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Pannella Marco - 16 settembre 1980
Extermination par la faim
Intervention de Marco Pannella au Parlement européen

SOMMAIRE. Le PE s'apprête à voter une motion rédigée par le "collègue eurocommuniste Ferrero", mais appuyée aussi par d'autres secteurs du Parlement: ainsi, on célèbre le mystère du salut par une attitude favorable à la collaboration entre classes sociales, par le modernisme technocratique et l'illusion techniciste", avec l'accord du "prestigieux ancien révolutionnaire à la retraite, camarade Pajetta". Mais "combien de personnes en moins mourront après ces accords"? Probablement aucune, parce que la "résolution est en retard". Au PE on vote pour le 0,7%, et ensuite dans les parlements nationaux on recule sur des positions inadéquates. En fait, désormais, il n'y a plus une politique du développement, mais une politique de "détente" qui signifie de fait "une course aux armements". Nous sommes entre le vaudeville et la tragédie. Ce qui manque, en définitive, c'est aussi bien une volonté politique "armée de la force du droit" qu'une "doctrine juridique du consensus", pour que les pays puissent s'acquitter de le

urs engagements. La même problématique était présente dans la Société des Nations, déjà en 1936, mais à l'époque sévissait la politique de la "détente", qui porta à Munich. Le projet Brandt lui-même est inadéquat lorsqu'il demande de réduire les dépenses militaires: ce qu'on peut faire ce sont des armées instruments du développement. Hélas, aux termes du Traité, le "PE" n'est en fait qu'une Assemblée, qui peut tenir non pas sur des idéaux mais sur des illusions technicistes. Les vrais "seigneurs de la guerre" et "de la politique" ce sont les partis, qui ont réduit le PE à un "boulevard" au lieu d'un "hémicycle".

(DISCUSSIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, 16 septembre 1980)

Pannella. Monsieur le Président, collègues, il y a dix mois vous avez tous voté à l'unanimité, sauf nous, une résolution avec laquelle vous demandiez immédiatement à vos gouvernements au moins 0,7%. C'était votre résolution, vous l'avez votée contre nous.

Vous vous préparez maintenant à voter une motion rédigée par le camarade, ami et collègue eurocommuniste Ferrero, pour le compte de la Commission pour le développement. Sir Fred Warner a souligné justement que ce rapport lui plaisait. Il trouve aussi, me semble-t-il, la faveur, pas uniquement de style - si j'ai bien compris - du Président Poniatowski, mais aussi d'adhésion culturelle. On célèbre, monsieur le Président, dans cette salle, le mystère du salut par une attitude favorable à la collaboration entre classes sociales, par le modernisme technocratique et l'illusion techniciste, avec l'accord du prestigieux ancien révolutionnaire à la retraite, camarade Pajetta, avec l'accord de Poniatowski et de vous tous.

Combien de personnes en moins mourront, après vos accords, dans les prochaine semaines et les prochains mois? Aucune je crains, s'il est vrai comme il est vrai, monsieur le Commissaire Cheysson, que, d'après les prévisions unanimes des Agences spécialisées, dans les prochains mois, l'année prochaine, s'il n'y aura pas de changements radicaux, le taux de mortalité augmentera ultérieurement.

Cette résolution est en retard par rapport aux indications politiques concrètes que l'opinion publique attend. Il semble que le jeu des parties vous permet de réclamer ici immédiatement le 0,7%, sauf voter par la suite, dans vos parlements, en faveur du 0,1 ou du 0,2.

Hélas le collègue Pajetta avait raison de reprocher à Brandt d'avoir écrit ce livre, avec d'autres personnalités prestigieuses et pour le compte de cette Banque mondiale - qui après avoir financé ce livre, à présent le contrecarre dans son économie globale - alors que la social-démocratie allemande elle-même qui nous présente ce très beau livre, annonce ensuite à New York qu'elle veut diminuer ultérieurement ses aides et ses subventions au développement. Il ne s'agit pas d'une politique de développement, mais plutôt de la politique de "détente", qui signifie de fait la course aux armements, si bien que dans ce jeu des parties on ne comprend vraiment pas où finit le vaudeville et où commence la tragédie. La tragédie commence là où sont les morts, les assassins, les exterminations.

Nous avons dit l'année dernière que "nous savions ne pas savoir" (et ce n'était pas de la science gaie, mais sûre) ce qu'il fallait faire? Nous savions cependant que votre solution était illusoire. Vous prenez la contemplation de la réalité pour mieux la vivre; vous avez bonne conscience à bon marché; vous prêchez presque comme si vous étiez des anges ou des démons, étrangers à la sphère de la politique. Mais le problème est de volonté politique, donc de votre volonté, de vos partis, de vos leaders, mais vous ne faites rien pour la changer.

Nous disons que 0,7% ne résout certainement pas les problèmes et que l'on doit parler de transfert de richesse et commencer en quelque sorte à les mettre à disposition. Nous avions dit dès le début que si le problème est de volonté politique il faut armer les volontés politiques de la force du droit, sans laquelle toute volonté politique est velléitaire, est prétexte ou protestation stérile, comme celle du camarade Pajetta qui reprochait ici à Brandt ses contradictions très fortes et graves et qui parle au nom d'un parti qui a soutenu pendant deux ans en Italie un gouvernement qui a été le seul depuis 35 ans à faire baisser la contribution publique italienne à 0,032%. Le gouvernement communiste-démochrétien italien a ainsi amené notre pourcentage à la dernière place de la liste des pays industrialisés.

Pour nous le problème principal est un problème de procédure. Nous disions déjà l'année dernière que l'autorité de l'ONU et du Secrétaire général de l'ONU et le Conseil de Sécurité devaient, en termes de procédure, être saisis de la question et que les procédures théoriques de consensus devaient être renforcées et faites converger dans les sièges technocratiques et diplomatiques, car sans la récupération et la formation de la doctrine juridique du consensus, on ne peut pas espérer que les pays s'acquittent de leurs engagements, plus que cela ne l'a été par rapport à la fameuse résolution sur le 0,7%.

Monsieur le Président, en 1936 la Société des Nations - comme dirait le Président Poniatowski - avait déclaré textuellement: »Le monde a toutes les capacités techniques et financières pour vaincre la misère et battre les perspectives de la guerre .

A l'époque aussi il y avait la politique de détente. Mussolini et Hitler voyaient honorée leur structure de guerre et d'assassinat avec la politique de Munich, dont sont aujourd'hui chantres qui chantent faux, mais convergents, les Pajetta et les Poniatowski, tous ceux qui aujourd'hui en Europe croient vraiment que ce fut à cause de la »méchanceté de Stalin ou d'Hitler ou d'un tel ou de tel autre, que le monde a dû affronter les grandes tragédies.

Monsieur le Président, nous avions aussi indiqué comme une utopie celle de Brandt, la vôtre, de continuer à dire: il faut réduire les dépenses militaires. Nous avons proposé techniquement une différente politique de conversion de la dépense militaire; nous avons dit: utilisons aussi les armées pour créer des forces extraordinaires d'intervention, aussi bien en ce qui concerne les transports, que pour les interventions d'urgence, qui doivent être aussi structuraux et pas uniquement alimentaires. La famine d'un moment peut être l'occasion, avec sa logique perverse, pour formuler des plans, pour construire des ponts, en se servant de la technologie des armées. Une technologie qui est, pour le moment, pleinement adaptée à ce but, ce qui n'est pas le cas des technologies des grandes entreprises capitalistes routières européennes qui vont construire de grandes digues désastreuses là il y a par contre besoin de petits ponts - probablement de fortune - pendant trois ou quatre ans.

Nous avions fourni beaucoup d'indications de ce genre, monsieur le Président; nous contestons les analyses qui sont faites. Tout en respectant pleinement les thèses d'autrui, nous considérons que même une famille politique quantitativement peu nombreuse, comme la nôtre, a le droit et le devoir de pouvoir opposer ses propres analyses, pour que ce Parlement soit fier d'avoir compris ce que les minorités peuvent proposer à leur tour.

D'ailleurs, ceci n'est pas un Parlement, monsieur le Président - comme l'a rappelé le Président Debré - aux termes du Traité celle-ci est une Assemblée et j'ajoute une Assemblée unique en son genre parce que c'est une Assemblée qui tient sur l'indifférentisme du rapport Ferrero, qui tient sur cette illusion techniciste, sans honorer les idées pour lesquelles nous sommes ici, sans avoir le courage des différences, sans avoir le courage des différentes bonnes fois qui sont les nôtres.

Une Assemblée qui discute de cette façon mutilée est une Assemblée qui ne pourra que participer, monsieur le Président, à cette extermination à laquelle elle participe déjà. Qui sont en effet les seigneurs de la terre? Qui sont les seigneurs de la politique dans ce monde? Qui a causé ce désordre économique et moral établi dans le monde? Ce sont vos partis, ce sont vos idées et de plus en plus, monsieur le Président, ce seront aussi les tentatives grossières de dominer une Assemblée grâce à des règles de boutiquiers et de charcutiers, comme celles que vous utilisez pour discipliner - pour ainsi dire - les débats, auxquels nous participons pour être fidèles non seulement à ceux qui nous ont élu, mais avant tout, monsieur le Président, pour être cohérents avec nos consciences et aussi pour respecter le droit de nos adversaires d'être honorés jusqu'au bout avec notre attention et avec notre critique. Cela ne nous est pas permis. Vous êtes les personnages marginaux de la tragédie de l'extermination. On aurait par

fois envie de dire que nous sommes sur un boulevard plutôt que dans un hémicycle, et vous dire alors: au revoir, nous parlerons de moins en moins, arrangez-vous tous seuls. Gandhi nous a appris qu'il existe dans l'histoire des moments où la démocratie et la liberté doivent être servis avec des méthodes différentes qui ne soient pas celles d'institutions sans âme, capables uniquement de tuer des corps et de détruire les raisons pour lesquelles elles ont été créées.

 
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