Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mar 04 mar. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Gruppo Parlamentare Radicale - 10 gennaio 1983
Par la non-violence, par la démocratie
Le programme d'opposition mis au point par les parlementaires radicaux

SOMMAIRE: Document du groupe parlementaire radical, approuvé à l'unanimité par les députés et les sénateurs réunis à Trevi du 1 au 5 janvier, sur les thèmes suivants:

1) Décrets financiers

2) Lutte contre l'extermination par la faim

3) Politique de réarmement

4) Moralisation de la vie publique et réformes institutionnelles

5) Pensions

6) Energie nucléaire

7) Information

(NOUVELLES RADICALES n. 1, 10 janvier 1983)

Les députés et les sénateurs, réunis à Trevi, ont mis au point la plate-forme de leur opposition, qu'ils conduiront en utilisant au maximum les ressources et les instruments de la non-violence et de la démocratie politique.

1) DECRETS FINANCIERS

- Ils reconnaissent dans le vote parlementaire imminent sur les décrets financiers du Gouvernement et dans l'examen successif de la Loi Financière et du Budget de l'Etat un moment de choix que la situation du Pays, lancée désormais vers le désastre irréversible, ne permet pas de renvoyer. Dans un Pays sur lequel pèse un déficit structurel qui pour un montant de 30-40 mille milliards par an est dû à l'évasion fiscale et pour un montant de 40-50 mille milliards par an aux gaspillages des allocations et des distributions des ressources conséquentes à la dépense "assistentialiste" et "corporativiste" (d'après les quantifications produites par le président de la Commission technique pour la dépense publique Reviglio), toute manoeuvre fiscale n'a pas titre de légitimité tant qu'elle ne réalise pas l'engagement d'éliminer les évasions fiscales et les gaspillages.

La gauche de l'opposition en particulier peut choisir de s'opposer au Gouvernement et à sa politique pour les battre ou pour en consentir la continuité. Sa force numérique, si elle se traduit en force politique, lui permet de bloquer au Parlement le Gouvernement sur ses décrets. De cette façon, il sera possible de libérer les choix alternatifs qui investissent le futur immédiat et prochain du pays des calculs, des marchandages, des trafics et de l'incapacité de gouvernement de la particratie et de les remettre à une consultation électorale immédiate. Les parlementaires radicaux agiront avec toutes leurs ressources dans ce sens et solliciteront dans la même direction toute la gauche d'opposition.

2) LUTTE CONTRE L'EXTERMINATION PAR LA FAIM

- Les parlementaires radicaux réaffirment que la lutte contre l'extermination en cours dans le troisième et quatrième monde, est la discriminante fondamentale pour une politique alternative fondée sur des choix effectifs de paix et de vie. Ils confirment par conséquent la validité de l'objectif fixé par le projet de loi des Maires, le salut de 3 millions de vies humaines.

Dans ce but ils décident:

a) d'organiser un débat à la Chambre des députés à travers la présentation d'une motion d'orientation;

b) d'activer tous les instruments parlementaires de syndicat et de contrôle en ce qui concerne l'administration des fonds destinés à la coopération et au développement, ils sollicitent en particulier l'enquête cognitive déjà décidée par la Commission des Affaires étrangères du Sénat un petit peu avant la crise;

c) de maintenir et de renforcer le mouvement d'adhésion populaire qui rappelle les forces politiques à leurs cohérences et à leurs responsabilités, et en particulier celles d'inspiration chrétienne et socialiste, pour régénérer la politique italienne en la plaçant au service de la vie et de la qualité de la vie des hommes.

3) POLITIQUE DE REARMEMENT

- Ils jugent désastreux le choix qui a placé l'Italie parmi les protagonistes de la course aux armements et l'a rendue complice d'une situation internationale réglée par la terreur atomique, par les guerres régionales toujours plus étendues, par la compensation d'un immense holocauste de vies humaines tel qu'il ne s'est jamais vérifié dans l'histoire. Il faut renverser ces choix, afin que soit poursuivi aussi le redressement économique de notre pays; il faut récupérer aux utilisations destinées à la défense de la vie et de la qualité de la vie les ressources immenses hypothéquées par les programmes d'achat de nouveaux systèmes d'armes (120 milliards dans les six prochaines années). Il faut bloquer les nouveaux engagements envers l'OTAN, en particulier ceux relatifs aux nouvelles installations de systèmes de missiles qui risquent, non seulement en Italie mais dans le monde, de rendre irréversible une politique de domination, de guerre et de militarisation de la société.

Dans ce but ils décident:

a) d'organiser un débat parlementaire urgent sur les engagements envers l'OTAN;

b) de demander la discussion immédiate et l'approbation du projet de loi sur l'exportation d'armes, bloquée en Commission depuis deux législatures;

c) de solliciter l'avancée du projet de loi de réforme sur l'objection de conscience;

d) de renforcer en tout lieu institutionnel la lutte contre la politique de réarmement et interventionniste du Ministre Lagorio en Afrique;

e) de faire valoir dans la Loi Financière et dans le Budget un plan alternatif d'utilisation des ressources destinées aux armements, les détournant sur les pensions, les logements, l'occupation.

4) MORALISATION DE LA VIE PUBLIQUE ET REFORMES INSTITUTIONNELLES

- Remarquent le lien qui unit l'immoralité publique croissante avec le gouvernement des institutions. La P2 (1) de Gelli (2) et les P2 installées en Italie ne sont rien d'autre que des points de focalisation de cette immense P2 qu'est la gestion du pouvoir dans notre Pays. Même le redressement financier de l'Etat ne peut faire abstraction de l'élimination des pourcentages immenses que la particratie, par l'occupation de l'Etat, la privatisation des institutions, l'hégémonie du pouvoir sur la société civile, impose au système productif et au système démocratique, au couvert d'un mécanisme intolérable d'immunités, de privilèges, d'une loi du silence. Parmi les engagements immédiats sur ce front les parlementaires radicaux assument ceux:

a) d'imposer la discussion immédiate des lois sur l'immunité parlementaire et sur les incompatibilités, bloquées au Parlement depuis deux législatures;

b) de débloquer au Sénat l'avancée de la réforme de la Commission d'enquête (3);

c) d'exiger des Présidences des deux Chambres la suspension du financement public à ces partis politiques qui ont contracté d'importantes dettes occultes avec le Banco Ambrosiano (4), tant que n'en sera pas tirée au clair l'incidence sur l'insolvabilité du Banco lui-même;

d) de présenter de suite une loi sur les services secrets, proposant aussi l'abolition de la soi-disant Commission parlementaire de contrôle qui a confisqué les pouvoirs du Parlement à l'avantage exclusif des trois principaux partis ( DC (5), PSI (6), PCI (7) ), de leurs transactions et de leurs trafics; et d'intensifier les initiatives parlementaires de contrôle des scandales de régime et sur la pratique du lotissement;

e) de promouvoir à très courte échéance le débat parlementaire nécessaire sur les conclusions de la Commission d'enquête sur Sindona (8);

f) de ne pas permette que soit close l'enquête sur la P2 ni que la vérité soit enterrée.

5) PENSIONS

- Il n'est pas tolérable qu'esquivant leurs responsabilités et leurs devoirs de choix et de vote face à l'électorat, les forces politiques renvoient encore la réforme des pensions. Les députés et les sénateurs radicaux:

a) se battront afin que l'examen de la loi relative ait lieu au plus tôt et rappelleront par conséquent avec force dans l'Hémicycle le décret de loi de réforme du système des pension;

b) promouvront en siège d'examen de la Loi Financière et de Budget le réajustement immédiat des pensions et des minimums en ce qui concerne les pensions sociales.

6) ENERGIE NUCLEAIRE

- Le plan énergétique national (PEN) voulu par une "coalition énergétique" qui comprend les majorités de gouvernement et d'opposition, n'est pas un projet pour le gouvernement de l'énergie mais un expédient pour opérer la substitution pure et simple du pétrole avant tout par le nucléaire et par le charbon; il laisse totalement irrésolu le problème de l'économie d'énergie et sacrifie à ses choix la tutelle de la vie et de la santé des citoyens. Les parlementaires radicaux rappellent qu'ils ont combattu seuls, pendant des mois et des mois, contre l'approbation du soi-disant "art. 17" qui, avec le concours très actif de la gauche de gouvernement et d'opposition (PSI, PCI), a privé les Communes du droit sanctionné par la Loi 393 (art. 2) de faire valoir leur avis sur les installations de centrales nucléaires sur leur territoire et a autorisé l'ENEL (9) à vaincre les oppositions des populations par des largesses qui n'ont d'autre caractéristiques si ce n'est celle de la corruption et du gaspillage.

Dans cette situation les parlementaires radicaux travailleront avant tout afin que les questions relatives au choix nucléaire soient discutées dans l'Hémicycle et non dans l'ombre des Commissions parlementaires, comme cela s'est fait jusqu'à présent, de façon à rendre plus difficile à la presse de régime de garder le pays à l'obscur de ce qui se passe et des responsabilités conséquentes. En particulier les parlementaires radicaux prétendront:

a) que le Ministre de l'Industrie présente sans retard dans l'Hémicycle le Rapport sur la situation de réalisation du PEN, qu'il aurait dû présenter il y a plus d'un an;

b) que le Ministre du Budget, ne se servant plus du silence complice de la majorité et des oppositions, rende publics au Parlement les résultats de la Commission technique pour l'examen du PEC, le réacteur expérimental au plutonium qui risque de construire la soudure entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire;

c) que le Gouvernement présente le décret de loi de désincorporation de la DISP (10) de l'ENEA (11) (ex CNEN) établi par la loi de réforme sur proposition des députés radicaux.

7) INFORMATION

Les députés radicaux dénoncent la situation de dégradation à laquelle le régime a réduit la presse et la situation persistante et si possible encore plus grave d'asservissement et de lotissement de l'information publique radio-télévisée à laquelle s'ajoute l'équilibre loti lui aussi des oligopoles des tv privées; sans honnêteté ni vérité de l'information, la démocratie politique n'existe pas. Cette situation exige une action immédiate et ferme:

a) pour rappeler à la Commission parlementaire de Vigilance sur la Rai-Tv (12) l'accomplissement de ses devoirs institutionnels, d'orientation et de contrôle, et en imposer le respect à la Concessionnaire;

b) pour corriger - à travers l'intensification et l'efficacité des émissions de "Tribune politique" - les distorsions et les censures intolérables et systématiques.

c) pour assurer dans la perspective des élections le maximum de participation et d'écoute aux émissions électorales, seule garantie de l'honnêteté et du caractère démocratique de la campagne électorale.

Ce ne sont pas les seuls objectifs spécifiques que les parlementaires radicaux ont décidé de se donner. Ce ne sont que les plus significatifs. D'ici aux élections anticipées imminentes, ainsi qu'ils le demandent, ou d'ici à la fin de la législature, si d'autres l'imposeront ou le permettront, avec toute la gauche d'opposition, ainsi qu'ils le veulent ou l'espèrent, ou bien seuls, les députés et les sénateurs inscrits au PR, d'accord entre eux et avec les choix du Parti, avec ou sans la compagnie des "radicaux" qui ont changé d'avis sur leur Parti et sur sa politique, forts de la solidité et de l'évidence reconfirmée de leur engagement militant, feront recours à toutes les ressources de la non-violence et de la démocratie politique pour les défendre et les affirmer.

--------------

N.d.T:

1) P2: loge franc-maçonnique conduite par Licio Gelli. Elle fut protagoniste, dans les années 70, de nombreux scandales financiers et d'obscurs manoeuvres politiques. Dissoute en 1981 par initiative du gouvernement.

2) Licio Gelli: (1919) "vénérable maître" de la loge franc-maçonnique "Propagande 2" ("P2"); impliqué dans un scandale (1981), il se réfugie à l'étranger et est arrêté en 1982.

3) Commission d'enquête: commission parlementaire formée de dix députés et dix sénateurs appelée à organiser le jugement pénal contre le président de la République et les ministres. Elle mène, avec les mêmes pouvoirs que le juge pénal, une enquête pour décider si les renvoyer à la cour Constitutionnelle ou pour les acquitter et mettre le cas aux archives.

4) Banco Ambrosiano: Banque dont le directeur était Roberto Calvi: financier italien très controversé, accusé d'appartenir à la mafia. Il meurt dans des circonstances mystérieuses: on le trouve pendu sous un pont à Londres, on ne sait s'il s'agit de suicide ou s'il fut assassiné. Sa mort eut un grand écho dans la presse italienne. Le Banco Ambrosiano a concédé des prêts à plusieurs partis politiques italiens.

5) DC: Démocratie chrétienne

6) PSI: Parti socialiste italien

7) PCI: Parti communiste italien

8) Michele Sindona: (1920-1986) Financier italien qui, entre 69 et 74 constitua un empire financier lequel s'écroula par la suite. Il se réfugie aux USA et est arrêté suite à un nouveau crack. Il meurt en prison.

9) ENEL: Société italienne pour l'énergie électrique, fondée en 1962 suite à la nationalisation de l'industrie électrique italienne. L'ENEL, à quelques exceptions près, détient le monopole de l'énergie électrique et dépend du ministère de l'industrie.

10) DISP: Organisme qui préside à la sécurité des réacteurs nucléaires.

11) ENEA: Comité national pour la recherche et le développement de l'énergie nucléaire et des énergies alternatives qui en 1982 a pris la place du CNEN.

12) RAI-TV: Radio-Télévision italienne.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail