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Pasolini Pier Paolo - 19 gennaio 1975
L'AVORTEMENT ET LE COïT
par Pier Paolo Pasolini

SOMMAIRE: Tout en se déclarant en faveur de l'initiative radicale pour la convocation de huit référendum (contre le Concordat, pour l'abolition des tribunaux militaires, contre les délits d'opinion, contre la loi des asiles de fous, contre le financement public des partis, contre l'"Inquirente" (la Commission d'Enquête spéciale) et pour la dépénalisation de l'avortement), Pasolini se prononce contre le référendum pour la dépénalisation de l'avortement parce que contre la fausse libération hétérosexuelle imposée par la société de consommation qui porte à repousser tout ce qui est sexuellement différent. (Marco Pannella répondra par l'article "L'Agneau, le zygote et Pasolini - ARCHIVES PARTI RADICAL - Texte N·1188)

("Corriere Della Sera" du 19 Janvier 1975)

Je suis pour les huit référendum du parti radical, et je serais plutôt disposé envers une campagne même immédiate en leur faveur.

Je partage avec le Parti Radical, l'inquiétude de la ratification, c-à-d, l'anxiété de donner forme à des réalités existantes: ce qui est le premier principe de la démocratie.

Mais je suis traumatisé par la légalisation de l'avortement, parceque je la considère, comme tant d'autres, une légalisation de l'homicide. Dans les rêves et dans le comportement quotidien - chose commune à tous les hommes - je vis ma vie prénatale, mon heureuse immersion dans les eaux maternelles: je sais que là, moi, j'existais. Je me limite à dire cela, parceque, à propos de l'avortement, j'ai des choses plus urgentes à dire. Que la vie est sacrée, c'est évident: c'est un principe fort et il est inutile de le répéter.

La première chose que je voudrais dire, par contre, c'est la suivante: à propos de l'avortement, c'est le premier et unique cas où les radicaux et tous les partisans de l'avortement les plus démocratiquement purs et rigoureux, font appel à la "Réalpolitik" et qui font recours par conséquent à la prévarication "cynique" des données de fait et du bon sens.

S'ils se sont toujours posés, avant tout, et même idéalement (comme cela est juste), le problème de savoir quels sont les "principes réels" à défendre, cette fois-ci ils ne l'ont pas fait. Or, comme ils le savent très bien, il n'y a pas un seul cas où les "principes réels" coïncident avec c

eux que la majorité considère comme de propres droits. Dans le contexte démocratique, on lutte certes, pour la majorité, c-à-d, pour le consortium civil tout entier, mais il se trouve que la majorité, dans sa sainteté, a toujours tort: parce que son conformisme est toujours, de par sa nature, brutalement répressif.

Pourquoi est-ce que je considère non "réels" les principes sur lesquels les radicaux et en général les progressistes fondent leur lutte pour la légalisation de l'avortement?

Pour une série chaotique, tumultueuse et émotionnante de raisons. Je sais pourtant, comme je l'ai dit, que la majorité est déjà, toute potentiellement, pour la légalisation de l'avortement (même si dans le cas d'un nouveau "référendum", bon nombre d'entre-eux voteraient contre, et la "victoire" radicale serait beaucoup moins éclatante).

L'avortement légalisé est en effet - sur cela il n'y a pas de doutes - une énorme comodité pour la majorité. Surtout parce qu'il rendrait encore plus facile le coït - l'accouplement hétérosexuel - contre lequel il n'y aurait pratiquement plus d'obstacles. Mais cette liberté du coït du "couple" telle qu'elle est conçue par la majorité - cette merveilleuse permissivité à son égard - par qui a-t-elle été tacitement voulue, tacitement promulguée et tacitement faite entrée, de manière désormais irréversible, dans les habitudes? Du nouveau pouvoir de la consommation, du nouveau fascisme. Il s'est approprié des exigences de liberté, disons libérales et progressistes et, en les adoptant, il les a rendues vaines, il a changé leur nature.

Aujourd'hui la liberté sexuelle de la majorité est en réalité une convention, une obligation, un devoir social, une anxiété sociale, une caractéristique - à laquelle on ne peut renoncer - de la qualité de la vie du consommateur. En somme, la fausse libéralisation du bien-être a crée une situation aussi malsaine sinon plus, que celle du temps de la pauvreté.

En effet, premièrement: le résultat d'une liberté sexuelle "offerte" par le pouvoir est une véritable névrose généralisée. La facilité a crée l'obsession; parce que c'est une facilité "induite" et imposée, découlant du fait que la tolérance du pouvoir ne concerne que l'exigence sexuelle exprimée par le conformisme de la majorité. Elle ne protège que le couple: et le couple a fini par devenir une condition de paroxysme, au lieu d'être un signe de liberté et de bonheur.

Secondo: tout ce qui, sexuellement, est "différent" est au contraire ignoré et repoussé. Avec une violence identique à celle des nazis des lagers. C'est vrai; dans les mots, le nouveau pouvoir étend sa fausse tolérance même sur les minorités. Il ne faut pas exclure que tôt ou tard, on en parle publiquement à la Tv. Du reste les "élites" sont beaucoup plus tolérantes envers les minorités sexuelles qu'avant, et certainement sincèrement. Par contre l'énorme majorité, est devenue d'une intolérance si rude, si violente, si infâme, comme cela n'était jamais arrivé. Il y a eu ces dernières années, anthropologiquement, un énorme phénomène d'abjuration: le peuple italien, comme pour la pauvreté, ne veut pas se souvenir de sa "réelle" tolérance: c-à-d, qu'il ne veut plus se souvenir des deux phénomènes qui ont le mieux caractérisé toute son histoire.

Cette histoire que le nouveau pouvoir veut clore pour toujours. C'est cette même masse qui, par décision du pouvoir, est en train de passer désormais sur la vieille convention clérico-fasciste et qui est disposée à accepter la légalisation de l'avortement et par conséquent l'abolition de tout obstacle dans le rapport du couple consacré.

Maintenant, tout le monde, des radicaux à Fanfani (qui, cette fois-ci, précédant habilement Andreotti, est en train de jeter les bases d'une prudente abjuration théologique), tous, dis-je, lorsqu'ils parlent de l'avortement, omettent de parler de ce qui logiquement le précède: Le Coït...

 
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