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Amici della Terra - 18 ottobre 1978
Ecologie radicale
par les Amis de la Terre

SOMMAIRE: L'écologie politique met clairement en évidence ce que les radicaux disent depuis des années: les gauches n'ont jamais eu un programme économique de gauche, et le maximum de réalisme, pour eux, est de se charger de la "viscosité" des structures actuelles de production et de consommation. Les déséquilibres historiques de notre économie sont jugés non-modifiables, on projette tout au plus des ajustements qui laissent le mécanisme intact, ou alors on repousse tellement dans le temps le changement possible qu'aucune estimation ou initiative n'est plus permise dans des temps et des formes politiques, c'est à dire réels. D'autre part, l'expérience de la "nébuleuse verte" française démontre que les écologistes français sont entrés en état de crise pour ne pas avoir voulu "se salir les mains avec la politique". Ils ont cru qu'il était possible de passer de la phase de mouvement à la présentation électorale, sans passer par la phase intermédiaire du projet d'organisation, c'est à dire la phase du "parti", n

e réussissant pas ainsi à produire un antagonisme politique. Peut-on espérer que cela se passe ainsi en Italie? C'est un discours qui peut sembler instrumental et opportuniste, mais il naît de la conviction que certaines erreurs peuvent être évitées en ayant comme point de repère l'expérience radicale, son modèle d'organisation, ses méthodes de lutte. Pour le parti aussi il pourrait s'agir d'une occasion précieuse, pour affirmer son image, à nouveau gagnante, non seulement en Italie mais aussi dans le camp européen.

(NOUVELLES RADICALES n. 123, 18 octobre 1978)

Comme les référendums, comme les droits civils, l'écologie est considérée un luxe depuis toujours, un problème marginal par rapport à celui du "pain et du travail". Le résultat est sous les yeux de tous: nous vivons dans un pays sinistré en permanence par des calamités (définies officiellement "naturelles" sans que la définition n'en cache l'origine "politique" sans possibilité d'erreur) et avec toujours moins de travail et toujours moins de bien-être.

Même pour les gauches, une belle raffinerie est toujours plus gratifiante que la lutte contre les inondations et les éboulements, que la limitation des niveaux de pollution, en fin de compte aussi que la prévention d'un Vajont (1) ou d'un Seveso (2), ou aussi qu'un accident nucléaire. Dans tous les grands choix économiques, le mouvement syndical préfère se coaliser avec les patrons de la vapeur, avec les empoisonneurs, les destructeurs de richesses, jamais avec les écologistes: contre eux, au cas où. Personne à gauche ne fait le simple calcul que 20-30 mille milliards d'investissements en trente ans pour la réorganisation du territoire signifieraient des centaines de milliers de places de travail. Autre chose que des lois spéciales pour les jeunes, autre chose que des bioprotéines ou des centrales nucléaires.

Ainsi l'écologie politique met clairement en évidence ce que les radicaux disent depuis des années: c'est à dire que les gauches n'ont pas, n'ont jamais eu un programme économique de gauche; que le maximum de réalisme pour eux est de se charger de la "viscosité" des structures actuelles de production et de consommation. Les déséquilibres historiques de notre économie sont jugés non-modifiables, tout au plus on projette des ajustements qui laissent le mécanisme intact, ou alors on repousse tellement dans le temps le changement possible qu'aucune estimation ou initiative n'est plus permise dans des temps et des formes politiques, c'est à dire réels.

Sur ce terrain, il y a entre les gauches et la droite une concordance substantielle de positions, une concordance mise en acte - bien avant la naissance de la "grande coalition" - par les connivences tissées jour après jour dans les institutions (voir le Parlement) ou dans les concertations corporatives sur lesquelles tient le régime.

Mais quelque chose a changé depuis deux ans. Le tournant a eu lieu en 76 avec la protestation de Montalto di Castro (3) contre les centrales nucléaires, tout de suite après Seveso. C'est à ce point que s'est déclenché pour la première fois en Italie un processus de politisation de l'écologie, qui était déjà en cours, depuis des années, à l'étranger.

Quelle a été la nouveauté de Montalto? D'une part, la peur du risque nucléaire: une impulsion si nouvelle et si réelle qu'elle a réussi à faire sauter les délégations traditionnelles laissées depuis toujours aux partis, au nom de l'exigence d'"y voir clair". D'autre part, pour les partis, la découverte d'un "isolement" qu'on ne peut plus exorciser comme étant "quelconque": un pays, une communauté d'électeurs qui se coalisent contre le système même de leurs partis; un nouvel isolement, fondé et "réaliste", déchaînant: première répétition générale de la crise de Trieste qui a éclaté, comme par hasard, sur la question "écologiste" de Osimo.

La réponse des partis a été pesante: à la peur on a répondu par les mensonges de la sécurité absolue de la technologie nucléaire; aux revendications d'autonomie ont été opposées les exigences nationales "supérieures". Mais ceci a fait déclencher un autre ressort libérateur: les gens ont commencé à mettre leur nez dans les choix économiques "à la source" du projet nucléaire.

C'est ainsi qu'a été compromis (certes, rien qu'un instant) le mythe réactionnaire de la science et de la technologie neutres, toujours bonnes, capables de résoudre tous les problèmes de développement. Les implications de tout choix économique sont venues à la surface, on a découvert que choisir un certain genre d'énergie signifiait se retrouver à vivre dans un certain genre de société, et pas dans un autre. Ce n'est plus dans les "réserves" aliénantes des programmateurs officiels qu'on a commencé à parler de "modèle de développement", mais sur les trottoirs, dans les champs, dans les villages. C'est peut-être la contribution la plus importante que l'écologie a donné aux luttes politiques et civiles.

Pourquoi est-ce arrivé? C'est clair: l'écologie politique permet aux problèmes de l'économie, de la société, de l'Etat, une approche fondée sur des intérêts perceptibles et évaluables (la santé, par exemple, le destin de son propre pays ou de sa propre ville) et soutenu par un modèle global d'analyse. Des méthodes et des schémas renversés et mis les pieds en l'air par les sectorialismes, si ce n'est par l'irrationalité des sciences, de la politique et de l'économie, ont été redressés et rendus lisibles par le "profane"aussi. Des expériences concrètes et des théorisations innovatrices sont désormais très avancées pour dénoncer la "contre-productivité" sociale des technologies actuelles, avec leur capacité de vexation de l'autonomie du particulier et de la communauté, jusqu'à la pollution des grandes traditions populaires et de parti, rendues aujourd'hui toujours plus étrangères aux gens, à leurs intérêts et à leurs besoins. Ce sont les premiers signes d'une voie "douce" au socialisme, qui s'oppose consciemmen

t aux politiques "dures" et violentes aussi bien du capitalisme, que du communisme jacobin.

Toutefois, les tendances négatives ne manquent pas dans le labyrinthe de l'écologie: en premier lieu, celles qui se réfugient dans une neutralité politique qui reflète les mêmes distorsions du système auxquelles elles s'adressent. Toute l'écologie n'est pas "douce". Au contraire, si elle n'est pas raccordée à un choix rigoureux libertaire et alternatif, elle peut même légitimer, à la longue, le recours aux technologies "dures" pour le contrôle de la pollution, aggravant les mécanismes généraux d'exploitation et d'aliénation; et laissons de côté, pour l'instant du moins, l'hypothèse technocratique de l'"écofascisme". Chez nous aussi, en Italie, des symptômes dangereux font leur apparition, avec la prédilection nostalgique-utopiste souvent compromissoire du WWF, avec ses croisières écologiques confiées à la marine militaire; ou enfin le caractère abstrait de vouloir prêcher "austérité" et "croissance zéro" même justes en théorie mais qui, liées par les équilibres, par les injustices, par l'exploitation de "cet

te" société, risquent de se traduire en plus de pauvreté, plus de malheur, plus d'injustice.

Il serait peut-être mieux de moins parler de "pollution" et de "ressources" et plus de "pollueurs", d'"exploiteurs", de "pétroliers", de "nucléaires". Les ressources sont limitées, les exploiteurs ne le sont pas; et si le pétrole n'est pas éternel, les pétroliers risquent de le devenir; aujourd'hui déjà la moitié d'entre eux est nucléaire et un dixième est solaire. C'est à dire que l'écologie ne peut pas devenir un fétiche, aucun problème écologique ne se résout "techniquement", de façon neutre et indolore. L'écologisme doit donc être capable d'imposer un projet politique alternatif, dans la perspective libertaire et socialiste, que les gens pourront gérer maintenant et ici, à partir de leurs besoins.

C'est peut être par manque de clarté sur ce point que le mouvement écologiste a connu ses pires défaites. Ailleurs, dans d'autres pays, mais avec le risque d'échos et de réverbérations négatifs chez nous aussi. Nous nous référons surtout à la France, où le mouvement vert a grandi comme une "nébuleuse" (selon la définition de Brice Lalonde) et a toujours préféré l'engagement militant au travail théorique. Quand la "nébuleuse" a essayé de dépasser ses limites de mouvement pour participer directement aux compétitions électorales elle a dû enregistrer, après les premiers succès initiaux, une défaite substantielle.

D'un certain point de vue, cette défaite peut sembler un mystère: pendant des années les luttes des écologistes français ont été vivaces et capillaires; elles ont soulevé des échos et des polémiques, elles ont entraîné des populations entières, elles ont même trouvé des espaces énormes dans l'information. Enfin - à part la candidature démonstrative de René Dumont aux présidentielles de 1974 - ils ont recueilli d'importants succès aux élections administratives. Puis, à la fin, la débâcle aux politiques de 78 et, aujourd'hui, la renonce aux prochaines élections européennes. Pourquoi? Qu'est-ce-qui a manqué?

La "nébuleuse verte" a grandi en France sur la convergence occasionnelle de divers filons, d'une nouvelle gauche amarxiste et de mouvements de libération: pacifistes, naturistes, non-violents, et aussi, de façon épisodique, féministes et homosexuels. Mais on n'a pas enquêté sur la raison de ces convergences, il n'y a jamais eu un effort pour opérer une synthèse, pour construire l'unité et la force d'un "projet politique" qui puisse surmonter la phase des convergences occasionnelles pour exprimer les grands intérêts alternatifs, vraiment "majoritaires" potentiellement. La parabole des écologistes présente ainsi, à la fin, des analogies impressionnantes avec les histoires de tant de listes locales surgies hier comme aujourd'hui, destinées à devenir toujours plus nombreuses, mais à court terme, en Italie aussi: un exemple typique est représenté par la liste du Melon à Trieste.

Ce n'est pas un hasard si les choses, spécialement au début, ont bien marché dans le cadre des élections administratives. Mais le choix n'a pas été suffisant pour faire supporter au mouvement une confrontation plus étendue et plus dure, sur des thèmes politiques généraux. On peut dire, en définitive, que les écologistes français sont entrés en état de crise, non pas pour s'être trop salis les mains avec "la politique", comme ils semblent considérer, mais pour en avoir fait "trop peu" (et donc mal). Ils ont cru qu'il était possible de sauter directement de la phase de nébuleuse à l'acte plus exaspérément politique, tel qu'une compétition électorale, sans passer par la phase intermédiaire du projet, de l'organisation: du "parti", en définitive. Et ils n'ont pas réussi à créer, pour l'instant du moins, l'"antagoniste" politique.

Les "verts" repousseraient avec horreur cette indication. Mais la vérité est que, sur le terrain précisément de la critique aux partis et à la politique, ils sont tombés dans l'idéologie et dans le moralisme. Rejetant non seulement la politique et les modèles d'organisation des partis existants, mais théorisant le refus absolu de tout projet possible de parti, même le plus libertaire. C'est ainsi qu'aux grands appareils ils prétendent opposer la spontanéité et le hasard de la nébuleuse aux mille ruisseaux, aux mille tendances, aux mille idéologies.

Ce qui va même bien quand il s'agit de faire l'expérience d'une "société parallèle", de l'espoir et de la préfiguration de laquelle vit essentiellement la pratique écologique quotidienne. Mais seulement la "société parallèle", sa nouvelle culture, si elles ne veulent pas se réduire au rang de ghetto, doivent surmonter les refus moralistes et affronter l'aventure d'expérimenter de nouvelles façons de faire de la politique; avec certes, de nouvelles méthodologies et de nouveaux modèles d'organisation. Ils doivent tout compte fait se faire "parti", qui se bat sur les problèmes spécifiques mais avec un dessein global d'alternative, et qui se pose donc comme antagoniste politique des partis traditionnels, comme force, lui aussi, de "gouvernement" (et nous savons que cela ne signifie pas vouloir "aller" au gouvernement). Si ce qu'affirme Brice est vrai, que l'écologie a une vocation majoritaire qui la différencie profondément des gauches minoritaires marxistes, on devra la faire grandir par des luttes gagnantes, r

écupérant en objectifs unitaires toutes les "marginalités" différentes de la nébuleuse. En France, pour l'instant, il est improbable que cela se passe. Peut-on espérer et opérer afin que l'évolution ait lieu en Italie?

Certes, le discours peut paraître opportuniste et instrumental: mais parce qu'il naît de la conviction que certaines erreurs peuvent être évitées quand on a comme point de repère l'expérience radicale, son modèle d'organisation, ses méthodes de lutte. Il pourrait s'agir pour le parti aussi d'une occasion précieuse, pour faire affirmer son image, à nouveau gagnante, non seulement en Italie mais aussi dans le camp européen.

________________

N.d.T:

(1) Vajont: Lac artificiel du Nord de l'Italie qui déborda le 9 octobre 1963, provoquant une inondation désastreuse.

(2) Seveso: commune de la province de Milan qui fut théâtre d'un désastre écologique causé par la libération dans l'atmosphère d'une grande quantité de dioxine.

(3) Montalto di Castro: centrale nucléaire à une centaine de kilomètres au nord de Rome.

 
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