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Pannella Marco - 24 dicembre 1971
TEMPETE CLERICALE

SOMMAIRE: Avec l'élection de Giovanni Leone sur l'Italie s'abat une tempête cléricale, autoritaire et de classe que les partis laïques ont favorisé et préparé aveuglément: d'une part, les socialistes ont géré la campagne présidentielle uniquement comme une prémisse pour soutenir Moro; de l'autre, les libéraux, les sociaux-démocrates et les républicains se sont opposés trop tard à cette candidature. De cette façon la DC a gagné sur toute la ligne surtout parce qu'elle a conduit à la victoire parlementaire toute la coalition cléricale. Nous radicaux, nous combattrons encore plus durement contre cette classe dirigeante et contre cette politique et pour cela nous demandons une intervention plus forte de la base.

Rome, 24 décembre - Marco Pannella, de la Direction du PR, a relâché la déclaration suivante:

"Après avoir semé pendant toute une année le vent néo-concordataire les partis soi-disants laïques reçoivent, en cadeau, une première vague de la tempête cléricale, autoritaire, de classe. Une tempête qu'ils ont favorisé et préparé aveuglément, en ignorant systématiquement le caractère discriminant, dans notre pays, des luttes anti-cléricales et pour les droits civils.

Deux stratégies, opposées mais toutes deux perdantes et battues par la Démocratie chrétienne (1), ont conduit à ce résultat: les socialistes fondamentalement convaincus du caractère inéluctable d'une victoire démocrate-chrétienne, ont géré politiquement chaque affrontement et chacune de leurs candidatures (de De Martino à Nenni) uniquement comme une prémisse pour soutenir Moro. Les libéraux, les sociaux-démocrates et les républicains, fondamentalement plus favorables à Fanfani (2), n'ont pas osé s'unir sur ce nom à Almirante (3) et au monde clérical, se dépêchant de le faire dès que la candidature de Leone (4) a été lancée. La DC gagne ainsi sur toute la ligne. Elle a son Président; elle a provoqué une autre enfoncement des institutions parlementaires et démocratiques; elle a montré que le pouvoir - et lui uniquement - est son ciment et sa vocation; elle a conduit à la victoire parlementaire la coalition cléricale dans son ensemble, de De Mita à Almirante. De notre côté, mise à part la misérable farce parle

mentaire, nous avons travaillé et nous travaillons - là où c'est possible et nécessaire - dans le pays pour cette force politique - en organisant désormais et en préparant l'affrontement sur le et dans le référendum contre le divorce.

Alors que Malagodi, La Malfa et Saragat auront bien mérité - une fois de plus et plus que jamais, plus qu'il n'est tolérable - de ce régime, et des forces de classe et autoritaires qu'il exprime et qu'il défend.

Des motions Andreotti et Jotti pour la confirmation des Pactes de Latran; à la loi-escroquerie Bozzi-Di Vagno-Carettoni; au sabotage de la candidature de Basso à la Cour Constitutionnelle, à l'élection de Moro (5), une logique inattaquable traverse l'année qui se termine, en passant par des épisodes symptomatiques comme l'absence d'opposition à la campagne de récolte de signatures organisée par l'Eglise contre une loi de l'Etat et une conquête civile fondamentale.

Nous radicaux nous combattrons avec de plus en plus de rigueur cette classe dirigeante et cette politique. Nous espérons que les militants démocratiques, laïques, libertaires et socialistes - et ensuite les électeurs - voudront nous donner plus de force, qu'ils voudront rejoindre et renforcer les luttes du Parti Radical, qui se montrent aujourd'hui de nouveau nécessaires et essentielles pour imposer une alternative démocratique à la pourriture du régime de la DC, de ses complices, de ses clients".

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N.d.T

1 - DEMOCRATIE CHRETIENNE (DC). Parti italien d'inspiration Chrétienne/catholique. Constitué sous ce nom dans l'après-guerre recueillant l'héritage du Parti Populaire, fondé dans le premier après-guerre par un prêtre sicilien, don Luigi Sturzo. Après les élections de 1948, dans le climat de la guerre froide, la DC devint le parti de majorité, s'approchant certaines fois de la majorité absolue. Composant central de tout gouvernement, la DC a détenu le pouvoir sans interruptions pendant un demi-siècle conditionnant fortement le développement de la société italienne. Aux élections de 1992, pour la première fois, elle est descendue sous la barre des 30% des suffrages. La DC a changé de nom en 1994, donnant naissance au PPI (Parti Populaire Italien) et au CCD (Centre Chrétien-démocrate).

2 - FANFANI AMINTORE. (Arezzo 1908). Homme politique italien, professeur d'histoire de l'économie, personnalité éminente de la démocratie chrétienne, dont il fut secrétaire de 1954 à 1959 et ensuite de 1973 à 1975 en lui imprimant une forte empreinte corporative avec l'utilisation de l'industrie publique comme volant du développement économique. Chef du gouvernement (1958-59); 1960-62; 1982-83), ministre des Affaires étrangères à plusieurs reprises, président du Sénat de 1958 à 1973 et ensuite de 1976 à 1982.

3 - ALMIRANTE GIORGIO. (Salsomaggiore 1914 - Rome 1988). Secrétaire du MSI, Mouvement Social Italien (le parti de droite qui se considérait l'héritier du fascisme) de 1969 à 1987.

4 - LEONE GIOVANNI. (Naples 1908). Président du Conseil (1963-68) et ensuite de la République (1971-78) obligé de démissionner, impliqué dans le scandale Lockheed, suite au référendum sur le financement des partis organisé par le Parti radical.

5 - MORO ALDO. (Maglie 1916 - Rome 1978). Homme politique italien. Secrétaire de la Démocratie chrétienne (1959-65), artisan de la politique de centre-gauche. Plusieurs fois ministre à partir de 1956. Président du Conseil (1963-68, 1974-76), à partir de 1976 président de la Démocratie chrétienne, il préconisa le rapprochement du Parti communiste italien (PCI) au gouvernement traçant l'hypothèse d'une soi-disant "troisième phase" (après celles du "centrisme" et du "centre-gauche") du système politique. Enlevé par les Brigades Rouges à Rome, le 16 mars 1978, il fut retrouvé mort le 9 mai de la même année.

 
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