonçant comme illibérale et anticonstitutionnelle" la norme qui exclut de la répartition, au niveau national, les listes qui en tout n'ont pas obtenu 500.000 voix, et "demandant" que le Parlement discute dans les plus brefs délais les projets de loi, jacents depuis longtemps, sur la limitation de la propagande et des dépenses électorales (16).
5) Jugements sur la naissance et sur le programme du P.R.
"Les jugements sur la naissance et sur le programme du P.R." sont différents, selon les sources dont ils proviennent et les personnes qui les prononcent.
Nettement "favorable" s'est déclaré dès le début le "PRI", qui, en hommage aux contacts en cours pour le "cartel des forces laïques" en constitution, s'est abstenu d'envoyer un représentant officiel à l'inauguration du congrès du PLI (17).
Le député "Nenni" (E) a vu dans la scission libérale un nouveau signe de la crise qui afflige le centre démocratique: une crise, d'après lui, positive, pourvu que le parti donne sa contribution à l'"introduction directe des travailleurs dans la gestion des intérêts de la collectivité" et aux grandes réformes structurelles", et qu'il évite les "allusions polémiques à propos de la rencontre entre les masses catholiques et les masses socialistes" (18).
Le député "Saragat" (F), s'est montré à l'égard du P.R. "plutôt perplexe" si ce n'est sceptique, et il a refusé son adhésion au projet de "cartel laïque", exprimant sa crainte que le P.R. reste en équilibre "entre une tendance frontiste et une tendance rigoureusement démocratique" (19). Cette "accusation" de frontisme fut immédiatement repoussée par les leaders radicaux, comme manquant de tout fondement (20).
"Mario Missiroli" considère la scission des libéraux comme une "conséquence presque inévitable" de la doctrine libérale, qui "comprend en elle les deux termes de la dialectique de l'histoire et de la vie, de la conservation et du progrès", et prévoit que "les deux parties finiront par se rapprocher", de sorte que "quelqu'un se demandera si ce divorce était vraiment nécessaire... et l'on devra conclure que si le divorce était nécessaire, il n'aura pas été pour autant inutile, s'il aura servi à prouver, par l'expérience, que c'est la méthode même du libéralisme, la nécessité de certaines positions, imposées par la théorie et par la pratique de tous les jours" (21).
D'après "Vittorio Gorresio" "ce serait une grave erreur de considérer la scission du PLI comme le signe d'une simple intolérance entre des hommes qui, militant dans la même formation politique, ont fini par se rendre compte de l'inconciliabilité des conceptions qu'ils professaient respectivement". "Les raisons" - dit-il - sont beaucoup plus profondes", et la signification, en un certain sens, est beaucoup plus heureuse: nous ne nous trouvons pas, en effet, devant les habituels cas ennuyeux de personnalisme, maladie pourtant fréquente dans notre vie politique, mais en présence d'une situation politique générale, qui mérite l'intérêt le plus attentif".
Cette situation, d'après Gorresio, serait caractérisée par la "crise aussi bien des droites (PNM, PMP, MSI), "que du centre-gauche" (PRI et PSDI) qui apparaissent plus en phase de déclin ou de stase que d'expansion: une phase, qui représente le terrain le plus favorable pour la constitution du "front populaire".
"C'est pourquoi - conclut Gorresio - "l'alternative qu'offrent les fondateurs du P.R., qui aspirent à un "cartel des forces dites laïques", peut être la dernière capable de sauver une grande partie de l'électorat italien du nivellement d'un front marxiste. Dans ce sens le succès des amis du député Villabruna serait porteur de grands avantages pour notre Pays (22).
Aussi bien "les prévisions" que les "appréciations de Gorresio" nous semblent "plutôt optimistes", bien qu'on ne puisse leur nier un fond de vérité ou de probabilité.
CONCLUSION
Nous ne pouvons pas terminer cette chronique, sans attirer l'attention de nos lecteurs sur les "affirmations répétées de laïcisme", qui ont eu lieu aussi bien au congrès des Libéraux (23) qu'à celui des Radicaux. C'est vrai: la plupart du temps on s'est contenté de parler d'"automomie de l'Etat", de "suprématie de l'école publique", de "défense de l'Etat et de l'école contre le confessionalisme", etc.; mais ces expressions, à la lumière de la doctrine libérale et dans le cadre concret de la situation politique actuelle en Italie, sur les lèvres des disciples de Cavour et de Croce (G) et des "Amis de "Il Mondo", ne peuvent signifier rien d'autre que ce vieux laïcisme du dix-huitième, qui voulait que le pouvoir et l'influence de l'Eglise fut "expulsé de la vie publique" et relégué entre les murs du temple et dans le cadre de la vie individuelle et privée. Or cette "position laïciste", du point de vue catholique, est absolument "inacceptable": a) parce qu'elle généralise arbitrairement quelques cas sporadiques
d'abus de pouvoir, souvent très discutables et que, de toute manière, les catholiques sont les premiers à déplorer; b) parce qu'elle est "en contraste ouvert" avec les pouvoirs qui sont de la compétence de l'Eglise également dans la vie sociale, "en vertu de la mission" qui lui fut confiée par son Fondateur, tout autant qu'en vertu de l'"histoire" et du "droit", aussi bien naturel que positif (Pactes de Latran).
