SOMMAIRE: La Gauche radicale affirme son intention (voir Gauche radicale, a.b., dans le texte N·3669) de faire participer le Parti radical, avec son symbole, aux élections administratives du 10 juin 1962, caractérisées par la poussée désormais irréfrénable vers la constitution d'une administration romaine de centre-gauche. Malheureusement, le poids de la présence radicale, sur l'opposition par rapport à ce choix, sera diminué par la volonté d'absence de nombreux radicaux. Les noms des personnalités qui ont donné leur adhésion à la liste radicale sont indiqués.
(GAUCHE RADICALE n·7, mAI 1962)
"On dit qu'à Rome le centre-gauche a déjà été formé dans les bureaux du ministre Sullo. C'est peut être pourquoi les thèmes qui ont caractérisé les précédentes campagnes sont exclus: les graves responsabilités de la DC, le pouvoir du Vatican, les liens organiques du pouvoir politique et religieux avec les maîtres de la Ville (les spéculateurs, les grandes sociétés immobilières, les cent familles qui contrôlent la capitale).
Compromis au détriment du Conseil communal et de l'opinion publique romaine?
Nous ne discutons pas la solution juridique. Nous regardons au-delà. Nous savons que toutes les positions de pouvoir économique qui pèsent sur la ville et qui, pendant plus de quinze ans, en ont empêché le développement, sont reliées directement ou indirectement, à la Démocratie chrétienne. On ne touche pas à ces positions de pouvoir par un compromis autour d'une table. C'est pourquoi nous pensons qu'il est erroné de donner un aval à la solution Sullo.
Les socialistes (la droite autonomiste de Palleschi et de Grisolia) ont fait de tout pour limiter l'espace politique des radicaux, jusqu'à chercher dans nos rangs - sans en trouver - des candidats indépendants. En ce moment Ugo La Malfa descend sur le terrain à la tête de la liste républicaine pour défendre un compromis équivoque et de nombreux radicaux, avec lesquels nous avons livré ces batailles dans le passé, désertent la lutte.
Nous serons présents, le 10 juin, aux compètitions électorales, avec notre symbole et notre autonomie, conscients des difficultés et de notre faiblesse, mais décidés à mener en avant la politique qui durant dix ans a caractérisé le Parti radical.
Le poids politique de la liste est soutenu par la "Gauche radicale" et par Marco Pannella, Giuliano Rendi, Gianfranco Spadaccia, Massimo Teodori, Angiolo Bandinelli. Nous sommes réconfortés par la présence de plusieurs membres fondateurs du parti, comme Maître Roberto Ascarelli, membre de la direction nationale et Mme Sandeschi Scelba, l'une des personnalités les plus engagées du mouvement féministe italien; de plusieurs pesonnalités indépendantes comme l'acteur Enrico Maria Salerno, les metteurs en scène Lucignani et Quilici, De Marchi, secrétaire de l'Aied, Vieri Quilici, d'Italia Nostra, de plusieurs fédéralistes, de pacifistes, de nombreux universitaires engagés dans l'Unione Goliardica Italiana.
Nous luttons pour affaiblir la volonté intégraliste de la DC, qui s'est manifestée au cours des élections présidentielles; pour empêcher que les forces laïques et de gauche ne se rendent à la volonté des pouvoirs du monde catholique; pour briser l'équilibrisme tactique qui unit les divers intérêts et même les alignements opposés.
Contre les compromis équivoques, pour une politique de gauche à Rome.
Pour une Italie et une Europe moderne et démocratique".