Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mar 25 feb. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Sciascia Leonardo - 4 luglio 1980
Les explications de celui qui n'a pas compris
par Leonardo Sciascia

SOMMAIRE: Leonardo Sciascia avait dit avec ironie dans un article dans le "Corriere Della Sera", à propos d'une affirmation de Giancarlo Pajetta, sur l'affaire Donat Cattin: "La vengeance de Donat Cattin à notre égard tombera dans le vide", "Ceux qui sont contre moi, Scalfari ou Andreotti, finiront mal". Sciascia s'était déclaré préoccupé par les pouvoirs porte-malheurs de cette "trinité" contre laquelle il était souvent entré en polémique. A la réplique de Scalfari, Sciascia répond par cet article, en affirmant que Scalfari se méprend. "Il se méprend à tel point qu'il pense que j'ai perdu ma côte auprès des jeunes et qu'étant député radical, je suis tenu à la bride de Pannella et d'Aglietta. Il n'a pas encore compris que pour les radicaux il n'y a pas de brides".

(Il Corriere Della Sera, 4 Juillet 1980)

Dans "La Répubblica" du 2 juin, Scalfari répond à ma petite note publiée le 27 mai par "Il Corriere". Il se voulait léger, amusé: en vain. Forattini, lui par contre, oui, dans son dessin humoristique qui illustrait cette réponse.

Scalfari est un personnage de Maupassant: plutôt lourd malgré les apparences. Et à quel personnage de Maupassant ressemble-t-il le plus? Je le laisse deviner aux lecteurs.

La légèreté, la subtilité, l'ironie, ne sont donc pas son fort. La clarté oui: et particulièrement lorsqu'il explique les choses qu'il ne comprend pas. Je crois qu'il a le petit défaut de se mettre en colère, de s'enflammer rapidement: ce qui nuit à la réflexion et empêche ce détachement qui engendre l'ironie. Il devrait prendre exemple sur Pajetta quant aux mots d'esprit. Lequel Pajetta, dit Scalfari, parlant de ma petite note, s'en est tiré avec une réplique en disant cette phrase à Panorama justement, et il souhaitait que j'écrive un article. Je ne pensais pas que j'étais à ce point dans les pensées de Pajetta: que pour me donner la possibilité d'écrire un article, il ne s'occupe pas des réactions que cela peut susciter chez tant d'autres italiens; mais je lui en sais gré. J'espère même qu'il continue de penser à moi, afin que revienne en moi cette veine que Scalfari pense épuisée.

Depuis que j'ai écrit "l'affaire Moro", Scalfari est très préoccupé à mon égard. Avant que je ne le publie même. Je ne sais vraiment pas comment faire pour le rassurer. Pourrais-je lui recommander une relecture de "l'Affaire Moro" ? Je crois qu'il se vexerait: lui il l'a jugée avant-même de la lire, et les jugements les plus absolus et inébranlables ce sont justement les préjugés. J'essaierai d'écrire d'autres livres: mais je crains qu'ils ne lui plairont pas. Rien désormais de ce que j'écris ou fais ne peut lui plaire. Il dit que ma petite note publiée vendredi dernier dans "Il Corriere" lui a plu, et qu'elle lui a inspiré l'article dont je suis en train de parler. Mais je ne le crois pas. Il dit : "Un bon article, après plusieurs "fiasco". Plusieurs! Je ne pense pas en avoir écrit plus de cinq ou six, en deux ans. C'est le cas de dire que Scalfari se méprend à mon sujet. Il se méprend à tel point qu'il pense que j'ai perdu ma côte auprès des jeunes et qu'en étant député radical, je suis tenu à la bri

de de Pannella et d'Aglietta. Il n'a pas encore compris que pour les radicaux il n'y a pas de brides.

Quant à lancer des fleurs au démochrétiens dans mon préambule, je crois qu'il veuille faire allusion à des déclarations que j'ai faites sur Donat Cattin: et je les aurais faites sans la moindre hésitation même s'il se fut agi d'un fasciste. Le problème de la justice, évidemment n'interesse pas Scalfari. Ce qui l'intéresse c'est le préambule: et que celui qui l'a formulé en reçoive le juste châtiment.

Je ne le crois pas donc, lorsqu'il dit - à son nom et à celui de Pajetta et Andreotti - que je suis pardonné. Je découperai son article et je le porterai avec moi comme sauf-conduit: mais je continuerai à espérer que le temps où, j'aurais à le montrer, justement comme sauf-conduit, n'arrive jamais.. "Au fond, nous l'aimons bien" dit Scalfari.

Très, très au fond, je le crains.

PS: Scalfari soutient que l'un des personnages de la trinité a toujours été contre le compromis historique. Moi je n'arrive pas à savoir lequel. Peut-être y en a-t-il un quatrième. Du reste, même les trois Mousquetaires étaient quatre.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail