SOMMAIRE. Pour chaque européen "gardé en otage", il y a des centaines et des milliers de citoyens du Moyen-Orient qui "sont tués pour leurs opinions". Parler "d'affrontements entre Etats" est une vision "eurocentrique", alors que le vrai, grand, problème du Moyen-Orient est celui de la "liberté", de la "dignité", violées par des régimes "féroces".

(DISCUSSIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, 24 octobre 1985)

Pannella (NI). Madame le Président, pour chaque Européen qui nous émeut, pour chaque Européen otage, il y a au Moyen-Orient, chaque jour, certainement des centaines et des milliers de citoyens du Moyen-Orient et de différents pays qui sont tués à cause de leurs opinions, de leur tribu ou de leur histoire.

Je crois que c'est une vision très eurocentrique et aussi une vision très superficielle de politicien que de continuer à parler en termes d'affrontements d'Etats, alors que le grand, le vrai problème au Moyen-Orient, pour toute femme et tout homme du Moyen-Orient, c'est le probleme de sa liberté, de sa dignité. C'est le problcme que l'indépendance donne l'assurance à la liberté, à la democratie et à la dignité et que ce ne soit pas, comme c'est souvent le cas, un alibi pour des régimes féroces.

Alors, au moment même où, justement, notre Parlement se préoccupe, à très juste titre, des otages européens, je veux tout simplement dire qu'en tant que radical radical de rite italien , je pense que, ou une politique européenne saura assurer les droits des Syriens, le droit à la vie des Syriens, le droit à la vie des Libanais, les droits à la vie, à la liberté, à l'indépendance mais dans la liberté et la démocratie politique des Palestiniens, ou, Madame le Président, nous risquons franchement de nous attaquer chaque fois aux conséquences de ne pas semer ensemble indépendance, liberté et dignité.