Rome, les 29, 30. 31 Mars et 1er et 2 Avril 1979SOMMAIRE: En Mars 1979, La dissolution anticipée des Chambres italiennes et le recours à de nouvelles élections, sont désormais sûrs. Le Parti Radical convoque le 21ème Congrès extraordinaire pour délibérer sa participation. Il s'agit d'un Congrès qui met encore une fois les radicaux en opposition aux communistes, qui tiennent leur propre Congrès dans la même période. Et la polémique n'est pas seulement liée au fameux discours de Pannella sur Via Rasella, mais elle investit la signification-même des assises radicales. Avec la motion, en effet, on adresse une invitation à toutes les forces d'opposition, et en particulier à celles qui risquent de ne pas être représentées dans le cadre institutionnel: le parti propose, à tous ceux qui voudront y adhérer, ce qui sera défini comme "Listes Omnibus", en mesure d'offrir une entrée dans les institutions sans aucun conditionnement. Une hypothèse qui s'oppose surtout à la triste pratique de l'inépendantisme, cher au Pci.
("Les luttes, les conquêtes, les propositions radicales à travers les documents des congrès et le statut" - Novembre 1985 - par Maurizio Griffo - Brochure éditée par la Trésorerie du Parti Radical).
MOTION GENERALE
Le XXIème Congrès du PR, entendues les relations du secrétaire général Jean Fabre, les autres relations et communications, et l'intervention de Marco Pannella, approuve les propositions du Conseil fédératif en vue des échéances électorales politiques et européennes. Le Congrès doit, en effet, prendre acte que la crise de la législature suspend et renvoie le projet des autres référendums que le PR entendait proposer au pays. C'est un renvoi obligé, et non pas une renonciation ou un abandon. Le PR confirme le projet de référendum comme un moment central de sa stratégie alternative, fondée sur la Constitution, sur la nonviolence, sur la démocratie. Les contenus des référendums restent donc la partie essentielle de son programme politique et électoral, pour les droits et les libertés civiles, pour une société de paix et non de guerre, pour l'environnement de l'homme, pour la défense de la vie, à traduire immédiatement en projets de loi à soumettre au consensus des citoyens.
Face à la crise, rendue plus dramatique encore par la dissolution pour la troisième fois consécutive, du Parlement, le Congrès considère que l'objectif principal du PR doit-être, en cette occasion, celui de faire croître le potentiel démocratique et populaire de l'Italie des référendums du 12 Mai 1974 et du 11 Juin 1978, et du mouvement pour les droits civils tout entier; de renforcer et d'exalter les autonomies démocratiques et autogestionnaires, fédéralistes, pacifistes, internationalistes, de toutes les réalités éthniques, culturelles, religieuses, sociales et de classe, qui s'opposent aux centralismes autoritaires et bureaucratiques, aussi bien des Etats nationaux que des structures économiques multinationales et nationales, publiques et privées; d'offrir un débouché unitaire et gagnant aux forces populaires, de classe, authentiquement régionalistes et autonomistes, lesquelles, par les référendums et les élections locales de cette année, ont montré de vouloir se rebeller à la trentenaire politique
des sommets, interclassiste et corporative, violente et corrompue de la Dc, soutenue ou tolérée par ses alliés d'hier et d'aujourd'hui.
Le PR se présentera aux élections avec son propre symbôle et avec le patrimoine de ses propres luttes menées au Parlement et au pays. Il estime devoir s'assumer la responsabilité de contribuer à garantir, que l'on utilise au maximum dans les représentations institutionnelles, jusqu'au dernier vote donné à la gauche.
Le Congrès adresse donc un appel pour les élections sénatoriales à la gauche d'opposition et au Psi afin de mieux utiliser, par des accords région par région, les résultats de chacun et de tout le monde. Le PR propose à Démocratie Populaire et au Parti d'unité Prolétaire -s'ils décidaient de se présenter séparément- des accords techniques de non-présentation réciproque dans trois circonscriptions de la Chambre qui fournissent une garantie supplémentaire de leur représentation. Les radicaux veulent éviter ce qui arriva en 1972, lorsque un million de votes furent éparpillés, et contribuer à ce que la gauche d'opposition soit représentée dans toutes ses composantes.
Avec le même esprit, le PR met à la disposition des groupes politiques et sociaux qui risquent de ne pas être représentés ou d'être absorbés par des partis de régime, son symbôle et ses listes; l'invitation est adressée, en premier lieu aux camarades de Lotta Continua et aux forces authentiquement régionalistes et autonomistes qui refusent toute perspective subalterne.
Le PR rappelle enfin qu'il n'y a pas de véritable campagne électorale si le droit à l'information, au débat, à la confrontation, n'est pas assuré, et si les citoyens ne peuvent pas connaître pour délibérer. Le PR n'acceptera pas, donc, une campagne électorale -politique et européenne-à laquelle l'on attribuera pas, au moins le double de temps d'antenne de "Tribuna Elettorale" qui fut attribué aux seules élections politiques de 1976.
Encore une fois, comme pour les référendums ou pour les grandes luttes pour les droits civils, il adresse un appel aux citoyens afin qu'ils reprennent en mains leur destin et qu'ils renforcent, même dans les institutions, le parti des "OUI", le parti de la Constitution, du renouveau, de l'alternative.