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Archivio Partito radicale
Morabito Fabio - 1 settembre 1977
LE DEFI RADICAL: (23) Abstention pour les élections politiques de 1972
Le parti radical de Pannunzio à Pannella.

de Fabio Morabito

Index

Préface

1. Le radicalisme

2. De Rosselli au parti d'action

3. Pannunzio et »Il Mondo

4. Ernesto Rossi

5. La crise libérale

6. Le parti radical

7. Les colloques de »Il Mondo

8. Premiers pas

9. Classes moyennes et forces ouvrières

10. Premier congrès radical

11. Le rôle du Parti communiste et l'unité des gauches

12. Pour le centre-gauche

13. La crise libérale

14. L'antimilitarisme; la rénovation de l'école

15. Un vote à la gauche

16. Le divorce

17. »Il Mondo ferme

18. Le troisième et le quatrième congrès

19. Contre l'occupation russe en Tchécoslovaquie

20. Pour la reconnaissance de l'objection de conscience

21. Le Mouvement de libération de la femme

22. La ligue pour l'abrogation du Concordat; l'avortement

23. Abstention pour les élections de 1972

24. Les huit référendums

25. Pour dépénaliser le délit d'avortement

26. Elections anticipées

27. Quatre radicaux au parlement

Bibliographie

SOMMAIRE: Le Parti radical est aujourd'hui au centre de vives polémiques. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais c'est certainement la première fois que ces polémiques divisent nettement les partis de l'"arc constitutionnel": d'une part la Démocratie chrétienne, les communistes et la grande presse d'information; de l'autre, les radicaux. Tout cela à un moment où la vie du Pays est caractérisée par une phase aiguë de crise économique et de conflits sociaux, tandis qu'une frange des mouvements de la jeunesse exalte la pratique de la violence contre le "système" (c'est la thèse des 'autonomes') et que le terrorisme des Brigades Rouges n'épargne personne dans l'establishment.

Le livre de Fabio Morabito reconstruit, très scrupuleusement, l'histoire de la formation et du développement, dans ses phases alternes, du Parti radical: d'Ernesto Rossi, à la lutte pour le divorce, aux positions antimilitaristes, à la protestation contre l'occupation russe en Tchécoslovaquie, à l'objection de conscience, à la naissance du Mouvement de Libération de la Femme, à la lutte contre le Concordat, jusqu'à l'engagement des huit référendums. Justement parce qu'il analyse le mouvement radical dans toutes les phases de son histoire, ce livre permet de voir en quoi se différenciaient, dès leur origine, le groupe de la gauche radicale et le groupe de "Il Mondo", et de comprendre, justement à partir de leur origine commune, l'écart dans le développement des deux âmes radicales.

("LE DEFI RADICAL" - Le parti radical de Pannunzio à Pannella - Fabio Morabito - Editions SugarCo - Milan, septembre 1977)

23. Abstention pour les élections politiques de 1972

Pour les élections politiques du 7 mai 1972, la direction radicale se prononce pour l'abstention du vote. Malgré cela, le périodique »La prova radicale , dirigé par Massimo Teodori, dans son numéro du printemps 1972, publie les déclarations de certains radicaux qui ne s'abstiendront pas: parmi eux figure Bruno De Finetti, qui est un des radicaux avec une »double carte de parti, et qui se présente comme candidat dans le MPL (Mouvement politique des travailleurs), fondé par Livio Labor. Toujours parmi les radicaux qui ont décidé de voter, Lorenzo Strik Lievers se prononce pour le »Manifesto .

Le »Manifesto était une revue mensuelle sortie pour la première fois en juin 1969, le journal idéologique d'un groupe de communistes dissidents dans le cadre du PCI; parmi eux figuraient des éléments importants du parti, et quelques députés. En novembre de la même année, le groupe avait été radié du PCI; le nouveau parti était né par la suite, avec le même nom que le journal, et il présenta ses propres listes en 1972.

l'abstention des radicaux n'était pas déterminée par la conviction de l'inutilité des élections: ils les considéraient injustes, dans cette circonstance, outre qu'une »escroquerie ; leur vote, écrivait Massimo Teodori sur »La prova radicale , n'aurait pas dû être donné avec un bulletin, mais avec l'engagement dans les activités d'organisations comme la LID et la LIAC, ou en animant de nouveaux groupes fédérés au PR. En outre, la direction radicale était déçue par le PSI, que le PR avait appuyé en 1970 dans les élections régionales; les socialistes étaient accusés de ne pas avoir respecté les engagements pris à cette occasion avec les radicaux.

Le PR avait eu de toute façon, en mars 1972, des contacts avec le groupe du »Manifesto , auquel les radicaux avaient avancé la perspective de listes communes. Dans le document envoyé au »Manifesto par le PR, on confirmait la valeur d'une abstention du vote, mais on observait aussi le fait que la décision du »Manifesto de se présenter offrait un élément ultérieur de jugement. Selon ce document, le »Manifesto aurait effectué, comme les radicaux, une »lutte rigoureuse et dure pour les droits civils, anticléricale, antiautoritaire, antimilitariste, pour participer de cette façon aussi à créer une alternative démocratique de classe, libertaire, laïque et socialiste . Pour le PR, le »Manifesto était »un élément portant, fondamental, d'une lutte sans quartier contre le régime, non seulement pour le "non" que vous lui opposez mais pour les alternatives que vous semblez proposer et que vous pourriez vouloir construire . Ensuite le document observait que:

»Convaincus qu'une propagande abstentionniste soutenue, menée sur les deux lignes maîtresses de la dénonciation du gouvernement illégal et du caractère antidémocratique de ces élections et de la nécessité de désavouer la politique réformiste et de régime des directions bureaucratiques du PCI, du PSIUP et du PSI, aurait été la décision la plus appropriée et la plus correcte, nous jugeons par conséquent que la décision de se présenter ne représente pas nécessairement un choix négatif, car elle n'exclut pas à priori la conduite d'une lutte dans cette direction.

»Bien que l'hypothèse d'une présentation de listes communes avec le "Manifesto", même sous votre symbole, du parti radical et des militants des ligues et des mouvements pour les droits civils (partisans du divorce, anticoncordataires, antimilitaristes), étendues le plus possible à des groupes de croyants libertaires, à des communautés ecclésiales anticoncordataires et de classe, de la gauche socialiste et même "gobettienne", nous semble valable et devant être menée, malgré les difficultés, même celles d'ordre pratique .

Le »Manifesto répondit négativement à la proposition radicale, soutenant que, ces années-là, dans le vif des luttes, le processus d'agrégation de forces hétérogènes anti-capitalistes et anti-réformistes, comme condition nécessaire d'une relance adéquate du mouvement de lutte et pour la formation d'une nouvelle force politique révolutionnaire, ne s'était pas encore suffisamment développé. Une alliance électorale entre les forces citées - considérait le »Manifesto - outre à l'impossibilité de sa réalisation pratique, »aurait inévitablement assumé au-delà des intentions, le caractère d'un "cartel" typiquement électoraliste, en falsifiant tout le sens de la bataille. Ou pire, elle aurait assumé le caractère d'une entente entre certains groupes contre d'autres . Dans le document de réponse du »Manifesto aux radicaux, on observait encore que: »Les raisons spécifiques concernent ensuite le parti radical, avec lequel, notamment, toute confrontation de positions ou d'expérience commune de base a fait défaut, c'est

-à-dire toute vérification pratique de ces convergences qui existent pourtant sur différents points indiqués par son document, qui peuvent favoriser une conduite parallèle de la campagne électorale et un futur travail, mais qui ne suffisent pas à rendre réciproquement convaincante une identification politique dans des listes communes .

Après ce refus, le parti radical se déclara définitivement en faveur de l'abstention.

Les résultats des élections virent la DC confirmer sa domination, avec 38,8% des suffrages pour la Chambre (elle ne perd que 0,3% par rapport à 1968). Le PCI se montre lui aussi pratiquement stationnaire (27,2% contre 26,9%), alors que le PSI obtient 9,6%. Le MSI, qui s'est présenté dans une liste unitaire avec le PSDIUM, avec le sigle MSID (Mouvement social italien-Droite nationale), avec 8,7% se classifia comme le quatrième parti italien (en 1968, le MSI et le PSDIUM avaient obtenu 5,8%). Le PSDI obtient 5,1%, le PLI 3,9% (5,8 en 1968); le PRI 2,9% (0,9% en plus).

