Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
sab 10 mag. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Patterson Walter - 14 marzo 1984
GENERER DES BOMBES
par Walter Patterson

SOMMAIRE: La construction de réacteurs haute-vitesse permettra à de nombreux pays de disposer du plutonium nécessaire pour produire des armes atomiques.

(NOUVELLES RADICALES n. 66, 14 mars 1984)

Un Etat qui veut pouvoir disposer d'armes atomiques sans subir de protestations diplomatiques s'organisera de façon à avoir prêts tous les composants des bombes, pour pouvoir y introduire le plutonium au dernier instant. S'il possède un réacteur rapide il aura du plutonium à portée de la main, avec l'avantage d'avoir une excuse parfaitement plausible pour en justifier la détention. Il est clair que dans cette situation il n'y a aucun genre de sauvegarde internationale qui puisse garantir en temps utile qu'un pays "non-nucléaire" sur le plan militaire ne déroute pas du matériel à usage civil pour la fabrication d'engins de guerre.

Pour empirer les choses il y a aussi le fait que les autorités françaises ont rendu publique leur intention de se servir aussi bien du Phénix que du Super-Phénix pour obtenir le plutonium à utiliser dans la fabrication d'armes pour sa force de frappe. Des déclarations en ce sens sont apparues, portant la signature de porte-paroles gouvernementaux dignes de foi, sur des organes officiels comme "Energies", une publication d'EDF. En d'autres termes, le Super-Phénix peut être considéré une excellente installation militaire.

Mais pourtant il n'en devrait pas être ainsi. Il s'agit d'une installation multinationale qui appartient à 33 % à l'ENEL (1) et à 16 % à la SBK, une société à capitaux allemands, belges, hollandais et anglais. Si cette destination militaire était maintenue, les contribuables de ces pays se trouveraient à financer les armements nucléaires français.

L'utilisation aussi effrontément explicite d'une installation civile - et pas seulement civile - à des fins de guerre donne le coup de grâce aux derniers espoirs que le nucléaire civil puisse être maintenu séparé du nucléaire militaire.

En 1985 le Traité de non-prolifération nucléaire arrivera au rendez-vous de sa révision quinquennale avec de fortes possibilités que cette fois on doive sanctionner son échec définitif: les Etats nucléaires n'ont pas accompli le moindre effort pour obtempérer à ce que prescrit l'art. VI, c'est à dire faire progresser les "négociations en bonne foi pour prendre des mesures efficaces visant à la cessation dans les plus brefs délais de la course aux armements nucléaires et au désarmement nucléaire". En outre, les exportateurs de technologies nucléaires offrent des conditions beaucoup plus favorables aux pays non-signataires qu'à ceux qui ont signé le Traité, contrevenant ainsi de façon directe et explicite à ce qui était établi par l'art. III, 2. Maintenant, si les nations européennes ferment un oeil sur le grossier affront diplomatique représenté par l'utilisation du Super-Phénix comme installation de production de plutonium militaire, tout résidu de bonne foi qui survit encore autour du TNP sera emporté défin

itivement. Que l'on pense en outre au fait que les pays non-signataires intéressés à produire du plutonium pour un usage soi-disant civil - Argentine, Brésil, Inde et Pakistan, par exemple - pourront le faire sans sérieuses conséquences diplomatiques vu l'exemple de la France et l'acquiescement des pays signataires du Traité, comme la Belgique, la Hollande, l'Allemagne fédérale, l'Italie et la Grande-Bretagne. Dans ces circonstances la prolifération non-contrôlée d'armes nucléaires commence à sembler inévitable.

---

LES ACCORDS EUROPEENS

"31 août 1983". Constitution à Paris du groupe européen pour le développement des réacteurs haute-vitesse. Y participent des organismes de recherche et des industries françaises, allemandes, belges, hollandaises et italiennes (ENEA et NIRA).

"10 janvier 1984". Grand concours de coopération technologique pour le développement des réacteurs haute-vitesse entre la France, l'Allemagne fédérale, l'Italie, la Grande-Bretagne et la Belgique; l'adhésion de la Hollande est prévue. Le 2 mai, le ministre des Affaires étrangères français, en visite à Washington, invite les USA à y participer. L'accord est un parapluie politique pour des accords techniques successifs.

"7 février 1984". Accord entre les sociétés d'électricité anglaises (CEGB) et françaises (EDF). Il prévoit une participation de 15 % de la part de la Grande-Bretagne à la construction du Super-Phénix-2, une coopération à long terme entre les deux pays et des investissements communs dans les futurs réacteurs haute-vitesse européens, y compris un prototype à réaliser en Grande-Bretagne dans les années 90.

"2 mars 1984". Document d'entente entre les organismes de recherche français, anglais, allemands, italiens et belges, pour la coordination des programmes nationaux et l'échange d'informations sur les aspects technologiques et industriels du nucléaire. Le document exprime l'accord des signataires pour la construction de réacteurs haute-vitesse de démonstration dans les trois principaux pays: France, Allemagne, Grande-Bretagne.

"Printemps 1984". Accord entre la France (CEA et COGEMA) et la Grande-Bretagne (UKAEA et BNFL) sur le cycle du combustible. Il prévoit une collaboration technique et une rationalisation des installations futures.

------

N.d.T:

1) ENEL: Société italienne pour l'énergie électrique, fondé en 1962 suite à la nationalisation de l'industrie électrique italienne. L'ENEL, sauf quelques rares exceptions, détient le monopole de l'énergie électrique et dépend du ministère de l'industrie.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail