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Pannella Marco, Signorino Mari - 21 settembre 1983
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III. L'ECHEC DE LA DEFENSE EUROPEENNE

par Olivier Dupuis

SOMMAIRE: On retrace ici les principales tentatives effectuées pour créer une politique de défense commune européenne au cours des 40 années qui se sont écoulées depuis la Seconde Guerre mondiale et l'on fait l'analyse des motifs et des idéologies qui ont travaillé contre ces tentatives, et qui ont causé leur échec.

(Les alternatives à la défense militaire - Chap.III - IRDISP - Février 1987)

En reparcourant les 40 années qui se sont écoulées depuis la seconde guerre mondiale, nous essaierons d'expliquer les raisons de la défaite des tentatives de transformation de la politique de défense européenne en politique de défense commune. Nous le ferons parallèlement à l'analyse du processus général d'intégration européenne et, hélas, parallèlement à l'analyse de ces défaites.

Nous essaierons ensuite d'identifier les différents intérêts opposés: particulièrement pour ce qui concerne le pari militaire et militaro-industriel de l'intégration et du maintien des structures nationales de défense.

"Il est éminemment regrettable qu'avec ses quelques 300 millions d'habitants, son potentiel intellectuel, industriel, agricole, l'Europe attende de 200 millions d'Américains d'être protégée contre 270 millions de Soviétiques", affirmait en 1982, R.Horgues-Débat (1). Malgré cette considération évidente, jusqu'à ce jour toutes les tentatives de réaliser, même partiellement, un principe de défense autonome et intégrée européenne, capable de dépasser les structures prédisposées par les Etats pour garantir la sécurité, ont échoué. Alors que les conceptions stratégiques sont, aujourd'hui encore, fondées sur la sauvegarde de l'intégrité nationale, à savoir, des frontières matérielles.

La première tentative de créer un noyau militaire européen provient de la Grande Bretagne, à l'époque l'un des pays les plus forts militairement. Au début de 1948, le ministre des Affaires Etrangères, Bevin, annonça l'intention de son gouvernement de promouvoir une Union Européenne, destinée à garantir militairement la sécurité de l'Europe. Le résultat de cette proposition fut la stipulation du Pacte de Bruxelles (2), le 17 mars 1948, entre France, Grande-Bretagne et Bénélux, à savoir, une alliance militaire entre cinq pays d'Europe Occidentale agressés par l'Allemagne. Il faut préciser par ailleurs, que cette proposition avait pour but de prévenir le danger de reprise du militarisme allemand et de s'opposer militairement à l'expansionnisme soviétique.

Mais au lieu de cette petite stratégie anglaise du Pacte de Bruxelles, qui ne prévoyait rien d'autre qu'une barrière provisoire sur le Rhin et sur les frontières des Pays-Bas, il y eut la plus grandiose stratégie américaine du Pacte atlantique. Les cinq de Bruxelles (Belgique, France, Grande-Bretagne, Luxembourg et Pays-Bas) ne souhaitaient que renforcer leur alliance avec l'apport de forces américaines, mais les Etats Unis préférèrent réunir en un seul bloc tout le complexe occidental, et ils allèrent jusqu'à prévoir la possibilité d'un réarmement allemand et italien. "Il devenait évident que, parallèlement à l'engagement militaire de défense de l'Europe, les américains se seraient également chargés de la réorganisation des armées nationales, contrôlée de près par l'Etat-Major américain et exécutée en fonction des plans stratégiques élaborés à Washington. C'est ainsi que naissait le second problème de la défense européenne: celui de concilier sa propre autonomie avec sa dépendance atlantique" (3).

La pression américaine conduisit à la signature et à la ratification du Traité de l'Atlantique Nord, qui entra en vigueur le 24 août 1949 (Belgique, Canada, Danemark, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Usa; Grèce et Turquie firent leur entrée en 1952 (4) et la RFA en 1955 (5). Pour faire face aux obligations militaires, on instituait, le 19 décembre 1950, l'OTAN (North Atlantic Treaty Organisation), l'organisation intégrée des commandements militaires alliés (6).

Pour conjurer le réarmement allemand, voulu par les Usa pour placer une armée efficiente à la frontière de la guerre froide, la France présenta, à la sixième session du Conseil Nord-Atlantique (décembre 1950, Bruxelles), le "plan Pleven" pour une armée européenne: en limitant la quantité des bataillons, les unités allemandes auraient été inoffensives et l'intégration des commandements aurait garanti à la France un contrôle permanent du contingent allemand.

Les négociations de Paris pour la constitution de la Communauté Européenne de Défense (CED) se déroulèrent dans une singulière atmosphère d'opinions divergeantes. Surtout en France, qui avait pourtant été le pays d'origine de cette idée d'intégration supranationale, les forces politiques et l'opinion publique paraissaient préoccupées et partagées. Contre ce projet d'intégration, il y avait les nationalistes, les neutralistes et les gauches, à l'exception d'une partie des socialistes. Les partisans de la CED étaient eux-aussi partagés: d'une part ceux pour lesquels la CED était avant tout un moyen pour faire accepter à l'opinion publique le réarmement allemand, et de l'autre, ceux pour lesquels la CED était un moyen pour faire progresser l'unité et la défense européenne en évitant les dangers qui se cachaient dans le réarmement allemand.

Ce n'est qu'en mai 1952 que l'on trouva l'accord sur un traité de 132 articles, 13 protocoles et 7 autres documents joints, et ce traité fut signé par les ministres des Affaires Etrangères respectifs de Belgique (Van Zeeland), France (Schuman), Allemagne (Adenauer), Italie (De Gasperi), Luxembourg (Bech) et Hollande (Stikker).

Mais l'opposition à la CED augmenta en France: entre 1952 et 1954, à l'opposition des gaullistes et de la gauche se joignit l'opposition radicale. Et l'échec de la CED fut total avec l'initiative de Mendeès-France, Premier Ministre français. Fort du succès obtenu avec le désengagement dans la guerre coloniale en Indochine, il demanda aux cinq autres gouvernements de se réunir à Bruxelles du 20 au 22 août 1954 pour discuter un "protocole d'application" du traité, dont la clause essentielle suspendait pendant huit ans toutes ses dispositions de caractère supranational. Le refus des cinq autres pays fit s'abstenir Mendès-France, au nom de son gouvernement, du vote parlementaire: le 30 août 1954, l'Assemblée Nationale française refusa de ratifier le traité, conduisant à l'annulation définitive de la CED et portant un sérieux coup à toute forme de rapide intégration de l'Europe. "Le motif principal de ce vote fut le refus du réarmement allemand: mais le calcul français était erroné, le fait que le réarmement

de l'Allemagne était désormais inévitable, quoi qu'en pensât Paris, le prouve" (7).

Après la défaite du CED, il y eut les accords de Paris de 1954, et naquit la nouvelle organisation étendue appelée Union Européenne Occidentale (UEO). Cependant l'Otan demeurait l'unique organisation militaire capable de décisions contraignantes pour les Etats, tandis que l'UEO, parallèle à celle-ci, n'était que le siège de discussions politico-militaires.

Ce n'est qu'en 1968, suite à la crise tchèque qui avait bloqué le processus de détente formalisé par le "rapport Harmel", présenté au Conseil Nord-Atlantique de Paris en décembre 1967 par le ministre belge, que se représenta l'exigence d'une initiative européenne dans le secteur militaire, avec les premières réunions du Groupe Européen. Il s'agissait d'une association informelle des pays européens alliés, représentés par leurs ministres de la Défense et par les représentants permanents auprès de l'Otan. On proposait surtout de coordonner les efforts des pays européens associés dans le domaine militaire dans la tentative d'harmoniser les différents plans nationaux, et de rechercher la définition d'objectifs communs dans le domaine des armements, de la logistique et de l'instruction. Mais la France, qui s'était retirée de l'Otan en 1966, refusa d'entrer dans le Groupe Européen. Mais même cette tentative d'intégration, bien que limitée à la production et à la standardisation des armements, a pratiquement é

choué.

Mais on retrouve quelques signes de reprise du sujet de la défense européenne au sein de la CEE. En effet, au début des années Soixante-dix, on a l'impression que la France est plus disposée à modifier ses positions au sein de la Commission CEE. Avec l'élection de Georges Pompidou à la Présidence de la République, Valéry Giscard d'Estaing, René Pleven et Jacques Duhamel entrent au gouvernement. Non seulement ces derniers recommandent le "Non" au referendum, mais ils appartiennent (circonstance aggravante aux yeux des gaullistes) au Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe, de Jean Monnet. Michel Debray cède le Quai d'Orsay à Maurice Schuman, gaulliste fidèle lui-aussi, mais plus atlantique. Quant au nouveau Premier Ministre, Jacques Chaban-Delmas, qui lança le slogan d'une "nouvelle société ephémère", c'est un partisan de l'Europe, mais minimaliste, qui avait quitté le gouvernement en 1954 car il jugeait (sic) le projet de compromis présenté par Pierre Mendès-France sur la Communauté européenne de d

éfense trop intégrationniste.

François Duchêne, ancien directeur de l'Institut International d'Etudes Stratégiques de Londres, exprime ces espoirs: "La position de scepticisme la plus extrême à laquelle on peut s'attendre par rapport à une organisation de défense européenne est la position du gouvernement français... Pour un gaulliste, Pompidou a donné des signes très clairs selon lesquels sa mentalité peut être beaucoup plus ouverte que l'on ne le pense... Tout laisse entrevoir une possibilité selon laquelle est disposé à prendre en considération des propositions intéressantes pour des fins concrètes" (9). Les efforts de Pompidou, comme ceux de ses prédécesseurs, sont empreints d'ambiguïté. Même derrière les initiatives européennes de la France de Pompidou se cache la volonté de neutraliser la République Fédérale. C'est l'explication de la volte-face française face au problème de l'adhésion du Royaume-Uni à la CEE, même si c'est Michel Jobert au Quai d'Orsay qui, sans sous-entendus, s'est promis de conduire l'Europe à parler "d'une

seule voix" (10).

Michel Jobert dit à Pompidou: "Pourquoi n'avez-vous pas mis l'année 1973 à profit pour vous mettre d'accord avec Heath et Brandt? Les européens auraient eu ainsi, pour les affaires communautaires, et aussi pour celles de coopération politique, mieux qu'un porte-parole: ils auraient eu un représentant unique. Cela pourrait-être décidé par une entente tacite, en marge de l'organisation politico-administrative du Marché Commun. En 1974, Brandt recouvrira ce rôle, Heath en 1975, et vous-même en 1976, d'autres ensuite... L'Europe aurait une voix et une physionomie" (11). Mais c'en est trop pour le scepticisme inné du Président de la République, qui partage les idées d'une formule plus souple de "réunion devant la cheminée", desquelles naîtront les Conseils Européens actuels (12).

En tous cas s'inspirant de la Déclaration finale du Sommet de Paris, en Octobre 1972, qui parlait de "transformation nécessaire de l'ensemble des relations des Etats-membres pour la réalisation de l'Unité Européenne", la Commission politique du Parlement Européen présente, en Janvier 1974, un document rédigé par Lord Gladwin sur les "Effets d'une politique étrangère européenne sur les problèmes de la défense".

Mais c'est l'initiative d'Altiero Spinelli qui déclenche une reprise effective pour la défense européenne. Le Parlement approuve, le 14 février 1984, le Projet de Traité pour l'Union européenne qui prévoit la promotion de la sécurité, de la paix, de la coopération internationale, de la détente, du désarmement. La coopération entre les Etats-membres pour les questions relatives aux aspects politiques et économiques de la sécurité fut enfin prévue après un difficile débat à la Commission et un vote contrasté.

Pier Virgilio Dastoli et Andrea Pierucci précisent les modalités avec lesquelles l'Union devra exercer sa compétence dans le secteur de la sécurité: "L'Union devra surveiller la cohérence des orientations des Etats-membres et coordonner les activités au cours des négociations internationales dans lesquelles les Etats agissent en tant que tels ou dans le cadre des organisations internationales... Le Conseil européen peut amplifier les secteurs de la coopération, en y incluant en particulier les matières inhérentes aux armements, à la vente d'armes, à la politique de défense et de désarmement. Tous les secteurs de la coopération, y compris éventuellement ces derniers, peuvent être transférés - sur décision unanime du Conseil européen - à l'action commune et par conséquent, faire l'objet de compétences concurrentes ou exclusives de l'Union" (13).

Mais comme l'a malheureusement démontré le sommet de Milan de juin 1985, même cette tentative de lancer - au sein du cadre institutionnel de l'Union européenne - le processus de construction de la défense européenne, rencontre les fortes résistances des gouvernements de la Communauté qui, à ce jour, n'arrivent pas encore à se mettre d'accord sur la moindre étape significative vers la véritable intégration politique de l'Europe. L'unique élément positif est représenté par la volonté de la majorité du Parlement Européen (avec l'opposition des députés irlandais, danois, communistes grecs et français, de l'Arc-en-ciel) de ne pas renoncer au débat sur la sécurité européenne. La sous-commission "Sécurité et Désarmement" se constitue dans le cadre de la commission politique du Parlement, et, à plusieurs reprises, le Parlement Européen rappelle sa compétence pour discuter et voter des résolutions en matière de sécurité.

Nous avons déjà eu l'occasion de voir, à travers les précédents chapitres, les raisons de l'échec de toutes les hypothèses de défense supranationale européenne. Résumons-les brièvement:

- Les intérêts des lobby militaro-industriels des différents Etats européens à tirer le maximum des budgets nationaux respectifs.

- La délégation au grand frère américain du problème de la défense européenne.

- Les vélléïtés nationales de certains pays comme la France et le Royaume-Uni derrière lesquelles se cachent des intérêts de pouvoir et de défense des anciens empires coloniaux.

- Le refus des bureaucraties nationales d'utiliser leur pouvoir en faveurs d'instances supranationales.

Gianni Baget-Bozzo, député européen, est d'avis contraire à cette analyse: "L'Europe ne peut pas constituer une nation, ni une super-nation, une Europe des Patries, justement parce qu'elle ne peut pas s'étendre de l'Atlantique à l'Oural. La défense de l'Europe ne pourra jamais être une défense européenne sinon dans les rêves d'une intellectualité politique dénuée de toute incidence réelle et d'arguments essentiels. La défense de l'Europe est liée à l'alliance, formellement multinationale mais fondamentalement hégémonique, avec les Etats-Unis (14).

N'ayant pas la possibilité de contester le jugement sur l'incidence politique réelle de l'idée de la défense européenne, il me semble pourtant possible de souligner un malentendu de fond qui caractérise la pensée de Baget-bozzo: la défense européenne en tant que conception antagoniste face aux Etats-Unis. La réserve anti-américaine est sans doute présente chez ceux qui ont soutenu cette position de manière instrumentaire. Mais, historiquement, cette position a trouvé le plus grand soutien chez ceux qui étaient bien conscients que le référent obligatoire est justement celui de la défense de l'occident, de la défense de certaines valeurs qui le caractérisent, et chez ceux qui pensent qu'aussi bien le rôle des pays européens, que l'action de la puissance hégémonique dans la protection des valeurs occidentales sont insuffisants.

Par contre, les adversaires les plus virulents ont été très souvent ceux qui se reconnaissent directement dans les valeurs opposées, ou ceux qui s'en rapprochent, même si leurs propos sont fondés sur une troisième voie hypothétique: nous pensons principalement au courant éco-pacifiste européen des années quatre-vingt.

Il me semble que l'on puisse trouver une autre méprise dans l'interprétation qui a été donnée des paroles du Général de Gaulle. Le 20 juin 1963, De Gaulle déclare au cours d'un dîner au Kremlin: "Pour la France, sans minimiser le rôle prépondérant que jouent les Etats-Unis dans la pacification et la transformation du monde, la reconstruction de l'Europe dans un ensemble fécond plutôt qu'une séparation qui conduirait à la paralysie, est essentiel (15). C'est "L'Europe de l'Atlantique à l'Oural".

Mais nous trouvons une autre méprise chez Baget-Bozzo. Tout d'abord parce que "l'Europe des Patries" comme la concevait De Gaulle (même si ce dernier est resté très vague à ce sujet) n'avait rien à voir avec l'idée des Fédéralistes, c'est-à-dire les Etats-Unis d'Europe. Ensuite, parce que De Gaulle considérait cette "reconstruction de l'Europe dans un ensemble fécond", autrement dit, l'avènement de cette Europe des Patries comme un objectif politiquement réalisable.

Mais derrière cette double méprise, nous ne retrouvons rien d'autre que le syndrome de Yalta: l'Union de l'Europe n'est guère possible, parce qu'elle est partagée, par conséquent abandonnons l'Europe, intégrons-nous à l'Otan, bien que celle-ci soit sous l'hégémonie américaine. Nous pensons au contraire, que c'est l'"Union féférale de l'Atlantique à l'Oural" qui n'est guère possible sinon à partir de l'Union Fédérale de l'Europe Occidentale, alliée des Etats-Unis. A moins de refuser toute vision dynamique de l'histoire, cette perspective nous semble la seule qui puisse non seulement renforcer la défense des valeurs sur lesquelles se fonde l'Occident, et donc la défense tout-court. De plus, cette perspective est la seule qui puisse faire espérer voir ces valeurs s'étendre au reste du monde.

La position de Baget-Bozzo nous paraît encore plus difficilement compréhensible, à la lumière de ce qu'il affirme dans son oeuvre: "Les nations européennes sont devenues, dans leur culture de base, dénuées de liberté et de destin. La liberté est en effet la volonté d'accomplir des gestes, de projeter le choix dans l'inconnu: la liberté est un autre nom dans l'espérance féconde, l'espérance du risque, l'espérance qui crée. Le destin est la réalisation de ce choix, la liberté qui s'accomplit dans l'inconnu et par conséquent, avec le poids de l'inconnu. Ce qui est créé dans la liberté en tant que possibilité on le voit dans le destin en tant que nécessité. Les nations européennes ont renoncé, dans les années Quarante et Cinquante, à l'autorité souveraine et donc à leur liberté: et dans le vide de liberté s'est installé le vide de destin" (16).

Il ne s'agit donc pas de refuser de voir les obstacles structurels, bien réels, dont parle Baget-Bozzo, mais plutôt de se lancer sur le terrain évidemment inconnu des solutions pour surmonter ces obstacles.

Si jusqu'ici le renoncement à l'autorité souveraine des nations européennes ne s'est pas exprimée par la conquête d'une dimension de souveraineté au sein d'une formation politique et institutionnelle - comme pouvait l'être l'Union Européenne - mais simplement dans l'adhésion nécessairement subalterne à la politique impériale américaine, cela ne veut pas dire que l'alternative pour les nations européennes se situe entre la poursuite de politiques nationales et la subordination à une politique impériale: mais entre celles-ci et autre chose. Cette autre chose ne peut exister en soi mais doit-être créée.

Nous analyserons dans les chapitres suivants les raisons qui incitent au dépassement des conceptions nationales de défense; nous explorerons ensuite les alternatives plausibles à la pensée militaire classique, et enfin, nous analyserons les raisons de l'échec du mouvement pacifiste et les conditions nécessaires afin que l'on puisse affirmer une tendance de l'opinion publique vers le dépassement des réponses actuelles exclusivement militaires aux menaces pour la sécurité mondiale et régionale.

NOTES

1. R.Horgues-Débat, "Europe, Garde-toi", Les travaux du groupe Athéna, Paris, 1982, p.65.

2. Service information de l'Otan, Nato documentazione, édité par "Notizie Nato", Rome, 1977, p.324.

3. Franca Gusmaroli, "I si e i no della difesa europea, Società editrice Il Mulino, Bologna, 1974, p.8.

4. Protocole d'accession de la Grèce et de la Turquie au traité Nord-Atlantique, Londres, 22 octobre 1951.

5. Documents concernant l'accession de la République Fédérale Allemande au Traité Nord-Atlantique, Paris, 23 octobre 1954. Cf. "L'Alliance Atlantique", éditions de l'Otan, cit. p.290.

6. Cf. Service Information de l'Otan, "L'Alliance Atlantique", Bruxelles, 1983, p.201.

7. Franca Gusmaroli, "I si e i no della difesa europea, Società editrice Il Mulino, Bologna, 1974, p.12.

8. André Fontaine, "Histoire de la détente", cit. p.158.

9. François Duchêne, "Une nouvelle Communauté européenne de défense", Foreign Affairs, octobre 1971.

10. André Fontaine, "Histoire de la détente", cit. p.330.

11. Michel Jobert, "Mémoire d'avenir", cit.p.230André Fontaine, 12. "Histoire de la détente", cit. p.331.

13. Pier Virgilio Dastoli - Andrea Pierucci, "Verso una costituzione democratica per l'Europa, guida al trattato di unione europea", Marietti editore, Casale Monferrato, 1984, p.91.

14. Gianni Baget-bozzo, "Strategia e questione nazionale, Il pensiero strategico", Franco Angeli, Milano, 1985, p.447.

15. André Fontaine, "Mémoire", cit. p.80.

16. Gianni Baget-bozzo, "Strategia e questione nazionale, Il pensiero strategico", Franco Angeli, Milano, 1985, p. 448. 17.

 
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