Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
ven 28 feb. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Rutelli Francesco - 15 dicembre 1981
La guerre vient de l'Est
Le risque d'un nouveau Munich

par Francesco Rutelli

SOMMAIRE: La proposition de politique étrangère du Parti radical est anti-reaganienne et anti-soviétique. Nous sommes contre les choix de politique violente de l'administration américaine, nous ne sommes pas anti-américains. La proposition de sortir de l'OTAN: le soutien de l'Alliance Atlantique au régime putschiste turc. De l'URSS le plus grand danger pour la sécurité: une politique de réarmement, l'expansionnisme, le totalitarisme intérieur, une attention intéressée pour la tragédie du Tiers-Monde. L'Occident risque de se comporter avec l'URSS comme il le fit déjà avec l'Allemagne nazie. L'échec définitif de la stratégie de l'"apeasement". Les aides alimentaires américaines au régime soviétique. Les intérêts des centres de pouvoir de l'ensemble militaire-industriel: la meilleure façon de fermer les espaces de renouvellement à l'intérieur de l'URSS est d'offrir au régime des occasions de réponse sur un terrain qui est le sien. Ce que les russes craignent c'est la contagion démocratique, l'extension du cas

polonais, la libre circulation des personnes et des idées. Il faut développer pour cela une procédure unilatérale d'action politique, pour l'application de l'Acte Final de la Conférence d'Helsinki.

(NOUVELLES RADICALES n. 42, 15 décembre 1981)

Anti-reaganienne et antisoviétique, la proposition de politique étrangère du Parti radical se développe sur un objectif de fond: indiquer une nouvelle voie de paix et de développement à partir d'un pays comme l'Italie.

Etre contre la politique de l'Administration américaine actuelle ne signifie pas être anti-américains. Au contraire, les radicaux ont toujours vécu comme un fait dramatique la polémique avec les choix de violence internationale pratiqués par les Etats-Unis, en relation justement avec la grande syntonie culturelle, historique et politique avec les traditions et les institutions de la démocratie de l'autre coté de l'Océan. Et au moment où l'écart par rapport aux choix de Reagan (que l'on pense seulement à la politique militaire, à celle dans le secteur de l'énergie, à la liquidation des aides au développement) devient plus net et où les radicaux renforcent leur proposition de sortie de l'Italie de l'OTAN (et qu'ils relancent une polémique tout aussi urgente qu'oubliée sur le rôle fort délicat de l'Alliance Atlantique dans le soutien du régime putschiste de la Turquie: que dit à ce propos notre Gouvernement? Et les forces politiques de gauche?) il apparait indispensable d'expliquer notre position sur le conflit

Est-Ouest, sur la crise dite "de la détente", sur la politique soviétique actuelle.

Nous considérons que de par sa nature et structure l'URSS représente aujourd'hui le plus grand danger subjectif et objectif pour le déclenchement de la guerre. Le comportement soviétique récent (augmentation de la menace militaire sur l'Europe pour obtenir des avantages politiques, un expansionnisme militariste dans les régions les plus délicates du globe, le maintien des pires positions totalitaires et illibérales à l'intérieur, une indifférence totale - si ce n'est à des fins de puissance - pour la tragédie du Tiers-Monde) ne représente pas en effet une phase involutive dans un processus d'état et une politique contradictoire.

"L'Occident - a déclaré Pannella - risque de se comporter avec l'URSS d'aujourd'hui comme il le fit déjà au temps de Munich avec l'Allemagne nazie". Il ne s'agit pas d'"anti-communisme viscéral": c'est la déclaration publique d'accusation du communisme réel, celui qui s'est tristement et souvent atrocement affirmé en Europe de l'Est. Ce qu'il n'est pas donné de comprendre des gouvernants des démocraties occidentales c'est la stratégie réelle de ce qu'ils définissent comme le "monde libre" vis-à-vis de Moscou. Ce qui ressort c'est l'échec définitif d'un "appeasement" dont les bases théoriques étaient de toute évidence totalement erronées, si nous lisons aujourd'hui les analystes démocratiques les plus autorisés et que nous découvrons que pendant qu'une bonne partie de l'Ouest poursuivait un dialogue réel en fonction d'un futur d'intégration avec l'Est à travers le processus de détente, ce dernier a été vécu par les soviétiques comme une des phases les plus avantageuses de la poursuite institutionnelle de la l

utte idéologique contre l'Occident, et que ces années ont été consacrées par les russes non pas à confirmer ou dépasser la philosophie des dispositifs de l'équilibre de la terreur, mais à gagner des positions avantageuses dans de nombreux secteurs de la course aux armements.

Or, le "réalisme savant" du Président Reagan a totalement effacé le sens politique du boycott des Olympiades, mais il a surtout éliminé le toit fixé par Carter pour la fourniture d'aides alimentaires à une URSS qui se trouve dans de très vilains draps. Les critiques américaines à l'acceptation de la part des européens de la construction du gazoduc qui reliera pendant des décennies l'Europe Orientale et Occidentale ressemblent davantage à la réaction nerveuse face à une opération efficace et autonome de "realpolitik" réalisée dans le vieux continent qu'à un appel à la "tenue" de l'Europe par rapport à des risques d'attribution d'une finalité. En effet la décision reaganienne de dépasser le toit de l'assistance alimentaire aux soviétiques n'obéit à aucune raison morale ni politique, mais avant tout à la pression vigoureuse des lobby directement intéressées (qui ont vu par ailleurs réduite leur possibilité de travailler avec les pays du Tiers-Monde).

Le problème est donc un autre: à la remorque des intérêts astronomiques des centres de pouvoir de l'ensemble militaire-industriel, les USA ont imprimé un tournant sans précédent au processus de réarmement, et ont développé sur le terrain militaire la compétition avec l'Union soviétique. Ce choix est-il juste? L'expérience nous apprend le contraire. Le terrain sur lequel l'URSS a montré qu'elle ne perdait pas un coup est celui de la compétition stratégique avec l'autre grande puissance. En général, c'est sur le terrain militaire (voir l'Afghanistan, comme l'Afrique du Nord-Est, comme le Yémen) qu'une structure comme celle de l'URSS sait donner ses réponses. Et même, nous avons appris que la meilleure façon de fermer chaque espace de renouvellement et de confirmer le pouvoir excessif de la caste militaire-bureaucratique actuelle est de lui offrir des occasions d'initiative dans laquelle elle peut proposer une nouvelle fois le seul modèle de gestion politique qu'elle sait réaliser.

Je lisais il y a quelque temps les déclarations d'un leader de l'opposition démocratique roumaine en exil; il affirmait que les occidentaux ne comprennent rien, s'ils croient mettre en crise l'URSS en pointant contre eux des missiles ou d'autres armements: ce que les russes craignent c'est la contagion démocratique, c'est l'extension du cas polonais, c'est la libre circulation des idées, des personnes et des nouvelles. Or, l'Occident a choisi de renoncer - vis-à-vis des soviétiques - à ce qui devrait être son premier cheval de bataille: l'affirmation des droits de l'homme, des valeurs libérales et libertaires de démocratie.

C'est sur cela qu'il faut organiser une initiative forte, si nécessaire - ici aussi - à travers une procédure unilatérale d'action politique. Il existe sur cela un grand terrain de lutte pour l'application de l'Acte Final d'Helsinki, malgré l'impasse diplomatique et politique imposée par le caractère contextuel des principes de liberté de diffusion de l'information (soutenus en Occident en défense des droits niés en URSS) et de souveraineté de l'Etat (utilisé par les soviétiques pour confirmer le droit exclusif de l'Etat de "fournir des informations utiles à la paix et à l'amitié entre les peuples", et donc la gestion dictatoriale de la chose publique). Nous aurons bientôt l'occasion de mieux définir les débouchés possibles d'initiative politique d'une action agressive sur les droits de l'homme fondée sur le contenu du "troisième panier" de la CSCE, sur le développement des Mesures dites "pour la création de confiance et de sécurité en Europe" (CSBM), sur la création de structures ad hoc (voir ci-contre la p

roposition d'institution d'un Agenda pour la diffusion d'une information véridique dans tous les pays dictatoriaux, depuis ceux d'école fasciste et putschiste jusqu'à ceux du communisme réel).

-----

N.d.T

RUTELLI FRANCESCO. Secrétaire du Parti radical en 1981 et Trésorier en 1984. Antimilitariste et objecteur de conscience, il est co-promoteur de l'Institut de Recherches pour le Désarmement, le Développement et la Paix. Député italien dans les listes radicales de 1983 à 1993, il a été chef de groupe à la Chambre. Lors des dernières élections européennes il a été parmi les promoteurs de la Liste des "Verts Arc-en-ciel". Membre du Groupe de Coordination de la Fédération des Verts. Il a été conseiller municipal à Rome dans le groupe des Verts et est parmi les fondateurs de l'Association écologique "Centre pour un Futur Soutenable". Il a été élu maire de Rome en 1994.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail