Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
sab 22 feb. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Sciascia Leonardo - 3 maggio 1979
ELECTIONS - LEONARDO SCIASCIA: "AVEC LE P.R. PLUS DE LIBERTE"

SOMMAIRE: Interviewé par "Panorama" après avoir accepté d'être candidat dans les listes du Parti Radical, à la question s'il ne se sent pas "exploité" il répond: "Je vous assure que personne n'y réussira jamais". Il espère pouvoir faire partie de la Commission d'enquête sur le cas Moro. Il déclare n'être pas d'accord avec Pannella sur certains sujets, mais il considère injuste le jugement de Rodotà qui accuse le leader radical d'anti-communisme. Il soulève des critiques contre le Parti communiste et le Parti socialiste.

(NOUVELLES RADICALES, 3 mai 1979)

---

Rome, 3 mai 1979 - N.R. - Leonardo Sciascia (1) a accordé une interview à l'hebdomadaire "Panorama". "Nouvelles Radicales" en rapporte intégralement le texte.

Question: "Votre nom exercera une grande attraction sur les électeurs: vous ne pensez avoir été invité à vous présenter par le PR uniquement pour cette raison? Ne craignez-vous pas d'être exploité?

Réponse: "Je ne sais pas voir le lecteur qui devient électeur. Je pense de toute façon que oui, mon nom peut exercer une certaine attraction, mais il ne créera pas un grand mouvement: je ne le dis pas par modestie, mais par expérience et par conviction. Quant à m'exploiter, je vous assure que personne n'y réussira jamais".

Question: Qu'espérez-vous faire au Parlement italien si vous serez élu?

Réponse: "Si le Parlement ressemblera au conseil municipal de Palerme, peu ou rien. J'aimerais faire partie de la commission d'enquête sur l'affaire Moro (2): je crois pouvoir apporter ma contribution".

Question: Qu'est-ce que vous aimez chez le PR?

Réponse: "Le fait qu'il n'ait pas une vie dans le sens de parti bureaucratique, alors qu'il l'a dans le sens de la passion. C'est un parti d'indépendants, et je pense donc qu'il y a dans le PR plus de liberté qu'ailleurs. D'autre part je suis un vieux radical, et ce choix ne peut être qu'une continuation".

Question: Comment jugez-vous Pannella, ses récentes interventions sur la Résistance, sa position pour réunir les deux élections, qui a eu un aspect antisocialiste?

Réponse: "Je ne suis pas d'accord avec Pannella sur beaucoup de choses, mais je considère une spéculation ignoble le fait de lui avoir attribué une sorte d'outrage à la Résistance. Quant aux élections, je crois que les élections européennes auraient dû avoir lieu avant les élections nationales, et je suis contre l'union dans ce sens. Je ne sais pas quel était l'avis de Pannella. S'il partageait les décisions qui ont été prises par la suite, je considère qu'il s'est trompé, et je dirais même avec masochisme".

Question: Stefano Rodotà (3), le juriste et commentateur politique qui a toujours fait partie de la sphère radicale-socialiste, ne se présente pas avec le PR parce que, ce sont ses mots, les radicaux ont mis au premier point de leur programme la polémique et la lutte contre les communistes...".

Réponse: "Je ne crois pas que les choses soient si simples. Je pense de toute manière que l'on peut donner bataille à un certain Parti communiste, mais pas au PCI".

Question: Qu'est-ce qui vous a déçu chez les communistes? Et chez les socialistes?

Réponse: "J'ai écrit "Il Contesto" en 1972 et je suis devenu ensuite conseiller municipal de Palerme, élu dans les listes du PCI, pendant 18 mois: je me suis peut-être fait des illusions, en tant que candidat dans les listes communistes; mais la déception a été davantage une démonstration qu'une lacération. Quant au PSI, aucune déception: je pense seulement que les socialistes ont commis une erreur très grave en laissant tomber le cas Moro".

Question: quel type de gouvernement voyez-vous plus volontiers après les élections?

Réponse: "Un gouvernement qui doit tenir compte d'une opposition solide, raisonnée et intelligente qui ne joue pas au tant pis tant mieux, et qui ne pardonne rien qui soit contre la loi et la Constitution".

------

N.d.T.

1 - SCIASCIA LEONARDO. (Racalmuto 1921 - Palerme 1990). Ecrivain, auteur de romans célèbres ("Le parrocchie di Regalpetra", 1956; "Il giorno della Civetta", 1961; Todo modo, 1974), mais connu aussi comme polémiste, participant de la vie civile italienne pendant vingt ans au moins. Il fut aussi député radical pendant une législature, intervenant de façon énergique dans les batailles pour les droits civils (affaire Tortora, etc).

2 - MORO ALDO. (Maglie 1916 - Rome 1978). Homme politique italien. Secrétaire de la Démocratie chrétienne (1959-65), artisan de la politique de centre-gauche. Plusieurs fois ministre à partir de 1956. Président du Conseil (1963-68, 1974-76), à partir de 1976 président de la Démocratie chrétienne, il préconisa le rapprochement du Parti communiste italien (PCI) au gouvernement traçant l'hypothèse d'une "troisième phase" (après celles du "centrisme" et du "centre-gauche") du système politique. Enlevé par les Brigades Rouges à Rome, le 16 mars 1978, il fut retrouvé mort le 9 mai de la même année.

3 - RODOTA' STEFANO. (Cosenza 1933). Juriste, homme politique. Formé dans l'associationnisme estudiantin italien, parmi les fondateurs du Parti radical, il fut élu au Parlement en 1979 avec le soutien du Parti Communiste, devenant président de la Gauche Indépendante. Puis, nommé président du Parti Démocrate de la Gauche (PDS), il fut réélu également en 1992. Essayiste, collaborateur de "La Repubblica".

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail