SOMMAIRE: Le Parlement européen s'apprête à voter une série de modifications au Règlement, et Marco Pannella, qui s'est toujours distingué pour avoir défendu les droits des minorités politiques à former des groupes parlementaires et pour pouvoir prendre la parole pendant les discussions, intervient contre les modifications restrictives du Règlement (10-03-81).
M. Pannella - Monsieur le Président, j'ai 60 ou 58 secondes pour ce grand débat. Vous ne me donnez donc pas la parole, vous me condamnez au silence.
Je dis tout simplement que nous n'allons pas approuver un nouveau Règlement. Ce nouveau Règlement, c'est plutôt un Règlement de compte, un mauvais règlement de compte. Vous n'assurerez pas plus, à l'avenir, l'ordre du jour, Monsieur le Président: à longueur d'années vous assurerez le désordre du jour, votre désordre du jour.
C'est un débat qui, par suite aussi de votre interruption, aurait mieux sa place au carnaval que dans le carême. Je vous remercie de me permettre de le souligner...
En ce qui me concerne, Monsieur le Président, j'estime au moins que nous aurions dû permettre aux députés socialistes, démocrates-chrétiens, libéraux, aux députés de la majorité, de lire avec calme les nouvelles lois, les nouvelles tables de notre Parlement. Vous avez rusé avec votre faiblesse autoritaire, votre autorité impuissante et tricheuse.
Nos amendements visent seulement à ceci: nous demandons, pour tous les parlementaires, le droit de rentrer chez eux, d'y trouver cette proposition Luster, d'y réfléchir et de venir voter au mois d'avril en connaissance de cause. C'est, je crois, une revendication de dignité pour le Parlement.
Monsieur le Président, en ce qui me concerne, en ce qui nous concerne, nous trouverons toujours le moyen de parler car nous avons des choses à dire. Nous n'avons pas seulement des choses à taire, comme c'est bien souvent votre cas à tous.