SOMMAIRE: La manière dont ont été dépensées les contributions des non-inscrits au Pr en 1970. Les bonnes raisons pour s'associer, comme inscrits, aux batailles du Parti radical.

(NOUVELLES RADICALES n. 103, 15 octobre 1970)

(Le trésorier du P.R. a envoyé la lettre suivante à tous les non-inscrits qui ont versé une contribution)

"Presque au terme du mandat que m'a donné le congrès, je présente un compte-rendu financier partiel à tous les amis qui par leurs contributions ont voulu soutenu et orienter politiquement les initiatives du Parti.

A ce jour 1.070.000 lires nous sont parvenues, par compte courant postal, de la part de non-inscrits pour soutenir nos initiatives. Les destinations particulières sont ainsi distribuées entre les initiatives en cours du parti: pour la bataille anti-concordataire et pour le divorce Lit. 238.150; pour les initiatives antimilitaristes Lit. 178.000; pour la presse radicale Lit. 45.200; pour les initiatives du parti sans exceptions Lit. 608.400.

Je crois que le sens de cette contribution politique peut être résumé de la manière suivante:

a) avoir eu une influence concrète sur le parti, en indiquant sur le motif du versement un choix prioritaire des initiatives.

"Cela peut paraître presque évident, pour un parti où est en vigueur le principe et la pratique de l'autofinancement, d'affirmer que le succès ou l'échec d'une bataille, la possibilité ou l'impossibilité de la continuer, dépend du succès, ou de l'échec des campagnes d'autofinancement. C'est en effet évident et naturel pour tous ceux qui loin ou éloignés des structures politiques "officielles" ne peuvent que concevoir ainsi la manière correcte de faire de la politique. Par conséquent le camarade qui soutient, même seulement financièrement, quelques ou plusieurs initiatives du parti sait qu'il décide si faire mourir ou grandir l'initiative proposée, il devient partie dirigeante, militante du parti.

Le bilan politique de cette année d'activité radicale ne peut qu'être conséquente: la bataille anticléricale contre le concordat et pour le divorce; la contestation du 11 février, les manifestations laïques dans toute l'Italie, la récolte de signatures contre le concordat, la diffusion accrue de la presse radicale (150.000 citoyens ont été touchés en Italie, plus ou moins régulièrement, par nos publications), les initiatives antimilitaristes avec la marche Milan-Vicenza, les actions directes pour le 2 juin, les contre-célébrations du X septembre. Des initiatives sur lesquelles ont été orientées la plus grande partie des contributions, et qui ont été surement des priorités de cette année qui marquera probablement, avec l'approbation du divorce, un des plus grands résultats de la bataille radicale".

b) avoir préfiguré un nouveau type de politique active à un parti qui ne veut pas être "église".

"Quelques centaines de citoyens, inscrits ou non à des partis démocratiques, ont adhéré même uniquement financièrement et pour des batailles spécifiques au Parti Radical. Le Parti "Eglise" auquel on adhère seulement "in toto", le parti, qui du sommet offre toutes les solutions à tous les problèmes sociaux, est surement un outil qui n'est pas capable de pouvoir faire avancer les luttes civiles, libertaires, de classe qui annoncent l'alternative réelle au régime que demande une conscience démocratique de plus en plus répandue. Le temps n'est plus en effet aux sectes des 'carbonari' ou à des partis gigantesques centralisés et bureaucratiques; la nécessité de l'unification et de la liaison organique entre les initiatives de base qui associent sur des objectifs démocratiques des citoyens qui veulent y privilégier des luttes spécifiques, est avant tout une exigence et une incitation de renouvellement pour les "partis de régime", de gouvernement ou d'opposition. Ce nouveau type d'adhésion et de contribution a été "

le seul" instrument qui fait avancer la lutte du parti radical. De plus en plus se forment des groupes de "non-inscrits" au niveau local et sur des initiatives spécifiques, qui considèrent la fédération au P.R. l'instrument le plus indiqué pour pouvoir auto-gérer et faire grandir leur lutte. Voilà le parti que nous avons préfiguré, inauguré, sur une base fédérative, laïque et par conséquent libertaire et que nous sommes en train de développer non sans mal. Que des camarades socialistes, libertaires, communistes, républicains et également de la gauche libérale se trouvent à converger de cette façon sur nos initiatives est aussi notre petite contribution à l'unité de base de la gauche pour un renouvellement effectif".

c) Nécessité d'inscription au Parti Radical.

"Un grand nombre de contributions ont été envoyées pour toutes les initiatives du Parti Radical sans exceptions. Pourquoi cela n'a-t-il pas signifié des inscriptions? Je crois surement que l'information insuffisante sur notre statut a été, dans la plupart des cas, la frein principal pour cette "formalisation". Je voudrais rappeler à ce propos que l'inscription au P.R. ne signifie pas une adhésion fidéiste à des décisions et des lignes politiques déjà déterminées ou imposées par le "comité central", mais par contre une adhésion "annuelle" (le congrès est en effet fixé par statut pour la première semaine de novembre de chaque année) "uniquement" aux délibérations approuvées à la majorité de 3/4 du congrès des "inscrits" et des groupes fédérés (non-inscrits). Seules ces décisions sont contraignantes pour l'inscrit au P.R., les motions politiques qui n'atteignent pas cette majorité ne représentent que des indications d'engagement de quelques camarades. Cette manière de nous organiser n'exclut par conséquent pas

même la double carte, surement une autre raison de compréhension et de discussion de nos thèmes libertaires à l'intérieur des autres organisations.

"Formaliser" cette adhésion ne signifie rien d'autre que prendre davantage conscience de la force de renouvellement et d'alternative de cette manière de faire de la politique.

Chers camarades,

j'ai jugé bon de faire cette relation, à vous qui avez représenté la condition essentielle de la croissance des initiatives anti-autoritaires et démocratiques qui ont mûri dans le Pays grâce au parti, pour que ce soit une raison d'ultérieure croissance politique réciproque. En vous invitant au VIII Congrès du P.R. qui se tiendra à Naples les 1, 2, 3 novembre, je vous remercie confiant que de plus en plus de nouvelles formes de lutte politique, plus proches des problèmes de bonheur de chacun, se créeront d'autant plus que se développera votre engagement pour que les obstacles imposés par le régime contre l'association libre et créative entre les hommes soient levés progressivement".