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Partito radicale - 30 agosto 1972
Déclaration de désobéissance et de non-collaboration civile

SOMMAIRE: Le texte de la déclaration de désobéissance civile pour la libération des prisonniers politiques.

(LA PROVA RADICALE - BENIAMINO CARUCCI EDITORE - N. 4 - ETE 1972)

Pour des raisons d'état, de classe ou de parti, nos gouvernements défendent et utilisent - au moins accoutumés moralement à cette ignominie - cet "univers des prisons" qui pouvait être uniquement le souvenir de siècles d'incivilité et qui est par contre une réalité de la République. Contre cette ignominie, le devoir des citoyens est de se révolter de façon adéquate, sans avoir recours à des délégations improposables de responsabilité, des alibis malhonnêtes et allégués comme prétexte lorsque ce sont les principes mêmes de la vie civile et de la civilisation démocratique qui sont en jeu.

Deux faits, deux exemples, deux occasions d'une gravité exceptionnelle nous menacent aujourd'hui. Nous ne pouvons pas demander à nos yeux de ne pas voir, à nos conscience de ne pas juger, à notre moralité de ne pas intervenir, à notre vie privée de ne pas se considérer affectée et touchée.

Cela signifierait, certainement, en l'espace de quelques décennies, livrer définitivement la justice, ou son espérance, justement dans les mains de ceux qui la massacrent, et de ceux qui essayent ou qui risquent de la transformer en une pure et simple immonde violence.

Prisonniers politiques de l'armée et de la justice qui lui est déléguée, nos camarades et nos frères objecteurs de conscience sont enfermés, de plus en plus nombreux et de plus en plus longtemps, dans les prisons militaires. Chaque année, des siècles de prison et de souffrance leur sont infligés. Comme autrefois d'autres hommes de la vraie Réforme radicale qui durent témoigner par la vie et par la prison pour la liberté de conscience et de religion contre le pouvoir de l'Eglise, de même aujourd'hui contre le pouvoir - qui se veut sacré lui aussi - de l'Etat, les objecteurs payent leur fidélité à la religion de la liberté, de la paix, de la justice et de la fraternité. La même cruauté les frappe. La même prétention d'anéantir les consciences, en enchaînant les fidèles, leur est opposée: mais cela a lieu maintenant à notre nom, volonté, de peuple italien. Avec notre collaboration personnelle, quotidienne et multiforme. Prisonniers politiques de l'état de sa justice, Pietro Valpreda (1), Roberto Gargamelli, att

endent depuis trois ans et demi et demandent en vain, de leur prison, d'être jugés pour les crimes dont ils sont accusés et pour lesquels, de plus en plus clairement, l'opinion publique les considère innocents. Sur eux se poursuit ce massacre d'institutions civiles, de lois et de civilisation - tout autant que d'êtres humains - qui, depuis décembre 1969, depuis la Banca dell'Agricoltura et depuis l'affaire du Parquet de Milan (2), est en train de se perpétuer et de se développer.

La même justice qui les a emprisonnés prétend à présent ne pas pouvoir les juger ni les libérer. Puisque c'est en notre nom que les magistrats Occorsio et Cudillo les ont capturés et gardés prisonniers, il nous appartient de leur rendre ces droits et cette présomption d'innocence que la Constitution et la civilisation leur assignent.

Nous ne pouvons pas penser le faire directement, ni libérer directement les objecteurs de conscience, avant tout du fait de nos convictions; mais nous pensons que même ceux qui croient à l'usage de la force et de la violence révolutionnaire contre celle de l'Etat et des majorités, ne peuvent pas se la proposer. Nous opposerons donc à ces situations la réponse radicale, pacifique, nonviolente de la non-collaboration et de la désobéissance civile. Nous sommes en effet convaincus que c'est dans notre organisation même de la société moderne, à partir de ses caractéristiques les plus particulières, que l'on peut et que l'on doit trouver les armes gagnantes, populaires car directement praticables par les masses, capables d'être utilisées par chaque femme et chaque homme, contre la violence du pouvoir et des institutions, qui est l'essence même du fascisme. Nous commencerons cette lutte avec le refus de payer dorénavant les impôts que nous devrons éventuellement à l'Etat, ou du moins sans le pourcentage corresponda

nt au total du budget réservé à la Justice et à la Défense. Nous poursuivrons cette forme de désobéissance civile jusqu'à ce que le Parlement aura approuvé une loi qui sanctionne l'exercice effectif du droit à l'objection de conscience, un droit prévu dans la convention européenne des droits de l'homme ratifiée par les Chambres depuis 1965, en amendant fondamentalement, par conséquent, la loi répressive et fasciste votée par le Sénat dans la dernière législature; et jusqu'à ce que la Justice qui l'a séquestré ne libère pas Valpreda, en attendant le procès que lui et ses camarades ont invoqué en vain.

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N.d.T

1 - VALPREDA PIETRO.(1933). Danseur, militant anarchiste, il fut accusé avec ses camarades d'être l'auteur de l'attentat terroriste contre la Banque de l'Agriculture de Milan en 1969 qui fit 17 morts. Jugé, son innocence fut ensuite reconnue.

2 - PINELLI GIUSEPPE. Anarchiste, italien. Accusé de l'attentat contre la Banque de l'Agriculture de Milan, il mourut mystérieusement, en tombant d'une fenêtre de la Préfecture de Milan durant un interrogatoire (1969). Le commissaire de police Luigi Calabresi fut accusé de sa mort, comme vrai exécuteur, et il fut tué à son tour dans un attentat terroriste organisé pour venger la mort de Pinelli.

 
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