Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
lun 06 mag. 2024
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Teodori Massimo - 1 dicembre 1985
P2: L'histoire secrète (11) RIZZOLI A LA P2: LE PARTAGE DU JOURNAL DC-PSI, UN CHOIX DE REGIME. L'ALLIANCE TASSAN DIN - PCI, SIPRA ET LA LOI POUR L'EDITION.

Faits et méfaits - hommes, banques et journaux, généraux et terroristes, vols et assassinats, chantages et pouvoir - selon les documents de l'enquête parlementaire sur la loge de Gelli.

par Massimo Teodori.

SOMMAIRE: »On a beaucoup écrit sur la P2 et sur Gelli, mais la vérité sur la loge et sa prise de pouvoir dans l'Italie d'aujourd'hui a été gardée secrète. Contrairement à ce qu'affirme la relation Anselmi votée à la majorité en conclusion de l'activité de la Commission d'enquête parlementaire sur la P2, la loge n'a pas été une organisation de malfaiteurs externe aux partis, mais interne à la classe dirigeante. L'enjeu pour la P2 a été le pouvoir et son exercice illégitime et occulte avec utilisation de chantages, de vols à grande échelle, d'activités subversives et de gigantesques imbroglio financiers, et même avec le recours à l'élimination physique de personnes "gênantes".

L'"histoire secrète" de Teodori est une reconstitution de faits et de responsabilités sur la base de milliers de documents; c'est la réélaboration et la réécriture de la relation de minorité présentée par l'auteur au Parlement au terme des travaux de la Commission d'enquête parlementaire. Elle illustre les milieux-ambiants de l'association de malfaiteurs Gelli-P2; elle fournit l'interprétation des activités subversives des services secrets et celles des Cefis, des Sindona et des Calvi: elle élucide le rôle de la P2 dans l'"affaire Moro" et dans l'"affaire d'Urso", dans la Rizzoli et dans l'ENI, dans les Forces Armées et dans l'Administration publique. Elle révèle les intrigues avec le Vatican, les méfaits des Pazienza, des Carboni et la trouble "affaire Cirillo".

(Editions SUGARCO - Décembre 1985)

CHAPITRE XI - RIZZOLI A LA P2: LE PARTAGE DU JOURNAL DC-PSI, UN CHOIX DE REGIME. L'ALLIANCE TASSAN DIN - PCI, SIPRA ET LA LOI POUR L'EDITION.

Angelo Rizzoli: »La manoeuvre de Cefis, Calvi, Gelli, et à travers eux, du pouvoir politique romain, pour nous arracher "Il Corriere" .

La reconstruction et l'interprétation de l'affaire Rizzoli-Corriere Della Sera sont essentielles pour comprendre le caractère de l'expansion de la P2. Par leur appropriation du plus grand quotidien national, les hommes de la direction de la P2, Gelli, Ortolani, Calvi et Tassan Din, accomplissent un saut de qualité dans l'exercice du pouvoir sur la scène nationale toute entière. Avant de pouvoir disposer du »Corriere Della Sera et des autres moyens d'information de la Rizzoli, la P2 agissait indirectement à travers des affiliés à la loge et »amis . Après quoi, le groupe central de la direction piduiste peut disposer d'un instrument très puissant pour faire sa propre politique et pour échanger des faveurs et établir des chantages avec la classe politique.

L'escalade au sein du groupe éditorial représente le point culminant de l'ascension de la P2: il n'y a jamais eu avant comme il n'y aura plus après, d'autre secteur d'intervention piduiste dans lequel les hommes de la direction de la P2 ont plus directement et plus efficacement opéré individuellement ou conjointement avec tant de succès. Entre 1976 et 1982, toute l'affaire Rizzoli-Corriere Della Sera est marquée, dans son rapport avec l'Ambrosiano et le IOR, de la part des plus hauts représentants de la P2, par une pénétration générale et continue au sein de la propriété de l'entreprise, de ses finances, de sa gestion administrative et de ses aspects éditoriaux et journalistiques. Mais reconstruire et interpréter l'affaire Rizzoli-Corriere Della Sera uniquement en rapport à la P2 et aux relatives manoeuvres financières, gestionnaires et journalistiques ne suffit pas. Il faut la placer en rapport au contexte politique et particratique plus général pour répondre aux réelles questions de fond:

a) comment se fait-il que la manoeuvre de grande envergure de la P2, qui a duré plus de cinq années, ait pu aboutir?

b) qui a permis, favorisé, encouragé la manoeuvre d'appropriation et de contrôle de la plus grande entreprise d'édition et du plus grand quotidien de notre pays de la part de la P2, et quel a été le comportement des forces politiques, d'empêchement ou d'exploitation, à l'égard de cette manoeuvre?

c) quels ont été les résultats de l'appropriation et du contrôle de la part de la P2 et qui, en fin de compte, en a profité?

»On dit que nous sommes fichus? Nous verrons... Nous verrons... Je dis que ceux qui attendent de voir Rizzoli dans le pétrin, devront attendre encore longtemps. Ceux qui écrivent que nous avons cent, deux cents milliards de dettes ne connaissent absolument pas notre situation. Un jour peut-être, nous publierons les participations de notre groupe, nous ferons la liste de nos propriétés, nous finirons par dire ce qui se cache sous la pointe de l'iceberg appelé Groupe Rizzoli. Nous révèlerons aussi l'extension de la base qui est aujourd'hui recouverte d'eau. Et tous ceux qui disent que nous sommes en faillite, devront se raviser (1). Ces déclarations d'Angelo Rizzoli figurent dans »Prima de février 1976. Mais inconscient de ce qu'il déclarait, la réalité à laquelle il faisait allusion était bien différente de ce qu'il pensait: l'unique carte qu'il avait en main était ses relations et ses rapports avec les partis et les hommes de la P2. Et de quelle perfide trame il s'agissait, il ne devait pas tarder à s

'en apercevoir.

Les Rizzoli avaient racheté le »Corriere Della Sera en 1974, à Agnelli, Crespi et Moratti, comptant sur l'appui financier d'Eugenio Cefis, président, à l'époque, de la Montedison, qui lui offrit de contribuer à assainir 50% des pertes prévues en mettant à sa disposition un financement sans intérêts de la part de la Montedison International de Zurich. Cette offre de Cefis, déterminante pour permettre aux Rizzoli de couronner leur vieille aspiration à entrer en possession d'un grand quotidien, faisait partie, en 1974, du plan d'intervention politique et d'assujettissement de la presse que le président de la Montedison, en rapport avec les hommes de la Dc, et en particulier avec Fanfani, secrétaire du parti jusqu'au Referendum sur le divorce, était en train de poursuivre avec décision. Très vite la situation financière du »Corriere se révéla bien pire que l'estimation du nouveau propriétaire au moment de l'acquisition du quotidien, compte tenu du fait que le poids financier du groupe du »Corriere Della S

era était de la même importance que celui de la Rizzoli toute entière. »La Rizzoli facturait 60 milliards de lires par an - dira par la suite Bruno Tassan Din, ex-directeur financier et administratif de la Rizzoli depuis 1973 - et autant le »Corriere ; par conséquent la Rizzoli avait racheté une unité aussi grande que la Rizzoli, contractant en outre une dette à brève échéance et sans avoir programmé ni planifié un éventuel recours à moyen terme (2).

Les difficultés financières s'accentuèrent au cours de 1975, aussi bien en rapport aux pertes du »Corriere qu'en vue du paiement de la dette contractée au moment de l'acquisition. Et c'est précisément dans la recherche de financements et de crédits que prend son origine l'état de dépendance de la Rizzoli envers la P2 et le pouvoir des partis, ayant tout intérêt à conditionner directement le plus grand quotidien national et les autres instruments d'édition et journalistiques concentrés dans le groupe. Ce n'est que quelques années plus tard qu'Angelo Rizzoli devait s'apercevoir du mécanisme pervers qui s'était mis en route: »La manoeuvre de Cefis, Calvi, Gelli, et à travers eux, du pouvoir politique romain, avait commencé, pour nous arracher "Il Corriere" ou pour nous affaiblir au point de pouvoir nous conditionner aisément. Au fond, c'est-là le fil conducteur qui aide à comprendre l'histoire de la Rizzoli de ces dernières années .

L'éditeur, au cours de l'année 1975, s'adresse, pour obtenir des financements, à deux instituts publics, l'IMI et l'ICIPU. Aussi bien l'un que l'autre, refusent l'ouverture de crédit à la Rizzoli pour des raisons non seulement d'ordre financier. »Je ne dis pas que la fermeture financière à notre égard dépend de tous les ministres économiques de la Dc , déclarait Angelo Rizzoli. »A la Dc comme dans tous les partis, il y a des personnes comme il faut et des personnes qui ne poursuivent que leurs propres intérêts. Mais à la Dc aussi il existe plusieurs représentants de haut niveau qui n'ont aucun intérêt à ce qu'il y ait une liberté de presse et qui ont essayé de toutes les manières d'empêcher que l'on nous donne des financements (4). Le chantage politico-financier par lequel la P2 prospère, commence là-où le pouvoir politique, dans ses différentes articulations, instaure et renforce un rapport avec la presse, fondé sur la dépendance financière. Le refus de financement de la part des organismes publics va

de pair avec l'établissement des rapports avec les secrétariats et les chargés des problèmes de la presse de la plupart des partis, instaurés en 1975 avec l'apparition des difficultés financières et la prise en charge directe de la gestion des problèmes financiers de la Rizzoli de la part de l'état-major de la P2 (Gelli, Ortolani et Calvi).

C'est à ce moment-là qu'Ortolani entre en action en tant que pourvoyeur de financements et médiateur, aussi bien avec les milieux politiques romains qu'avec certains cercles financiers. Sa carrière d'intrigant était bien consolidée, aussi bien avec la Dc qu'avec certains organismes publics et avec un certain type de finance que l'on peut définir, à raison, piduiste (5). Ortolani, appelé à la rescousse des problèmes financiers de la Rizzoli, était bien conscient que leur résolution, ou mieux, leur exploitation, en termes de pouvoir, devait dériver d'opérations financières bien orchestrées qui devaient avoir une implication politique. Il s'agissait de favoriser un marché dans lequel on pourrait échanger des biens financiers et des biens politiques, basé sur la disponibilité du bien »information à mettre à la disposition des adversaires dans la lutte pour le pouvoir. Pour une telle manoeuvre, il était essentiel d'engager directement Licio Gelli, non seulement frère maçon mais aussi son compère dans les op

érations contextuelles destinées au sauvetage de Sindona et dans des opérations d'affaires et d'édition argentines. A la fin de 1975, Ortolani avait mis en contact Angelo Rizzoli et Gelli pour conduire à bon terme une opération de fusion entre une société du groupe Rizzoli Argentine et la Julio Korn, un groupe d'édition bien affirmé arraché au juif Civita, objet de persécutions de la part du régime argentin.

A la fin de 1975, la consultation et la gestion politico-financière du groupe rizzoli de la part du duo Gelli-Ortolani affrontent les premières épreuves »pour trouver les financements sur la base de leurs »rapports avec le monde financier et politique .

»Pour obtenir les financements dont notre groupe avait besoin - affirme Angelo Rizzoli - la seule solution était de nous adresser à Ortolani , puisque lorsque »nous essayions d'obtenir des financements sans passer à travers Ortolani et Gelli, on nous répondait immancablement Non (6). Une première rencontre a lieu en décembre 1975 avec la participation, outre les deux chefs de la P2, Angelo Rizzoli et Tassan Din, des banquiers Alberto Ferrari, directeur de la Banca Nazionale Del Lavoro, Giovanni Cresti, gouverneur du Monte dei Paschi di Siena, et Roberto Calvi, président du Banco Ambrosiano. Les crédits devaient très vite arriver, ainsi que la dépossession de la famille Rizzoli de leur entreprise d'édition, de la part des trois banques, avec à leur tête des hommes de la P2.

Si Gelli et Ortolani, donc, deviennent la clé de voûte pour trouver de l'argent dont la Rizzoli a besoin pour survivre, il faut se demander si cela n'est arrivé qu'en raison des liens piduistes avec les banquiers à la tête des instituts de crédit. Quel intérêt avaient les Ferrari, les Cresti et les Calvi à sauver

la Rizzoli d'une situation désastreuse, sachant que les instituts publics refusaient le crédit parce que cela déplaisait au pouvoir politique?

Le jeu est bien plus complexe et va au-delà de la »solidarité maçonnique et des liens mafieux piduistes. L'explication du mécanisme qui se met en route c'est Angelo qui la fournit lorsqu'il raconte aux magistrats que le directeur de l'ICIPU, Franco Piga, refusa le financement parce que la direction du »Corrière d'Ottone déplaisait au ministre Emilio Colombo et qu'il proposa son propre frère, l'avocat Marcello Piga, et Ugo Niutta, comme les personnes les plus idoines pour créer de nouveaux contacts politiques, en particulier avec Rumor, Piccoli et Bisaglia (7).

En substance, le crédit public est délibérément refusé afin que Rizzoli recoure aux grâces des politiques et aux faveurs du crédit piduiste. Ainsi se crée le mécanisme d'assujettissement de la presse à travers l'étranglement financier opéré par des professionnels de la médiation et du chantage: Rizzoli se sert principalement de Gelli (il avait vaguement une fonction de »parrain en ce sens qu'il intervenait lorsqu'il y avait des difficultés) et d'Ortolani et, de son côté, Calvi est intéressé à intervenir en accordant des faveurs qui auraient pu être échangées par les politiques dans des termes autres que financiers. »Je devais passer - raconte encore Angelo - par Gelli et Ortolani. Et pour les politiques, c'était très bien que la Rizzoli fût sous la tutelle de Gelli et Ortolani... Disons les choses comme elles sont vraiment. Pendant des années j'ai entendu dire à Rome: mais Gelli est une brave personne, mais Ortolani est un grand médiateur. Pour ne pas parler de Calvi (8).

Entrent dans l'exploitation de la Rizzoli, en accord avec les piduistes, Marcello Piga et Ugo Niutta, Gaetano Liccardo, Michele Principe, Giancarlo Barberini, Mauro Leone, pour ne citer que quelques uns des »conseillers largement rétribués, pour offrir des pseudo-conseils et procurer des contacts et des rencontres avec les politiques (9). »Nous procédions - rappelle désolé Angelo Rizzoli - à toute une série de débours d'argent en liquide aux personnes les plus disparates du milieux romain qui nous promettaient de l'aide pour trouver des financements dont nous avions particulièrement besoin et qui n'étaient pas accordés puisque les dirigeants des organismes bancaires et publics »ne pouvaient délivrer des financements, bloqués qu'ils étaient, par une sorte de veto des forces politiques de gouvernement à notre égard (10).

L'expansion du déficit soutenu par DC, PSI ET PCI. Le partage des influences: »Corriere , »Mattino , »Lavoro , »Adige , »Piccolo , »Eco di Padova , »Giornale di Sicilia , »Gazzettino .

La réponse de la Rizzoli, durant 1976, aux difficultés financières et au danger de la chute imminente, est une expansion qui est aussi une dilatation de la dette. Pourquoi donc, au lieu d'une gestion destinée à limiter le déficit, le groupe Rizzoli, avec la supervision de Gelli et Ortolani, prend-il la voie de l'acquisition et de la concentration des journaux, avec une dilatation anormale de la dette?

Au cours de ces années-là, la Rizzoli acquiert 40% de l'EDIME, maison éditrice du »Mattino et de »Sport Sud de Naples, 60% de la OTE, éditrice (à travers la SET) de »Il Piccolo de Trieste et de »L'Eco di Padova , 80% de la Papiria, éditrice du »Giornale di Sicilia de Palerme, 80% de la Cima Brenta, éditrice (à travers la SETA) de l'»Alto Adige de Bolzano. D'autres interventions sont effectuées avec l'affectation de financements destinés par la suite à ne pas être remboursés: 1.955.406.000 à l'»Adige de Trento, dont la société éditrice appartient à l'affidavit de la Dc; 4 milliards (en 1977) à la EDIME de Naples pour le compte de la société DC Affidavit; 1,5 milliards à la SOFINIM du Psi pour le rachat du »Lavoro de Gênes. Le total des financements »au noir en 1976, se monte à environ 10 milliards auxquelles correspondent des opérations en bourse »conseillées et lancées par Ortolani et financées par Calvi, c-à-d., par le Banco Ambrosiano .

Rizzoli et Tassan Din comprennent que l'unique manière d'obtenir de l'argent est d'échanger le pouvoir de la presse à leur disposition contre des services à rendre aux partis par l'orientation des journaux de la Rizzoli et l'acquisition de journaux directement pour les partis ou à la disposition des partis. Ainsi prend forme ce qui est la ligne portante de la direction stratégique piduiste au sein de la Rizzoli pour gagner la confiance des trois plus grands partis détenteurs du pouvoir à ce moment-là, DC, PSI, PCI, afin d'assurer la survie et le pouvoir de l'entreprise, fondés sur l'équilibre instable de la dette croissante qui ne pouvait être réglée qu'avec l'argent public.

Rizzoli déclare à »Panorama : »Ce sont des hauts dirigeants du Psi et d'autres partis qui ont insisté afin que je m'intéresse du »Mattino , pour le soustraire à l'influence de Gava, de façon à Garantir une formulation moins sectaire du journal ; et Giampaolo Pansa poursuit dans »Comprati e venduti : »Le Pci napolitain presse lui aussi. Puis, c'est la gauche démochrétienne qui interviendra, du moins celle qui gravite autour de Zaccagnini . Et Rizzoli: »Allez donc parler avec le maire communiste de la ville, Valenzi, et vous verrez que Rizzoli plaît davantage à la gauche qu'à la Dc. Vous devez cesser de m'appeler éditeur du régime (11). Le régime, en réalité, qui se dessinait sur fond de la Rizzoli-P2, était un régime particratique qui comprenait les partis les plus importants, chacun étant intéressé à participer à une tranche de contrôle de la presse. Et ainsi, tout comme la Dc, et en moindre mesure le Psi, qui représentaient jusque-là les forces du gouvernement, le poids du Pci devient déterminant, sui

te aux succès électoraux aux élections administratives de 1975 et politiques de 1976. L'influence communiste est exercée par la gestion directe des administrations locales des grandes villes, antichambre du compromis historique à l'échelle nationale. La DC, le Psi et le Pci ne veulent pas de la liberté de presse mais le contrôle de la presse à travers une »lotisation des journaux et des influences. C'est ainsi que la politique rizzolienne, contrôlée et gérée par la P2, en devient le plus grand instrument.

La DC se taille la part du Lion: avec la propriété du »Mattino à travers l'acquisition de l'EDIME et les financements de l'Affidavit avec les financements au noir de l'»Adige de Piccoli; avec le contrôle du »Piccolo de Trieste et de l'»Eco di Padova ; avec »Il Giornale Di Sicilia ; et, plus tard, avec les dizaines de milliards au »Gazzettino de Venise à travers un financement de la Centrale de Calvi. Le Pci, de son côté, pose les prémisses pour la co-participation à la gestion de la ligne politique du »Mattino et l'hypothèque sur le »Corriere Della Sera . »Dans cette expansion fondée sur le déficit - avec les mots de Pansa - Rizzoli reçoit l'aide du Pci et d'une partie de la Dc. Autrement dit, Rizzoli est en train de devenir l'éditeur du compromis historique . A son tour, Paolo Murialdi, secrétaire de la Federazione della Stampa, observe dans »Il Manifesto du 22 février 1983: »La grande précaution politique du »Corriere et de nombreux faits expansionnistes peuvent être reliés à la tentative dém

ochrétienne de récupérer la force perdue par son système de pouvoir au cours des premières années Soixante et au poids que le Psi, sous la conduite de Craxi, est en train de retrouver; l'expansion, en outre, satisfait les syndicats de secteur et, au fond, également le Parti communiste (12).

Apport déterminant de Gelli pour l'augmentation de capital.

Tassan Din, directeur général. Avec Stammati et Arnaud s'entremêlent piduistes et politiques.

La politique expansionniste exercée dans l'intérêt des partis, les financements noirs sur des dizaines de milliards à des hommes, des partis et des journaux pour gagner les bonnes grâces des politiques, et enfin, la nécessité de faire face, en juillet 1987, à l'échéance de l'engagement pris en 1974 avec Agnelli, imposent au groupe Rizzoli de se remettre complètement à la finance piduiste, à savoir, principalement à l'Ambrosiano de Calvi et à d'autres sources de financement procurées par Gelli et Ortolani. L'augmentation de capital de 5,1 milliards à 25,5 milliards délibérée le 22 avril 1977 »afin de procurer des moyens financiers qui permettent aux Sociétés du Groupe de pouvoir réaliser les programmes de développement et d'alléger la dette envers le système bancaire est portée à bon port directement par Ortolani. Il est inutile ici de reparcourir les méandres financiers de cette opération. En définitive, ce qui importe c'est que l'Ambrosiano de Calvi entre en force dans la propriété rizzolienne, que le

IOR co-participe à ces opérations (comme d'après les fameux »endossements des actions Rizzoli et la clause selon laquelle »le groupe bailleur de fonds exige que le livre des actionnaires ne comporte pas de variations ) et que les structures du conseil d'administration et de la gestion changent. En avril 1977, Bruno Tassan Din est nommé membre du conseil d'administration; en juillet il donne sa démission et les avocats Giuseppe Prisco et Gennaro Zanfagna prennent sa place (ils sont chargés par Calvi et par de mystérieux »bailleurs de fonds ); début-1978, Tassan Din devient directeur général selon la volonté de Gelli; et enfin, en octobre 1978, il rentre dans le conseil Ortolani.

La manoeuvre d'appropriation de la Rizzoli de la part de la P2 s'accomplit ainsi tout-à-fait. Gelli et Ortolani règlent la mise en scène, assistés de Calvi et Tassan Din. Le 20 juillet 1977, Angelo Rizzoli écrit à gelli: »Clôturant l'opération financière par l'heureux résultat dont tu as eu le rôle déterminant, je souhaite exprimer mes remerciements fraternels et ma sincère reconnaissance... maintenant d'autres problèmes nous attendent certainement, mais ce que tu as fait représente le fondement nécessaire pour les affronter avec sérénité... je te saurai toujours gré de ta précieuse intervention... (13). De nouvelles clauses du statut permettent aux bailleurs de fonds, par le truchement des conseillers d'administration et le droit de veto institué entre-temps, d'avoir une influence déterminante sur la gestion du groupe Rizzoli et plus particulièrement sur la gestion de l'activité de l'édition.

Ortolani est donc le créateur des opérations financières qui font accomplir le premier saut de qualité dans le passage de propriété de la Rizzoli-Corriere Della Sera vers Calvi et le système vaticano-spéculatif international; Gelli est l'artisan »déterminant de ces opérations, ayant fonction de parrain; Calvi est l'instrument financier, et Tassan Din l'opérateur et le gesteur qui tient sous contrôle la situation interne du groupe. Mais les forces réelles qui ont permis la réalisation des différentes opérations résident dans ces partis qui avaient créé les fondements de l'expansion fondée sur la dette.

Les partis, ou certains hommes de partis chargés de presse, connaissent bien la manoeuvre en cours du système P2; et le système P2 est bien conscient de jouer une partie pour et avec le système des partis, qui ne visent qu'à la »lotisation pour leur propre avantage. Il est possible que certains hommes de parti et de gouvernement - Gaetano Stammati était devenu ministre du gouvernement Andreotti après la campagne électorale de 1976 avec la participation directe des piduistes Lorenzo Davoli et Giuseppe Battista - préfèrent ignorer ce qui est en train d'arriver en le déclarant publiquement, comme par exemple le démochrétien Gian Aldo Arnaud, désigné par Angelo Rizzoli comme politique étroitement lié à l'entourage de Gelli, Ortolani et des piduistes de la Rizzoli (Giorgio Rossi et Alberto Cereda), desquels il perçoit des financements noirs (14). Arnaud, sous-secrétaire à la présidence du Conseil pour les problèmes de l'édition, écrit le 8 Octobre 1977 aux ministres du Bilan, des Finances et du Trésor: »Riz

zoli m'a assuré que les rumeurs sont absolument infondées, il a nié que des changements avaient eu lieu dans l'organisation de la propriété, qu'il y a des négociations en cours en Italie ou à l'étranger pour cession partielle ou totale du »Corriere .

Di Bella à la direction du »Corriere sur désignation des partis et de Gelli.

Pour compléter le tableau il fallait à la P2 un contrôle plus direct dans la direction du »Corriere qui, dans les mains de Piero Ottone, maintenait un niveau trop élevé d'autonomie par rapport aux conditionnements de la propriété piduiste et aux appétits des partis. Après qu'en Octobre 1977, une fois l'augmentation de capital effectuée, les mystérieux bailleurs de fonds fussent intervenus et la dette envers Agnelli réglée, Ottone démissionne de son poste de directeur du »Corriere et Franco Di Bella en assume la succession.

La nomination de Di Bella se fait sur désignation à la fois de la P2 et des partis. Nombreux sont les témoignages qui démontrent la responsabilité des sommets piduistes et des partis. La dépendance du nouveau directeur du »Corriere et plus en général de la Rizzoli par rapport aux centres de pouvoir des partis et de la P2 trouve d'innombrables vérifications. Rizzoli et Tassan Din affirment formellement que cette désignation eut lieu après une consultation avec les secrétariats politiques de tous les partis. Le comité de rédaction de la Rizzoli-Corriere, dans un dossier sur la P2, affirme: »Il y a eu certainement une consultation générale. Dc et Psi donnent un assentiment enthousiaste, le Pci ne s'oppose pas (nous sommes dans le climat de solidarité nationale) . Pansa écrit: »Pour la Dc, le secrétaire Zaccagnini donne son approbation... Avec l'honnête Zac, d'autres chefs démochrétiens sont appelés à donner leur avis: Andreotti, Piccoli et Fanfani qui sont en train de devenir les manitous politiques du gr

oupe... Craxi aussi donne son assentiment. Il souhaiterait un tandem Ronchey-Di Bella... Le Pci est lui aussi d'accord. Les Botteghe Oscure ne se prononcent pas. Elio Quercioli, interpelé par Angelo, qui, à force de le rencontrer devient son ami, se retranche derrière un prudent »No comment . Mais il est clair que le Pci préfère voir Via Solferino (siège du "Corriere" à Milan, NDT) un technicien incolore plutôt qu'un adversaire teigneux comme Alberto Ronchey... (15).

L'investiture trouve également le placet de Gelli, ainsi que celui d'Ortolani et Tassan Din au sommet de la gestion financière et administrative du groupe. Rizzoli conduit Di Bella à l'Excelsior de Rome pour rencontrer le maître vénérable et il semblerait que ce dernier ait même "retouché" la lettre d'engagement. Cet étroit rapport est confirmé par l'aveu public rendu le 22 mai 1981 par Di Bella aux journalistes dans lequel il déclarait avoir rencontré plusieurs fois Gelli et que ce dernier le prévint: »Si vous voulez rester et diriger le journal, vous devez faire ce que je vous dis ; et encore par les lettres de Di Bella à Gelli du 23 décembre 1977 (»Je souhaite vivement que vous me receviez... aussi bien pour dissiper quelques ombres, que pour mieux vous rassurer quant à la situation et aux perspectives... Croyez en mon dévouement affectueux ) et du 20 mars 1978 (»... Les fruits du renouveau sont en train de mûrir et l'on vous doit tout... ) (16).

Crise financière et rapport d'assistance mutuelle avec les partis.

Avec Angelo Rizzoli et Tassan Din qui maintiennent les rapports avec les partis romains, DC, PCI, PSI, PSDI, PRI,; avec Ortolani et Gelli à la barre dans la cabine de pilotage; avec Calvi et ses compères de la direction financière vaticane qui assurent le flux d'argent; avec un Di Bella solidement ancré dans son siège de directeur du »Corriere et qui maintient une attitude respectueuse à l'égard du Pci; avec ce dernier qui, à son tour, garantit le compromis de pouvoir d'entreprise à travers le comité de direction et les polygraphes; le groupe Rizzoli poursuit sa navigation, enrichi et pas du tout entraîné dans la spirale de la dette qui, au début de 1979, avait atteint plusieurs centaines de milliards. Les différents éléments s'articulent dans un équilibre qui, tout en n'éliminant pas la compétition de pouvoir entre les forces en jeu, les maintient dans une sourde discipline ambiguë d'unité nationale.

En lançant des »plans triennaux , des »projets de redressement et des »solutions financières et de gestion , Tassan Din énonce la philosophie de base de l'irresponsabilité rizzolienne: »J'ai eu ces dernières années des contacts avec tous les partis. Dans la logique de défense de l'indépendance de l'entreprise, je cherchais un équilibre entre les partis qui pouvaient se cacher derrière la propriété et ceux qui se cachaient derrière le syndicat (17), autrement dit, le Pci. Plus sincèrement et directement, dans l'aveu de décembre 1983, Angelo résume bien la nature des relations entre P2 et partis, axe portant de toute l'affaire rizzolienne: »La P2 a senti dans un moment de grande crise politique et financière, qu'il existait un pouvoir économique et financier qui ne pouvait guère survivre sans les affectations et les concessions du pouvoir politique et vice-versa. Il y avait, d'un côté les constructeurs industriels, les financiers et les banquiers, et de l'autre, un système politique et de parti tellemen

t complexe et fragmenté, qu'il avait continuellement besoin d'argent provenant du système financier. Avoir relié ces deux réalités a été, selon moi, la raison même du pouvoir de Gelli (18).

Face à une crise financière qui, en 1979, devient toujours plus aiguë, la solution est recherchée dans ce rapport de mutuelle assistance avec les partis par lequel, dès le rachat du "Corriere" en 1974, avait été résolu le nouveau cours rizzolien. C'est pourquoi les affectations et les financements continuent. En février 1979, d'autres fonds résultent affectés à la SOFINIM du Psi pour effectuer la récupération des financements affectés en 1977 (700 millions de lires) et pour arriver à un nouvel accord. Comme tutelle du crédit on achète des effets cambiaires pour un montant total équivalent au capital et autres intérêts pour un total d'environ 2,4 milliards de lires tandis que pour ce qui concernait la gestion du »travail , la Rizzoli se réservait le droit de nommer le directeur avec également l'accord du Psi à travers la SOFINIM (19). Toujours en 1979, on fait prendre de l'essor aux crédits envers la Démocratie chrétienne avec la rentrée d'une partie du crédit (2,4 milliards de lires) de la Rizzoli Finan

ziaria qui les fait transférer à l'Editoriale Adige »pour une opération urgente à effectuer rapidement (20).

Le pacte Piccoli-Tassan Din du 17 avril 1979.

Les premiers mois de 1979 marquent une période de profond bouleversement politique: le gouvernement Andreotti d'unité nationale est en crise et se prépare à la dissolution anticipée des Chambres pour affronter les élections. Le système P2 est actif et opérant sur tous les fronts: des dernières et pressantes tentatives de sauvetage de Sindona menées par Gelli et Andreotti, à l'introduction de »l'affaire du siècle ENI-Petromin toute entière dans le cadre P2, de l'entrée massive de Calvi dans la Rizzoli, à l'escroquerie des pétroles jusqu'à l'assassinat de Pecorelli le 20 Mars. C'est dans ce tableau que se situe l'accord officiel signé le 17 avril par Flaminio Piccoli, secrétaire de la Dc, et par Tassan Din, directeur général de la Rizzoli, retrouvé dans les papiers de Gelli, et que l'on reproduit ci-dessous (21):

»La Démocratie chrétienne, en la personne de son président, Monsieur Flaminio Piccoli, acte pris et reconnu que:

1. Les engagements envers le Groupe Rizzoli se montent aujourd'hui à:

a) AFFIDAVIT S.p.A.:

dette envers Novissima ..........Lires 4.000.000.000 (1)

opération de redressement sur

Banco S.Spirito effectuée par

Rizzoli Finanziaria ............... Lires 150.000.000 (2)

b) EDITORIALE ADIGE:

dette envers Rizzoli Fin.:

avec traites ...................... Lires 610.000.000 (3)

sans traites ...................... Lires 200.000.000 (4)

dette envers Rizzoli Editore ...... Lires 2.252.495.215 (5)

___________________

Total Lires 7.212.495.215

Auquel il faut ajouter en date du 31.3.1979, les sommes suivantes pour intérêts et frais:

sur (1) .............................. Lires 1.730.000.000

sur (2) .............................. Lires 77.000.000

sur (3) .............................. Lires 370.000.000

sur (4) .............................. Lires 114.000.000

sur (5) .............................. Lires 1.169.000.000

___________________

Total Lires 3.460.000.000

Dette totale Lires 10.672.495.215

2. A ce jour, Lires 2.400.000 millions de la dette envers Novissima démobilisés avec délivrance d'effets à différentes échéances, proviennent d'Affidavit S.p.A, mais le profit net provient de Rizzoli Finanziaria mis à la disposition de l'Editoriale Adige pour une opération urgente à conclure avant la fin du mois et par conséquent, la dette globale citée au point (1), en substance, ne varie pas; on s'engage à étudier, en accord avec le Groupe Rizzoli, les modes et les temps qui permettent de récupérer ces dettes dans un laps de temps qui convienne aux deux parties. En particulier, on reconnaît que le Groupe a déjà trouvé, de manière exemplificatrice, les directrices suivantes sur lesquelles on pourrait opérer:

a) cession du patrimoine immobilier du Groupe;

b) cession des participations qui ne sont pas des participations d'édition du Groupe (en particulier, les compagnies d'assurances);

c) acquisition d'autres participations d'édition auquelles le Groupe peut s'intéresser.

La Démocratie chrétienne reconnaît que dans toutes ces directrices elle peut offrir au Groupe son appui et sa médiation afin d'arriver à des solutions avantageuses pour le Groupe et assurer dans ce sens et dès à présent son appui dans un intérêt commun .

Ce pacte établit une dépendance réciproque entre Démocratie Chrétienne et Groupe Rizzoli entièrement dirigée par la P2. Son importance n'échappa pas à Gelli qui, au cours de l'été 1980, exigea qu'Angelo Rizzoli lui remette une copie de l'accord comme condition essentielle pour conduire à terme une opération de recapitalisation. Devant la Commission d'enquête, Flaminio Piccoli déclare: »Je dois dire que j'avais appris que Rizzoli faisait partie de la P2 et Tassan Din également, mais comme tout le monde! Et pourtant il fallait bien négocier avec eux parce qu'ils étaient les représentants légaux ... (22). La lecture des termes de l'accord est révélatrice: que signifie l'»apport et la »médiation de la Dc pour des »solutions avantageuses pour le Groupe et l'assurance de son »appui sinon que le parti de gouvernement se met à la disposition des intérêts privés avec l'engagement de dispositions ajustées? Il se détermine de cette manière un »intérêt commun entre le parti qui détient les commandes du pouvoi

r et le plus grand groupe d'édition italien qui se trouve dans les mains de la P2 et qui exprime la politique piduiste plus directement que n'importe quelle autre structure.

Les effets de l'appui et de la médiation ne tardent pas à se montrer dans la loi pour l'édition, portée en discussion à la Chambre après les élections de 1979, et dans les accords que la SIPRA, organisme d'Etat pour la publicité, stipula, pour plusieurs milliards, avec la Rizzoli.

Du côté de la Démocratie chrétienne les dettes envers la Rizzoli s'accumulaient, contribuant ainsi au déséquilibre du groupe d'édition: lorsque les imbroglios piduistes viennent à la lumière en juillet 1981, la dette démochrétienne se montait alors à environ 16 milliards de Lires, ce qui provoqua la promulgation d'un décret injonctif.

Les intérêts de la Dc récapitulés, en ce qui concerne »Il Mattino et »L'Adige , dans le pacte Piccoli-Tassan Din, ne sont cependant pas les seuls intérêts soutenus par le piduisme rizzolien. On en trouve d'autres documentés dans les dossiers de la Rizzoli retrouvés dans les archives de Gelli qui savait bien quelles étaient les opérations importantes auxquelles il participait en tant que conseiller politique. Dans les notes de l'administration secrète rizzolienne on peut lire:

Lettre du 4 juin 1977 à Spadaccini dans »L'Adige de Trento.

Il existe un engagement pour acquérir 50% de l'»Adige dans le cadre d'un accord de rationnalisation de l'»Alto Adige et l'»Adige qui prévoit »La mise en liquidation préventive de l'actuelle société de l'»Alto Adige et l'obtention de facilitations financières particulières et d'opportunités industrielles .

Opération de nature extrêmement réservée. Accord Affidavit- Novissima-Interbanca.

Financement de 5,5 milliards à Novissima, dont 4,3 milliards en faveur de l'Affidavit contre les garanties de toutes les valeurs immobilières de la Dc sur le territoire national, et 1,2 milliards contre les garanties de ses engagements. Pré-financement de 2 milliards de la part du Banco Ambrosiano et de 2 milliards de la Banca Nazionale dell'Agricoltura.

Opération Mestre. Contrat de gestion du »Gazzettino pendant 20 ans. Dans le cas de co-participation dans la société qui loue le journal, la responsabilité gestionaire, le choix des dirigeants et du directeur reviennent au groupe Rizzoli-Corriere Della Sera avec des garanties politiques à la Dc.

Quant au »Gazzettino de Venise, auquel se réfère l'»Opération Mestre , on négocia longuement entre Rizzoli et Dc. Dès 1976-77, selon Angelo Rizzoli, Bisaglia et Piccoli demandèrent des financements pour le journal. Dans une note de Sandro Meccoli à Tassan Din du 27 février 1979, on peut lire: »Rencontre avec Anselmi et Erminero (courant de Moro) sur l'affaire du »Gazettino qui est passée à l'intervention directe du secrétariat de la Dc . »Cela signifie qu'Anselmi et les autres, justement parce que proches du secrétariat national, se sont investis d'une question, apanage exclusif, jusque-là, de Ferrari Aggradi et Bisaglia (24). Le secrétaire Dc, Benigno Zaccagnini, affirme devant la Commission: »Je dois dire que je me suis occupé de la chose parcequ'à un certain point, ce journal qui était en actif, commença à virer vers le passif... J'organisai une réunion de parti... Cela ne pouvait pas être le parti qui nomme le directeur parce que c'était une tâche qui revenait à la société qui détenait les action

s du »Gazzettino ... Ne réussissant pas à y voir clair, j'organisai une réunion à laquelle j'invitai Bisaglia et Ferrari Aggradi .

Le contrat SIPRA-Rizzoli: 15 milliards sur sept ans.

Le premier gage à payer pour la Dc et les autres partis qui avaient lié leurs propres intérêts avec le groupe Rizzoli est l'accord SIPRA du Printemps 1979. La société publique était une typique structure »lotisée entre les partis les plus importants de l'union nationale avec, à sa présidence un communiste, D'Amico, un vice-président du Psi, Gennaro Acquaviva, et un directeur général de la Dc, Gianni Pasquarelli.

A cette époque, les rizzoliens avaient une extrême nécessité d'être financés et un bon contrat avec l'agence publique représentait une occasion qu'il ne fallait pas laisser échapper. Ils s'assurèrent un financement minimum de 15 milliards sur sept ans, indispensable à ce moment-là pour réaliser le projet du nouveau quotidien populaire »L'Occhio , voulu par Gelli, Tassan Din et Maurizio Costanzo, comme expression directe de la P2. Tassan Din a déclaré à ce propos: »Il était notoire que pour réussir à conclure des contrats avec la Sipra on devait passer à travers des contacts avec les partis dont les représentants étaient à la direction de la société (25), autrement dit, la Dc, le Pci et le Psi. Encore une fois, l'un des intermédiaires avec le pouvoir des partis résulte avoir été Gelli. »Pour l'affaire SIPRA - écrit Tassan Din dans son mémoire - Gelli m'offrit son appui auprès de Cresci et Pasquarelli. Pasquarelli alla sûrement plusieurs fois chez Gelli au moment de la conclusion de l'affaire SIPRA (26)

. Quelle que soit la crédibilité des déclarations du directeur général, il est certain qu'à la Rizzoli, on mit en acte une intense action de pression dont les protagonistes étaient d'une part, les hommes piduistes et de l'autre, les politiques qui avaient la possibilité de peser sur les décisions.

Dans les actes judiciaires il y a des témoignages sur les modes à travers lesquels furent effectuées des pressions sur les politiques. Tassan Din Affirme: »Moi qui conduisais les négociations, j'ai été contacté, et pour être plus précis, j'ai eu des contacts, avec des représentants des trois partis représentés, qui n'étaient pas des dirigeants Sipra dont j'ai parlé auparavant. J'eus des contacts, en particulier, avec le député Bubbico et avec l'ingénieur Rossetti d'Ancona, avec le débours en liquide de 800 millions de la part de Piana qui donna la somme à Rossetti (27): du reste »entre Angelo Rizzoli et Bubbico il y avait eu dans le passé des rapports de nature économique .

Pour le Psi - poursuit Tassan Din - les contacts furent engagés avec le député Formica qui »prétendit 3% du minimum garanti pour la première année, c-à-d., 15 milliards, soit environ 450 millions spécifiant qu'il s'agissait de »fournir des prestations publicitaires gratuites jusqu'à concurrence de 465 millions (28). Et Tassan Din fait référence à des factures dont Piana, Giorgio Rossi et Napoleone Jesurum auraient été au courant. Le témoignage de Tassan Din est confirmé par la déposition parallèle d'Angelo Rizzoli du 19 février 1983: »débours en avril/juin 1979 à Rossetti d'Ancona de 800 millions de lires en liquide. Le débours est effectué en corrélation à la conclusion d'un important contrat publicitaire entre Rizzoli et SIPRA dont les négociations furent conduites par Tassan Din. Ce dernier m'informa que pour la conclusion du contrat il fallait verser la somme en question pour la personne qui opérait, ou qui disait opérer comme l'a dit Tassan Din, pour le compte de groupes politiques au sein de la

Dc, avec à sa tête le député Bubbico, responsable pour le parti du secteur radiotélévisé. Tassan Din me dit, toujours pour la conclusion du contrat avec la SIPRA, qu'il fallait effectuer des prestations publicitaires gratuites pour une valeur tournant autour de 400 millions, si je me souviens bien, en faveur de la campagne électorale du Psi; Tassan Din spécifia qu'il avait négocié avec des représentants du secrétariat administratif du parti, si mes souvenirs sont bons, ou avec Rino Formica ou avec Campironi, les deux responsables administratifs du Parti. Dans notre cas, pour arriver à l'accord avec la SIPRA, il fallait une autorisation de la Commission parlementaire de contrôle pour les écoutes de la radio, d'où une intervention du pouvoir politique (29).

Les circonstances rappelées par Tassan Din et Angelo Rizzoli coïncident. Du reste le fait qu'il fallait une autorisation de la commission parlementaire de contrôle Rai-Tv pour réaliser le contrat, porté à terme à l'avantage de Rizzoli correspond à la vérité, parce que la commission parlementaire avait pris, le 15 février 1979, une décision de »reconfirmation selon laquelle la SIPRA, à partir du 1er Mars 1979, et jusqu'à la séparation de l'activité radiotélévisée, ne pouvait signer de contrat de gestion de publicité dans le secteur de la presse et des chaînes radiotélévisées privées .

Les déclarations jurées devant la magistrature, confirmées par Tassan Din devant la commission d'enquête (30), ont un caractère véridique et correspondent du reste à la déclaration selon laquelle, pour avoir des contrats SIPRA, il fallait négocier avec les trois partis à la tête des sociétés, c-à-d., Dc, Psi et Pci. Pour ce dernier, Tassan Din entre en contradiction puisque, d'une part, il affirme qu'il »fallait négocier avec tous les partis à la tête de la SIPRA, et par conséquent également avec le Pci (le président de la SIPRA), et de l'autre, il ajoute »je n'ai eu aucun contact avec les représentants du Pci . Une contradiction qui peut s'expliquer par la volonté de la part de Tassan Din, de dire toujours des vérités partielles, protégeant en particulier son rapport avec le Pci.

L'accord Caracciolo-Scalfari-Rizzoli-Tassan Din

Quelques mois après l'accord Rizzoli-Dc, un autre accord est stipulé entre le groupe Rizzoli et le groupe Caracciolo-Scalfari (31). Le 19 juin 1979, à deux semaines des élections, les directions des deux groupes se réunissent pour examiner un texte discuté précédemment, faisant suite à des contacts et des négociations en cours depuis longtemps. C'est une période de mouvements dans les équilibres politiques et dans les manoeuvres financières et journalistiques. La solidarité nationale qui grandissait jusqu'aux premiers mois de l'année autour d'Andreotti est entrée en crise et les nouvelles perspectives et les nouveaux équilibres ne se sont pas encore dessinés. La presse joue plus que jamais un rôle important dans l'orientation du consensus en faveur ou contre la ligne portante de la rencontre entre Dc et Pci qui a dominé pendant plus de trois années. »La Repubblica et le »Corriere , avec des sensibilités différentes, avaient appuyé la rencontre entre Dc et Pci, consolidée avec l'affaire Moro et la const

itution de la formation autour du »parti de la fermeté . Les problèmes financiers assaillent non seulement le groupe Rizzoli mais aussi une grande partie de la presse; et à l'horizon se profile la grande affaire ENI-Petromin.

La loi pour l'édition est sur le tapis et les manoeuvres des différents groupes d'édition, avec en tête Rizzoli, se déploient dans le rapport de pourparlers avec le monde politique. La P2, avec toutes ses ramifications, passe à l'attaque: sa pression augmente dans le secteur de la presse dans le but de contrôler tout-à-fait le groupe Rizzoli mais aussi d'élargir le système des alliances sur la base de trèves et de répartitions monopolistes du marché. Dans ce cadre, le 5 juillet, Angelo Rizzoli et Tassan Din d'un côté, et Carlo Caracciolo et Eugenio Scalfari de l'autre, signent le pacte suivant:

Les deux groupes discernent des intérêts communs dans la défense du pluralisme journalistique, dans la récupération du rôle professionnel de l'Editeur et dans une reprise d'efficacité du secteur, et concordent qu'il est de leur intérêt commun de:

a) réaliser ensemble et de commun accord d'éventuelles opérations de rachat de journaux locaux, en ce sens que chaque partenaire offrira à l'autre une participation dans les journaux locaux dont il est en train de négocier l'acquisition; cette possibilité pourrait être élargie aux journaux locaux nouveaux;

b) se maintenir constamment informés et agir si possible ensemble dans la résolution des problèmes particuliers de l'industrie de l'édition, comme la régularisation de certains grands journaux, en étudiant des initiatives communes;

c) mettre en acte la plus ample consultation et la plus étroite collaboration dans la résolution des noeuds structuraux du secteur et en particulier sur certains sujets de fond comme les lois sur l'édition, le rapport avec les télévisions, le problème de la distribution, les politiques fédératives, les politiques des prix, etc...;

d) faire tout effort raisonnable afin que dans le maintien de l'autonomie réciproque et dans le respect des libertés journalistiques, les journaux de chaque partenaire présentent les initiatives ou les problèmes de l'autre partenaire de manière objective et non factieuse ou délibérément hostile.

De ce pacte, deux clauses disparaissent, qui étaient inclues dans une précédente version du 19 juin (32) concernant:

a) la constitution, à garder secrète, de sociétés paritaires entre les deux groupes, dont la première devait concerner la zone de la Vénitie;

b) l'engagement à une consultation au moins mensuelle de caractère secret entre les quatre signataires de ce pacte.

Le document qui en résulte, est par conséquent, à tous les effets, un cartel de répartition du marché de l'édition destiné à contraster les normes sur les concentrations prévues par l'imminente loi pour l'édition, et plus en général, il se présente comme une alliance avec des caractéristiques »réservées pour conduire une attaque sur d'autres zones d'édition, par exemple celle qui est contrôlée par Monti comme il émerge de la déposition de Caracciolo.

La singularité du pacte réside dans l'accord pour un terrain secret de négociations et d'alliances derrière une façade d'attaques virulentes de la part du groupe Caracciolo-Scalfari contre la Rizzoli et son arrière-plan financier-piduiste, notoirement représenté par Calvi et Ortolani qui siègeait au conseil d'administration. Si on avait donc éprouvé la nécessité de maintenir le pacte secret, on peut supposer que l'accord économique entre les deux groupes reflétait une entente politique plus substantielle, ayant comme point de référence, précisément ces orientations exprimées par l'unité nationale. Nombreux sont ceux qui ont voulu voir dans les pots-de-vin de l'ENI-Petromin, l'instrument avec lequel procéder à la résolution des problèmes de la presse, des groupes Rizzoli, Monti et Montedison, avec des reflets sur le groupe Scalfari-Caracciolo. Ce sont des hypothèses non vérifiées et non-vérifiables. Il est certain que, avec une convergence ponctuelle, dès les premières rumeurs du scandale ENI-Petromin, »

La Repubblica et le »Corriere défendent ardemment l'affaire et sa légitimité. Etait-ce le premier résultat de l'accord entre les deux groupes?

La loi pour l'édition, banc d'essai du soutien aux rizzoliens.

L'amendement »efface-dettes , les pressions et la corruption.

Pendant plus de deux annnées, 1979-1980, la loi pour l'édition a été au centre de l'affrontement politique au Parlement avec le groupe Rizzoli fortement mobilisé pour en tirer tous les avantages possibles. Plus encore qu'avec l'affaire SIPRA, la Rizzoli voulait mettre à profit et obtenir la récompense pour des faveurs offertes aux partis. Pour la Dc il y avait, avec les accords Piccoli-Tassan Din, l'engagement formel de se prodiguer en faveur de l'éditeur; pour le Psi, le Pri et le Psdi, des vieux et des nouveaux liens en obligeaient le comportement en faveur du bailleur de fonds des journaux »amis ; pour le Pci, la politique de compromis établie par les chargés de presse, Elio Quercioli, puis Adalberto Minucci, avec Tassan Din et l'explicite pacte de soutien entre comité de rédaction, polygraphes et entreprise, incitait à bien des égards. C'est ainsi que le rapport entre la Rizzoli à direction piduiste et le système des partis se consolide à un tel point qu'il aurait été impensable pour tout autre lobb

y d'arriver à exercer ces influences pour arracher des mesures de plusieurs centaines de milliards à l'Etat.

»Il nous importait - déclare Angelo - que la loi sur l'édition contînt une modification au projet d'origine. En particulier nous avions à coeur un amendement qui permît la consolidation des dettes des quotidiens puisque nous avions intérêt à transformer en dette à moyen terme et à un taux raisonnable la dette à court terme qui caractérisait la position de la Rizzoli (33). Les points cruciaux sur lesquels le Parlement resta longtemps bloqué, à cause de l'opposition radicale, que d'aucun ont appelée "obstructionnisme", furent les normes concernant la transparence de l'entreprise, l'inclusion des sociétés en commandite simple, et un amendement à l'article 37 appelé, à raison, »efface-dettes . Tous ces trois points se référaient à la situation de la Rizzoli et avaient un rapport avec sa condition de groupe qui voulait échapper aux contrôles sur la propriété prétendant des facilitations et des financements de la part de l'Etat.

Fondamentalement, tous les partis, à l'exception du PR, étaient disposés à accueillir l'amendement en faveur de Rizzoli. La norme qui effaçait les dettes de la Rizzoli avec de l'argent public, était définie, euphémiquement, par le »Corriere Della Sera »atténue-dettes et par la presse communiste »Article appelé de façon impropre efface-dette . Tandis que la Dc et le Psi descendait directement sur le terrain, l'engagement du Pci, fut lui-aussi important. Devant les hésitations à cause des luttes intestines, le chargé de presse du Pci Minucci déclarait dans une interview au »Corriere du 19 avril 1980: »Si la liberté de presse, le pluralisme informatif et la survie de tant de journaux sont dans un très grave danger aujourd'hui pour l'Italie, la responsabilité doit en être attribuée entièrement à la majorité démochrétienne et à un groupe de pouvoir socialiste, qui, depuis quatre mois sont en train de faire chanter l'édition par des décrets sur lesquels le gouvernement n'a même pas le courage et la volonté

de demander la conversion à la Chambre .

La mobilisation de la P2 et des partis, conjointe et parallèle, fut donc imposante: pressions, chantages et corruptions. La véritable nature de l'affrontement sur la loi pour l'édition fut cachée, comme tous les éléments de connaissance, de jugement et d'évaluation sur l'affaire Rizzoli et sur la compétition qui avait lieu dans le cadre du pouvoir pour le contrôle de la presse. On ne fit jamais la lumière sur le véritable fond de la question. Seuls les témoignages suivants ont déchiré en partie le voile. Selon ce qu'affirme Tassan Din et confirme Angelo Rizzoli, Ortolani fut chargé de la question (avec une provision de 150 millions) car il avait assuré qu'il était en mesure d'intéresser le député Sergio Cuminetti, sous-secrétaire à la présidence du Conseil pour l'édition, et de jouir de l'amitié du secrétaire du Psdi, Pietro Longo (34). Parmi les fonds de la comptabilité noire de la Rizzoli figure une "Opération loi-édition" (Cum, signifiant Cuminetti-Longo) relative aux moyens financiers adoptés pour e

xercer des pressions.

Mais la gamme des interventions ne se limite pas à quelque sous-secrétaire ou à quelque piduiste. Tassan Din a exposé la liste des rapports entretenus pour la solution des problèmes de l'entreprise: Psi, Formica et Martelli; Dc, Piccoli, Andreotti, Bisaglia, les différents responsables du secteur presse et édition, Mastella, Mazzarino; Pci, Minucci, Quercioli, Cervetti et Peggio; Pri, Spadolini et Visentini; Psdi, Longo et Di Giesi (36). Déclarations des leaders politiques à la Commission: Piccoli: »Je fus l'un des plus tenaces partisans de la loi sur la presse ; Berlinguer: »Je sais que nos camarades préposés aux secteurs de la propagande et de l'information, avaient des contacts normaux avec des éditeurs et cela était en relation avec les sollicitations qui venaient des responsables de l'édition pour ce qui concerne la loi, son approbation puis son application . Longo nie l'évidente trace documentable en affirmant qu'»en ce qui concerne la loi sur l'édition et les amendements, je n'ai jamais parlé de

ces problèmes et surtout je n'ai jamais eu de rapports financiers .

Grâce à l'opposition radicale obstinée, l'amendement »efface-dettes finalement ne passa pas. De l'autre côté, quelques mois plus tard, lorsque désormais l'amendement en faveur de Rizzoli avait été rejeté, »Paese Sera , dans un article du 20 Mars 1981, titrant "Réforme de l'édition mutilée", disait à propos de l'art. 37, que celui-ci n'effaçait pas les dettes à cause de la mauvaise gestion ou des opérations d'édition discutables, commes certains voulaient le laisser entendre. Il devait par contre servir à atténuer ces déficits provoqués par la double contrainte du prix imposé aux journaux et par le prix du papier ainsi que par les retards de l'approbation de la réforme de l'édition... Sans l'art. 37, la réforme résulte mutilée . On devait connaître par la suite les rapports de dépendance financière du Pci à l'égard de l'Ambrosiano de Calvi et l'énorme dette de »Paese Sera , garantie par les Botteghe Oscure, envers la »banque des curés .

Toute la propriété va à la P2 grâce au »super-pacte Gelli-

Ortolani-Tassan Din-Rizzoli. Le »consentement silencieux

DC-PCI-PSI-PSDI-PRI.

Début-1980, des mouvements financiers ont lieu, dans le but d'une nouvelle organisation sociétaire, dans laquelle Calvi, avec l'Ambrosiano et les autres hommes de la P2, Gelli, Ortolani et Tassan Din, deviennent officiellement propriétaires du groupe Rizzoli. Le point de départ de toute l'opération est l'accroissement de la dette, favorisé par les autorités de contrôle, si bien que se renforce un état de chantage dont peuvent se réjouir les aspirants propriétaires et les bénéficiaires politiques potentiels. Le 6 avril 1981, répondant à la Chambre au nom du gouvernement, le sous-secrétaire Dc, Piergiorgio Bressani, chargé des problèmes de l'édition, déclare: »En ce qui concerne la dette du groupe, celle-ci résulte contrôlée par l'Institut de contrôle, selon les données de centrale-rischi, constamment mises à jour. A ce sujet, je me réserve de fournir au Parlement, dès que possible, des nouvelles sur la situation relative à la dette . Calvi, Gelli, Ortolani et Tassan Din peuvent ainsi s'emparer complèteme

nt de la propriété actionnaire de la Rizzoli car le feu vert leur est donné par l'autorité politique qui avait pour but le contrôle sur la base de la nouvelle loi de l'édition, entrée depuis peu en vigueur.

Il ne fait aucun doute que les artisans de toute la manoeuvre financière en faveur de la P2 furent Gelli et Tassan Din, comme l'a déclaré Angelo Rizzoli: »Tassan Din a agi aux côtés de Gelli pour toutes les opérations d'avril 1980. Les hypothèses de recapitalisation furent étudiées exclusivement par Tassan Din et Gelli qui avait pratiquement la situation en mains . Le projet de recapitalisation, c-à-d., de transfert officiel de la propriété vers les sociétés financières du groupe Ambrosiano, est contenu dans une proposition de juillet 1980 dont la réalisation est renvoyée d'abord au 15 septembre puis à la fin de l'année »étant donné la situation de détérioration interne et externe progressive dérivant de la prolongation des opérations reliées au redressement financier et du capital . Le »super-pacte passé à la chronique et signé en septembre 1980, indiquait les répartitions actionnaires pour la nouvelle organisation de la Rizzoli S.p.A. : Angelo Rizzoli 40%, Società Istituzione Italiana 10,2%, Fiducia

ria (Centrale) 40%, Rothschild 9,8%; et prévoyait en outre que »la société qui possède le présent document dressé en un seul exemplaire doit-être considérée comme investie de la charge de réaliser les hypothèses jointes au document et qu'en outre »la contre-partie qui vend, recevra des indication en ce qui concerne les temps et les modes pour les assurances citées plus haut, pour définir chaque détail technique acceptant officiellement les éventuelles variations possibles »compte-tenu des autres finalités du projet (37).

La société en question n'était autre que Gelli et les »autres finalités , la P2. Les signatures du pacte infâme étaient celles de Gelli, Calvi, Ortolani, Tassan Din et Angelo Rizzoli. La réalisation matérielle du »super-pacte s'achève entre mars et mai 1981, avec une accélération soudaine des temps de conclusion suite à la découverte des documents à Castiglion Fibocchi (mi-mars 1981), la fuite de Gelli, la disparition d'Ortolani et le commencement des problèmes judiciaires de Calvi. Après les manoeuvres compliquées dans lesquelles sont impliquées des sociétés comme la Recioto d'Ortolani et Tassan Din, la Bellatrix, la Astofin, la Erin et la Belrosa, toutes assistées par des lettres du IOR, l'Ambrosiano Andino et l'Ambrosiano Nassau, la propriété finale de la Rizzoli S.p.A. résulte: Angelo Rizzoli 39,95%, Finriz 8,00%, Fincoriz 10,45%, La Centrale 40,96%, Rothschild 7,64% avec une organisation sociale correspondant presque exactement au projet concordé entre Gelli, Calvi, Tassan Din et signé le 18 décem

bre 1980 également par Ortolani et Angelo Rizzoli.

Angelo Rizzoli devient président du conseil d'administration et Tassan Din administrateur délégué. Grâce à de nouvelles normes statutaires, la société voulue par »l'Institution , la Fincoriz devient l'arbitre de toute la Rizzoli. Sur le caractère de cette dernière il est certain qu'il s'agit d'une société de la P2, qu'elle soit remise directement à la gestion de Tassan Din ou qu'elle appartienne en parts égales à Tassan Din, Calvi, Gelli et Ortolani, comme l'ont témoigné Amedeo Ortolani, fils d'Umberto, et Angelo Rizzoli, et comme il résulte d'une note retrouvée dans les papiers de Gelli.

Il faut à ce moment-là se demander comment une opération de véritable escroquerie et spogliation accomplie par la direction de la P2 ait pu aboutir avec le consentement - consentement silencieux - des partis les plus importants, Dc, Pci et Psi. Tassan Din avertit Dc, Pci et Psi que Calvi est devenu propriétaire de 40% des actions du nouveau capital et personne n'a rien à objecter si bien qu'une violente polémique éclate dans la presse. »La DC ne s'est pas exprimée écrit Scalfari dans »La Repubblica du 3 mai 1981, »et ça peut se comprendre étant donné les intérêts colossaux qui lient l'Ambrosiano à la finance vaticane et que Calvi racheta le »Gazzettino de Venise, laissant la direction politique dans les mains de la DC. Mais Psi, Pci, Pli, Pri ne se sont pas exprimés non plus... Les socialistes ont jusqu'ici gardé le plus grand silence. On murmure que le Psi a obtenu un financement de l'Ambrosiano... Que le Pci est en train de négocier avec le groupe Rizzoli un financement à travers la Coop de trois o

u quatre journaux en Emilie... Et que là-aussi il y aurait la main secourable de Calvi. Est-ce vrai? Est-ce la raison de l'inexplicable silence du Pci sur ce que, de bon droit, on peut définir comme l'un des plus grands scandales de notre époque?

Aux interrogations de Scalfari, on peut répondre qu'aucun parti n'a rien à objecter parce que chacun d'eux a ses implications dans la situation putrescente de la Rizzoli et garantie par le gouvernement: les journaux en commun avec la Dc et le Psi, les garanties de travail aux syndicats liés au Pci et le maintien du status quo au »Corriere ; les prêts de plusieurs dizaines de milliards de l'Ambrosiano aux trois partis, à »Paese Sera et au »Gazzettino de Venise; la possibilité de faire chanter Calvi qui constitue une bonne assurance pour le pouvoir puisque pour le président de l'Ambrosiano, la Rizzoli représente un bénéfice non pas financier mais d'échange politique.

Le projet de Calvi de donner le »Corriere aux partis contre son salut.

Le dernier chapitre de l'affaire Rizzoli dominée par la P2 va de l'emprisonnement de Calvi en mai 1981 à sa mort en juin 1982. Dans cette période tourmentée où le contrôle du groupe est tout entier dans les mains du président de l'Ambrosiano et de l'»Institution P2 à travers Tassan Din, le »Corriere encore plus que de par le passé, est utilisé comme monnaie d'échange avec les politiques.

Abondants et contradictoires sont les témoignages selon lesquels Calvi, après sa libération en Juillet 1981, avait mis en acte un projet d'échange de faveurs et de corruption, pour entraver le cours de la justice en attente du procès en Cour d'Appel: projet dans lequel figurait l'hypothèse de payer les politiques avec le »Corriere , de corrompre la magistrature et de manoeuvrer dans le cadre des rapports avec le Vatican et la maçonnerie.

Même les manoeuvres qui tournent autour des actions de la Rizzoli possédées par la Centrale, qui avaient été privées du droit de vote et dont l'admission dépendait de la Banca d'Italia et du ministère du trésor, doivent être entendues dans le cadre de l'échange que l'on pouvait faire du »Corriere avec les hommes des partis et pour les partis. A plusieurs reprises Calvi affirma que la concession du droit de vote de ces actions lui aurait permis de mettre son journal à la disposition des partis. C'est dans le cadre de cet entrelacement ambigu des affaires de l'Etat et des affaires de parti que se déroulent les rencontres de Calvi et de son »conseiller Flavio Carboni avec le député Giuseppe Pisanu, sous-secrétaire d'Etat au Trésor. Pisanu fut étrangement délégué par le Gouvernement pour répondre à la Chambre des Députés, une première fois en avril 1982 aux interrogations sur la Rizzoli-Corriere et, une seconde fois, le 8 juin, lorsqu'il fournit un panorama anodin et rassurant sur l'état de l'Ambrosiano q

ui devait s'écrouler huit jours après. Suite à la connaissance de la nature de ses rapports avec Calvi et Carboni, Pisanu fut contraint ensuite de donner sa démission le 8 janvier 1983.

A partir de l'automne 1981, les grandes manoeuvres pour le rachat du »Corriere battent son plein avec les partis qui font échouer les différentes tentatives de solution. A leur tour Calvi et Tassan Din les favorisent ou les empêchent dans la mesure où elles peuvent servir à consolider les rapports avec les partis. Le sénateur Bruno Visentini, président du Pri et de l'Olivetti, tente l'escalade du »Corriere en soutien d'un vague projet de gouvernement des bons techniciens, puis, c'est le financier Giuseppe Cabassi qui fait une tentative, avec le consentement du Psi et d'une partie de la Dc. Mais les socialistes s'insurgent contre l'hypothèse Visentini si bien qu'ils arrivent, en septembre 1981, à mettre en crise le gouvernement Spadolini avec l'ultimatum de Martelli; et, par la suite, Tassan Din empêche le projet Cabassi en énonçant la loi particratique qui devait guider toute opération: »Il ne me paraissait pas juste de vendre à un seul parti, le Psi, qui se cachait derrière Cabassi . Dans un mémoria

l, le directeur général de la Rizzoli spécifie sa philosophie: »tandis que j'entretenais des rapports, signais des accords avec Gelli, Ortolani et Calvi, d'un autre côté, simultanément et pendant toute la période considérée, à savoir, jusqu'en 1982, j'avais noué des liens avec la Banca Commerciale, avec Visentini et, dans le milieu politique, avec plusieurs représentants du Pci comme par exemple, Adalberto Minucci et Gianni Cervetti (38).

Une foiséchouées les différentes opérations de vente, vers la fin de 1981, Calvi arrive à lancer l'hypothèse possible d'une répartition officielle du »Corriere entre les partis dans la mesure où cette dernière offre pouvait servir sa position devant la justice. Et cette méthode d'échange politique-finance-édition-justice, qui pendant des années, avait représenté la philosophie opérationnelle de Gelli, Ortolani et Tassan Din, est proposée par Calvi et ses conseillers - Pazienza, Carboni, Wilfredo Vitalone - avec une solution officielle qui aurait permis au président de l'Ambrosiano en disgrâce d'encaisser un bénéfice non financier mis en évidence au moment de l'acquisition de la Centrale de 40% de la propriété du groupe. Durant l'hiver 1981-82, des réunions, des propositions et des négociations se poursuivent, sur la base de projets de répartition. A certaines de ces manoeuvres participe directement le député giuseppe Pisanu, sous-secrétaire au Trésor, selon certains témoignages, indiqué comme délégué d

e Piccoli et de la Dc pour suivre l'affaire du »Corriere . Tandis que se développe, dans le même but, un rapport étroit avec le Psi de Craxi et que l'on cherche un contact avec le Pci, Calvi met sur le plateau de son salut, quelques milliards pour la corruption et le »Corriere , cherchant dans le Psi, la Dc et le Pci, les interlocuteurs de toujours qui pouvaient contribuer à retourner sa situation précaire face à la justice et aux autorités de contrôle financier.

Il est certain que la vision de Calvi et de ses conseillers était une vision paradoxale et simpliste de la réalité, voire même déformée par l'optique de ceux qui se sentent aux abois. Mais au fond, elle correspondait à la nature des rapports instaurés au cours des années précédentes entre le complexe piduiste et les partis. De leur côté, les partis et leurs représentants ne font que confirmer - naturellement de manière différente que celle imaginée par Calvi - leur intérêt pour le »Corriere , pour le maintien ou l'altération des équilibres.

Le président du Conseil, Craxi, déclare devant la Commission: »En ce qui concerne la question du »Corriere , il y a une certitude dans le raisonnement de Calvi: selon laquelle toute solution que l'on peut considérer définitive pour la future organisation du groupe doit obtenir un vaste consensus politique de démochrétiens, de socialistes et de communistes. Et j'ai raison de penser, raison fondée et bien informée, qu'il avait sur ce thème - on a vu par la suite qu'il y en avait d'autres, à savoir, sur les financements que le Banco Ambrosiano délivrait - des rapports directs avec des personnes responsables et importantes de ces trois partis... (39). Ce raisonnement de Craxi converge avec l'estimation que, de l'autre côté de la question, Angelo Rizzoli avance: »La classe politique nous a fait moult promesses et n'en a honoré aucune, mais elle avait une chose dans son esprit, nous enlever le »Corriere et celle-ci est l'unique promesse qu'elle a maintenu (40).

D'autres opinions convergentes sont avancées par des protagonistes comme Piccoli: »Je me suis occupé du »Corriere en tant que secrétaire de la Dc, tout comme s'en occupèrent les secrétaires de tous les autres partis, puisque tous intervinrent... ; tandis que les démentis de Spadolini (»J'ignorais tout contact avec la société financière pour le nouveau groupe du »Corriere ... Je n'ai jamais rien demandé, je n'ai rien reçu du »Corriere ) (41) sont en opposition aux témoignages d'Angelo: »Spadolini, lorsqu'il était à Milan, venait me trouver au bureau tous les lundis après-midi pour me demander, pour faire... Après quoi, à peine je suis sorti du »Corriere , je ne l'ai plus revu. Du reste c'est naturel: le rapport avec les politiques est directement proportionnel au pouvoir que vous avez... (42). De son côté, le Pci, à travers ses représentants, entretient des rapports privilégiés avec Tassan Din et cela en cohérence avec le jugement qu'en juillet 1980, Adalberto Minucci, chargé de presse du Pci, donnait

de la situation: »Le groupe Rizzoli représente encore une édition relativement ouverte au pluralisme et selon ma conviction personnelle, c'est la raison pour laquelle on est en train de faire l'impossible pour le liquider ou en miner définitivement l'autonomie (43). Les projets de vente avec ses parrainages et veto, et les rustres tentatives de Calvi pour la répartition du »Corriere entre les partis, n'arrivent pas à terme à cause de la mort de Calvi et de la banqueroute consécutive de l'Ambrosiano. Même derrière les luttes qui déterminent le passage du vieil Ambrosiano au nouveau, on entrevoit le problème du contrôle de la Rizzoli, pour lequel il suffit de rappeler certains épisodes. Le socialiste Nerio Nesi de la Banca Nazionale del Lavoro, s'insurge contre le démochrétien Piero Schlesinger de la Banca Popolare di Milano, parce qu'il propose un comité de garants non équilibré, comprenez "non lotisé de manière adéquate" du point de vue du Psi; à son tour, le soutien accordé par le Pci aux positions de Ta

ssan Din, tant que la décence l'a permis, marque l'attestation des communistes sur une ligne de défense à outrance, d'un équilibre fondé sur le directeur Alberto Cavallari (qui remplace Di Bella en juin 1981) soutenu dans un premier temps par le garant, le Sénateur Giuseppe Branca de la Gauche Indépendante et sur la force contractuelle des organismes syndicaux des journalistes et des typographes.

NOTES

1. Interview d'Angelo Rizzoli dans »Prima , février 1976.

2. Audition de Bruno Tassan Din à la Commission P2 du 27 octobre 1983, dans All. (T.), vol.III, tome XIV, pp.3 et suiv.

3. »Maintenant je vais vous expliquer comment j'ai tout perdu , interview d'Angelo Rizzoli, dans l'»Europeo , 26 novembre 1983, p.27.

4. Ibidem.

5. Dans les nombreux épisodes d'Ortolani, voir les intérêts noirs et les pots-de-vin qu'il avait reçu de l'ICIPU pour avoir parrainé le dépôt de sommes considérables aux sindoniennes Banca Unione et Banca Privata Finanziaria à la fin des années Soixante. Du rapport de la Garde de Finance à la Commission parlementaire d'enquête sur l'affaire Sindona.

6. L'interview d'Angelo Rizzoli, publiée dans trois articles de l'»Europeo (26/11/83, 3/12/83 et 10/12/83, résume les concepts exprimés durant l'audition à la Commission P2 et les nombreuses dépositions rendues devant les magistrats, matériel contenu dans All. (T.), vol. III, tome XIII.

7. Interrogatoires d'Angelo Rizzoli devant les juges Dell'Osso et Fenicia en février-mars 1983, dans All. (T.), vol. III, tome XIII, p.258.

8. Interview d'Angelo Rizzoli, dans All. (T.), cit., p. 537.

9. Interrogatoires d'Angelo Rizzoli, dans All. (T.), cit.

10. Ibidem.

11. Giampaolo Pansa "Comprati e venduti", cit.

12. Paolo Murialdi »Il manifesto , 22 février 1983.

13. "Lettera di Angelo Rizzoli a Licio Gelli , jointe au "Memoriale Gelli", seconde partie, envoyée par l'avocat Dean à la Commission P2 le 15 juin 1984.

14. Interrogatoires d'Angelo Rizzoli, dans All. (T.), p.276.

15. Pansa, op. cit.

16. Dossier documentaire préparé par le Comité de rédaction et par le Conseil de fabrique du »Corriere della Sera , publié en extraits, dans All. (T.), vol.III, tome XIV, pp.183-201.

17. Audition de Tassan Din, cit.

18. Interview d'Angelo Rizzoli, dans All.(T.), cit. p.542.

19. Documents du groupe Rizzoli provenant des archives de Roberto Calvi aux Bahamas, envoyés à la Commission P2 par la magistrature de Milan, dans All. (T.), vol. III, pp.108 et suiv.

20. Ibidem.

21. "Accord Piccoli-Rizzoli" dont le texte a été retrouvé à Castiglion Fibocchi dans les archives de Gelli et dans les archives de Roberto Calvi aux Bahamas. Publié dans All. (T.), vol.III, tome XIV, pp. 106-107.

22. Audition de Flaminio Piccoli à la Commission P2 du 20 janvier 1984.

23. Archives de Roberto Calvi aux Bahamas, dans All.(T.), vol.111, tome XIV, pp.116 et suiv.

24. Ibidem, pp. 104-105.

25. Interrogatoire de Bruno Tassan Din devant les juges Dell'Osso et Fenicia en février-Mars 1983, dans All. (T.), vol.III, tome XIV, pp.317-371.

26. Memoire Tassan Din rédigé en août et septembre 1983, dans All. (T.), vol.III, tome XIII, pp. 547 et suiv.

27. Interrogatoire de Bruno Tassan Din devant les magistrats Dell'Orso et Fenicia du 19 février 1983, dans All. (T.), vol.III, tome XIII, pp. 326 et suiv.

28. Ibidem.

29. Interrogatoire d'Angelo Rizzoli, dans All. (T.), cit, pp.231 et suiv.

30. Cf.Audition de Tassan Din devant la Commission P2 du 27 octobre 1973, cit.

31. Accord groupe Rizzoli-Caracciolo-Scalfari sequestré ò Castiglion Fibocchi le 17 mars 1981 (dossier 8/a, enveloppe 9), dans All. (T.), vol.III, tome XIII, pp.134 et suiv.

32. Ibidem.

33. Interrogatoires d'Angelo Rizzoli, dans All. (T.), cit. pp.231 et suiv.

34. Interrogatoires d'Angelo Rizzoli et Bruno Tassan Din, dans All. (T.). cit. pp. 231 et suiv.

35. Ibidem.

36. Mémoire Tassan Din rédigé en août et septembre 1983, dans All. (T.), cit. pp.547-624, confirmé à l'audition devant la Commission P2, du 27 octobre 1983.

37. Documentation pour la définition du groupe Rizzoli sequestrée à Castiglion Fibocchi le 17 mars 1981 (dossier 1/C) et publiée en All. (T.), vol.III, tome XIII, pp.7 et suiv.

38. Mémoire Tassan Din, cit.

39. Audition de Bettino Craxi devant la Commission P2 du 8 Février 1984.

40. Interview d'Angelo Rizzoli dans l'»Europeo , cit.

41. Audition de Giovanni Spadolini devant la Commission P2 du 31 janvier 1984.

42. Interview d'Angelo Rizzoli, »Europeo , 10 décembre 1983, dans All. (T.), cit. p.541.

43. Interview d'Adalberto Minucci dans le »Corriere della Sera , en première page, le 9 juillet 1980.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail