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Pannella Marco - 24 gennaio 1976
Un Fascisme "antifasciste"
par Marco Pannella

Une lettre ouverte de Marco Pannella au directeur du quotidien romain "Paese Sera", Arrigo Benedetti, à propos de la tentative de lynchage envers l'avocat et conseiller régional Franco De Cataldo, inscrit radical et républicain, coupable de défendre certains accusés de l'organisation d'extrême droite "Avanguardia Nazionale". Marco Pannella rappelle le caractère "voltairien" de l'initiative radicale tournée à "ne pas permettre un procès fasciste par un tribunal spécial".

(Lettre ouverte au directeur de "Paese Sera" - Janvier 1976 - Extrait de Marco Pannella - Ecrits et discours- 1959-1980", Gammalibri éditeur, Janvier 1982).

Cher Arrigo Benedetti

Je continue à penser que l'attaque traître et fasciste qui nous vient de ton journal est aussi une attaque à ta direction, à ta présence, à ta figure morale, journalistique, politique.

Je continue à le croire, même si le silence de Paese Sera est intolérable. Tu le sais: jamais, pas même dans la pire période staliniste, on n'osa lyncher comme fascistes les radicaux, quelle que fut leur courant ou leur génération.

La sale attaque à De Cataldo est doublement lancée comme prétexte: le folliculaire Alfonso Testa savait très bien, comme le savaient les responsables qui deux jours durant en ont utilisé les dons de sycophante, que De Cataldo s'était limité à répondre dans la seule ligne de principe à l'appel laïc, voltairien, ultra-antifasciste, que le PR et la Ligue 13 Mai ont adressé aux avocats démocrates pour ne pas permettre un procès fasciste par un tribunal spécial: ils savaient très bien, ces messieurs, qu'à l'heure-même où ils prenaient prétexte de De Cataldo pour nous atteindre, De Cataldo était expulsé du Pri à cause de sa position laïque, alternative, non disposé à collaborer avec ces mêmes personnes, que toi, bien avant nous, tu as marqué de façon indélibile, comme corrupteurs de la capitale et salisseurs de la République.

Mais ils devaient soutenir que dans la Région Latium il n'y a pas de majorité possible à gauche: pour ce faire, ils ont utilisé les mêmes systèmes avec lesquels les cléricaux et les stalinistes ont toujours éliminé toute dissension, à chaque fois qu'ils ont pu le faire, en assassinant physiquement ou moralement ceux qui la proposaient.

Il y a un fascisme "antifasciste" depuis trop longtemps, qui est utilisé pour conserver les bandes de prédateurs, d'exploiteurs, de corrupteurs qui sont au pouvoir.

Mais cet épisode (et tu ne t'en es probablement jamais aperçu, après toutes ces années hors de Rome) n'est que la conclusion d'une ligne d'information et de politique de "Paese Sera", au niveau régional et citoyen, fait déjà depuis plusieurs mois d'information malhonnête, de censure, d'"abrogations" des faits et des personnes qui dérangent: des radicaux, surtout. De De Cataldo, à qui est réservée la haine que les malhonnêtes portent aux gens honnêtes et capables.

Dans quelques mois il y aura les élections administratives et politiques. Tu sais que je n'ai pas prononcé un seul mot, une seule critique à cause de la confiance et le respect de fond que je te porte, sur les choix que tu as fait et que je pense erronés, comme toi sûrement, tu le penses des nôtres. J'ai accepté la perspective que la campagne communiste dans la presse fut enveloppée de ton prestige et de ton laïcisme, sans même exprimer la moindre réserve: et tu sais que je ne crains pas les polémiques entre amis.

Mais je dois te dire que les enfants de choeur philo-petrucciens (Amerigo Petrucci, maire de Rome DC, N.d.T.), antisocialistes et antiradicaux, qui représentent un visage pas assez connu de la corruption romaine, qui infecte désormais la gauche toute entière, continueront à avoir la garantie et la protection, et que nous nous occuperons des patrons et non pas des serviteurs imbéciles et pleins de zèle, d'un Pci, en somme, qui n'a rien, mais alors rien à nous apprendre en matière de liberté, d'honnêteté, de rigueur, de luttes populaires et démocratiques.

Aujourd'hui toute la presse nationale a caché notre polémique. C'est un signe sur lequel je te prie de méditer. Nous sommes en train, nous autres du PR et des mouvements pour les droits civils, de devenir vraiment les "fascistes", les "juifs", les "pervers".

Comme autrefois, nous n'avons pas droit à la parole. Si nous l'obtenons, comme avec De Cataldo à la Région Latium, elle est censurée aussitôt, étouffée, mystifiée. Si -en sachant ce qui nous attend- nous réservons notre force morale et idéale, et nous prenons des décisions que nous savons difficiles autant qu'obligées, et le lynchage le plus sale nous vient d'un journal dirigé par toi, il nous viendrait pour la première fois l'envie de dire "ça-suffit" et de nous en aller à la maison.

Mais nous ne le ferons pas. Au contraire, dans un certain sens, nous devons remercier le vendu petruccien qui nous a atteints. Nous nous sommes aperçus qu'il n'y a pas de temps à perdre. Nous répondrons en public, même à cette attaque et à tout ce qu'il y a derrière, dans deux semaines, au Teatro Adriano, Adele Faccio, Loris Fortuna, Gianfranco Spadaccia, Franco De Cataldo, Mauro Mellini et moi-même.

Nous n'y avions pas pensé. Nous l'avons décidé ce matin-même. Comme tu vois, nous restons radicaux. Affectueusement, ton Marco.

 
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