Intervention de Marco Pannella au Parlement européenSOMMAIRE. Il approuve la première partie de la relation du "rapporteur" Donnez. Mais il n'est pas d'accord lorsqu'on accuse Almirante de vouloir reconstituer le parti fasciste. Celui qui le dit "est dépourvu de toute décence et de toute honnêteté intellectuelle". La demande d'autorisation doit cependant être accueillie, car ceux qui "jouent" avec la demande d'autorisation pour Almirante, le font en fait parce qu'ils ne veulent pas qu'on cherche la vérité: ils espèrent en effet que la demande soit repoussée, etc.
(DISCUSSIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, 13 janvier 1986)
M. Pannella (NI). (IT) Monsieur le Président, j'appuie entierement les conclusions et les demandes de M. Donnez, le rapporteur, ayant trait au premier point.
Le fascisme a été en Europe, mais surtout en Italie, un phénomène historique dont la dimension tragique a été immense pour notre siècle. Reprocher quarante ans plus tard à M. Almirante d'avoir voulu reconstituer tout seul le parti fasciste, indique tout simplement que celui qui porte ce genre d'accusations n'a pas seulement perdu tout sens de justice et de vérité, mais qu'il est dépourvu de toute décence et de toute honnêteté intellectuelle. Cette Assemblée a, par consequent, le devoir de retourner à l'expéditeur cette stupide et honteuse dernande, d'autant plus que la justice italienne, après avoir obtenu l'autorisation d'agir, a bien montré qu'elle ne souhaitait pas entramer une procedure. Cette demande constitue, par conséquent, une offense envers notre Parlement. Nous voterons donc contre cette infamie qui insulte cette Assmblée et méprise la justice.
En ce qui concerne le second point, je dois dire que je partage ici aussi entièrement l'avis du rapporteur. J'ai en effet l'impression que depuis longtemps ceux qui, en Italie, ont intérêt à ce que la vérité ne soit pas faite, jouent avec les demandes d'autorisation de procédure contre M. Almirante pour justifier l'absence de toute recherche de vérité, quelle qu'elle soit
Je pense, par conséquent, que nous devons accorder cette autorisation et je me permets ici de lancer un défi à la justice italienne pour qu'elle ne se comporte pas comme elle l'a fait avec moi a Padoue, et en d'autres arconstances, et qu'elle entame une procédure et ne se limite pas a demander cette autorisation en espérant que nous allons la refuser.
Monsieur le Président, je souhaiterais ajouter que si la funeste demande de M. Almirante de peine de mort pour ce genre de crime devait être acceptée et nous savons tous que les erreurs judiciaires sont malheureusement toujours possibles , nous risquerions de voir M. Almirante dispararître, non plus de cette Assemblée mais de ce monde, ce que franchement et, en dépit de l'inimitié qui nous sépare, je ne suis absolument pas disposé à accepter.