SOMMAIRE: Le représentant du Sénégal remercie le Parti radical pour s'être battu contre la faim dans le monde et expose, à grandes lignes, le niveau de vie dans un pays pauvre, où la volonté de développement est réprimée par le contrôle impossible du change de la monnaie et où la menace de guerre est toujours plus forte.
(NOTIZIE RADICALI n. 44, 25 novembre 1983)
Qu'il me soit permis tout d'abord de vous présenter les excuses de Son Excellence Monsieur Henri Arfang Senghor, Ambassadeur de la République du Sénégal en Italie qu'un calendrier chargé aura retenu à Rome, malgré son désir d'être parmi vous.
C'est ce qui me vaut l'heureux privilège d'être un témoin attentif à ce Congrès, dans cette prestigieuse ville de Rimini bien connue des sénégalais parce que jumelée à Ziguinchor, la perle de la région sud du Sénégal.
Je m'en réjouis, Monsieur le Secrétaire général, d'autant que votre parti à votre image ne ménage aucun effort pour dénoncer les inégalités dans le monde et mener une vaste campagne contre la faim.
Nos pays d'Afrique y sont sensibles, eux dont une part importante de leur population sont chaque année les victimes innocentes de cette nouvelle forme de violence qu'est la faim.
La situation alimentaire comme vous le savez, n'est guère brillante et se détériore chaque jour davantage malgré l'aide internationale et les effort louables des responsables politiques africains.
Alors que notre continent souffre des maux les plus violents du sous développement qui ont pour nom: manque d'écoles, manque d'hôpitaux, manque du strict minimum nécessaire pour une vie décente, 700 milliards de dollars soit 30 fois plus que le montant de l'aide au Tiers-Monde sont engloutis dans la course aux armements chaque année. La détérioration constante des termes de l'échange qui échappe à notre contrôle aura fini de ruiner tout espoir de développement, singulièrement en Afrique.
Les pauvres sont-ils irrémédiablement condamnés à s'apauvrir?
La menace de guerre se fait de plus en plus pressante et si l'on n'y prend garde, des peuples innocents que les conditions désastreuses de vie ont rendu muets feront les frais d'une guerre qui leur est étrangère. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'est plus qu'un vain mot.
Mais nos pays ne se nourrissent pas d'idéologie: c'est pourquoi ils se battent pour une sécurité alimentaire de plus en plus précaire.
C'est pourquoi, ils saluent les efforts du Parti radical en la personne de son Secrétaire général dans sa croisade contre la faim pour la paix dans le monde.
Le Sénégal, mon pays, est une terre de démocratie, de paix, de dialogue. Des partis et syndicats de toutes tendances s'y côtoient et s'affrontent démocratiquement sans aucune considération ethnique, religieuse ou tribale. Conscient de nos moyens et possibilités, le gouvernement, sous l'impulsion du Président Abdou Diouf, continue à faire de l'agriculture une surpriorité et encourage par diverses mesures les paysans à produire plus pour eux-mêmes d'abord, pour l'expotation ensuite.
Bien qu'enracinés dans nos valeurs traditionnelles de culture et de civilisation, nous restons ouverts à tout apport fécondant de l'extérieur.
Comment dès lors s'étonner que l'ltalie que la géographie et l'histoire condamnent au dialogue soit un de nos partenaires privilègiés? Nous souhaitons vivement qu'elle continue à consacrer son aide à la promotion et au développement de l'agriculture dans le cadre d'interventions qui tendent à surmonter les difficultés auxquelles sont confrontés tous les pays du Tiers-Monde.
Vos assises, Monsieur le Secrétaire géneral et chers congressistes, dans la conjoncture actuelle de votre pays et celle de la communauté internationale, revêtent un caractère exceptionnel.
Je souhaite que votre parti en sorte grandi, plus convaincu que jamais de la nécessité de lutter pour la paix, condition sine qua non de tout développement.
En vous remerciant des diverses formes d'actions que vous menez avec nous pour le meilleur être du Tiers-Monde en général et des africains en particulier dans la lutte contre la faim notamment, pour un nouvel ordre économiche et culturel mondial, je formule des voeux ardents de plein succès à votre Congrès.
Vive le Parti radical italien.