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Teodori Massimo - 1 dicembre 1985
P2: L'histoire secrète (20) - ANDREOTTI, PERSONNAGE OCCULTE

Faits et méfaits - hommes, banques et journaux, généraux et terroristes, vols et assassinats, chantages et pouvoir - selon les documents de l'enquête parlementaire sur la loge de Gelli.

par Massimo Teodori.

SOMMAIRE: »On a beaucoup écrit sur la P2 et sur Gelli, mais la vérité sur la loge et sa prise de pouvoir dans l'Italie d'aujourd'hui a été gardée secrète. Contrairement à ce qu'affirme la relation Anselmi votée à la majorité en conclusion de l'activité de la Commission d'enquête parlementaire sur la P2, la loge n'a pas été une organisation de malfaiteurs externe aux partis, mais interne à la classe dirigeante. L'enjeu pour la P2 a été le pouvoir et son exercice illégitime et occulte avec utilisation de chantages, de vols à grande échelle, d'activités subversives et de gigantesques imbroglio financiers, et même avec le recours à l'élimination physique de personnes "gênantes".

L'"histoire secrète" de Teodori est une reconstitution de faits et de responsabilités sur la base de milliers de documents; c'est la réélaboration et la réécriture de la relation de minorité présentée par l'auteur au Parlement au terme des travaux de la Commission d'enquête parlementaire. Elle illustre les milieux-ambiants de l'association de malfaiteurs Gelli-P2; elle fournit l'interprétation des activités subversives des services secrets et celles des Cefis, des Sindona et des Calvi: elle élucide le rôle de la P2 dans l'"affaire Moro" et dans l'"affaire d'Urso", dans la Rizzoli et dans l'ENI, dans les Forces Armées et dans l'Administration publique. Elle révèle les intrigues avec le Vatican, les méfaits des Pazienza, des Carboni et la trouble "affaire Cirillo".

(Editions SUGARCO - Décembre 1985)

CHAPITRE XX - ANDREOTTI PERSONNAGE, OCCULTE

La dénégation de ses rapports avec Gelli et de sa connaissance quant à la P2.

Depuis que la réalité de la P2 a été mise en lumière, le nom de Giulio Andreotti a fréquemment été associé à la loge. Nombreux sont ceux qui ont explicitement indiqué le leader démochrétien comme chef de la P2. Clara Calvi l'a affirmé devant les magistrats, relatant une opinion de son mari défunt; l'ex-bras droit de Michele Sindona, Carlo Bordoni, l'a soutenu également, et avec plus d'autorité et, dans un langage plus allusif, des hommes politiques, au cours des différents débats.

Au cours de notre reconstruction, nous avons examiné ce qu'a pu signifier en effet la loge P2 pendant plus de 10 années. Le fil conducteur de notre enquête ne s'est pas basé sur la simple lecture des listes trouvées à Castiglion Fibocchi avec tous les noms, mais sur les faits spécifiques qui ont donné un fondement aux trames de l'organisation maçonnique de malfaiteurs. Notre conclusion est qu'il s'est agi d'un groupe de personnages qui se sont introduits dans les centres vitaux de l'Etat et de la société afin d'en dénaturer les mécanismes légaux de fonctionnement en les remplaçant par des méthodes mafieuses grâce à la connivence constante de secteurs entiers d'hommes politiques.

Donc, la P2 qui émerge des faits, n'est pas une organisation extérieure au pouvoir qui a mené une action subversive en tant que centrale autonome, mais elle se présente comme un élément interne à la dégénérescence du système démocratique en système particratique. De toutes les trames militaires, financières, de l'édition et d'autres types, reconstruites dans ce livre, il résulte ponctuellement que, sans la participation intéressée des responsables officiels de ces différents secteurs et sans les couvertures politiques, les manoeuvres piduistes n'auraient jamais pu exister.

C'est uniquement dans ce cadre que l'on comprend quel a été le véritable rapport entre Andreotti et Gelli et la véritable utilisation du réseau P2 et de ses hommes, qu'Andreotti a faite au fil des années. Le lien entre l'homme d'Etat et le maître vénérable a été de caractère très spécial, même s'il n'a pas été officiel comme le voudraient ceux qui désignent sommairement en Andreotti le »Papa de la P2. Le ministre de la République à la durée la plus longue n'a jamais eu besoin de se procurer la carte d'appartenance à la P2, même honoraire, pour être le manoeuvrier et le point de référence qualifié de la coterie piduiste. Andreotti, plus que chef officiel, mérite à notre avis d'être désigné comme chef de la P2 à cause de ses actions et de ses protections, et à cause de l'utilisation du personnel piduiste et de son réseau de pouvoir dont il a bénéficié pendant si longtemps. Nous le prouvons avec ce qui suit.

Dans ses déclarations à la commission parlementaire d'enquête et à la presse, Andreotti a constamment dénié qu'il connaissait Licio Gelli en tant que chef de la P2 et d'avoir eu des rapports avec celui-ci en dehors de quelques circonstances spécifiques (1). Cette attitude, en contradiction avec de nombreux faits spécifiques, révèle une volonté mensongère de la part de l'homme d'Etat qui ne peut être dictée que par des motifs de dissimulation.

En somme, Andreotti afirme avoir connu sommairement Gelli au cours de la première moitié des années Soixante comme directeur d'un établissement de matelas de Frosinone et de l'avoir rencontré à nouveau à la fin de 1973 chez Peron en Argentine à l'occasion de sa nouvelle entrée à la présidence, deuxième version. Après 1977, Andreotti affirme avoir rencontré Gelli uniquement comme chargé de l'Ambassade argentine à Rome pour préparer des rencontres avec des hommes politique de ce pays. A un journaliste qui lui demande: »Que faisait si souvent Gelli à Palazzo Chigi? Andreotti répond: »Je l'ai vu deux ou trois fois lorsque l'Amiral Massera vint en Italie, d'abord en tant que chef de la junte militaire argentine, puis lorsqu'il fonda dans son pays, un nouveau parti socialdémocratique. Puis encore, lors de la visite en Italie du général Videla .

Le président du Conseil de l'époque réduit tous les contacts avec Gelli à ses fonctions de représentant argentin: »Une certaine utilité venait de ce contact en ce sens que Gelli demandait à être rencontré et qu'il donnait des informations sur les problèmes qui pouvaient discutés y compris le triste problème des personnes "disparues"; nous réussîmes à résoudre quelques cas à travers ces contacts de caractère international (2).

Il est singulier qu'un président du Conseil négocie à maintes reprises avec un chargé d'Ambassade de troisième ordre, sachant très bien en plus que ce personnage est de nationalité italienne. Comment se fait-il que le ministre des Affaires Etrangères, Arnaldo Forlani (3), selon ses propres déclarations, ne sût jamais rien, ni des rencontres, ni des contacts diplomatiques entre des Etats comme l'Italie et l'Argentine? Et on ne peut guère non plus accepter la motivation qu'Andreotti fournit sur l'aide apportée par Gelli pour les desaparecidos, puisque l'on savait très bien, dèjà à l'époque, que l'amiral Massera et le général Videla étaient les plus grands responsables de la disparition de milliers de personnes.

Là où la crédibilité d'Andreotti atteint son point le plus bas c'est lorsque celui-ci dénie qu'il connaît Gelli comme personnage maçonnique et lorsqu'il affirme son ignorance absolue quant à la loge P2: »Qu'il était un personnage maçonnique, qu'il procédait à des initiations ou à faire du prosélytisme, je ne l'ai appris qu'au moment de l'explosion des polémiques [1981] . C'est ce que témoigne l'homme d'Etat contre toute évidence (4).

Dès 1974, les notes des différents services de renseignements parlent de la P2 et de Gelli. La Garde de Finance s'en occupe dès 1974, le ministre de l'Intérieur en 1974, 1975 et 1976 et même le SID, avec un rapport à la magistrature. On ne peut pas croire qu'Andreotti, président du Conseil en 1972, ministre de la Défense en 1974, lorsque l'on épluchait les notes du SID et de la Garde de Finance, puis remplissant d'autres charges ministérielles jusqu'à la nouvelle présidence du Conseil en 1976, n'a jamais été mis au courant de ces documents qui devaient lui être communiqués en raison de ses responsabilités ministérielles.

En particulier, durant l'année 1974, Andreotti en tant que ministre de la Défense est fortement engagé dans la polémique sur les services secrets et dans l'affaire Miceli-Maletti relative à la subversion. Les notes de l'amiral Casardi du SID et du préfet Santillo de l'Anti-terrorisme s'occupent justement de subversion et de P2, et ce qu'affirme Andreotti sur sa connaissance de Gelli uniquement comme personnage lié aux argentins, sort de toute logique.

La notoriété de Gelli, en tant que chef de la P2, était largement répandue même auprès du public suite à la publication dans la presse. Nous avons indiqué au chapitre Second, les nombreux services qui furent consacrés au maître vénérable dès 1973 puis en 1976 à l'occasion du délit Occorsio et davantage encore au cours des années suivantes, et même ses interviews dans les journaux de grande diffusion ainsi que le livre sur la maçonnerie de Roberto Fabiani en 1978.

Mais Andreotti nie obstinément avoir été au courant de l'existence de la P2: »Je n'ai appris l'existence de la loge P2 que récemment, au moment des polémiques qui ont éclaté après la période de mes tâches gouvernementales [1980-1981] (5).

Et pourtant, ses relations avec le chef de la P2 étaient tellement connues que même les bulletins des services secrets en faisait état. On peut lire dans un bulletin du SID sur Licio gelli de 1974: »[Gelli] connut Andreotti, ministre de la Défense et obtint de celui-ci une commande de 40.000 matelas pour les forces armées de l'Otan (6). Le bulletin de la Garde de Finance de mars 1974 affirme: »Certaine l'existence de rapports avec Andreotti et d'autres éléments de son courant politique, relations qui semble remonter à la période de Frosinone (7).

Peut-on supposer que déjà à cette époque lointaine, il y ait eu une conjuration qui passait à travers les mêmes organes d'Etat pour associer Andreotti à la P2? La confirmation de la relation Gelli-Andreotti provient des personnages les plus variés qui conviennent sur cette estimation allant sur une longue période de temps. Giovanni Fanelli, assistant de Gelli à la Loge, dépose en juin 1981 devant le magistrat: »Je n'avais pas de raisons de douter de Gelli qui entretenait des rapports avec Andreotti et Cossiga (je le sais avec certitude parce que j'accompagnais personnellement Gelli aux rendez-vous, l'attendant dans la voiture pendant 3/4 d'heure - 1 heure) ... (8). Le général Luigi Bittoni témoigne lui-aussi en décembre 1981: »Dans notre milieu [militaire] il était notoire que Gelli bénéficiait d'appuis de la part d'Andreotti...] (9). Le grand maître de la maçonnerie de Palazzo Giustiniani de 1970 à 1978, Lino Savini, affirme devant la Commission d'enquête: »[Gelli] faisait tout le temps référence à An

dreotti... Il se vantait d'être le grand ami d'Andreotti, mais je ne savais pas qui était à l'autre bout du fil! (10). Le journaliste Roberto Fabiani raconte devant la commission que Gelli lui disait qu'il rencontrait Andreotti pour discuter des nominations des sommets militaires en 1977-78; lorsqu'on lui demanda s'il ne pensait pas qu'il pouvait s'agir de vantardises, il répondit: »Non, car je comprenait lorsqu'il lançait le bouchon un peu loin ou lorsqu'il disait la vérité. Et là, je savais qu'il disait la vérité (11).

Andreotti tend à minimiser le personnage Gelli lorsqu'il déclare: »Je n'ai jamais eu le sentiment qu'il était un personnage important . Il prétend réduire sa connaissance de la P2 à l'après-Castiglio Fibocchi: »D'abord, qu'il existât une loge particulière... je n'ai jamais eu l'occasion de le savoir ou même d'en être mis indirectement au courant . Cette affirmation aussi n'est guère acceptable et pour en démontrer la fausseté, il suffit de rappeler une unique mais significative circonstance.

A la fin de 1976, tandis que le président du Conseil est fortement engagé sur la question Sindona, Gelli signe publiquement et organise des déclarations jurées (affidavit) en faveur du banqueroutier. Cet acte, largement diffusé, le maître l'accomplissait officiellement en tant que responsable de la P2, par conséquent cette circonstance ne pouvait échapper à Andreotti, chef du gouvernement et fin observateur des affaires sindoniennes.

1974, année terrible. Le dossier "M.Fo.Biali", instrument de chantage dans la politique des renseignements occultes.

L'année 1974 est une année cruciale pour Andreotti. En mars, il revient au gouvernement en tant que ministre de la Défense et il y reste jusqu'en novembre lorsqu'il est nommé au ministère du Bilan. La polémique sur les services secrets fait rage et Andreotti en est l'un des protagonistes, comme protecteur du général Maletti contre le chef du SID, le général Miceli, appuyé, celui-ci, par Moro.

C'est dans ces circonstances que l'action d'Andreotti croise celle de la P2, non seulement à cause des guerres intestines au sein des services de renseignements qui ont lieu entre piduistes (Miceli, Maletti et leurs collaborateurs) mais surtout à cause de ce qui se passe à la direction de la Garde de Finance. En août, sur indication du ministre de la Défense, Andreotti, et du ministre des Finances, Tanassi, le général Raffaele Giudice est nommé directeur de la Garde de Finance, qui résultera, quelques années après, comme le chef d'une bande de malfaiteurs, des contrebandiers du pétrole qui faisaient de la spéculation au détriment de la collectivité (environ 2.000 milliards de lires).

La nomination de Giudice eut lieu, bien qu'il existât d'autres éléments plus qualifiés. On a longuement discuté là-dessus au Parlement. Quels que soient les résultats judiciaires, il est certain que Giudice va occuper le poste le plus élevé du corps militaire le plus délicat de l'Etat grâce à Andreotti et avec l'appui d'un système de parrainages dont la P2 est le rouage essentiel. En effet, Gelli en personne intervient auprès du secrétaire du ministre Tanassi, Giuseppe Palmiotti, pour parrainer la nomination de Giudice; et le général s'inscrit immédiatement à la loge sur les traces de son plus grand défenseur, le général Donato Lo Prete qui était un vieux membre du groupe gellien.

Quel que fût le poids des pressions de la P2 dans la nomination de Giudice, il est certain qu'à travers sa mise en place voulue par Andreotti, il s'établit au sommet de la Garde de Finance, un système de profonde corruption. La pollution de ce corps d'armée, avec Lo Prete au contrôle des renseignements et avec le colonnel Giuseppe Trisolini comme secrétaire du commandant, tous de la P2, résulte fonctionnel pour l'utilisation abusive de cet appareil d'Etat dans la même mesure où l'ont toujours été les services secrets déviés.

Par la nomination de Giudice, on neutralisait le potentiel de contrôle dans les affaires financières et toutes les autres tâches de la justice que la Garde de Finance pouvait assumer devenaient vaines. Un tel corps de police financière, sujet à des chantages, devenait fonctionnel dans la guerre sans règles, que les hommes politiques et leurs alliés, à travers les appareils de l'Etat, se livraient.

Le danger représenté par une enquête sur Gelli était donc éliminé. En mars 1974, l'Ufficio I (Service de renseignements) de la GdF avait rédigé une note sur Gelli dans laquelle on affirmait, entre autre, que celui-ci entretenait des rapports avec Andreotti. Avec la nomination de Giudice, tous les hommes de ce secteur sont dispersés, et certains vont même à la rencontre de morts mystérieuses. Le colonnel Salvatore Florio, qui était responsable des bulletins sur Gelli, est victime d'un mystérieux accident en 1978. Voici la déposition de sa veuve devant le magistrat Cudillo, le 14 décembre 1982: »Je ne sais pas qui avait donné l'ordre à mon mari de faire des enquêtes sur le compte de Gelli. Je sais simplement que mon mari était souvent convoqué par Andreotti mais je ne sais pas pourquoi. Souvent, après de telles rencontres, il disait qu'Andreotti lui demandait des enquêtes qui sortaient de ses tâches institutionnelles spécifiques... (12).

Tout de suite après la nomination de Giudice, en automne 1974, commence l'une des opérations politiques occultes qui aura de grandes conséquences dans les intrigues, les conditionnements et les chantages dont est constellée la guerre sans merci durant la seconde moitié des années Soixante-dix. Au cours du dernier mois de son mandat de ministre de la Défense, Andreotti ordonne au SID d'accomplir une enquête sur Mario Foligni, un trafiquant en tous genres avec des appuis dans le monde militaire et le vatican, et fondateur d'un soi-disant Nuovo Partito Popolare.

Suite à cela, le Département D des services secrets militaires dépendant du général Maletti, confectionne un volumineux dossier composé d'écoutes téléphoniques, de renseignements divers et d'interprétations relatives, dénommé "M.Fo.Biali", sigle qui signifie »Mario Foligni Libia . Le dossier rassemblé par le général Maletti et ses collaborateurs entre octobre 1974 et fin-1975, concerne non seulement ledit Nuovo Partito Popolare, mais aussi les trafics de pétrole avec la Libye, les diverses activités des pétroliers et des hommes politiques et, surtout, les activités illicites de la direction de la Garde de Finance et les liaisons du général Giudice avec l'ex-directeur du SID, le général Miceli (13).

Quelle que fût la part de vérité contenue dans le dossier, on y trouve enregistrés, dès 1974, de nombreux éléments de cette colossale contrebande de pétrole avec l'implication de la Garde de Finance, qui ne seront connus par les autorités judiciaires que cinq années plus tard.

Ce dossier "M.Fo.Biali" resta enfermé dans les coffres-forts du SID sans que personne n'en sache rien. Seul Andreotti, en avril 1975, reçu une visite du général Maletti qui lui révéla son contenu explosif. Le ministre du Bilan de l'époque, qui n'avait plus aucune juridiction sur le SID, niait avoir su ce qui concernait le général Giudice et la Garde de Finance, mais ses interlocuteurs le contredisent.

Quatre années se passent avant que l'on ne découvre cette contrebande de pétroles. Au cours de l'année 1978, on voit paraître dans l'Agence journalistique »OP de Mino Pecorelli, certains extraits du dossier qui donnent l'occasion d'une ouverture de procédure pénale à l'encontre de Giudice, du général Lo Prete et du colonnel Trisolini. A la mort de Pecorelli, le 20 mars 1979, et suite à une perquisition au siège de son agence, on trouve une copie du dossier »M.Fo.Biali qu'une source interne du SID avait évidemment fait parvenir au journaliste.

Cette affaire compliquée, que d'aucuns placent à l'origine de l'assassinat de Pecorelli, étant donné qu'il avait publié un dossier lourd d'accusations à l'encontre des sommets de la puissante Garde de Finance, se développe entièrement dans le milieu P2 et avec la connaissance, du moins partielle, de Giulio Andreotti.

Maletti (P2), qui est l'artisan du dossier, est l'homme de confiance d'Andreotti au SID, et c'est à lui qu'il transmet les enquêtes »par courtoisie , c-à-d., pour son usage personnel. Le général Giudice (P2), est choisi comme commandant de la Garde de Finance en août 1974 et après quelques mois, il est déjà soupçonné d'être l'un des chefs d'une gigantesque contrebande. Gelli a des rapports avec Giudice et sa bande de pétroliers corrupteurs, dont plusieurs sont inscrits à la P2.

Dans le même milieu d'affaires, agissent les banquiers piduistes Mario Diana et Alberto Ferrari. Même le compère de Gelli, Umberto Ortolani, lié à Andreotti, agit dans ce milieu, comme il résulte du dossier M.Fo.Biali. Et l'hypothèse n'est pas invraissemblable, selon laquelle c'est lui qui pourrait avoir mis le SID, à travers Andreotti, sur les pistes de Foligni, afin de s'introduire dans les affaires des pétroles. Même les agents du SID, Antonio Labruna et Antonio Viezzer, qui remirent le dossier à Pecorelli, appartiennent à la P2, comme le journaliste assassiné (14).

Andreotti ne pouvait ignorer toute la trame piduiste qui se développa autour du dossier M.Fo.Biali entre 1974 et 1979. Les personnages et les interprètes étaient en quelque sorte liés à lui: Maletti, Giudice, Ortolani... C'est pourquoi, le choix de l'homme d'Etat de vouloir garder secret un grand fait de corruption comme la contrebande des pétroles, reflète une philosophie du pouvoir fondé sur la garde de renseignements explosifs qui peuvent être utilisés à n'importe quel moment pour conditionner et attaquer.

La longue histoire du M.Fo.Biali, jusqu'à l'assassinat de Pecorelli, s'inscrit donc dans la politique des "cadavres dans le placard" dont le grand inspirateur est Gelli, et Andreotti l'usager le plus assidu.

L'influence de Gelli croît durant les années de solidarité nationale. Sindona, Torrisi, Santovito et Grassini: les piduistes d'Andreotti.

Après les élections de 1976, Andreotti devient président du Conseil par une majorité de solidarité nationale, c-à-d., avec l'introduction progressive du Parti Communiste dans la direction effective des affaires nationales. Pendant trois ans, la présidence d'Andreotti ne rencontre pas d'opposition, donc ni contrôle politique ni parlementaire.

Dans cette situation, Andreotti, couvert par le Pci, établit des rapports avec tout le système P2 rassemblé autour de Gelli, qui a justement obtenu en 1975, le contrôle total de la loge et des personnages célèbres qui affluent dans l'organisation. Le leader démochrétien, qui avait été le grand protecteur du financier Sindona avant le krach de 1974, devient le défenseur des divers projets de sauvetage mis en acte entre 1976 et 1979 afin de récupérer le banqueroutier criblé de mandats d'arrêts et de procès en Italie et aux Usa. Nous avons parlé au chapitre neuvième des différentes phases de l'affrontement entre Sindona, ses parrains et ses alliés, et du cours de la justice. Nous voulons rappeler ici que l'activité de tout le système piduiste en défense de Sindona court en parallèle avec l'action et l'intervention du président du Conseil. D'un côté, se mobilisent des représentants de la P2 comme Roberto Calvi, Umberto Ortolani, Roberto Memmo, Carmelo Spagnuolo, Mario Genghini, sollicités par Gelli, et, de

l'autre, Giulio Andreotti prend la défense de Sindona, se servant d'un envoyé spécial, Fortunato Federici, pour suivre de près les développements de la question, et sollicitant Franco Evangelisti et le ministre Gaetano Stammati, à son tour membre de la P2, étroitement lié à Gelli.

Il résulte, selon de nombreuses circonstances, qu'Andreotti avec ses hommes et Gelli avec les piduistes, agirent de conserve au cours des trois années qui se terminèrent par le tragique assassinat de Giorgio Ambrosoli, commissaire liquidateur des banques sindoniennes. Les activités publiques, en défense de Sindona, de Licio Gelli avec les affidavit, d'Umberto Ortolani avec les médiations d'affaires dans le milieu financier romain de Roberto Memmo, étaient bien connues d'andreotti car ses propres initiatives croisaient celles de l'Etat-major de la P2.

Andreotti déclare: »Je ne suis pas du tout au courant de cette présence de Gelli... aussi bien dans les rapports avec Stammati, que dans les rapports avec la Banca d'Italia. Par conséquent, une présence de Gelli dans la question Sindona, en Italie, ne résulte pas. Si elle a existé aux Etats-Unis - avec le résultat que nous avons lu - c'est un problème différent: je veux dire, ses rapports avec Philip Guarino et autres personnages. Mais ici, en Italie, qu'il ait pris part à la préparation d'actes éventuels avec lesquels il pouvait redresser la situation des banques privées dont on parle, je ne l'ai jamais su (15).

Pour la énième fois les déclarations d'Andreotti contrastent avec tout ce qui a été dit dans les tribunaux et au Parlement. Entre le chef du gouvernement et le chef de la P2 il y a une commune intelligence d'interventions dans le cadre du même réseau de pouvoir.

L'escalade de la longue offensive sindonienne se termine par la tentative de retirer les obstacles contre le redressement placés par la Banca d'Italia à travers l'intervention directe de Franco Evangelisti et du ministre Gaetano Stammati pour le compte d'Andreotti. Quelques temps après, le responsable du Contrôle de la Banca d'Italia, Mario Sarcinelli, est frappé d'un mandat d'arrêt pour des délits qui se sont révélés par la suite inexistants.

L'autre obstacle contre les tentatives sindoniennes était représenté par Ambrosoli, assassiné en juillet 1979. A propos du rôle du président du Conseil, le procureur de la République de Milan, Guido Viola, dans les réquisitoires pour la procédure contre Sindona, écrit: »Andreotti a toujours repoussé les déclarations de Guzzi [l'avocat de Sindona], il a toujours affirmé qu'il n'a jamais bougé un seul doigt à l'égard de Sindona. Et pourtant cela contraste avec une série d'éléments et les déclarations non seulement de Guzzi, mais aussi d'autres témoins et, surtout, avec la réalité du procès selon laquelle on déduit que certainement, du moins dans le cas du projet de redressement, il prodiga ses soins afin que celui-ci pût aboutir. Mais même s'il n'intervint pas à l'égard de Sindona (le fait qu'il n'ait pas réussi ne signifie pas qu'il n'est pas intervenu), le fait même de lui avoir fait croire qu'il lui aurait donné son appui reste grave. C'était précisément pour cela que Sindona se sentait sûr de lui, et,

surtout, il se sentait fort au point de gérer seul, ses desseins criminels (16).

Ce n'est pas simplement une coïncidence si le système d'intérêts et de pouvoir de la P2 se consolide justement au cours des années 1976-1979. Andreotti, à la présidence du Conseil, utilise simultanément les piduistes placés dans les différentes situations et favorise leur acquisition de positions de pouvoir toujours nouvelles. Il n'y a pas dans cette période que l'escalade sindonienne mais aussi la profonde pénétration au sein de la Rizzoli et du »Corriere della Sera , l'expansion de Calvi et la transformation, dans le sens piduiste, des services secrets. Andreotti avait placé le général Giudice à la tête de la Garde de Finance en 1974; un autre piduiste comme l'amiral Giovanni Torrisi est nommé chef de l'Etat-major de la marine en 1978, et les généraux Santovito et grassini, eux aussi de la P2, sont placés entre fin-'77 et début-'78 à la tête du SISMI et du SISDE, à savoir lesdits services secrets »réformés .

La liberté de mouvement de Gelli et son influence s'accroissent considérablement durant ces années. Selon certains témoignages ce sont justement ses rapports avec Andreotti qui lui confèrent un pouvoir croissant qui laisse de nombreuses traces de ses interventions dans les nominations militaires. Tout cela ne pouvait arriver que dans un rapport spécial entre maître vénérable et responsables gouvernementaux à très haut niveau. Cette influence s'exerce jusqu'en 1979 lorsque le gouvernement Andreotti, et l'équilibre politique qui le soutient, entrent en crise.

La crise de 1979 et l'utilisation de l'ENI-Petromin. Andreotti et la gestion du pouvoir pour le pouvoir.

1979 est l'année de la crise du gouvernement de solidarité nationale et de l'exclusion d'Andreotti des principales responsablités politiques dans la direction du Pays. C'est aussi l'année d'un activisme particulier de la part du système P2 dont les représentants sont impliqués, directement ou indirectement, dans certaines affaires dramatiques.

Le 20 mars, Mino Pecorelli, membre de la loge, est assassiné. Les trois sujets les plus brûlants qu'il avait traité au cours des derniers mois d'activité dans sa revue »OP sont très intéressants: les révélations sur le passé de Gelli et sur sa collocation politique; le scandale des pétroles avec les responsabilités des généraux Giudice et Lo Prete; et la menace de publication des photocopies des chèques de plusieurs milliards qui auraient été payés au président du Conseil Andreotti. Quelques jours avant sa mort, Franco Evangelisti lui avait remis 30 millions de lires afin de bloquer la publication de la couverture de la revue consacrée à Andreotti, et un dîner avait eu lieu entre andreottiens et Pecorelli à Rome. Le 24 mars, Mario Sarcinelli, qui s'était opposé aux tentatives de remise sur pied des banques sindoniennes parrainées par Evangelisti, Stammati et Gelli, est emprisonné. Andreotti, président du Conseil, prend ses distances et garde le silence devant ce que l'on considère un grave attentat co

ntre l'indépendance de la Banca d'Italia en la personne du gouverneur Paolo Baffi, et de Sarcinelli.

En avril, une procédure est ouverte par le Parquet de Rome pour le détournement du dossier M.Fo.Biali, du SID vers Pecorelli, avec la mise en accusation du général Maletti, des agents Labruna et Viezzer, tous de la P2.

Le 12 juin, le contrat ENI-Petromin est signé, sous les auspices du président du Conseil Andreotti et l'engagement actif du secrétaire général du ministère des Affaires Etrangères, Malfatti de Montetretto, du ministre du Commerce extérieur, Stammati, et le président de l'ENI, Mazzanti, tous de la P2. Le 10 juillet Giorgio Ambrosoli est assassiné par un killer envoyé, selon l'accusation de la magistrature, par Michele Sindona.

Le 18 juillet Stammati autorise le paiement d'un pot-de-vin de 7% sur le contrat ENI-Petromin avec l'accord du président du Conseil démissionnaire, Andreotti.

Au cours de la première semaine d'Août, après l'échec d'une tentative de Craxi, Francesco Cossiga forme le gouvernement dont Andreotti est exclus.

Le 9 octobre, le maître vénérable Gelli convoque le président de l'ENI, Mazzanti, et le menace de révéler le scandale de la destination du pot-de-vin sur le contrat ENI-Petromin. Au cours des semaines qui suivent, le scandale fait rage et la fourniture de pétrole est interrompue.

En novembre, l'affaire ENI-Petromin devient de domaine public et l'autorité judiciaire ainsi que l'enquête parlementaire sont touchées.

Dans tous ces évènements de l'année de crise 1979, les chemins d'Andreotti, de Gelli et des hommes de la P2 se croisent. On voit bien, dans le »scandale le plus grave de la République , comme l'a défini Gelli, à savoir, dans l'affaire ENI-Petromin, que c'est un exemple typique d'une trame du milieu des affaires avec des rebondissements politiques évidents. Le contrat colossal trouve son origine grâce à l'action de personnages de la P2, il se réalise sous l'accord vigilant du président du Conseil Andreotti puis, lorsque le scandale éclate, ce sont encore une fois les leaders piduistes qui essaient d'en tirer profit.

Dans l'utilisation de l'affaire occulte et le scandale, il y a, encore une fois, Andreotti. Pendant des années, il lance des avertissements et des allusions à propos d'une »vérité à découvrir, jusqu'à son retour aux responsabilités gouvernementales, en août 1983.

Les évènements tumultueux de 1979, du délit Pecorelli à l'accord ENI-Petromin, provoquent la création d'une loi dans les rapports entre Andreotti et la Loge: à savoir, les manoeuvres et les opérations extra-légales de ce qui a été défini comme le pouvoir occulte de la P2 sont d'autant plus actives que le pouvoir légal échappe au contrôle d'Andreotti. Il semble y avoir un rapport de cause à effet entre les opérations de la loge destinées à créer un arrière-plan d'affaires, d'implications, de compromissions et de chantages au niveau occulte, et l'action d'Andreotti pour maintenir ou récupérer des portions de pouvoir au niveau évident. En ce sens, l'ENI-Pétromin, comme de nombreuses personnes l'on témoigné, ne pouvait pas n'être qu'une grande affaire mais quelque chose de plus important avec des répercussions sur les équilibres politiques.

La loge P2 dans son rapport avec Andreotti, semble jouer son rôle de canalisateur pour favoriser ou contraster, consolider ou éroder les équilibres de pouvoir politique. Plusieurs témoignages ont révélé, par exemple, la volonté des représentants de la P2 d'opérer entre 1979 et 1981, pour la solution du conflit entre Andreotti et Craxi. C'est ce qu'a soutenu Vanni Nisticò en révélant le contenu du colloque entre le maître vénérale et le secrétaire du Psi (17) et Gelli y a fait allusion avec un langage codé.

Le N·2 de la Loge, Umberto Ortolani, appelé à témoigner le 11 novembre 1981, sur l'ENI-Petromin, déclare aux enquêteurs parlementaires : »Le sénateur [Formica] me parla de la situation plutôt tendue entre Craxi et Andreotti. Je lui répondis alors [le 2 mai 1979], que j'aurais pris peut-être l'initiative de prendre contact avec Andreotti, mais sans être l'émissaire de personne... (18)

Arrivés au terme de l'examen des rapports entre Andreotti, Gelli et la P2, on peut savoir ce qu'a été le rôle du leader démochrétien. Les faits démontrent que dans toutes les trames de la P2, ou utilisées par celle-ci, ou encore ou dans lesquelles les hommes de la loge ont constitué le support de l'organisation et le canal de communication, on rencontre inévitablement Andreotti.

Ses liens avec des éléments de l'Etat-Major piduiste en divers secteurs sont explicites: avec Sindona, Maletti, Ortolani, Stammati, Calvi, Genghini, Giudice, Lo Prete, Loris Corbi, pour ne citer que ceux-là. Ses rapports avec Gelli sont admis même s'ils sont camouflés et minimisés derrière le rideau mensonger de l'ambassade d'Argentine. Révélatrice est aussi la réticence d'Andreotti lorsqu'il reconnaît comme vrai ce qui a été démontré. Et tout aussi révélateur est le silence de Gelli, qui, parmi tous les hommes politiques nommés dans son mémoire et ses déclarations, n'a jamais mentionné Andreotti.

Les rapports entre Andreotti, Gelli et le système piduiste ne prennent leur dimension qu'en considération du rôle organique de la P2 dans la dégénérescence du régime italien. On murmure de toutes parts que les liens entre le maître vénérable et l'homme d'Etat romain se nouent après 1976 alors que d'autres leaders démochrétiens, comme Fanfani, sont en train de décliner. Andreotti devient la principale référence politique du système piduiste dans un crescendo qui atteint son paroxysme dans les années de solidarité nationale. Le climat consensuel et l'état d'urgence favorisent le développement d'un organisme comme la P2. Et la référence à Andreotti se consolide lorsque celui-ci devient l'arbitre de la situation après l'assassinat d'Aldo Moro et le renvoi du président Leone du Palais du Quirinal.

La P2 a constitué le terrain privilégié auquel ont toujours davantage recouru les hommes politiques, les courants et les partis, pour défendre et accroître leur pouvoir et pour mener des guerres sans merci par l'utilisation de spécialistes qui ont remplaçé l'affrontement politique. Dans ce contexte, l'homme politique qui a le plus incarné la dégénérescence du système politique italien et qui a pratiqué, de manière absolument continue, la philosophie de la gestion du pouvoir en soi, c'est Andreotti. C'est la raison pour laquelle ce dernier a été le meilleur point de référence de Gelli et de sa coterie; et, la loge P2 et ses responsables ont été pour Andreotti, le meilleur instrument pour la gestion de sa politique.

C'est pourquoi Andreotti mérite le titre de chef de la P2.

NOTES

1. Audition de Giulio Andreotti à la Commission P2 du 11 Novembre 1982, dans All. (T), vol. III, tome XXIII, pp. 1-159.

2. Ibidem.

3. Cf. Audition d'Arnaldo Forlani à la Commission P2 du 16 novembre 1982. L'auteur de ce livre a expressément demandé une confrontation entre Andreotti et Forlani sur cette circonstance en Commission P2, mais la majorité de la Commission a refusé.

4. Audition d'Andreotti, cit.

5. Ibidem.

6. Rapport du SID sur Gelli en 1974, dans All. (T), vol.III, tome XXIII, p. 192.

7. Rapport de la Garde de Finance, dans All. (T), cit. p. 197.

8. Déposition de Giovanni Fanelli, chef de groupe P2, devant le magistrat Sica le 24 juin 1981, dans All. (T), cit., p. 201.

9. Déposition de Luigi Bittoni devant les magistrats florentins le 16 décembre 1981, dans All. (T), cit., p. 205.

10. Audition de Lino Salvini devant la Commission P2 du 29 juillet 1981, dans All. (T), cit., p. 209.

11. Audition de Roberto Fabiani devant la Commission P2 du 29 septembre 1983, dans All. (T.), cit., p. 216.

12. Déposition de la veuve du Col. Salvatore Florio, responsable en 1974 du Bureau I de la Garde de Finance, devant le magistrat romain Cudillo, le 14 décembre 1982, sur l'affaire de la nomination du général Giudice à la tête de la Garde de Finance, dans All. (T.), cit., p. 597.

13. Du dossier "M.Fo Biali", la magistrature s'est occupée à maintes reprises: d'abord en mars 1979 (juge Sica), pour une couverture de "OP" (non publiée) sur "Les chèques du Président" avec la photo de Giulio Andreotti, puis d'avril 1979 à avril 1981 (juge Sica) en relation à l'établissement du dossier.

Tous les actes, comme le dossier "M.Fo.Biali", sont contenus dans All. (T), vol.III, tome XXIV, p.765.

14. Ibidem.

15. Audition d'Andreotti, cit.

16. Réquisitoire du substitut du procureur de la République Guido Viola au cours de la procédure pénale à charge de Sindona, dans All. (T.), vol.III, tome XXIII, pp. 665 et suiv.

17. Audition de Vanni Nisticò devant la Commission P2 du 1er juillet 1982.

18. Interrogatoire d'Umberto Ortolani, en rogatoire, le 11 décembre 1981, sur l'affaire ENI-PETROMIN, dans All. (T.), vol. III, tome XXIII, p. 747.

 
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