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Pannella Marco, Guce - 15 ottobre 1980
REUNION A MADRID DE LA CSCE

SOMMAIRE: Marco Pannella intervient au Parlement européen pour critiquer la politique extérieure européenne qu'il qualifie de lâche car elle ne condamne pas de façon ferme et résolue les violations des droits et de la démocratie dans les pays du communisme réel et dans les états dictatoriaux. Il s'agit au contraire d'une politique d'apaisement et de collaboration, obtenant un effet de stabilisation des élites violentes dans leurs pays (15-10-80).

M. Pannella. - Monsieur le Président, je ne fais pratiquement pas partie de l'unanimité dont on vient de parler. D'ailleurs, les gens différents dans ce Parlement sont très souvent ignorés: on ne leur reconnaît même pas le droit à l'identité. On dit "les partis" ; on dit "les groupes", etc. Parfois, on dit "l'unanimité". Je n'en fais pas partie, Monsieur le Président. J'estime que la politique que vous allez soutenir à la quasi-unanimité est une politique en réalité veule et lâche, comme elle l'était dans les années trente: la politique des Daladier et des Chamberlain. J'estime, Monsieur le Président, que la politique que vous allez appliquer est celle qui permet non seulement les coups d'État en Turquie, mais aussi le coup d'État permanent contre les droits des ouvriers, des intellectuels, des femmes et des hommes, dans les pays de l'Est européens, dans les pays du soit-disant communisme réel. Et, s'il vous plaît, cessons de parler de socialisme! C'est du communisme réel, peut-être, mais ce n'est certaineme

nt pas du socialisme réel. Monsieur le Président, nous voterons donc contre, avec sérénité, en sachant que cette politique lâche, cette politique veule, cette politique de collaboration avec Varsovie contre Danzig, cette politique qui tient à ne pas vouloir la déstabilisation des déstabilisateurs, des violents etdes agresseurs, nous ne pouvons pas l'accepter. C'est une politique qui rend hommage aux paroles de Helsinki ainsi qu'aux paroles de la Charte des droits de l'homme, mais en réalité, chaque jour, vous êtes des connivents et des complices avec ceux, justement, qui demandent de la stabilité dans la violence, contre les droits de l'homme, contre les droits de la personne, contre les droits de la paix.

 
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