Il est superflu de remarquer que cette "attitude d'incompréhension", si ce n'est d'hostilité, assumée par les partis libéral et radical à l'égard des "droits de l'Eglise, doit être considérée par les catholiques" (par tous les "vrais" catholiques), "au moment de leurs choix politiques".
Notes
(1) Cfr. "Aggiorn. Sociali", (nov.) 1955, pp. 460-62 (rubr. 723).
(2) "La Giustizia", 26 octobre 1955, p. 1; "Il Mercurio", 29 octobre 1955, p. 24.
(3) "Il Corriere della Sera", 11 et 15 nov. 1955, p. 1.
(4) "Il Corriere della Sera", 9 déc. 1955, p. 1.
(5) "La Stampa", 9 déc. 1955, p. 1.
(5 bis) Le nouveau Parti a le plus de suivi au Piémont, surtout dans le collège de Villabruna (Turin); en Lombardie ont adhéré différentes personnalités, déjà inscrites (Arangio Ruiz, Vittorio Olcese, Claudio Belloni, Aldo Bassetti, les prof. d'université Alfieri, Pugliese, Cantarella, Viscardi); en Vénétie, en Toscane (surtout à Florence) et en Campanie on a les noyaux les plus consistants; dans le Molise sont passés au P.R. tous les jeunes qui avaient participé aux cours de propagande politique, organisés par le PLI (cfr. "Il Corriere della Sera", 10 déc. 1955, p. 1). Il est encore difficile de calculer "l'importance numérique du Parti Radical": Malagodi, à Milan, a parlé de "200 libéraux" qui après 10 ans de présence dans le Parti, se sont rendus compte d'être "Radicaux"; il faut se rappeler ensuite que ceux qui ont voté "libéral" aux dernières élections politiques (7 juin 1953) n'ont été que 815.923 sur près de 28 millions d'"électeurs".
(6) "La Stampa", 10 déc. 1955, p. 1.
(7) "Il Corriere della Sera", 10 déc. 1955, p. 1.
(8) "La Stampa", 11 déc. 1955, p. 1.
(9) "Il Corriere della Sera", 11 déc. 1955, p. 1.
(10) "La Stampa", 10 déc. 1955, p. 1.
(11) "Il Corriere della Sera", 11 déc. 1955, p. 1. Cattani, au congrès constitutif, fit aussi allusion à la "possibilité d'un colloque avec le PSI", mais seulement dans un second temps, c'est-à-dire lorsque le P.R aurait atteint un développement tel que le colloque aurait pu avoir lieu sur un plan d'égalité absolue. On peut donc comprendre le démenti donné par Villabruna à propos d'une rencontre avec Pertini, vice-secrétaire du PSI, en vue d'un accord pour les prochaines élections administratives (cfr. "Il Corriere della Sera", 10 déc. 1955, p. 1; 12 janvier 1956, p. 5).
(12) "Il Corriere d'Informazione", 12-13 déc. 1955, p. 1.
(13) "La Stampa", 13 déc. 1955, p. 1.
(14) "Il Corriere della Sera", 14 déc. 1955, p. 1; "La Stampa", 20 déc. 1955, p. 1; "Nuova Repubblica" (organe d'"Unità Popolare", publié à Florence), 25 déc. 1955, p. 1.
(15) "Comunità", déc. 1955, pp. 1-3. De toute manière, le résultat de la rencontre doit avoir été positif, parce que, le 18 janvier, le "Comité exécutif provisoire du P.R." informait que, ayant achevé la tâche qui lui avait été confiée de première organisation du parti, et ayant "conclu les accords avec les forces alliées qui y convergent", convoquait un "congrès national" à Rome le 4 et 5 février, pour approuver le statut du parti et préparer un plan immédiat de travail ("Il Mondo", 24 janvier 1956, p. 1).
(16) "Il Corriere della Sera", 12 janvier 1955, p. 1.
(17) "La Stampa", 10 e 20 déc. 1955, p. 1. Pacciardi était présent à l'inauguration uniquement à titre personnel.
(18) "Avanti!", 11 déc. 1955, p. 1.
(19) "La Giustizia", 12 déc. 1955, p. 1.
(20) "Il Corriere della Sera", 14 déc. 1955, p. 1.
(21) "Il Corriere della Sera", 11 déc. 1955, p. 1.
(42) "La Stampa", 9 déc. 1955, p. 1. Voir aussi: M. Paggi, "Perché nasce in Italia un nuovo partito politico", dans "Il Mercurio", 24 déc. 1955, p. 7; V. De Caprariis, "Speranze e Volontà", dans "Il Mondo", 13 déc. 1955, p. 1.
(23) A propos des "Libéraux", il est utile de remarquer aussi d'autres expressions très indicatives du "Rapport" de Malagodi. Il définit le PLI "l'état-major de la liberté en Italie" (p. 5), et affirme "que la meilleure forme d'Etat, de politique, de société, d'économie pour l'Italie d'aujourd'hui et de demain, est la forme libérale, et que l'avenir appartient à celle-ci" (p. 5). Quant à la "religion" et à l'"Chiesa", Malagodi précise: "Nous respectons le travail de l'Eglise catholique et des autres confessions, et postulons leur pleine liberté d'expansion, du moment qu'ils n'essayent pas de limiter la liberté d'autrui" (p. 62); "Nous nous opposons aussi bien à l'autoritarisme confessionnel ou de classe, qu'au libéralisme anarchique et au réformisme abstrait et immotivé" (p. 8); "Nous voulons une école libre d'influences de confession et de partie..." (p. 13).
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N.d.T.
A) PACTES DE LATRAN, c'est à dire le Concordat signé en 1929 entre Mussolini et le cardinal Gasparri. L'art. 7 de la Constitution italienne reconnaît et "constitutionnalise" le Concordat entre l'Etat et l'Eglise signé en 1929. Il fut voté à l'Assemblée Constituante par Togliatti et le PCI avec l'opposition des socialistes, du Parti d'action, etc. Le Concordat fut renouvelé, sous une nouvelle formulation, en 1984 (gouvernement Craxi).
B) E.U.R. Quartier moderne que Mussolini fit construire à l'Ouest de Rome.
C) MALAGODI GIOVANNI. (Londres 1904 - Rome 1991). secrétaire du Parti libéral italien (PLI) de 1954 à 1972. Modéré.
D) PANNUNZIO MARIO. (Lucca 1910 - Rome 1968). Journaliste, italien, libéral. Directeur du quotidien "Risorgimento Liberale" entre 1943 et 1947, il fonda ensuite (1949) l'hebdomadaire 'Il Mondo" qu'il dirigea pendant dix-sept ans le faisant devenir un modèle inégalé de journalisme moderne européen. Inscrit au Parti libéral italien, il fut ensuite parmi les fondateurs du Parti radical, qu'il contribua pourtant à liquider quand fut formé le centre-gauche.
E) NENNI PIETRO. (Faenza 1891 - Rome 1980). Homme politique, italien. Au début républicain, socialiste à partir de 1921. Directeur du quotidien du parti, "L'Avanti", exilé en France, en 1930 il fut l'artisan de la réunification des tronçons socialistes et, en 1934, du pacte d'unité d'action avec le Parti communiste italien (PCI). Secrétaire du PSI en 1943 et de 1949 à 1964, vice-président du conseil (1945) et ministre des Affaires étrangères (1946-47). Partisan de l'accord organique avec le PCI, il subit l'échec électoral de 1948. Prix Lénin de la paix, il assuma graduellement une position autonomiste, et dans les années 60 il se battit pour un gouvernement de centre-gauche avec la DC (démocratie chrétienne); avec le centre-gauche il fut vice-président du Conseil (1963-68) et ministre des Affaires étrangères (1968-69). Sénateur à vie en 1970.
F) SARAGAT GIUSEPPE. (Turin 1898 - Rome 1988). Socialiste, exilé en Autriche sous le fascisme. Ministre dans le premier gouvernement Bonomi de 1944, président de l'Assemblée Constituante en 1946. En 1947 il dirigea la scission de l'aile droite du Parti socialiste italien (PSI) fondant le PSLI (Parti socialiste des travailleurs italiens), ensuite PSDI (Parti socialiste démocrate italien). Vive-président du Conseil et Président de la République de 1964 à 1971.
G) CROCE BENEDETTO. (Pescasseroli 1866 - Naples 1952). Philosophe, historien, écrivain, italien. Après une brève et juvénile approche à Marx, il eut le mérite avec Giovanni Gentile de la renaissance idéaliste et hégélienne à la fin du siècle dernier. Antifasciste, substantiellement libéral-conservateur, il adhéra au Parti libéral dans l'après-guerre et entra aussi dans l'un des premiers gouvernements post-fascistes. Durant le fascisme, il exerça une grande influence sur d'importants secteurs de la jeunesse. Comme philosophe, outre que pour sa réforme de la dialectique hégélienne il doit être rappelé pour ses études d'esthétique et de logique. Il accomplit d'importantes études historiques ("Histoire d'Europe au XIX siècle", "Histoire d'Italie de 1871 à 1915) dans lesquelles il revendique le développement libéral de l'Europe d'avant la guerre, en polémique avec la "crise" des totalitarismes de l'après-guerre.