SOMMAIRE: Etant donné la ligne actuelle anti-unitaire du Parti communiste de rapprochement aux forces de l'Eglise et de la Démocratie chrétienne, annoncée par Berlinguer, il ne peut y avoir une politique réformatrice valable qui mette la Démocratie chrétienne au centre de toute coalition politique.

(NOUVELLES RADICALES N. 138, 16 novembre 1971)

Rome. 12.11.1971 (NR) - Marco Pannella du Comité National du Parti Radical a fait la déclaration suivante à propos du comité central du Parti communiste:

Au rapport de Berlinguer (1) qui confirme la ligne profondément erronée et anti-unitaire du groupe dirigeant actuel du Parti communiste, visant à un accord anti-conciliaire et néo-concordataire, corporatif et fondamentalement autoritaire, avec les forces partisanes de la collaboration entre classes sociales de l'Eglise et de la Démocratie chrétienne (2), on ne peut qu'opposer le projet de l'unité, du renouvellement et de l'alternative de la gauche dans toutes ses composantes laïques, socialistes, libertaires et libérales.

Une politique réformatrice ne peut en effet s'imposer en Italie, si la DC avec les forces de classe et les valeurs rétrogrades qu'elle représente, est mise au centre de toute coalition politique.

On nous propose la plus dangereuse des fermetures de régime: les radicaux ne manqueront pas de la combattre.

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N.d.T

1 - BERLINGUER ENRICO. (Sassari 1922 - Padoue 1984). Homme politique italien. Député à partir de 1968, secrétaire général du Parti Communiste Italien (PCI) de 1979 jusqu'à sa mort. Après la crise et l'assassinat d'Allende il fut fauteur du "compromis historique", qui amena de 1976 à 1979 à la soi-disant "majorité du non-refus de confiance", la plus haute réalisation de la stratégie de Togliatti pour un accord organique avec la Démocratie Chrétienne. C'est à lui qu'appartînt le projet de donner naissance au soi-disant "Eurocommunisme", une tentative de projeter en occident un réformisme qui ne reniât pas tout à fait l'expérience communiste.

2 - DEMOCRATIE CHRETIENNE (DC). Parti italien d'inspiration chrétienne/catholique. Constitué sous ce nom dans l'après-guerre recueillant l'héritage du Parti Populaire, fondé dans le premier après-guerre par un prêtre sicilien, don Luigi Sturzo. Après les élections de 1948, dans le climat de la guerre froide, la DC devint le parti de majorité, s'approchant certaines fois de la majorité absolue. Composant central de tout gouvernement, la DC a détenu le pouvoir sans interruptions pendant un demi-siècle conditionnant fortement le développement de la société italienne. Aux élections de 1992, pour la première fois, elle est descendue sous la barre des 30% des suffrages. La DC a changé de nom en 1994, donnant naissance au PPI (Parti Populaire Italien) et au CCD (Centre Chrétien-démocrate).