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Cicciomessere Roberto - 27 agosto 1986
Enzo Tortora: La Justice bafouée
par Roberto Cicciomessere

SOMMAIRE: On ré-examine ici toute l'histoire qui arrive, depuis le grand coup de filet contre la Nuova Camorra Organizzata (durant lequel Enzo Tortora est arrêté) - à travers les pseudo-enquêtes, les cas d'homonimie, l'utilisation des repentis et des divers témoignages, les diverses phases du procès - à la sentence de première instance qui condamne Enzo Tortora à dix ans de réclusion. Tout le mécanisme de la sentence est passé au crible et les témoignages des repentis sur lesquels repose tout le château d'accusation, sont ré-examinés, en confrontant le procès dans lequel était impliqué Tortora avec ce qui est ressorti dans d'autres procédures judiciaires.

(Panorama, 27 Août 1986).

Le château d'accusation contre Enzo Tortora s'est effrité. Nous en donnons un exemple partiel en "passant en revue" -comme dit Pandico - les éléments de preuve sur lesquels la dixième section du Tribunal de Naples a condamné Tortora.

Confrontons les principales accusations lancées par les repentis à Tortora et l'évaluation qui en a été faite dans les motivations de la sentence du procès de 1ère instance du Tribunal de Naples (premier "tronçon") (1) avec ce qui est ressorti dans d'autres procédures judiciaires (en particulier dans le troisième et dans le quatrième "tronçon de ce même procès contre la N.C.O., et dans la procédure ouverte à Milan contre Walter Chiari) ou avec ce qui a été reporté dans des documents officiels.

Il est nécessaire de préciser que les 640 accusés envoyés au tribunal suite à l'enquête sur la Nuova Camorra Organizzata (N.C.O.) ont été divisés en trois tronçons et jugés par d'autres sections que celle du tribunal napolitain. Nous reportons ci-après les conclusions contenues dans les motivations de la sentence avec laquelle le tribunal de Naples (le tronçon N·1) a condamné Tortora à dix ans de réclusion pour association de malfaiteurs d'estampe camorriste et détention et écoulement de stupéfiants: dans la sentence en question on donne la liste des repentis qui auraient prouvé sa culpabilité.

LES JUGES DE NAPLES: TORTORA EST UN CYNIQUE MARCHAND DE MORT

"L'appartenance de Tortora à la N.C.O. (Nouvelle Camorra Organisée) a été prouvée à travers les déclarations de Pandico, D'Amico, Federico et, principalement, de Barra, D'Agostino et Incarnato. Toutes ces accusations ont trouvé des éléments objectifs adéquats et convaincants de confrontation. L'activité de dealer de cocaïne de Tortora a été prouvée également à travers les témoignages de Castellini, Margutti, Villa et la complicité de Melluso, preuves soutenues par d'autres éléments de confrontation: le tableau qui ressort au terme de cette exposition, nous fait voir indiscutablement le vrai visage de Tortora, un dangereux dealer de stupéfiants. "Tortora a en effet démontré qu'il est un individu extrêmement dangereux, réussissant pendant des années à cacher admirablement ses louches activités et son vrai visage, celui d'un cynique marchand de mort".

Examinons donc, dans l'ordre, les positions des principaux accusateurs:

1. Pasquale Barra

2. Giovanni Pandico

3. Michelangelo D'Agostino

4. Mario Incarnato

5. Pasquale D'Amico

6. Giovanni Melluso

7. Rosalba Castellini et Giuseppe Margutti

et les affirmations de la Cour de Naples (1er degré) sur les

confrontations objectives des accusations des repentis.

8. Les juges

_______________

1. PASQUALE BARRA

CE N'EST QU'AU DIX-HUITIEME INTERROGATOIRE QU'IL SE SOUVIENT SOUDAIN QUE TORTORA EST UN "CAMORRISTE". C'EST CUTOLO QUI LE LUI FIT COMMUNIQUER LORSQU'IL SE TROUVAIT DANS LA PRISON DE TRANI.

Le repenti Pasquale Barra, dit "O animale" (l'animal), killer des prisons - il a assassiné entre autres Turatello et Cuomo), fournit des listes de camorristes présumés au cours de 17 témoignages, qui s'étendent sur plus de cent pages. Ce n'est qu'au dix-huitième interrogatoire, le 19 avril 1983, "en examinant les listes rédigées par Pandico, qu'il confirme sans aucun doute que Tortora, le Présentateur de la Rai-tv est un camorriste régulièrement fidélisé". Pasquale Barra "prend connaissance de l'affiliation de Tortora en 1979, lorsqu'il était détenu à Trani, puisque c'est Cutolo qui le lui fit communiquer par la femme d'Antonio Cuomo".

"Enzo Tortora rencontra Cutolo en 1978, après l'évasion de l'asile d'aliénés d'Aversa et plus exactement au domicile de Nadia Marzano" où il se fit fidéliser. Cutolo, Giuseppe Palillo, Giuseppe Cacciapuoti et Giuseppe Serra, participèrent à cette pseudo-cérémonie".

"D'autres éclaircissements lui furent fournis par Cutolo, lorsqu'ils se retrouvèrent pendant une vingtaine de jours dans la section de haute sécurité de la prison de Poggioreale, en 1979".

"Tortora était devenu intime-collaborateur de la N.C.O. pour le trafic de stupéfiants".

Barra refusera de déposer et de confirmer ces accusations aussi bien au procès de 1ère instance qu'à la Cour d'Appel.

PREMIER FAUX:

CE N'EST PAS VRAI QUE CUTOLO INFORMA BARRA, EN 79 A TRANI, DE L'AFFILIATION DE TORTORA A LA CAMORRA... TOUT SIMPLEMENT PARCE QUE BARRA N'ETAIT PAS A TRANI MAIS A NUORO.

Non seulement pour les juges du "premier tronçon" mais aussi pour le Ministère public Armando Olivares, au procès d'appel contre Tortora et la N.C.O. (2), il faut faire crédit à Barra qui aurait appris l'appartenance de Tortora à la Camorra à travers les renseignements que la femme de Cuomo lui aurait communiqué, pour le compte de Cutolo, alors qu'il se trouvait dans la prison de Trani, en 1979: "Barra aussi donne un témoignage du délit - affirme le Ministère public Olivarès dans son réquisitoire - parce que Barra dit qu'il l'a su à travers la femme de Cuomo qui servait d'intermédiaire entre Cutolo et moi, et nous savons que non seulement cela était possible mais aussi un juste devoir..."

Tout cela est faux simplement parce que ... Barra ne se trouvait pas dans la prison de Trani en 79. Durant toute cette année-là il était dans la prison de Nuoro avec quelques brefs transferts à Naples et à Bari. Aucune enquête ne l'avait découvert jusque-là! (3)

SECOND FAUX:

PALILLO EN 1978 ETAIT EN PRISON, IL N'A DONC PU PARTICIPER A LA CEREMONIE DE "FIDELISATION" DE TORTORA

Giuseppe Palillo ne pouvait participer à la "fidélisation" présumée de Tortora chez Nadia Marzano puisqu'il était en prison. Arrêté le 30 juillet 76, il est resté en prison sans interruption jusqu'à aujourd'hui.

POUR LES CARABINIERS, AUCUN LIEN ENTRE TORTORA ET LA CAMORRA

D'une rapport signé par le capitaine des carabiniers Emanuele Garelli - jointe aux actes de l'instruction (4) - il résulte, à propos de contrôles sur une série de noms (Cutolo, Medda, Barbaro, Marzano, six membres de la famille Palillo) que "dans tous les cas il n'est ressorti aucun lien entre le présentateur Enzo Tortora et les éléments indiquées".

POUR LES JUGES DE TORTORA, BARRA EST TOUT A FAIT CREDIBLE

Pour les juges du 1er tronçon du procès de la N.C.O., toutes les déclarations du Barra semblent dignes de foi, en particulier celles de l'affiliation de Tortora à la N.C.O., parce que logiques, articulées, soutenues par des éléments de confrontation et non contrastées par d'autres résultats.

POUR LES JUGES DU 3ème TRONÇON LES REPENTIS BARRA ET PANDICO

NE SONT PAS DIGNES DE FOI

Les juges du 3ème tronçon du procès de la N.C.O. (5) écrive dans la motivation de la sentence, que les principaux accusateurs d'Enzo Tortora, Barra et Pandico, ne sont pas dignes de foi. En ce qui concerne les déclarations de Barra sur les affiliés de la N.C.O., celles-ci ne viennent pas d'une liste de noms formulée par lui-même, mais elles découlent, bien que cela ne soit pas dit explicitement dans le procès-verbal, du résultat confirmatif que le truand qui s'est dissocié donne aux organigrammes, avec beaucoup de soin et de patience, élaborés au moins un an à l'avance par les carabiniers du Noyau Naples 1 et Naples 2.

LA LISTE DES CAMORRISTES DE BARRA CORRESPOND, MEME AVEC DES ERREURS, A CELLE PREPAREE PAR LES CARABINIERS.

Encore les juges du 3ème tronçon: "... le truand qui s'est dissocié donne les noms des affiliés présumés à la Nuova Camorra Organizzata de S.Antimo, en récitant l'organigramme rédigé par les carabiniers le 16-1-82, en suivant le même ordre et quelques fois même en répétant la même éventuelle erreur de transcription du nom"... le dissocié, pour garder les privilèges personnels qui lui sont concédés, était passé à affirmer des accusations de tous genres, enrichies de détails de pure fantaisie ... En définitive Barra, avec ses révélations, n'apparaît d'aucune efficacité pour la constitution du tableau probatoire et on devra presque s'en passer pour l'évaluation des positions de chaque accusé".

"BARRA... S'ETANT ENGAGE AVEC LES MAGISTRATS... AFIN DE

CONTINUER A RESTER EN DEHORS..."

"Barra - écrivent les juges du 3ème tronçon - avait laissé échapper dans le cadre des premières déclarations selon lesquelles les affiliés à la N.C.O. encore en 1982 s'élevaient à 1.400, et il disait qu'il était en mesure de révéler tous les noms, ou presque. C'est pourquoi, s'étant engagé avec les magistrats à fournir une grosse contribution, afin de continuer à rester en dehors d'un circuit carcéral, devenu extrêmement dangereux pour sa propre existence, cette poussée d'égoïsme, doit avoir joué un maximum pour l'inciter à croire que tant de personnages secondaires, connus en prison, touchés marginalement par le réseau d'influence de la N.C.O., en faisaient ou en devaient faire partie".

IL POURSUIT SES DESAVOEUX: LE 24 MARS 1986 BARRA, CONDAMNE A 28 ANS PAR LA COUR DE PESARO, DANS LE SILENCE PRESQUE ABSOLU DE LA PRESSE ITALIENNE

Pasquale Barra, condamné à 28 ans de réclusion par la Cour d'Assise d'Appel de Pesaro (6), le 24 mars 1986, pour l'assassinat du détenu Giovanni Ghisena dans la prison de Fossombrone le 27 avril 1981. Le "repenti" Barra avait accusé Cutolo d'être le mandant du délit. La Cour de Pearo, non seulement elle n'a donné aucun crédit aux "révélations" du "dissocié", mais elle l'a condamné à une peine très dure, le considérant, lui, mandant du délit et acquittant Cutolo. (7)

ET ENCORE, BARRA RACONTE COMMENT IL EFFECTUAIT LES

RECONNAISSANCES FOTOGRAPHIQUES.

Les juges du 3ème tronçon ajoutent, à propos des deux repentis et de leurs divagations sans fondements, que si les listes des camorristes repentis avaient été en réalité suggérées par les carabiniers, une plus grande confiance ne peut-être accordée à la-dite reconnaissance photographique après que Barra a admis à la page 177 de ses déclarations que, dans ces reconnaissances hâtives en bloc de dizaines et de dizaines de personnes à la fois, dont de nombreuses non-reconnues personnellement, il ne se préoccupait pas tant de confronter les ressemblances des visages représentés tives en bloc de dizaines et de dizaines de personnes à la fois, dont de nombreuses non-reconnues personnellement, il ne se préoccupait pas tant de confronter les ressemblances des visages représentés avec celles qu'il disait avoir présentes dans sa mémoire, que de la correspondance des noms de ces visages avec ceux qu'il avait cité ou avec ceux qu'il avait confirmé dans les listes déjà préparées depuis le 16-4-82 par les carabiniers

sur la capacité d'identification desquels il déclarait avoir eu pleinement confiance."

NADIA MARZANO: "TORTORA N'A PAS PU ETRE "LEGALISE" A MON DOMICILE DE MILAN PUISQUE J'HABITAIS ALORS A MADESIMO"

7 Janvier 1986, Milan : "...en 1978 (année où l'accusation affirme obstinément que le président de votre parti, Enzo Tortor, vint chez moi pour des rites sauvages d'affiliation), je ne me trouvais pas à Milan... Je me souviens parfaitement comme si c'était hier que cette année-là je me trouvais à Madesimo dans une pension appelée Baïta del Sole" (dont je peux vous donner l'adresse) puisque mon fils qui à l'époque avait 6 mois... avait la coqueluche"... "avec mes salutations distinguées, Nadia Marzano".

Nadia Marzano a demandé, inutilement, tant durant l'instruction que durant le débat, à ce que l'on enquête sur ses propos.

La Cour D'appel de Naples, par contre, a demandé la vérification de ce que cette dernière a affirmé.

LES LETTRES DE NADIA MARZANO DISPARAISSENT DES ACTES.

POURQUOI?

Dans les actes il résulte que Barra a reçu plusieurs lettres de Nadia Marzano. Barra soutient que Nadia Marzano lui aurait écrit "je me déclare à votre disposition sur Milan" pour l'écoulement de la drogue pour le compte de la N.C.O. Nadia Marzano affirme au contraire qu'elle fut obligée de se mettre en contact avec Barra chez un ami repris de justice.

Au cours du procès de 1ère instance, l'avocat Domenico Ciruzzi conteste l'existence de ces lettres; au cours du procès de la Cour d'Appel, on déclare définitivement que ces lettres ne sont jamais entrées dans les actes ou bien qu'elles ont mystérieusement disparu.

Pourquoi? Qui avait intérêt à les retirer du débat?

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2. GIOVANNI PANDICO

CUTOLO ME PARLA DU CAMORRISTE TORTORA, L'HOMME AU PERROQUET

Le "repenti" Giovanni Pandico, inculpé du meurtre de deux employés de mairie qui tardaient à lui remettre un certificat, et de tentative d'homicide contre sa mère, condamné en outre à trois ans de réclusion pour diffamation par le Tribunal de Naples en 1973, et à deux ans de réclusion toujours pour diffamation contre des gardiens de prison, par le Tribunal de Livourne en 1984. Pandico, qui se définit conseiller de Cutolo, est interrogé pour la première fois le 21 mars 1983 et il commence à fournir des listes de camorristes présumés. Il continue ses dépositions jusqu'au 30 mars, lorsque finalement "passant en revue la liste des membres à la Nuova Camorra Organizzata du Nord", il cite le nom de Tortora.

Il aurait eu ce renseignement directement par Raffaele Cutolo, chef de la N.C.O. au cours d'une discussion qui se serait déroulée dans la prison d'Acoli Piceno, "dans la deuxième moitié de 1981". "La discussion sur Tortora s'est faite par hasard", au cours d'une discussion relative à un stock de drogue, lorsque Cutolo dit: "Ne faisons pas comme avec Tortora, l'homme au perroquet" (Dans son émission télévisée hebdomadaire, Tortora faisait participer un perroquet, NDT). Il aurait fait allusion à un "tort" à propos d'un stock de drogue d'une valeur de 50 ou 60 millions et dont il serait resté "débiteur de l'organisation et en particulier en ligne directe avec Barbaro et Alcamo", écoulée par Tortora et non payée à la N.C.O., dans les années 77-78.

Tortora aurait été, selon Pandico, un "camorriste ad honorem".

POUR LES JUGES DU PREMIER TRONÇON, PANDICO A DEMONTRE UN DEVOUEMENT SANS BORNES A LA CAUSE DE LA JUSTICE

Dans la motivation de la sentence du "Premier Tronçon", les juges déclarent "Qu'il faut donner acte à Pandico, en dehors de l'entité réelle de sa contribution, d'avoir démontré un dévouement sans bornes à la cause de la justice, épousée avec ardeur et sans conditions, et d'avoir toujours joué un rôle cohérent avec le type de personnage qu'il entendait représenter (celui de camorriste de premier plan déçu par la dégénération de l'organisation), sans accomplir aucun type d'"instrumentalisation" de la délinquance.

III ème TRONÇON: PANDICO N'A JAMAIS ETE AFFILIE A LA N.C.O. ...

IL A LAISSE LIBRE COURS A SES PROPRES RESSENTIMENTS

Pour ce qui concerne Giovanni Pandico, le jugement des juges du "troisième tronçon" du procès à la N.C.O. (8) est définitif: "Pandico n'a jamais été affilié à la N.C.O.". Pandico a laissé libre cours à ses convictions personnelles ou à ses ressentiments personnels, qui, au cours de ces procédures, n'ont épargné aucune des personnes qui ont eu un rapport queconque avec lui, y compris son ex-défenseur, accusé au cours du débat, publiquement, d'être un professionnel adonné à des opérations peu claires".

En définitive Pandico apparaît lui-aussi peu fiable dans ses déclarations et ses accusations peu significatives sur le plan de la construction de la preuve".

POUR LES JUGES DU III éme TRONÇON LA CATEGORIE DES CAMORRISTES AD HONOREM DONT PARLE PANDICO EST UN BOBARD

Au cours de l'interrogatoire du 30 mars 1983, Pandico affirme que Tortora aurait été nommé "camorriste ad honorem" par les Palillo en septembre-octobre 1980. A propos de cette catégorie de camorristes, les juges du "troisième tronçon", examinant le dossier de Manganiello Felice, affirment que "même si on voulait, par pur souci du détail, pousser l'analyse du mot de Pandico, il en ressortirait selon toute évidence, l'inconsistance la plus absolue et la plus totale "non-fiabilité". En faisant abstraction des remarques qui pourraient être faites sur cette catégorie des camorristes ad honorem".

POUR LES JUGES DU IV éme TRONÇON PANDICO EST UN MYTHOMANE PEU FIABLE

"Peu fiable, discutable et équivoque, amené à mystifier, étant donné qu'il est un mythomane déviant", tel est le jugement des juges du "IVème tronçon" du procès à la N.C.O. (9)

BARBARO NE POUVAIT AVOIR REMIS LA DROGUE A TORTORA POUR LA BONNE RAISON ... QU'IL ETAIT EN PRISON

Selon Pandico, Cutolo parla incidemment de Tortora à propos d'un "tort", un stock de drogue d'une valeur de 50 ou 60 millions que Tortora aurait reçu de Barbaro et Alcamo dans les années 77-78 et qu'il n'aurait jamais payé.

Les recherches portent à identifier Domenico Barbaro, tandis que les efforts de la police pour trouver Alcamo restent vains. Mais Pandico (ou dans la meilleure des hypothèses Cutolo) ment pour la bonne raison que Barbaro était en prison de 1972 à 1980, et en particulier de 1977 à 1979 où il était détenu à Porto Azzurro avec Pandico.

QUI A VOULU UTILISER A TOUT PRIX PANDICO?

Giovanni Pandico est transféré, après s'être "repenti", sur ordre urgent du Parquet de Naples, de la prison de Pianosa à Piombino, en hélicoptère, puis à la caserne du Nucleo Operativo dei Carabinieri de Naples "Franceso Caracciolo" (10), le 13 mars 1983.

Pandico avait déjà décl+aré au juge de Pianosa sa décision de collaborer avec la justice et de donner des renseignements sur la structure de la N.C.O. . D'où l'intérêt des juges napolitains pour ce "repenti". Mais le premier interrogatoire officiel des juges est daté du 21 mars 1983. Pendant une semaine, curieusement, Pandico n'intéresse plus personne.

Un avovat, au cours du débat, a rempli ce vide: Filippo Trofino a affirmé que Pandico aurait été entendu pendant ce laps de temps par au moins six magistrats, dont trois par le Parquet de Naples qui l'auraient trouvé absolument peu fiable et qui n'aurait pas dressé de procès verbal. Une partie du Parquet de Naples a voulu au contraire, à tout prix, utiliser Pandico.

Nonobstant le démenti des magistrats mis en cause, il reste le mystère sur le "trou" inexplicable.

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3. MICHELANGELO D'AGOSTINO

DONT ON A PARLE A PLUSIEURS REPRISES DE SA REMARQUABLE FIABILITE

Le "repenti" Michelangelo D'Agostino, auteur de sept homicides (il se "repent" une demi-heure après son arrestation au cours d'une fusillade), dont on a parlé à plusieurs reprises de sa remarquable fiabilité" - affirment les juges du "premier tronçon" le 14 janvier 1986 - "raconta, le 26 octobre 1983, un épisode spécifique au cours duquel il a pris connaissance des liens existants entre Tortora et la N.C.O.". Selon D'Agostino, au cours d'une réunion à Caivano, on aurait décidé que Puca, successeur de Casillo dans la hiérarchie camorriste, aurait pris contact avec - entre autres - Tortora, pour l'écoulement de stupéfiants.

D'Agostino rapporta "que Puca était en possession de plusieurs petits agendas appartenant à Casillo, qu'il avait réussi à prendre avant l'attentat au cours duquel Casillo trouva la mort. Dans l'un d'eux, il y avait le numéro de téléphone de Tortora qui fut noté par certains participants à cette réunion".

...LA FIABILITE INCERTAINE DU REPENTI D'AGOSTINO

Pour les juges du "troisième tronçon" même les déclarations du "dissocié" D'Agostino, qui accuse Tortora six mois après s'être "repenti", "font l'objet d'un jugement critique qui met en lumière les limites et les faiblesses et, en définitive sa fiabilité incertaine". D'Agostino "est anxieux d'entrer comme porteur d'une grosse contribution, dans la maxi-enquête napolitaine, dont il a appris les détails par les journaux, qui ont reporté, durant les jours qui précédaient le 21-6-83, d'abondants renseignements sur le "Maxi-blitz" contre la camorra de Cutolo, donnant une grande notoriété aux grands "repentis", Pasquale Barra et Giovanni Pandico". En ce qui concerne ses listes de camorristes présumés, les juges affirment que "d'autres noms semble provenir de la lecture récente des journaux concernant certaines arrestations des journées précédent immédiatement l'opération anti-camorra de la magistrature napolitaine".

DAGOSTINO SE RETRACTE: J'AI ACCUSE ENZO TORTORA EN ECHANGE D'UNE AUTORISATION

A l'occasion du procès contre la bande Bardellino au Tribunal de S.M. Capua Vetere, à l'audience du 14 février 1986, le "repenti" D'Agostino affirme qu'un juge d'instruction du Tribunal de Naples, alla le trouver à la prison de Paliano et lorsque le "repenti" fit des remontrances pour ne pas avoir pu prier sur la tombe de son père, il lui proposa de signer le procès-verbal d'accusation contre Enzo Tortora. L'autorisation aurait été accordée tout de suite après.

D'Agostino est interrogé au cours du débat du procès au clan Vollaro, devant la 7ème Section pénale du Tribunal de Naples et le 18 février 1986, il déclare textuellement: "j'ai signé sans lire le procès-verbal que l'on m'a tendu. Je ne sais donc pas si mes déclarations sont vraies. J'ai accusé des tas de gens que je ne connais même pas. Je l'ai fait parce que les magistrats m'avaient promis la liberté"... "Je peux très bien dire qu'il s'agissait des juges Fontana, Spirito et De Lucia".

PUCA: LE PETIT AGENDA DE CASILLO AVEC LE NOM DE ENZO TORTORA N'A JAMAIS EXISTE. JE SUIS UN "SANTISTE" DE LA N.C.O. SI TORTORA AVAIT ETE UN CAMORRISTE JE L'AURAIS SU.

Les petits agendas de Casillo, sur l'un desquels se trouverait le numéro de téléphone de Tortora, n'ont jamais existé. Par contre on a trouvè deux autres agendas. Celui de Casillo, retrouvé au moment de sa mort (sa voiture a explosé e janvier 1983 à Rome), qui reporte le numéro de Rolando Tortora, condamné en tant que camorriste par les juges de Rome et toujours en cavale. Le second, celui d'Assunta Catone, arrêtée en même temps que Puca en 1983 à Lecce et dont nous parlerons plus loin.

Malgré cela le tribunal du premier "tronçon" confirme l'existence d'un agenda Casillo avec le nom de Tortora.

Au procès d'Appel, à l'audience du 10 juillet 1986, Puca affirme: "Je n'ai jamais possé l'agenda de Casillo". Confirmation que les seuls agendas existants sont ceux qui font partie des actes. Il admet sans difficulté son grade de "santiste" (bras droit de Cutolo) dans la N.C.O. et il ajoute: "si Tortora avait été un camorriste je l'aurais su".

COMMENT EST NEE L'AFFAIRE ENZO TORTORA C'EST-A-DIRE ENZO TORTONA

Suite à l'assassinat de Vincenzo Casillo, bras droit de Cutolo, la Brigade Mobile de Lecce perquisitionne le domicile d'un certain Francesco Chironi et trouve une "page d'agenda avec le nom d'Enzo Tortora et des numéros, vraissemblablement téléphoniques, 442168 et 325095". On arrête également à ce domicile Giuseppe Puca, successeur de Casillo à la N.C.O., auquel on attribue l'appartenance de l'agenda. Cela se passe le 15 mars 1983, 13 jours avant que Pandico ajoute le nom de Tortora dans sa liste de camorristes. La Préfecture de Lecce informe immédiatement les Ministères Publics Di Pietro et Di Persia. A partir de là les juges et les carabiniers sont convaincus que Tortora est un camorriste. Pandico et Barra donc, qui jusque là, dans les dizaines d'interrogatoires, n'avaient même pas fait allusion au célèbre présentateur, "se souviennent" soudain du nom de Tortora et confirment les listes qui leur sont soumises.

Au cours de l'interrogatoire de Pandico du 21 octobre 1983, les juges Fontana et De Lucia sont encore convaincus que ces numéros de téléphones appartiennent précisément à Enzo Tortora puisqu'ils exhibent au "repenti" l'agenda présumé de Puca en recevant des renseignements extravagants sur le code secret pour déchifrer ces numéros.

Jusque-là les magistrats avaient omis de faire l'unique vérification logique, c-à-d, composer le numéro 442168 pour entendre répondre Monsieur Enzo Tortora et composer ensuite le 325095 pour trouver Mlle Marta Antonia Onofrio, fiancée de Giancarlo Tortona, frère d'Enzo Tortona.

C'est seulement le 14 novembre 1983, huit mois après, qu'Assunta Catone arrêtée à Lecce avec Puca, dont elle est devenue la maîtresse après avoir été celle d'Enzo Tortona, précisera que l'agenda lui appartient, que les noms étaient écrits de sa main, et qu'elle n'avait pas écrit Tortora mais Tortona. Mais il était trop tard pour réparer l'erreur et en outre seule la célébrité d'Enzo Tortora pouvait soutenir "une instruction terminée sans qu'elle n'eût jamais vraiment décollé".

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4. MARIO INCARNATO

IL APPARAIT TOUT-A-FAIT COHERENT ET PLEINEMENT CREDIBLE, SOUTENU QU'IL EST PAR DES ELEMENTS PRECIS DE CONFRONTATION, MEME D'ORDRE LOGIQUE

Le "repenti" Mario Incarnato, plusieurs fois meurtrier, numéro deux de ladite "batterie de Ponticelli", groupe de feu camorriste, affirme, le 16 janvier 1984, qu'il rencontra à la prison de Novara (transféré de la prison de Poggioreale où il aurait été brutalisé par des gardiens de la "Brigade Spéciale" - mais personne ne l'a jamais vérifié ni ouvert d'enquête) "Davide Sorrentino, célèbre chef de zone d'Acerra et responsable de premier plan de la N.C.O... qui lui confirma qu'Enzo Tortora était un camorriste affilié à la N.C.O." - c'est écrit dans les motivations de la sentence du "premier tronçon" - "Le récit est de Sorrentino, tel qu'il a été répété par Incarnato, il apparaît donc tout-à-fait cohérent et pleinement crédible, soutenu qu'il est par des éléments précis de comfrontation, même d'ordre logique".

INCARNATO SE RETRACTE: "ILS M'ONT FAIT ACCUSER ENZO TORTORA, APRES HUIT MOIS

Au cours du procès au clan Vollaro (11), le "repenti" Mario Incarnato affirme textuellement: "Je ne confirme rien de ce que j'ai déclaré précédemment". A la question du Président, sur le pourquoi il avait fait de fausses déclarations, il répond que toutes les choses qu'il avait dites avaient été dictées par les carabiniers du groupe de Naples 1, et il ajoute: "aussi pour ce que j'ai dit de l'Avocat Cesare Bruno, ce n'est pas vrai, j'ai tout inventé. Parce que c'était un nom en vogue, tout le monde l'accusait, parce que les juges voulaient faire accuser Cesare Bruno, ils venaient tous les jours à la caserne pour le faire accuser, je l'ai fait lorsque j'étais à Paliano, je n'en pouvais plus, tout comme ils m'ont fait accuser Enzo Tortora, ils me l'ont fait accuser après huit mois".

A L'HOTEL PASTRENGO, RICCIO ET MELLUSO PROJETAIENT UNE EVASION

Entendu pour la première fois au cours du procès d'Appel de Naples en juillet 86, Mario Incarnato affirme que Melluso est un menteur. Il précise que dans la caserne des Carabiniers Pastrengo de Naples, surnomée "Hôtel Pastrengo" à cause des privilèges accordés aux détenus qui "collaboraient" avec la justice, le "repenti" Luigi Riccio, plusieurs fois meurtrier, chef de la "Batterie" de Ponticelli, lui avait demandé de renforcer les accusations de Melluso contre Luigi Moccia (pour le compte duquel il aurait livré de la drogue à Tortora) pour permettre à Melluso de rester à Naples dans la caserne et tenter de s'évader avec Riccio. Luigi Moccia est en fait le seul camorriste napolitain présumé qui entre dans les "aveux" du cadre de Milan, de Melluso, et qui permet par conséquent de baser la compétence à Naples plutôt qu'à Milan.

De cette tentative d'évasion de Riccio et Melluso, qui étaient dans la même cellule, il y a un élément de confrontation: le beau-frère de Riccio est arrêté par les carabiniers pour avoir essayé d'introduire des petites scies à la caserne Pastrengo.

5. PASQUALE D'AMICO

CUTOLO M'A DIT QUE TORTORA EST BIEN LA-OU IL EST.

POUR LA COUR C'EST UN INDICE VALABLE.

Le "repenti" Pasquale D'Amico, coupable entre autre d'avoir assassiné et "empalé" un détenu dans la prison de Poggioreale, appartenant à un clan rival, en 1983, affirme, le 14 octobre 1983, qu'au cours d'un procès dans lequel il était inculpé avec Cutolo, il aurait eu avec le boss de la Camorra l'échange de répliques suivant: "Je n'ai pas légalisé Tortora; alors, que se passe-t-il? appartient-il vraiment à notre clan?" Réponse de Cutolo: "Laisse tomber, Tortora est bien là-où il se trouve". Et il posa sa main sur mon bras, comme pour me tranquilliser sur le fait que son arrestation était une chose juste, que Tortora était responsable".

La Cour qui a condamné Tortora en première instance affirme, "qu'en conclusion, le dissocié ne fait que rapporter une circonstance, apprise de la part de Cutolo bien sûr, mais de manière tout-à-fait générale, et pas du tout détaillée ni vérifiable", mais elle ajoute aussitôt, avec une cohérence digne d'éloges, que l'"accusation de D'Amico constitue un indice valable à charge du prévenu".

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6. GIOVANNI MELLUSO

MELLUSO AFFIRME QU'IL A REMIS PLUS DE DIX KILOS DE COCAINE A TORTORA. POUR LES JUGES DE NAPLES C'EST UNE CITATION DE COMPLICITE ARTICULEE, LOGIQUE ET DENUEE D'ELEMENTS OBJECTIFS DE CONTRASTE.

Le "repenti" Giovanni Melluso, affirme le 8 Février 1984, qu'il a servi de coursier de la drogue pour le compte de la bande de Francis Turatello. Il affirme l'existence d'une foto qui le montrerait avec Tortora, foto qui n'a jamais été présenté car elle aurait été déchirée.

Melluso aurait remis à Tortora de la cocaïne à maintes reprises: la première fois "entre fin-1975 et début-1976", près de Milan "je ne me souviens plus très bien si c'était Legnano ou Melegnano", environ un kilo; la seconde, "environ un mois après", "sur la route qui mène à Cinisello Balsamo", toujours un kilo; la troisième "entre l'hiver 77 et le printemps 78", au "Derby" de Viale Monterosa, 5 ou 7 kilos, "sur ordre de Luigi Moccia"; la quatrième "en octobre 78, si mes souvenirs sont bons", "Place Loreto ou Place Corveto", 2,5 kilos environ.

Melluso raconte aussi une autre rencontre avec échange de drogue et d'argent fin-1976 à Milan, dans le cabinet de l'Avvocat Cacciola. Il y aurait eu à cette opération de dealing, outre Melluso, Turatello et Tortora, rien de moins que Calvi et Pazienza!

Pour les juges du "premier tronçon", ce sont-là, en résumé, les épisodes "dans lesquels se concrétise la citation de complicité de Melluso. Il s'agit d'une citation articulée, logique et dénuée d'éléments objectifs de contraste. Il résulte en effet, que dans toutes les quatre opérations, Melluso était libre; en outre la citation a été spontanée et réïtérée.

Il subsiste en plus des éléments objectifs de confrontation, constitués par la relation entre Melluso, Turatello et Tortora".

MELLUSO AFFIRME AVOIR REMIS DES KILOS DE COCAINE A WALTER CHIARI. POUR LES JUGES DE MILAN IL MENT DELIBEREMENT.

En mars 1984, le Bureau d'Instruction du Tribunal de Naples, remettait au Parquet de Milan, compétent sur tout le territoire, une copie des déclarations de Melluso relatives aux activités présumées de dealing de stupéfiants de Walter Chiari, Patrizia Caselli et un certain Cusumano Antonino. Melluso a raconté sur eux des faits tout-à-fait analogues à ceux imputés à Tortora: achat et dealing d'importantes quantités de cocaïne, avec tous les détails de la rencontre avec les deux acteurs.

Par la sentence du 29 juillet 1986 le juge d'instruction a acquitté les trois prévenus.

Cette sentence disait: l'instruction "a de façon claire et évidente démontré le manque de fondement de l'accusation. Melluso ment délibérément lorsqu'il accuse les prévenus"... "Ensuite, l'assiduité préventive avec d'autres collaborateurs pour la raisonnable probabilité de conditionnement réciproque, apparaît terriblement suspecte, et dans ce cas précis ce conditionnement est rendu évident par l'importance que le premier input dans l'enquête provient de cet Andrea Villa dont Melluso parlera pour expliquer les raisons de sa décision de collaborer avec les autorités judiciaires"... "Des accusations que Melluso fait à lui-même et aux complices présumés, il découle au contraire un tableau de pauvreté d'arguments auxquels il est difficile de revenir; pire encore, d'incohérence logique et de contradictions en mesure de bouleverser la citation sans possibilité d'appel, nue de manière obscène".

POUR LE JUGE DE NAPLES IL EST PROUVE QUE MELLUSO TRAVAILLAIT POUR TURATELLO, POUR CELUI DE MILAN CELA EST INVRAISSEMBLABLE

Pour les juges du "premier tronçon" de Naples "on a prouvé que Melluso travaillait pour Turatello et que sa tâche spécifique dans l'organisation était de fournir de la cocaïne à des personnalités du monde du spectacle, que Melluso fréquentait".

Le juge d'instruction de Milan écrit par contre que : "Le prélude en soi est invraissemblable: Francis Turatello, chef d'une coterie criminelle chevronnée connotée par la présence de personnalités de haut rang et se distingant par des actions éclatantes et par le contrôle monopolistique d'activités criminelles de tous genres, aurait coopté, en 1975, un "sympathique" jeune homme de dix-neuf ans (Melluso), lui conférant la tâche délicate de transporter des kilos de cocaïne en long et en large dans la péninsule et même de lui donner la responsabilité d'introduire le dealing de stupéfiants dans le monde du spectacle"... "Quels rapports Melluso a entretenu avec Turatello, il est difficile de le savoir, puisque que le déclarant ne va pas outre les aveux de la simple association, ne donnant pas de noms, de faits et de circonstances significatives qui, s'ils étaient donnés, auraient conféré à sa citation une tout autre épaisseur et un tout autre sens à la crédibilité".

POUR LES JUGES DE NAPLES MELLUSO EST CROYABLE.

POUR CELUI DE MILAN MELLUSO A BATI LA TRAME LA PLUS DECONCERTANTE DE CALOMNIES QUE LE CERVEAU LE PLUS ENTRAINE A L'EMBROUILLE DES PROCES POUVAIT CONCEVOIR

"La citation de complicité opérée par Melluso contre Tortora est pleinement crédible" affirme la Cour de Naples.

Le juge d'instruction de Milan qui a mené une série d'enquêtes sur les affirmations de Melluso, est d'un avis différent: "Les résultats des enquêtes d'instruction étant tels, on peut tranquillement affirmer que Melluso Giovanni, prenant prétexte de la possession tout-à-fait occasionnelle des photos présentées au juge d'instruction de Naples, a bâti la trame la plus déconcertante de calomnies que le cerveau le plus entraîné à l'embrouille des procès pouvait concevoir".

UN AUTRE CAS D'HOMONYMIE. MAIS CETTE FOIS-CI ÇA NE SE TERMINE PAS A POGGIOREALE

Le juge d'instruction de Milan acquitte le troisième prévenu, Antonino Cusumano, pour insuffisance de preuves. Les carabiniers de Naples, s'étant déjà distingués dans le "maxiblitz" de juin 1983, avaient en fait identifié Cusumano accusé par Melluso, en la personne de "Cusumano Antonino, fils de Francesco et de Accomando Giuseppa, résident à Milan, via Filippo Turati 46". D'après les enquêtes du Parquet de Milan, on découvre qu'Antonino Cusumano est un honnête enseignant, qui n'a qu'une seule responsabilité, celle d'être l'homonyme d'un autre Cusumano, repris de justice et bien connu de la police. Pour sa chance, nous ne sommes pas à Naples, et par conséquent il réussit à éviter un mois d'attente à Poggioreale.

A ce propos, le juge d'instruction de Milan écrit: "Il faut signaler ici l'intervention approximative de l'intervention de la Police de Naples, laquelle aurait dû faire des vérifications de tout autre diligence et juste rigueur".

NEUF MOIS DE PRISON POUR DECOUVRIR QUE GIUSEPPE PECORELLI ETAIT INNOCENT

Après neuf mois de prison Giuseppe Pecorelli, un jeune homme de la région de Nola, fini en prison à cause des révélations d'un "repenti", est acquitté pour insuffisance de preuves. Il était accusé d'avoir pris part à une exécution de genre mafieux quelques années auparavant dans la turbulente prison de Poggioreale. Mais les enquêtes ont pu confirmer qu'à l'époque Pecorelli nétait pas en prison et qu'il n'avait que 13 ans" (12).

CHAQUE MOT DE MELLUSO A ETE ETUDIE DANS LA PRISON DE CAMPOBASSO

"Brescia, 10 février 1986 - Cher Monsieur Tortora, C'est le dissocié Catapano Guido (13) qui vous écrit... J'étais en prison avec Melluso pendant deux ans, section des "repentis", et il y avait aussi D'Amico Pasquale. J'ai partagé la cellule pendant six mois avec Melluso dans la prison de Campobasso, et je sais très bien que les accusations qu'il vous a faites ne sont que des calomnies: C'est un "repenti" qui a tout recréé morceau par morceau. J'ai beaucoup parlé avec lui de ces accusations et il m'a dit clairement que la seule fois qu'il vous a vu c'était à la télé. Chaque mot contre vous a été étudié dans la prison de Campobasso. Avant de comparaître devant vous il s'était préparé tous les détails pour donner plus de crédibilité à ses accusations"... "Melluso, avant cette confrontation avec vous était très préoccupé parce que, me disait-il, l'une des dates des livraisons qu'il vous aurait faites et qu'il avait fait mettre dans le procès verbal, ne coïncidait pas car il se trouvait en prison en Sicil

e, et il avait peur d'être démenti...".

"J'AI LIVRE 1 Kg DE COCAINE A TORTORA ENTRE FIN-75 ET DEBUT-76". IMPOSSIBLE PARCE QUE MELLUSO ETAIT EN PRISON !

Melluso affirme avoir livré un kilo de cocaïne à Tortora "entre fin-75 et début-76".

C'est impossible. Tout simplement parce que Melluso était détenu dans la prison de Sciacca du 19 novembre 1975 au 6 Avril 1976.

LES DATES DES LIVRAISONS DE LA DROGUE NE CORRESPONDENT PAS: ELEMENTAIRE, AFFIRME LE MINISTERE PUBLIC, C'EST LA PREUVE QU'IL N'Y A PAS EU D'ACCORD !

Les défenseurs contestent, dans les motifs d'appel et au cours des confrontations, les affirmations de Melluso sur les dates et les circonsatances des livraisons de drogue à Tortora. Dans certains cas elles démontrent que les affirmations de Melluso sont fausses, tout simplement parce qu'il était en prison. A ces critiques répond le Ministère Public Armando Olivares dans son réquisitoire avec les arguments suivants: "On est allé chercher quelles étaient les périodes où Melluso était en liberté ou pas, s'il y avait eu un accord, s'il y avait eu même une induction"... "Il aurait été beaucoup plus facile d'utiliser un ordinateur pour savoir exactement quelles étaient les périodes de carcération et quelles étaient les périodes où Melluso était en liberté, et Melluso aurait pu dire alors avec précision les jours où il aurait rencontré Tortora".

TORTORA AURAIT FAIT USAGE DE COCAINE. POURQUOI A-T-ON REFUSE L'EXPERTISE MEDICALE ? TORTORA AURAIT ECOULE DES KILOS DE DROGUES, DES MILLIARDS DE DROGUE. POURQUOI PERSONNE N'A FAIT D'ENQUETE SUR CETTE FORTUNE ?

Tortora est accusé d'avoir détenu et écoulé plus de 10 Kg de cocaïne. En particulier d'avoir fait usage de cocaïne "pour calmer les douleurs post-opératoires dont il souffrait".

Pourquoi personne, nonobstant la requête de la défense, ni le juge d'instruction, ni la Cour du Tribunal de Naples, n'ont voulu ordonner d'expertise médicale légale pour confirmer si Tortora présentait des ischémies aux muqueuses nasales typiques de cette catégorie de drogués ou des traces dans le sang?

Pourquoi personne n'a fait enquêter sur les milliards que Tortora aurait dû encaisser avec l'écoulement de plus de 10 kg de cocaïne?

SGANZERLA SE RETRACTE: MELLUSO N'ETAIT PAS UN DEALER AUX ORDRES DE TURATELLO

Au cours du débat du "Quatrième tronçon" du procès contre la N.C.O. (14), le prévenu Roberto Sganzerla (15) déclare: "Voilà. J'avais affirmé au Dr. Fontana, j'avais soutenu la thèse qui aidait l'accusation de Gianni Melluso, disant que Melluso était un dealer de stupéfiants aux ordres de Francis Turatello. J'ai inventé cette version en accord avec Andrea Villa et Melluso. Parce que, qu'est-ce que nous avons fait, Andrea Villa et moi? Le Dr. Fontana et le Dr. Di Pietro avaient besoin de matériel sur le monde du spectacle"... "Melluso ne voulait pas en entendre parler. Collaborer, ne pas collaborer, il ne savait rien"... "Le Dr. Fontana et le Dr. Di Pietro disent: »très bien, allez dehors et discutez-en . Andrea Villa, Gianni Melluso et moi, nous sommes restés deux heures dehors dans la petite cour de la "promenade" de Pagliano et nous avons discuté un peu de cette affaire"... "Melluso et moi nous nous sommes mis d'accord pour cette version... qui n'est pas vraie".

SGANZERLA: ILS VEULENT QUE JE DEMENTE TOUT

Au cours du débat du "troisième tronçon" du procès contre la N.C.O., le 25 septembre 1985, le "repenti" Mauro Marra (16) accuse les autres "repentis" d'avoir concordé entre eux plusieurs citations de complicité. Il explique en particulier, comment à la prison de Campobasso en 1984, l'instruction étant encore ouverte, les ""repentis" avaient la possibilité de se consulter entre eux, et il cite les noms de Catapano, D'Amico, Melluso, Auriemma, Dignitoso et Barra.

Le 15 novembre 1985, au cours du débat du "quatrième tronçon", il renouvelle ses accusations de faux contre les autres "repentis", affirmant que "plusieurs d'entre eux se sont mis d'accord pour impliquer des innocents".

POUR LES JUGES DU "TROISIEME TRONÇON" AUSSI... LES DISSOCIES ONT CONCORDE LEURS ACCUSATIONS

En examinant les critères avec lesquels les magistrats de l'instruction ont utilisé les dissociés, les juges du "troisième tronçon" affirment à propos des reconnaissances photographiques qu'une "prudence méthodologique conseiller conseillerait, dans un tel cas, que les noms et les visages des personnes à accuser soient mélangés à d'autres noms, d'autres photographies, ou bien que, se rappelant du nom ou du visage de l'inculpé, l'on exige du sujet accusateur, une réponse circonstanciée, détaillée, sur la personne reconnue.

Dans la méthode suivie par le juge d'instruction, l'une comme l'autre précaution sont absentes, et même, chaque dissocié a été mis dans de meilleures conditions pour accuser en bloc tous les inculpés; desquels par ailleurs, chaque dissocié savait déjà qu'il s'agissait de personnes déjà accusées par Barra ou par un autre dissocié qui l'avait précédé. Dans certains cas, il se sont informés entre eux sur les déclarations de chacun, en vue des futures déclarations à rendre à tel ou tel autre juge d'instruction, ou le plus souvent, à "couvrir", par de significatives confirmations, le type de propositions accusatoires à charge de certains inculpés faites précédemment par un autre dissocié".

LE "REPENTI" TASSINI: "RICCIO, INCARNATO ET MELLUSO VOULAIENT QUE JE FASSE DES DECLARATIONS CONTRE TORTORA POUR RENFORCER LES LEURS"

Le "repenti" Michele Tassini, entendu le 14 mai 1986 par le Tribunal de Naples au cours du procès contre le clan Giuliano, a déclaré: TASSINI - »J'ai écrit une lettre au Procureur de la République de Naples Cedrangolo. Quelqu'un à Pagliano voulait que je fasse des déclarations contre Tortora pour renforcer les leurs . LE PRESIDENT: »Qui étaient ces "repentis"? TASSINI - »Riccio, Incarnato et Melluso, celui qui a accusé Tortora, celui que l'on appelle "Gianni le beau". Dans la lettre que j'ai écrite à Cedrangolo, je n'ai cité que Riccio et Melluso. C'était Melluso le plus intéressé à cette affaire .

LE "REPENTI" D'AMICO: "EN TANT QUE PERE DE CINQ ENFANTS JE NE PEUX PLUS ME TAIRE... MELLUSO EST UN GRAND MENTEUR"

"Cher Monsieur Tortora, c'est le repenti Pasquale D'Amico qui vous écrit... La seule chose que je veux vous dire c'est un poids que j'ai sur la conscience et qu'en tant que père de 5 enfants je ne peux plus supporter le fait que Melluso est un grand menteur et qu'il ne vous a jamais vu, c'est ce qu'il m'a confié à moi et à d'autres repentis et que pour vous accuser il s'est mis d'accord avec Andrea Villa à Pagliano..."

SANFILIPPO (17) : "LES REPENTIS TIENNENT LES MAGISTRATS DANS LEUR MAINS"

"BELLUNO 29 novembre 1985 - Cher Monsieur Tortora, Tout d'abord je vous demande pardon pour vous avoir accusé injustement... j'ai essayé de convaincre les Pandico, les Melluso, de la monstruiosité dont nous nous sommes entachés, mais inutilement. Ils m'ont tout bonnement menacé de mort, et obligé à reconfirmer mes accusations contre vous, cherchant à me faire dire aussi que vous étiez en train de projeter un attentat contre le Ministère Public Diego Marmo pour être plus croyable dans cette reconfirmation d'accusations. Il m'ont fait ensuite transférer d'une prison à l'autre, parce que les juges avec lesquels ils collaborent (c'est une façon de parler, parce que Fontana, Di Pietro et Di Persia, savent très bien que vous êtes innocents, mais les Pandico et les Melluso, les tiennent dans leurs griffes), font tout ce qu'ils disent, justement parce que eux, ils accusent Enzo Tortora. Salvatore Sanfilippo".

VALLANZASCA: MELLUSO CONNAIT PEU TURATELLO

Vis à vis de Renato Vallanzasca, à l'audience du 4 juillet 1986 du procès d'appel, Melluso ne semble pas connaître les détails significatifs du milieu ni ceux de Francis Turatello. Il ignore par exemple le nom du gérant du "Derby Club", personnage que Vallanzasca définit comme très connu des gens du milieu qui fréquentaient ce local. Entre autre, ce local est précisément celui dans lequel Melluso racconte avoir livré de la drogue à Tortora.

Il ignore en outre que Turatello avait un tatouage voyant au poignet.

EPAMINONDA: MELLUSO N'A JAMAIS TRAVAILLE POUR TURATELLO

Toujours à l'audience du 4 juillet, Angelo Epaminonda, successeur de Turatello en tant que chef de mafia, repenti après son arrestation et considéré très fiable par les magistrats milanais, déclare textuellement: "Melluso n'a jamais eu d'activité avec Turatello. Je peux le dire parce que j'avais un rôle important dans la bande, J'exclus que la N.C.O. gérait à Milan le trafic de cocaïne. En tous cas je ne l'aurais jamais permis".

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7. GIUSEPPE MARGUTTI

ET ROSALBA CASTELLINI

NOUS AVONS VU ENZO TORTORA VENDRE DE LA DROGUE DANS UN STUDIO D'"ANTENNA 3". VERIDIQUES ET EXACTES LES DEPOSITIONS DES EPOUX MARGUTTI

Rosalba Castellini et son mari Giuseppe Margutti, racontent que le 3 novembre 1979, à l'occasion d'une fête de l'Unicef retrnsmise en direct par "Antenna 3", ils se trouvaient dans un couloir des studios de cette chaîne. "A un moment donné, la plaignante s'aperçut que l'élastique de son slip s'était cassé et que celui-ci allait glisser. Ils entrèrent alors dans une pièce et la femme se cacha derrière une toile de fond pour essayer de le réparer à la hâte. A ce moment-là ils entendirent des pas et ils virent entrer une personne. C'était Tortora. Il s'arrêta près d'une chaise et il y déposa un sac en plastique. Après quelques instants - raconte la plaignante - deux autres personnes entrèrent dans la pièce qui complotèrent avec Tortora qui tira du sac un paquet quel'un deux prit en mains et il goûta de la pointe du doigt une poudre blanche, après avoir pratiqué un petit orifice dans le paquet. Après quoi il fit un signe affirmatif de la tête et l'homme qui portait une mallette ouvrit celle-ci et en tira p

lusieurs liasses de billets de banque qu'il donna à Tortora".

Les époux Margutti ne révèlent cet épisode que quatre ans après, et pécisément le 15 juillet 1983, après l'arrestation de Tortora. Ils disent avoir parlé précédemment de cet épisode avec Verderame et Formaini.

Pour la Cour de Naples "il reste prouvé que Tortora est un dealer de stupéfiants, compte-tenu de la véridicité et de l'exactitude des dépositions de Margutti et Castellini".

INECOUTES ET RAILLES LES CARABINIERS DE MILAN: ILS AVAIENT AVERTI LES JUGES NAPOLITAINS QUE MARGUTTI ETAIT UN CELEBRE CALOMNIATEUR.

Suite aux enquêtes du sous-officier Gianfaldone, du Centre des Carabiniers de Milan, il est confirmé que "à charge de Margutti figurent de nombreux précédents de procès criminels pour escroquerie et calomnie (deux condamnations en 1968 et 1982, la première à un an et quatre mois de prison, la seconde à deux ans et deux mois)", et que Margutti, avant de s'adresser aux Autorités, s'était présenté à la direction d'un hebdomadaire pour lui vendre l'exclusivité du récit. D'après la descente sur les lieux d'"Antenna 3", il résulta qu'il y avait des toilettes à la disposition de tous, juste après le bar, dans lesquels Madame Castellini aurait pu aisément s'occuper de la réparation de son slip.

Dans la sentence de condamnation de Tortora, la Cour se montre irritée par les enquêtes du Maréchal Gianfaldone qui avait essayé d'avertir les magistrats de Naples sur le caractère de Margutti: exhibitionniste, mythomane, escroc. Il est raillé et qualifié d'"ineffable Gianfaldone".

CLERICI: MARGUTTI ET SA FEMME NE POUVAIENT PAS ENTRER DANS LES STUDIOS

Italo Clerici, directeur des studios d'"Antenna 3", à l'audience du 8 juillet 1986, confirme avoir invité Margutti en tant que spectateur à la soirée de bienfaisance pour l'Unicef, mais il exclut que le peintre et sa femme aient pu se promener dans les couloirs et dans les autres studios de la télévision puisqu'il avait lui-même donné des dispositions précises au personnel afin d'empêcher aux spectateurs de gêner le travail dans les bureaux.

CE QUE DIT MARGUTTI EST FAUX. IL NE M'A JAMAIS PARLE DE L'EPISODE TORTORA

Margutti, dans une lettre au juge d'instruction Fontana du 16 Juillet 1984, affirma avoir parlé de l'épisode Tortora avec l'avocat Verderame et le chef-huissier du quotidien "La Notte", Enrico Formaini. Convoqué par le Ministère Public, au cours de l'audience du procès d'appel du 15 juillet, Enrico Formaini dément le peintre Margutti en disant qu'il le connaît, qu'il a parlé plusieurs fois avec lui mais jamais de Tortora.

POUR LES JUGES DE MILAN MARGUTTI EST UN EXHIBITIONNISTE

Le matin du 28 avril 1986, Margutti remet au concierge du domicile de Verderame (second témoin éventuel en sa faveur) un billet pour l'avocat disant: "Tu doit me donner tout de suite mes 20 millions puisque je ne vois plus le motif pour que tu les gardes par précaution. Je les veux avant ce soir, sinon j'irai tout raconter à la police et ainsi je dévoilerai les noms de ceux qui ont touché les 50 millions déboursés par "ceux" de Tortora pour ma rétractation".

Verdirame porte plainte contre Margutti pour extorsion et calomnie. La sentence du Tribunal de Milan acquitte Margutti de l'accusation d'extortion et transmet les actes au Ministère Public pour le délit de calomnie, parce que son billet de chantage ne présente pas de délit d'extorsion, mais il refuse toute fiabilité à Margutti. "Verdirame était tout-à-fait étranger à l'affaire de rétractation de Margutti. La somme de vingt millions est importante pour n'importe qui. Par conséquent la conduite de Margutti n'avait pas de possibilités sérieuses de succès, n'ayant pas intrinsèquement de portée suffisante pour déterminer la partie offensée à un débours important". "Selon l'avis du Collège c'est dans le cadre d'un certain protagonisme qui renvoie la figure de Margutti aux chroniques en satisfaisant peut-être une soucis de célébrité étouffée par la médiocrité du quotidien, que l'on peut, de manière réaliste, trouver la clé de lecture de l'initiative du prévenu aux dépens de Verdirame"... "attendue la contiguit

é temporelle de ces faits avec un débat d'appel contre la N.C.O., Margutti cherche vraissemblablement de nouvelles formes de protagonisme et de publicité".

DERNIERE MARCHE ARRIERE DU PEINTRE MARGUTTI

Interview de Margutti par le journaliste Benedetto Mosca, retransmise par la chaîne "RETE A" en mars 1986. MARGUTTI: "... Je me trouvais au tribunal lorsque celui-ci, c'est un journaliste, ce n'est pas un photographe, je ne me souviens pas de son nom... vous savez qu'il me dit: mais tu sais que celui-là est come-ci-comme-ça, et il me donne cette version des faits: que Tortora ce jour-là devait recevoir de l'argent de... je ne le sais pas... de Suisse, mais je ne le sais pas... il devait recevoir de l'argent qu'il ne voulait évidemment pas partager avec Renzo Villa parce que Renzo Villa était l'associé d'"Antenne 3"... il n'a pas reçu ces deux-là dans son studio, parce qu'il aurait dû donner des explications sur cet argent... Et lui, il ne voulait pas les donner, parce que ce n'était pas de l'argent d'"Antenne 3"... C'est la version que m'a donné ce monsieur. Tortora entre et prend l'argent, et il donne ça comme ça... c'était un paquet blanc comme ça... et lui il m'a dit que c'était des documents, un p

li, plié en quatre... avec des agraphes métalliques... Lorsque l'autre l'a pris en main, il s'est piqué et il a... vous savez comme lorsqu'on se pique, instinctivement on porte son doigt à la bouche... La personne qui le remettait se piqua un doigt et il le porta dans sa bouche. Et voilà...on a dit "C'est de la drogue".

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8. LES JUGES

TOUTES CES ACCUSATIONS ONT TROUVE DES ELEMENTS OBJECTIFS CONVAINQUANTS DE CONFRONTATION. UNE INSTRUCTION DIVINE: BARRA ET PANDICO ONT PERMIS D'ARRETER DES CENTAINES DE CAMORRISTES INSOUPÇONNABLES

Pour les juges du "premier tronçon" toutes les accusations ont trouvé des éléments objectifs convainquants de confrontation.

Le procureur Dr. Di Pietro (18), après avoir confirmé que l'arrestation de Tortora s'est faite exclusivement sur la base des accusations de Pandico et Barra, affirmait en 1983 (19): "Barra et Pandico nous ont permis d'arrêter des centaines de personnes qui n'auraient jamais été soupçonnées".

ECOUTES TELEPHONIQUES, SURVEILLANCES, CONTROLES, FILATURES ?

COLONEL CONFORTI: ... JE N'EN AI PAS ETE INFORME... JE L'EXCLUS... PERSONNE NE NOUS L'A DEMANDE...

LE PRESIDENT: »...avez-vous demandé ou mené des enquêtes en vous servant d'écoutes téléphoniques?

COL.ROBERTO CONFORTI (20): »Je n'en ai pas été informé... j'exclus qu'il y ait eu une instance de ce genre... j'exclus que l'on ait pu effectuer des contrôles, des surveillances, mêmes occasionnels, pas de filatures non plus...

Le Col. Conforti avait été interrogé au cours du débat du procès au "premier tronçon" à propos de la note des carabiniers, sans date et sans signature, où il était écrit: "On veut qu'Enzo Tortora, célèbre présentateur Tv, s'adonne au trafic de stupéfiants".

LE PRESIDENT: »"On veut qu'il s'adonne au trafic de stupéfiants", ce "on veut",par qui l'avez-vous appris?

CONFORTI: »C'est ce que disaient les dissociés aux magistrats

L'AVOCAT: »Donc, en substance, c'est le résumé de ce qu'ont dit les dissociés?... cette information est postérieure au 28 mars? (date de l'interrogatoire de Pandico) Et c'est le résumé de ce que dit Pandico?

CONFORTI: »Je le confirme .

PENDANT TROIS MOIS, DEPUIS LES ACCUSATIONS DE PANDICO JUSQU'A L'ARRESTATION DE TORTORA, AUCUNE ENQUETE DE POLICE, AUCUNE ECOUTE TELEPHONIQUE, AUCUNE FILATURE, AUCUNE ENQUETE FISCALE ET MEME PAS DE PERQUISITION DOMICILIAIRE. POURQUOI ?

Le 28 mars 1983, Pandico prononce pour la première fois le nom de Tortora. Jusqu'à l'arrestation du 17 juin 1983, pendant près de trois mois, aucune enquête de police n'est effectuée sur Tortora, aucune écoute téléphonique, aucune filature, aucune enquête fiscale et même pas de perquisition domiciliaire au moment de l'arrestation. Pourquoi?

Rappelons à ce propos la fausse déclaration du substitut du procureur Lucio Di Pietro dans "La Repubblica" (21): »Mon collègue Di Persia et moi-même, la police et les carabiniers, nous avons travaillé pendant quatre-cinq mois... pour identifier les personnes citées par les "repentis", à chercher chaque confrontation, à faire des photos, à relire des centaines de vieilles enquêtes de la police judiciaire inachevées .

Si les enquêtes ont vraiment été effectuées pourquoi ne figurent-elles pas dans les actes? Quels résultats, par exemple, ont donné les confrontations objectives qui, selon le très informé Adriano Baglivo du "Corriere Della Sera", auraient été effectuées à Lugano, sur des exportations présumées de capitaux de la part de Tortora? (22). Baglivo écrit: "C'est le moment des confrontations objectives. Certains officiers des Douanes, accompagnés d'experts en »dépôts occultes sont à Lugano pour le contrôle de certaines opérations financières, dans le sillage des déclarations formulées par les "repentis". Pandico a rappelé que le travail de Tortora dans l'organisation consistait à placer la drogue et d'exporter l'argent à l'étranger". Si ces enquêtes ont été effectuées, quels résultats ont-elles donné?

... ENORMES LACUNES D'UNE INSTRUCTION, TERMINEE SANS QU'ELLE N'EUT JAMAIS DECOLLE VRAIMENT

Pour les juges du "troisième tronçon" la vérification par le débat n'a pas été purement officielle mais "tournée uniquement à combler les énormes lacunes d'une instruction, terminée sans qu'elle n'eût jamais décollé vraiment". En effet, dans un autre passage on affirme que "dans l'enthousiasme de la parfaite conscience d'avoir réussi à pénétrer dans le monde obscur et très fermé de la N.C.O., les investigateurs de la police judiciaire et de la magistrature ont fini par accorder un grand crédit aux paroles du dissocié, négligeant ou réduisant au minimum les contrôles qui pouvaient et devaient-être effectués sur des centaines de déclarations nominatives et confirmatives". Et encore, dans la motivation de la sentence, le "Collège" affirme, à propos de certaines positions du procès: "Elles semblèrent symtômatiques, presque emblématiques, de l'extrême désinvolture avec laquelle les dissociés ont crû pouvoir gérer leurs propres déclarations trop souvent perçues sans critiques et sans les contrôles nécessaire

s"... "Selon l'avis du Collège, la position de Barone Antonio est emblématique des conséquences erronées auxquelles peut mener l'acceptation non-critique des paroles des dissociés ou un examen trop hâtif des résultats du procès qui devraient en constituer la confrontation"... "La position de ce prévenu est un autre exemple frappant des résultats auxquels peut mener une acceptation passive des paroles des dissociés, de leur volonté inexprimée mais sans équivoque de s'imposer comme d'importants collaborateurs des enquêteurs même lorsqu'ils ne savent rien directement et qu'ils ne disent que des choses apprises par ouie dire".

DESINTERESSEMENT DES MAGISTRATS POUR RAFFAELE CUTOLO ET SON GROUPE DIRIGEANT, POUR LES GRANDES AFFAIRES DE LA CAMORRA ET SES LIAISONS AVEC LE MONDE POLITIQUE

Analysant la position de Pasquale Barra, les juges du "troisième tronçon" écrivent, dans les motivations de la sentence: "Si l'explication qu'il a donné sur les raisons de sa dissociation est vraie, il est vraissemblable aussi qu'en se mettant à la disposition de la justice, il pensait que les magistrats l'auraient entendu sur des faits de plus gr, il est vraissemblable aussi qu'en se mettant à la disposition de la justice, il pensait que les magistrats l'auraient entendu sur des faits de plus grand intérêt concernant la personne de Cutolo et son groupe dirigeant. Mais il s'est retrouvé devant une question qui sortait de ses réélles connaissances, à savoir de confirmer ou de révéler tous les noms de la N.C.O. Au-delà de la connaissance limitée des carabiniers...".

Pourquoi donc les magistrats ne sont-ils pas intéressés par les nouvelles sur le sommet de la N.C.O., sur ses affaires, sur la contrebande, sur les travaux en adjudication, sur le trafic de drogue, sur les liaisons avec les administrations de l'aire napolitaine, sur le "Troisième niveau"?

Dans 90% des interrogatoires ils ne posent aux "repentis" que deux types de question, sur des faits de sang et sur Enzo Tortora. Pourquoi ne s'intéressent-ils qu'à des "exécutants" de la camorra, des tueurs, et avec autant d'insistance, d'Enzo Tortora?

Peut-être la notoriété de Tortora et le scandale de son arrestation auraient pu couvrir l'inconsistance du Maxi-blitz. "Combler les énormes lacunes d'une instruction, terminée sans qu'elle n'eût jamais vraiment décollé?". Mais au-delà des suppositions il reste un fait non-discuté: à l'ombre de la clameur suscitée par le maxi-procès grâce surtout au nom de Tortora et aux affirmations triomphalistes de défaite définitive de la camorra, cette dernière a pu reformuler, sans être aucunement dérangée, de nouveaux accords entre clans et se reconsolider. Il est certain qu'au lendemain du maxiblitz qui n'a fait qu'éfleurer la N.C.O., la camorra a fait de Naples, l'un des plus gros centres du trafic de drogue et elle a renforcé son contrôle sur les travaux en adjudication relatifs à la reconstruction des territoires touchés par le séïsme de 1980.

LA MAXIRAFLE QUI DEVAIT DESARTICULER LA CAMORRA NAPOLITAINE: DEJA APRES LA PREMIERE INSTANCE, 55% D'ERREURS

La maxirafle sur la N.C.O. avait porté au total 856 mandats d'arrêt. 144 écroués étaient en fait des homonymes des camorristes présumés "donnés" par les "repentis", relaxés par la suite. 65 "suspects" ont été acquittés durant l'instruction. 259 prévenus ont été acquittés (dont 152 avec le bénéfice du doute) au cours des quatre procès. 22 prévenus ont été liquidés. 349 les condamnés

ON NE PEUT PAS AVOIR DE DOUTES SINON VOUS DEVEZ LIQUIDER MELLUSO

JE REGRETTE MAIS TORTORA DOIT-ETRE CONDAMNE

Les conclusions du Ministère public Armando Olivares dans son réquisitoire au procès d'appel: »Messieurs, à ce point-là je vous dis qu'on ne peux pas avoir de doutes sur l'écoulement de drogue de la part de Tortora. On ne peut pas en avoir autrement, selon les principes les plus traditionnels pour l'acquisition de la preuve de notre tradition juridique, vous devez liquider Melluso et vous devez dire pourquoi Melluso a menti et pourquoi seulement dans les détails, et pourquoi il a pu exposer la preuve de cette manière... ... »si vous n'arrivez pas à répondre, et je le répète, selon les règles de notre tradition juridique, alors je regrette, mais Tortora doit-être condamné pour avoir écoulé des stupéfiants

... »Donc qu'il y ait eu ou pas de "fidélisation" de Tortora n'a absolument pas d'importance, ce qui au contraire a de l'importance, c'est que Tortora s'est mis en contact avec la nouvelle camorra organisée. On dit qu'il a aussi contacté Ottaviano. Il y a quelqu'un qui l'affirme et c'est-là le motif de la compétence territoriale, je ne vois pas pourquoi il ne l'aurait pas fait du moment qu'il s'agissait d'une activité effectivement lucrative et cela doit vous suffire pour que vous confirmiez la responsabilité de Tortora pour l'affiliation à l'association de type camorriste ... »Je vous demande aussi pour Tortora la condamnation aux deux chefs d'accusation qui lui ont été infligés et avec l'attribution des circonstances atténuantes générales, laaa réduction de la peine à six ans de réclusion et 30 millions d'amende .

UN CALOMNIATEUR DE LA TREMPE DE MELLUSO

"L'instruction conduite par le représentant du Ministère Public et par ce G.I. (Tribunal de Milan) surtout orientée dans la recherche de données objectives de confrontation aux affirmations accusatoires de Melluso et donc, dans la vérification de sa fiabilité objective, a démontré de façon claire et évidente, l'absence de fondement de l'accusation: Melluso lorsqu'il accuse les prévenus actuels (Walter Chiari et Patrizia Caselli) ment délibérément. On oublie d'examiner les motifs, les raisons qui ont conduit Melluso à accuser les prévenus pour toute une série d'argumentations, et avant tout l'inutilité de ces analyses ayant pour but la présente décision".

Melluso "a obligé ce bureau judiciaire à d'inutiles investigations. A propos desquelles et des accueils qui lui seront réservés, l'exclamation est en soi significative, qui est sortie de la bouche de Melluso lorsque l'indisponibilité de ce bureau se faisait évidente pour accepter passivement les mensonges proférés: "Etant donné que j'ai l'impression que vous ne croyez pas ce que je dis, je dois vous signaler que des personnes dont je tairai le nom m'ont dit que vous cherchez à me discréditer avec l'affaire Chiari, de manière à ce que la chose pèse sur l'appel Tortora. On dit que vous êtes ami de l'avocat Della Valle. La chose me surprend, surtout parce que dans tous les procès auxquels je me suis présenté, mes déclarations ont toujours été prouvées".

Dans tous, probablement, sauf dans celui-ci. On ne peut pas consentir à un calomniateur de la trempe de Melluso, d'agir en prévention provocatoire, et de mettre en discussion le travail du Bureau du Ministère Public de Milan.

LE PARLEMENT EUROPEEN: IL EST CERTAIN QU'UN ORGANE DE LA MAGISTRATURE A EU L'INTENTION DE NUIRE A L'HOMME ET A L'HOMME POLITIQUE.

Le 9 Décembre 1985 le Parlement Européen repousse à l'unanimité la demande d'autorisation de procédure contre le Député européen Enzo Tortora pour outrage à un magistrat en pleine audience. Les faits contestés sont relatifs à l'audience du procès contre la N.C.O. du 26 avril 1985, lorsque le Ministère public affirma: "votre client est devenu député avec les voix de la camorra", et que Tortora répondit en criant: "c'est indécent".

Dans la motivation de la décision du P.E. on lit entre autre: "le fait qu'un organe de la magistrature veuille inculper un député du Parlement pour avoir protesté contre une insulte proférée contre lui, contre ses électeurs et contre le Parlement dont il fait partie, ne fait pas penser uniquement au "fumus persecutionis": dans ce cas il y a plus qu'un soupçon, il y a la certitude que, à l'origine de l'action pénale, il y a eu intention de nuire à l'homme, et à l'homme politique"...

"Dans ce cas, qu'il soit permis donc ... de formuler l'expression de sa propre indignation devant une mise en discussion flagrante de l'institution parlementaire comme celle qui se situe à la base de la présente requête de révocation de l'immunité".

NOTES

1. Motivations de la sentence du "premier tronçon" du procès contre la N.C.O. déposée le 14 janvier 1986 - Tribunal de Naples, 10ème Section pénale composée de: Luigi Sansone, Président; Gherardo Fiore, Juge rédacteur; Orazio Dente Gattola, Juge.

2. Vème Cour d'Appel du Tribunal de Naples, Antonio Rocco, Président; Luigi Morello, Juge à Latere.

3. Selon les perspectives du Ministère de la Justice, Pasquale Barra est transféré le 5 décembre 1978 à la prison de Nuoro. Le 19 janvier 1979 il est conduit à Naples pour être retraduit à Nuoro le 30 janvier 1979. Et encore le 28 février à Naples pour être ramené à Nuoro le 18 mars 1979. Le 28 avril il est transféré pour des motifs de justice à Bari et ensuite à Naples le 2 Mai 1979, pour retourner à Nuoro le 13 mai. Encore un transfert à Naples le 9 juillet et retour à Nuoro le 27. Il reste à Nuoro jusque fin 1979, pour être ramené à Naples le 9 janvier 1980.

4. Page 532 du Vol.20

5. Tribunal de Naples - VIIIème Section Pénale composée de Giampaolo Cariello, Président; Mario Saccone, Juge rédacteur; Emilio Migliucci, Juge; sentence du 13-11-85.

6. Président: Fiore, Ministère Public: Monaco.

7 "Il Mattino", 4 avril 1986.

8. Tribunal de Naples - VIIIème Section Pénale composée de Giampaolo Cariello, Président; Mario Saccone, juge rédacteur; Emilio Migliucci, Juge; sentence du 13-11-85.

9. Tribunal de Naples, Vème Section composée de Francesco Serpico, Président; Luigi Esposito, Juge; Salvatore Sbrizzi, Juge.

10. Les modalités de transfert de Giovanni Pandico de la prison de Pianosa sont racontées par le journaliste Bruno Rubino dans le livre "Parole de Pandico", JN Editeur, Naples 1985. Selon Rubino "dans la caserne des carabiniers »Francesco Caracciolo à quelques mètres de la gare de Mergellina, les substituts du procureur Lucio Di Pietro et Felice Di Persia, l'attendent". Il n'y a cependant pas de preuves qui le confirment.

11. 6 février 1986, Tribunal de Naples.

12. "La Stampa", 25 mars 1984.

13. "le repenti" Catapano Guido est inculpé pour association de malfaiteurs dans le procés contre la N.C.O.

14. 22 novembre 1985, Tribunal de Naples, Président doct.Serpico.

15. Le "repenti" Roberto Sganzerla est inculpé pour association de malfaiteurs dans le procès contre la N.C.O. Il a été acquitté avec le bénéfice du doute.

16. Le "repenti" Mauro Marra appartenait au groupe d'action du camorriste Pasquale Scotti. Plusieurs fois meurtrier, il est inculpé dans le procès contre la N.C.O.

17. Le célèbre "repenti" Salvatore Sanfilippo a été condamné à perpétuité pour avoir commis de nombreux délits.

18. Le substitut du Procureur Lucio Di Pietro a lancé, avec le substitut du Procureur Félice Di Persia, l'enquête contre la N.C.O. Une fois formalisée, les juges d'instruction ont été Giorgio Fontana, Angelo Spirito et Raffaele De Lucia.

19. "La Répubblica", 30-31 Octobre 1983, interview de Gianpaolo Pansa.

20. Interrogatoire du Col. Roberto Conforti au cours du débat du "quatrième tronçon" du procès contre la N.C.O.

21. Interview accordée à Gianpaolo Pansa dans "La Repubblica" du 30-31 Octobre 1983.

22. "Il Corriere Della Sera", 2 Octobre 1983.

 
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