Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
sab 08 feb. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Piccardi Leopoldo - 20 maggio 1961
Examen de conscience
par Leopoldo Piccardi

SOMMAIRE: A la veille du Congrès, le secrétaire radical définit les prémisses idéologiques de la position radicale. Laïcisme entendu comme conception d'un Etat dans lequel des hommes dont la foi et les positions sont différentes résolvent les problèmes de cohabitation; laïcisme pour nier qu'il soit du devoir des partis d'interpréter et de réaliser un credo religieux ou philosophique; profession d'"occidentalisme" et opposition au marxisme et aux systèmes politiques qui trouvent leur inspiration dans celui-ci; aversion de la conception conservatrice qui identifie la défense de la liberté avec la défense des institutions dans lesquelles l'idéal de la liberté a pu trouver son expression dans un moment historique déterminé ou pire des positions de privilège acquises dans des pays de démocratie politique; engagement aux côtés des classes moins favorisées qui demandent sécurité de vie et libre accès à la culture, aux côtés des peuples de ceux qui demandent une parité totale avec la race blanche, aux côtés des pays

qui veulent se libérer du joug colonial, aux côtés des femmes qui réclament l'égalité entre les sexes; opposition contre toutes les dictatures.

(TRIBUNE RADICALE, fascicule pour le II Congrès national du Parti radical "Les radicaux pour la défense de l'Etat laïque et le progrès social du Pays", Rome, Palais Brancaccio, 26, 27, 28 mai 1961)

Certains amis ont exprimé sur ces pages la juste exigence que le II Congrès du Parti radical ne se limite pas à débattre des problèmes contingents de coalition politique, mais s'efforce d'arriver à une énonciation des prémisses idéologiques de notre position politique. Je crois moi aussi que le moment soit venu de le faire: et, pour ouvrir la discussion, j'indique par une série de propositions, les points qui me paraissent de plus grand intérêt.

1) Quand on reconnait dans le laïcisme le motif essentiel de notre position, on dit une chose exacte, à condition de donner au mot cette étendue de sens que celui-ci a pour nous. Laïcisme n'est pas seulement séparation de l'Eglise de l'Etat, mais c'est notre façon d'entendre l'Etat et corrélativement la liberté individuelle. L'Etat n'est pas l'accomplissement du Règne de Dieu sur la terre, mais il n'est pas même la projection d'une pensée philosophique; il est l'organisation par laquelle des hommes dont la foi et les positions de pensée sont différentes résolvent les problèmes de leur cohabitation.

2) De la même façon qu'il n'appartient pas à l'Etat, il n'appartient pas aux partis d'interpréter et de réaliser un credo religieux ou philosophique. Dans ce sens, le nôtre n'est pas un parti idéologique. Mais c'est un parti ancré fermement à certains principes qui sont propres à l'Etat et aux partis, parce qu'ils tendent précisément à résoudre les problèmes de la cohabitation humaine.

Ces principes se résument dans l'idéal de la liberté tel qu'il s'est formé par trois siècles de pensée et de lutte. Un idéal dont la forme de réalisation la plus avancée atteinte historiquement jusqu'à présent, même si imparfaite et sujette à une révision continuelle, est représentée, pour nous, par ces pays du monde occidental qui sont à la tête de notre civilisation.

3) Dans notre profession d'"occidentalisme", notre opposition au marxisme et aux systèmes politiques qui trouvent dans celui-ci leur inspiration est implicite. Nous ne sommes pas marxistes à cause de notre formation culturelle, même si nous n'ignorons pas l'apport de la pensée marxiste à la culture moderne; nous ne sommes pas marxistes à cause de notre laïcisme, parce que le marxisme tend à construire un Etat fondé sur un credo philosophique; nous ne sommes pas marxistes parce que les rapports de cohabitation humaine ne trouvent pas dans le marxisme une solution conforme à nos principes.

4) Le fait que nous ne soyons pas marxistes et qu'au contraire nous soyons opposés, sous différents aspects, au marxisme, ne suffit pas à déterminer la place que nous avons l'intention d'occuper dans le conflit qui divise l'humanité aujourd'hui. Si nous n'acceptons pas, pour notre pays, la ligne de développement qui a amené à la formation du système politique réalisé aujourd'hui en Russie soviétique et dans les autres Etats qui prennent le nom de démocraties populaires, ce n'est pas parce que, ou seulement parce que, nous condamnons les prémisses idéologiques de ce système. Conscients de la complexité du rapport entre la pensée et l'action, entre la volonté consciente des hommes et les événements historiques auxquels ils concourent, nous aimons rester éloignés d'un anticommunisme théologique ou mythologique, aussi largement répandu dans le climat de guerre froide.

5) Au motif de notre refus d'une solution communiste concoure, avec notre formation culturelle et avec nos positions de principe, une appréciation historique. Alors que nous sommes disposés à reconnaître ce qu'il y a d'historiquement irrévocable dans la révolution russe, comme aussi dans d'autres mouvements révolutionnaires qui puisèrent leur inspiration de celle-ci, et que nous ne nions pas, au contraire, la signification libératrice que la première et les seconds peuvent avoir eu, dans les conditions de lieu et de temps où ils se déroulèrent, nous sommes convaincus que les voies de la liberté soient autres dans les pays où les institutions démocratiques et le système capitaliste ont atteint le degré de développement le plus avancé donnant origine à ces formes de vie dans laquelle la civilisation occidentale s'identifie. Et nous sommes également convaincus que cette civilisation puisse, en restant fidèle à ses principes inspirateurs, assurer le développement pacifique de la partie du monde où il lui soit d

onné de s'affirmer.

6) Contraires à la politique des blocs et fidèles à la cause de la paix, nous ne refusons pas toutefois de reconnaître que le monde procède aujourd'hui le long de deux lignes différentes de développement. Qu'elles soient destinées à se joindre, c'est pour nous une donnée de foi, parce que nous croyons à une unité de destin de l'humanité. Mais nous sommes aussi convaincus que dans les conditions actuelles, la meilleure façon qui s'offre à chacun de contribuer au développement de notre civilisation soit de suivre, dans son travail, celle des deux lignes le long desquelles un tel développement a lieu, qui correspond le mieux à sa formation culturelle, aux principes auxquels il croit, aux circonstances dans lesquelles il se trouve à agir.

7) Dans le conflit qui divise l'humanité, et que nous plus que tout autre voudrions pouvoir considérer comme une compétition pacifique, nous prenons donc partie pour celui qu'on a l'habitude d'appeler le monde occidental. Mais dans ce monde nous occupons une position qui nous distingue d'autres forces qui opèrent dans ce monde et qui nous oppose à celles-ci.

Nous sommes adversaires résolus de la conception conservatrice qui identifie la défense de la liberté avec la défense des institutions dans lesquelles l'idéal de la liberté a pu trouver son expression dans un moment historique déterminé, ou pire, avec la défense des positions de privilège que des intérêts individuels ou de groupe se sont assurés même dans les pays qui représentent les expressions les plus valables de la démocratie moderne. Nous savons que l'idéal de la liberté propose chaque jour de nouveaux problèmes à celui qui y croit; nous savons qu'il n'existe pas d'institutions capables de donner une trêve à la lutte pour la liberté; nous savons qu'il n'existe pas d'intérêts individuels ou de groupe qui, hormis des occasions momentanées et des coïncidences occasionnelles, peuvent identifier leur cause avec la cause de la liberté.

8) Nous sommes au contraire convaincus que la civilisation occidentale se trouve aujourd'hui à un tournant. Avec l'arrivée des masses, que celles-ci se présentent sous l'aspect de classes déshéritées qui veulent participer aux bénéfices de la civilisation, ou sous l'aspect de peuples entiers condamnés à une vie primitive par la condition de sous-développement de leurs pays, le problème de la liberté a assumé une dimension nouvelle. Le communisme est une réponse à ces interrogatifs soulevés par cette nouvelle situation: une réponse que nous rejetons parce qu'elle comporte un sacrifice de valeurs idéales auxquelles nous voulons rester fidèles. Mais nous ne nous cachons pas que le monde occidental, de son côté, ne sera pas capable de donner une réponse valable à ces interrogatifs s'il restera accroché à des positions de conservation politique, sociale et économique; s'il ne saura pas affronter un processus de révision profonde de ses instituts, d'altération des rapports de force qui sont à la base de sa vie so

ciale.

9) C'est pourquoi nous croyons que la défense du monde occidental contre les forces extérieures qui le menacent doive être nécessairement accompagnée par une lutte contre les forces de conservation qui occupent encore, dans un grande partie de celui-ci, une position de suprématie et qui, n'étant pas contrastées, détermineraient dans notre civilisation un processus de décomposition rapide et fatal.

Cette façon qui est la nôtre de voir les choses fait en sorte que dans ce monde dont nous nous sentons participants nous soyons souvent à l'opposition, avec tous les hommes et les groupes qui, dans d'autres pays occidentaux, partagent notre façon de penser. A la possibilité que cette opposition devienne déterminante pour la direction des principaux pays de démocratie libérale est lié, nous en sommes certains le sort de cette forme de vie qui s'appelle civilisation occidentale.

10) Les propositions précédentes démontrent combien la tâche que nous assumons soit difficile mais en même temps combien elle soit digne de nos efforts. Etre radicaux, dans ce sens, veut dire recueillir un défi que la réalité de notre temps semble nous lancer: cela veut dire se proposer de démontrer que les problèmes de la liberté ne se résolvent qu'avec la liberté.

Quelles sont les solutions auxquelles, partant de ces prémisses, nous devrions arriver, dans chacun des camps où nous serons appelés à agir, voilà une question à laquelle ne peut répondre qu'un vaste débat de programme. Mais ces prémisses marquent la ligne générale de notre action. Quel que soit le problème qu'ils sont appelés à affronter, les radicaux seront toujours aux côtés de ceux qui demandent plus de liberté, contre ceux qui la nient, même si l'on prétend justifier le refus avec l'intention de sauver le peu de liberté qui est déjà accordée. Ils seront aux côtés des classes moins favorisées, qui demandent sécurité de vie et libre accès à la culture, des peuples de ceux qui demandent la parité totale avec la race blanche; des pays qui veulent se libérer du joug colonial; des femmes qui réclament une plus large reconnaissance de l'égalité entre les sexes. Ils se coaliseront contre toutes les dictatures, spécialement quand, vêtues de faux habits, elles prétendront être défendues au nom de la liberté. Ils

donneront leur concours à la construction d'un Etat qui soit vraiment la maison de tous, libre d'hypothèques confessionnelles et de la pression du pouvoir économique. Ils défendront la plus ample liberté de la culture, dans toutes ses expressions. Ils regarderont avec sympathie à tout effort visant à libérer le mariage et la famille des angoisses d'une moralité légaliste et conventionnelle, pour faire du milieu familial le centre d'une vie morale plus libre et plus sincère.

Cette position demande beaucoup d'efforts, d'imagination, de fermeté et de courage: les qualités qui sont supposées dans notre nom de radicaux.

LEOPOLDO PICCARDI

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail