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Partito Radicale - 23 luglio 1975
HUITIEME MARCHE ANTIMILITARISTE Trieste / Aviano
Règlement nonviolent de la marche

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"PREMISSE"

Le recours à la violence, de la part de ceux qui veulent introduire un changement dans la société, représente toujours l'alibi qui permet aux pouvoirs constitués d'échapper à leurs responsabilités et de justifier l'usage qu'eux-mêmes font de la violence pour maintenir l'"ordre". Ainsi une technique utilisée habituellement pour discréditer les marches et d'autres manifestations consiste à les décrire comme étant désordonnées et violentes. S'en tenir aux principes et aux méthodes de la nonviolence est donc nécessaire pour ne pas offrir un tel alibi. La répression qui frappera éventuellement les marcheurs restera sans justification: ce sera le Gouvernement qui devra fournir à l'opinion publique et à l'opposition une explication sur les moyens qu'il utilise.

Nous nous rendons compte, nous les promoteurs, de ne pas être peut-être, collectivement, en mesure de maintenir un engagement aussi clair et aussi difficile: c'est une chose en effet que d'avoir acquis sur le plan théorique et sur le plan des sentiments une convention nonviolente, mais c'est autre chose que d'en avoir acquis les réflexes profonds et instinctifs, que d'avoir surmonté pour ce qui est humainement concevable aujourd'hui nos instincts d'agressivité, de violence morale, de non-respect d'autrui, c'est-à-dire du différent et de l'adversaire; c'est une autre chose, encore, que présumer avoir suffisamment de force pour traduire avec intelligence, face à la variété et aux difficultés des situations que nous devrons affronter, nos propositions idéales en comportements concrets.

Nous nous rendons aussi compte des dangers implicites dans chaque discipline et dans chaque organisation autoritaire et nous considérons ne pas pouvoir compter sur l'adhésion libre des participants, la plus homogène à ceux qui, comme nous tous, vivent et luttent pour que chacun soit maître de sa propre conscience, et qui entendent être libres et responsables face à elle à chaque occasion et à chaque instant.

Il n'est pas nécessaire, par ailleurs, pour que la marche et les initiatives collatérales aient du succès, que tous les participants aient décidé une fois pour toutes de ne plus jamais avoir recours à la violence, quelles que soient les circonstances, mais "il est essentiel pour la réussite de la marche et pour toute la durée de celle-ci, que tous les participants acceptent de s'en tenir aux méthodes de la nonviolence". Nous rappelons alors, explicitement, à chacun et à tous les participants de la marche, ces critères et ces recommandations qui nous semblent pouvoir être partagés de façon unanime par les camarades marcheurs:

1. "LA MARCHE EST AUTOGEREE".

L'expérience des marches précédentes nous a montré qu'il est utile de désigner des responsables. On en reviendra probablement à établir que chaque jour, à tour de rôle, des camarades assumeront la responsabilité et le rôle difficile de coordinateurs. Mais ce serait à leur égard et à l'égard de la manifestation une lourde tâche si chacun n'assumait pas sa propre responsabilité de tenir compte et de défendre les méthodes et les critères que nous nous assignons, d'un commun accord, pour la rendre plus productive et la moins onéreuse possible pour notre mouvement et pour chacun de nous. Il faut que les responsables soient désignés clairement. En cas d'intervention de la police ou lors de provocations, l'existence de coordinateurs permet de prendre les décisions les plus efficaces.

2. "INSCRIPTIONS, PANCARTES ET DISCOURS"

a) Les inscriptions, comme les discours, doivent manquer de toute expression offensive ou menaçante à l'égard de quiconque, même s'il s'agit d'un de nos adversaires ou de nos ennemis.

b) Que les pancartes soient claires et attrayantes: peindre les principales inscriptions en lettres noires suffisamment grandes et larges pour qu'elles puissent être lues de loin et qu'elles puissent bien rendre sur les photos; les slogans doivent être courts et clairs; répéter les slogans plus importants.

c) Toutes les inscriptions doivent être approuvées au préalable par le comité d'organisation.

d) Ne pas fixer de pancartes ou de drapeaux à des bâtons pour qu'il n'arrive pas qu'en cas de provocation (où il est facile de perdre son calme) ceux-ci soient utilisés pour frapper quelqu'un et que la responsabilité soit imputée à l'organisation de la marche.

3. "LE COMPORTEMENT".

a) "La vie en commun", durant ces dix jours de marche, du fait aussi des provocations et des difficultés qui ne cesseront pas de surgir, sera difficile, comme toute autre chose, plus que toute autre chose. En effet, s'il est certain qu'il existe des camarades, qui interviendront à la marche, pour lesquels l'expérience nonviolente a été et est effectivement vécue, comme expérience personnelle, il vaut mieux tenir compte du fait que la nonviolence qui nous unit ces jours-ci est un fait collectif et politique: c'est la pratique et le dialogue.

"Le respect des autres" ne pourra donc être pleinement confié à une spontanéité mécanique. Nous avons deux ennemis à vaincre, à l'intérieur de chacun d'entre nous, que nous risquons d'introduire dans ces jours d'action et d'actions communes: "l'indifférence" pour la sensibilité concrète d'autrui, le vacarme inutile, les exhibitionnismes, le "laisser aller" jusqu'à gêner et manquer de respect à ses camarades, et - à l'opposé - les "moralismes" agacés et agaçants, faits d'une même incapacité de comprendre, de respecter, de justifier des caractères et des états d'âme différents des nôtres. Que chacun s'en souvienne et le rappelle aux autres, le plus fraternellement possible.

b) Toute la façon de marcher, de parler, de s'habiller, d'"être", est "communication" vers l'extérieur. Nous sommes d'origines différentes et par conséquent, de par nos goûts et par nécessité, différents: nous exprimons - que nous le voulions ou non - des façons d'être bourgeois, petit-bourgeois, prolétaires, sous-prolétaires. Mais chacun de nous devra se souvenir qu'il existe un rapport certain entre nos façons de nous présenter et d'"apparaître"" et les réactions de ceux avec lesquels nous voulons parler, pour lesquels nous faisons cette marche. Nous devons tous faire notre possible pour que des prétextes ne soient pas offerts gratuitement pour dérouter le discours politique sur des questions futiles de moeurs.

4. "QUELQUES POINTS DE TECHNIQUE NONVIOLENTE".

Souvenons-nous aussi que quelqu'un voudra pousser les marcheurs à des déclarations extravagantes, à des accusations inexactes ou exagérées qui ne peuvent pas être prouvées, aux insultes, à la confusion, à une conduite peu digne et désordonnée, à la dissension entre les groupes participants, à renoncer à la marche, à des réponses clairement violentes.

Quelques règles élémentaires nous aideront à éviter et à rendre vaines les provocations:

a) Au cours de la marche et des manifestations, se rappeler d'agir uniquement sur instruction du comité de coordination. Ne pas quitter le parcours de la marche ou le lieu des manifestations; ne pas trop s'écarter des autres marcheurs; ne pas rester isolé; signaler aux coordinateurs si, pour des raisons imprévues, on n'est plus en mesure de respecter les programmes communs.

b) La police essaye souvent d'intimider les manifestants en les photographiant. A notre avis, il n'existe aucune raison légitime pour qu'ils le fassent, parce que le droit de manifester est reconnu par la Constitution. Il est néanmoins nécessaire de ne pas faire dégénérer la manifestation avec une dispute entre nous et les photographes de la police.

c) les manifestants ne doivent jamais appeler la police à l'aide. Si de leur initiative les policiers ne protègent pas les libertés civiles des manifestants, il ne servira à rien que nous le leur rappelions. Ils pourraient intervenir pour interrompre la marche ou les manifestations; mais cela devrait être une décision qui nous appartient et qui ne devrait pas venir d'eux.

d) se rappeler qu'il est inopportun d'attaquer les policiers sur le plan personnel. Considérez (en ce qui concerne le rapport entre personnes) que les policiers, en tant qu'individus, peuvent être favorables aux droits civils des manifestants et eux-mêmes peuvent être en lutte pour une démilitarisation de leur fonction.

e) en cas d'arrestation ou d'ordre arbitraire ou injuste, ne pas se soustraire par la fuite à l'interpellation ou à l'arrestation: suivre les policiers (ou se laisser transporter) calmement et sereinement et sans arrogance, essayant de surmonter les sentiments de rage, de mépris ou de rancoeur.

f) La réponse aux immanquables provocations ou agressions ne peut être que fermement nonviolente, c'est-à-dire civile, dialoguante, le plus possible sereine: cela aussi bien sur le plan collectif que sur le plan personnel. Que ceux qui en sont capables ou qui ont de l'expérience se montrent créatifs et cherchent de nouvelles manières de prendre des initiatives nonviolentes.

g) "Agression physique": il existe deux réactions nonviolentes à une agression physique. L'une consiste à affronter face à face et à essayer de regarder dans les yeux les assaillants (en posant des questions: "Qu'est-ce que je vous ai fait?" ou "Vous me connaissez?"). Il est important au cours de cette première approche de ne pas montrer qu'on a peur, même si, comme ce sera surement le cas, on l'éprouve intensément. Si quelqu'un d'autre est attaqué, se rapprocher de l'agresseur et l'éloigner de sa victime de la même façon indiquée ci-dessus ou en lui demandant, d'une voix calme: "Monsieur, puis-je vous poser une question?, etc.".

L'autre technique (valable en cas d'agression collective ou de charge de la police) consiste à se coucher par terre et à se protéger. C'est la méthode la plus utilisée. Elle vise à protéger les parties les plus vitales du corps: on se couche sur le sol ou on adopte une position ramassée, avec les mains qui protègent la tête et les oreilles. Si un camarade subit une attaque trop violente, et qu'il se trouve par terre, il est conseillé de s'interposer entre les assaillants et leur victime, en se laissant tomber sur son corps.

h) en cas d'agression de voyous, créer un mur pour protéger et isoler les camarades attaqués. Dans les cas plus graves réagir, sans jamais donner de coups, pour immobiliser l'agresseur.

i) SE RAPPELER TOUJOURS QUE LA VIOLENCE ISOLE LES MANIFESTANTS ET REND LA REPRESSION PLUS FACILE. En revanche, on peut prendre l'initiative et transformer l'incident en une victoire pour notre cause.

Les groupes organisateurs de la marche (Parti Radical - Ligue des Objecteurs de Conscience - Mouvement nonviolent - Mouvement Antimilitariste International - Mouvement International de la Réconciliation - Mouvement Chrétien pour la paix) sont naturellement responsables d'assurer la réalisation et le respect des objectifs politiques fixés d'avance et du caractère nonviolent de la marche. Ils ont donc la faculté de rappeler l'assemblée des marcheurs sur des manquements éventuels ou des comportements contradictoires qui se présenteraient à ce propos.

PARTI RADICAL - LIGUE DES OBJECTEURS DE CONSCIENCE - MOUVEMENT NONVIOLENT - MOUVEMENT INTERNATIONAL DE LA RECONCILIATION - MOUVEMENT CHRETIEN POUR LA PAIX - MOUVEMENT ANTIMILITARISTE INTERNATIONAL.

 
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