Dans la distribution des sièges on observa un déplacement à droite plus sensible que celui exprimé par l'électorat: en effet les listes de gauche comme le »MLP , le »Manifesto , et surtout le PSIUP (1,9% des suffrages), auxquelles s'était adressée une frange assez consistante d'électeurs, n'obtinrent aucun siège. Toujours en ce qui concerne la Chambre, la DC avait à présent 267 sièges (266 en 1968), le PCI 179 (contre 177), le PSI 61 et le PSDI 29 (en 1968, ensemble, 91, ils en perdent 1).Le PLI en perd 11 (20 contre 31), le MSI-DN en a maintenant 56 (contre les 30 du MSI et du PDIUM: une augmentation de 26 sièges). Le PRI descend de 9 à 5; le Parti sud tyrolien garde les 3 sièges qu'il avait, alors que le PSIUP, comme nous l'avons déjà dit, n'en obtient aucun (il en avait 23).

Le congrès radical successif, le onzième, fut prévu pour le 1, 2 et 3 novembre 1972 à Turin. Thème du congrès: »Refondation ou dissolution . Tout dépendait du fait que l'objectif que le PR s'était fixé des mille inscriptions eût été atteint ou non. On comptait sur la possibilité, offerte aux sympathisants inscrits à d'autres partis, de s'inscrire aussi au PR; le socialiste Loris Fortuna profita, parmi d'autres, de cette possibilité.

Le 18 octobre on communiqua que le total des inscrits au parti s'élevait à 650; mais au congrès le nombre de 1300 fut dépassé. L'objectif minimum de mille inscrits est atteint, le nombre nécessaire pour »être géographiquement présents dans toutes les zones urbaines du pays et pour pouvoir penser promouvoir déjà en 1973 une série de référendums abrogatifs du Concordat, des normes du code fasciste, des tribunaux pénaux militaires, des lois qui financent les écoles cléricales, etc.

Durant le congrès on parla aussi de »Lotta Continua , qui fut défini »Le plus laïque des mouvements extraparlementaires et le plus intéressé aux batailles sur les droits civils .

La motion finale s'exprima durement contre la Démocratie chrétienne, dont le gouvernement fut défini »un régime corporatif, interclassiste, autoritaire, clérical, violent et corrompu . La DC aurait encore renforcé son pouvoir en Italie, comme cela s'était passé avec le parti fasciste dans les années trente; en ce qui concerne les actuelles classes dirigeantes socialistes et communistes, elles furent définies »prisonnières du système et du régime .

Le document poursuit:

»Le législatif a approuvé, depuis vingt ans, des dizaines de milliers de lois corporatives, avec l'approbation explicite de l'opposition parlementaire démocratique, se qualifiant ainsi comme une vraie Chambre efficiente des Corporations, incapable d'abroger dans le même temps les quelques dizaines de lois les plus exagérément inconstitutionnelles et fascistes, de produire de grandes lois démocratiques, de réaliser la Constitution en un quart de siècle, de voter et de faire réaliser des réformes. (...)

»Pour chaque droit civil fondamental qui n'a pas été respecté, pour chaque retard d'un quart de siècle dans la réalisation du pacte constitutionnel, pour chaque loi réactionnaire imposée contre la démocratie, contre les droits de l'homme, les droits des travailleurs et des citoyens, le recours à la volonté populaire et à la force libératrice (et "constitutionnelle") des masses démocratiques est la seule mesure qui puisse être gagnante, unifiante, alternative .

A partir de ces conclusions, le parti radical propose plusieurs référendums abrogatifs, dont celui contre le Concordat, contre les tribunaux, les prisons et les codes militaires; contre certaines normes du code pénal, y compris celles qui punissent l'avortement.

Angiolo Bandinelli et les objecteurs Roberto Cicciomessere et Alberto Gardin furent élus secrétaires du parti.

 
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