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Cicciomessere Roberto, Spadaccia Gianfranco, Melega Gianluigi, Negri Giovanni, Mellini Mauro, Aglietta Adelaide - 25 marzo 1984
LA MOTION RADICALE SUR L'AFFAIRE MORO
Cicciomessere, Spadaccia, Melega, Giovanni Negri, Mellini, Aglietta

SOMMAIRE: La ligne de la prétendue fermeté adoptée par le gouvernement durant les 55 jours de l'enlèvement d'Aldo Moro s'est traduite d'une part par une véritable séquestration de compétences institutionnelles de la part d'un groupe très restreint d'autorités politiques, empêchant aussi tout vrai débat parlementaire, et de l'autre par une politique de paralysie de toute initiative et de toute enquête sérieuse visant à sauver la vie de Moro.

(NOUVELLES RADICALES N. 67, 25 mars 1984)

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La Chambre,

ayant pris acte du rapport de majorité et des rapports de minorité de la Commission parlementaire d'enquête sur le massacre de Via Fani (1), sur l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro (2), et sur le terrorisme en Italie;

observant:

que tous les rapports dénoncent le démantèlement dans les mois précédant directement l'enlèvement d'Aldo Moro des appareils de l'Administration chargés de la lutte contre le terrorisme, et notamment du "Service de sécurité", l'ancien Inspectorat anti-terrorisme dirigé par le préfet Santillo; qu'on procédait en même temps à la réforme du SID (3), transformé en deux services - le SISMI et le SISDE - à la tête desquels étaient nommés des généraux appartenant à la P2 (4) qui eurent, avec d'autres autorités administratives qui figurent dans les listes de Gelli (5), un rôle déterminant quand il s'est agi de faire face à la situation qui s'était créée et de diriger les enquêtes; que, contrairement au rapport de majorité sur l'affaire Moro, qui ne semble pas avoir accordé une importance excessive à ces faits, la Commission d'enquête sur la P2 souligne en revanche un rôle subversif non seulement de la loge en tant qu'association mais même de ses membres en particulier, et que le président-rapporteur, à plusieurs occa

sions et surtout dans le texte préliminaire de son rapport, a dénoncé ce rôle en matière de terrorisme, en se référant aussi à l'enlèvement et à l'assassinat d'Aldo Moro:

que des comportements inexplicables sont ressortis des enquêtes, ainsi que des retards incompréhensibles, des pistes non suivies et même abandonnées, des lacunes, des contradictions;

que des éléments fondamentaux d'enquête n'ont pas encore été vérifiés, le plus important desquels est le lieu ou les lieux où fut gardé prisonnier Aldo Moro;

que la ligne de la soi-disant fermeté adoptée par le gouvernement durant ces 55 jours s'est traduite d'une part par une véritable séquestration de compétences institutionnelles de la part de cercles très restreints d'autorités politiques, allant même jusqu'à empêcher tout vrai débat parlementaire, de l'autre par une politique de paralysie de toute initiative et de toute enquête sérieuse visant à sauver la vie d'Aldo Moro;

engage le Gouvernement

à vérifier les points suivants et à en référer avant trois mois au Parlement:

1) comment on parvint, suite à quelles consultations, à la décision de dissoudre le service de sécurité dirigé par Santillo;

2) comment on parvint, suite à quelles consultations, et sur la base de quels critères, au choix des nouveaux chefs des services réformés;

3) quel fut le rôle des dirigeants administratifs qui ont appartenu à la loge P2 et quelles furent leurs décisions dans la direction des enquêtes;

4) quelles furent les responsabilités du Président du conseil et du ministre de l'Intérieur dans les décisions, les ordres, les orientations fournies aux organes administratifs et dans les rapports avec ces derniers; notamment en ce qui concerne l'absence de contrôle et la destitution de ceux qui - par incapacité ou dol - empêchaient le fonctionnement d'organes et de secteurs de l'Etat;

5) les responsabilités spécifiques dans les retards incompréhensibles et dans les lacunes dénoncées par les rapports, notamment en ce qui concerne la massacre de Via Fani;

"a)" les anticipations sur l'enlèvement à Rome et à Sienne, à des dates précédant le massacre de Via Fani;

"b)" les épisodes relatifs au "repaire" de Via Gradoli;

"c)" l'histoire de l'imprimerie de via Foà;

"d)" l'absence de filature et de contrôle des membres d'Autonomia qui communiquèrent avec des membres des Brigades Rouges;

engage en outre le gouvernement

à prendre toutes les initiatives pénales et administratives à l'égard de tous ceux - politiques ou administrateurs - auxquels seraient attribuées des responsabilités spécifiques.

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N.d.T

1 - VIA FANI. C'est à Via Fani, à Rome, que fut enlevé Aldo Moro (cf. note 2) et que fut massacrée son escorte.

2 - MORO ALDO. (Maglie 1916 - Rome 1978). Homme politique italien. Secrétaire de la Démocratie chrétienne (1959-65), partisan de la politique de centre-gauche. Plusieurs fois ministre à partir de 1956. Président du Conseil (1963-68, 1974-76), à partir de 1976 président de la Démocratie chrétienne, il préconisa le rapprochement du Parti communiste italien (PCI) au gouvernement traçant l'hypothèse d'une soi-disant "troisième phase" (après celles du "centrisme" et du "centre-gauche") du système politique. Enlevé par les Brigades Rouges à Rome, le 16 mars 1978, il fut retrouvé mort le 9 mai de la même année.

3 - SID (Service Informations Défense) et SISMI (Service pour l'Information et la Sûreté de l'Etat).

4 - P2. Nom d'une loge maçonnique, dont les membres étaient couverts par le secret. A sa tête se trouvait Licio Gelli. Indiquée comme le lieu où l'on trama d'obscures manoeuvres politiques et où l'on géra de gros scandales financiers. Dissoute en 1981 sur décision du gouvernement. Ses membres subirent presque tous une longue quarantaine politique et sociale.

5 - GELLI LICIO. (1919). Chef de la Loge maçonnique P2 ("Propagande 2") qui affiliait, en secret, des personnalités de premier plan de la politique et de l'administration italienne, à laquelle on attribue la responsabilité de nombreuses affaires obscures liées à la "stratégie de la tension" mise en acte pour conditionner la vie politique italienne dans les "années de plomb". Impliqué dans un grave scandale en 1981, expatrié et ensuite extradé et arrêté en 1982; actuellement en liberté attendant d'être jugé, il conserve beaucoup de secrets et une partie de son pouvoir.

 
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