Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
sab 22 feb. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Sciascia Leonardo - 4 maggio 1979
Sciascia candidat dans les listes radicales: "J'ai été convaincu par Blaise Pascal"
Interview de Leonardo Sciascia dans l'"Espresso" du 4 Mai 1979.

SOMMAIRE: Leonardo Sciascia, élu dans les listes du Parti Communiste Italien au Conseil Communal de Palerme, décide de se présenter dans les listes du PR. C'est un scandale dans le monde des intellectuels communistes pour lesquels les radicaux sont, selon les cas, des désengagés ou des défenseurs des terroristes et des "autonomes". Sciascia réplique par cette interview:

Question: Comment et quand avez-vous décidé de vous présenter dans les listes du PR?

Réponse: Cette décision est née en une heure et je ne saurais vous dire exactement comment. Ça a été une décision plus passionnelle, sinon plus émotive, que raisonnée. Ce qui ne l'empêche pas d'être rationnelle. Peut-être que ce qui l'a déclenché en moi, a été le fait que toutes les raisons qui me déconseillaient de refuser, étaient tellement justes, tellement parfaites, tellement sûres, que brusquement j'en ai eu honte.

A un moment donné j'ai dit à Pannella: C'est comme le dit le Dieu de Pascal: "Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé". Je ne serais pas si indécis si je n'avais pas déjà décidé.

Question: Les évènements de ces dernières semaines -BR, affaire Negri- ont-ils eu quelque influence sur votre décision?

Réponse: je ne sais pas, oui, peut-être.

Question: Du Conseil communal de Palerme, au Conseil européen de Strasbourg, très probablement. Comment voyez-vous ce passage?

Réponse: Il n'y aurait aucun passage. Je veux dire, dans le sens du changement. Il ne pourrait-y avoir qu'une continuation.

Question: Ne craignez-vous pas une accusation de désengagement?

Réponse: Non, je ne l'ai jamais crainte.

Question: que pensez-vous de l'éditorial de Montanelli sur Pannella?

Réponse: Je n'ai pas lu l'article de Montanelli. Le Dimanche je suis à la campagne et je ne lis pas les journaux. On me dit, pratiquement, qu'il invitait à voter radical. Personnellement, j'ai eu une preuve de l'honnêteté de Montanelli à l'égard de mon livre sur l'affaire Moro: il avait, avant de le lire, manifesté une certaine aversion; puis il l'a lu, et il a eu le courage, devant ses lecteurs, de se raviser. Son consensus aux radicaux, par conséquent, ne me met pas mal à l'aise.

Question: Qu'aimez-vous le plus ou le moins en Pannella?

Réponse: Il y a beaucoup de choses que je n'aime pas de lui. Par exemple, je l'ai même écrit dans l'"Espresso", ses grèves de la faim. Mais j'aime sa façon de faire de la politique en n'étant pas un politique: ce qui est la meilleure façon de rendre politique la politique.

Question: Il y a des gens qui soutiennent que votre candidature apportera aux radicaux les votes des autonomes. Qu'en pensez-vous?

Réponse: J'aimerais bien savoir qui le soutient. Peut-être ceux-là-mêmes qui, l'été dernier, ont racconté à Evtvuscenko que je suis un écrivain terriblement réactionnaire. Mes livres sont publiés depuis 1950, et le premier était un petit livre de fables sur la dictature. Ils sont tous là, à la disposition de ceux qui savent lire: tout un discours contre l'intolérance, la violence, la peine de mort. Si les votes des autonomes arrivaient aux radicaux à cause de ma présence, il s'agirait alors d'une espèce de conversion d'"innomés" pour citer Manzoni. Et je n'en pourrais qu'être heureux. (sans expliquer l'oeuvre de Manzoni, ce qui serait trop long, on peut dire que l'allusion de Sciascia est comparable à celle de la conversion d'un "Barbe-bleue", N.d.T.).

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail