SOMMAIRE: Pannella intervient au cours du débat précédant l'élection du Président du Parlement européen. Celui-ci, à peine élu au suffrage universel, sous la Présidence de sa doyenne, Mme Louise Weiss, discute la proposition avancée par le Président du groupe populaire Klepsch (qui sera ensuite Président du Parlement européen de 1992 à 1994) d'étendre la durée du mandat de Président du Parlement à deux ans et demi, comme le recommandait le rapport Luster, élaboré au cours de la législature précédente. Le groupe libéral et socialiste s'opposent à cette proposition. Ils plaident pour l'alternance du mandat entre les divers groupes politiques et pour une prolongation éventuelle d'un an seulement, inquiets que le groupe populaire, majoritaire au Parlement, n'occupe cette place de façon monopoliste. Aux arguments de type politique des différents députés intervenus, s'opposent ceux de Pannella, qui se référant au Règlement, rappelle l'irrecevabilité de la proposition Klepsch et met fin au doute (17-07-1979).
M. Pannella.- Madame la Président, je crois que la proposition de M. Klepsch est tout simplement irrecevable. Aux termes de l'alinéa 2 de l'article 6, aucun débat, dont l'objet soit étranger à l'élection du Président ou à la vérification des pouvoirs, ne peut avoir lieu sous la prèsidence du doyen d'âge.
Je crois donc que la proposition présentée par M. Klepsch n'a pas sa place dans notre débat, car nous ne pouvons pas en discuter à ce stade de nos travaux, Madame-le Président.
Je comprends que des groupes de droite, qui, traditionnellement, ont prétendu être européens ou fédéralistes, et qui, maintenant, veulent de quelque façon nous imposer une candidate qui a fait campagne contre les pouvoirs de ce Parlement, essaient maintenant d'adoucir la potion avec des moyens de cuisine parlementaire de mauvais goût et de gagner ainsi quelques voix supplémentaires dans cette situation. Mais nous ne marchons pas.
De toute façon, Madame le Président, le règlement est clair et la proposition de M. Klepsch n'a pas sa place ici. Je ne crois pas qu'il y ait lieu d'en débattre.