SOMMAIRE. Ce qu'il est sur le point de déclarer fera perdre quelques suffrages dans nos circonscriptions... Il y a eu des inondations et des dégâts en Calabre. Il faut aider ces populations, mais il faut prendre conscience que les "vraies catastrophes", pour beaucoup de régions d'Italie, ce sont "ses classes dirigeantes": "toute la situation hydrologique italienne est menacée, pour la raison aussi que nous avons pas suffisamment de géologues", etc. Le député Barbi (qui est en train d'interrompre) est aussi responsable de la destruction de Naples". C'est pourquoi il s'abstiendra de voter: on ne peut pas continuer à financer "ces classes dirigeantes corrompues". Il y a un devoir d'intervention de la part de la Communauté, compte tenu justement que la "première calamité du Sud de l'Italie est sa classe dirigeante", "les mafias politiques de tout genre". La Commission doit donc faire attention à la situation - par exemple - du Belice, ou des zones de la Campanie où l'on travaille à la culture de la tomate.

(DISCUSSIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, 9 mars 1981)

Pannella. Monsieur le Président, ma prise de position nous fera probablement perdre quelques suffrages dans nos circonscriptions; mais je dois déclarer que je m'abstiendrai sur cette résolution. Pour quelle raison Monsieur le Président?

Il y a eu des dégâts et des inondations en Calabre. Il y en aura dans un mois; il y en aura dans deux mois. Evidemment nous devons aider les populations qui sont victimes de ces catastrophes. Mais Monsieur le Président, je crois que le moment est venu que la Commission et le Parlement prenne conscience que les vraies catastrophes, celles qui réduisent des régions toutes entières d'Italie dans des conditions dans lesquelles il suffit d'un peu de pluie pour qu'il y ait un désastre, ce sont ses classes dirigeantes dont un exemple représentatif est le député Antoniozzi: toute la situation hydrologique italienne est menacée aussi parce que n'avons pas suffisamment de géologues. Il est temps que ça se sache, après des années où nous nous battons à ce propos, que l'Etat italien n'a que 35 géologues pour s'occuper de tout cela...

(Interruption du député Barbi)

Par exemple le député Barbi qui m'interrompt, est responsable de la destruction de Naples... C'est pour cela Monsieur le Président, que moi qui suis italien, italien du Sud, je m'abstiendrai. Parce qu'il est évident que nous ne pouvons pas continuer à financer ces classes dirigeantes corrompues et qui en plus corrompent la nature et les équilibres naturels.

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(DISCUSSIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, 18 janvier 1980

Pannella. Monsieur le Président, il est évident que face à des calamités naturelles, où qu'elle se vérifient, nous considérons qu'il existe un devoir d'intervention et d'attention de la part de notre Communauté. Le fait que ces calamités, évoquées par les députés Papapietro, Adonnino et d'autres, sont ensuite celles que l'on a eu récemment dans le Sud, dont je suis moi aussi de plus originaire, m'amène évidemment à souhaiter que cette intervention et cette attention soient adéquates.

Monsieur le Président, pour que cette attention soit adéquate il faut tenir compte du fait que la première calamité du Sud de l'Italie c'est sa classe dirigeante et la première calamité du Sud de l'Italie ce sont ses mafias politiques de tout genre qui dévastent nos terres, notre culture et nos citoyens; ces mafias sont en train de corrompre lentement tous les corps politiques et nous devons donc faire attention à ce que les aides de la Communauté arrivent vraiment à nos populations: il s'agit d'une juste attention de la part du Parlement et de la Commission.

Je voudrais ajouter une recommandation, monsieur le Président: que la Commission fasse bien attention! Qu'elle se souvienne que dans le Belice, depuis près de vingt ans, la classe dirigeante saccage des milliards et des milliards et que les victimes du tremblement de terre continuent à vivre dans des baraques, qu'elle se souvienne que les aides de la Communauté pour les tomates de la Campanie aident encore plus les groupes de la mafia qui interviennent pour fausser le processus qui devrait augmenter l'emploi et qui accentue par contre la pathologie criminelle de la société de la Campanie, contre les travailleurs et contre les populations. C'est à cela que servent très souvent les aides que nous avons donné et que vous avez donné. Il faut faire plus attention à tout cela car autrement, justement avec les interventions en faveur des populations frappées par les calamités dans le Sud, nous risquons au contraire de financer ultérieurement les entreprises criminelles de la classe dirigeante qui est une des calami

tés, probablement la principale, du Sud de l'Italie.