par Roberto CicciomessereIRDISP-INSTITUT DE RECHERCHES POUR LE DESARMEMENT, LE DEVELOPPEMENT ET LA PAIX
SOMMAIRE: La course au réarmement, c'est d'accord. Mais l'Italie là-dedans? Ce ne sont pas les Etats-Unis et l'Union Soviétique qui organisent cette course? Il est vrai que les deux grandes puissances sont les principales responsables de la course au réarmement. Les principales, mais pas les seules. L'Italie aussi a sa part de responsabilité. Inférieure mais pas négligeable. En chiffres absolu la dépense militaire de l'Italie a été en 1985 au huitième rang dans le monde. En ce qui concerne le nombre d'hommes sous les armes, au quinzième rang. Et parmi les exportateurs mondiaux d'armes, les italiens occupent la sixième place. Le poids du secteur militaire dans l'ensemble de l'économie italienne est encore assez contenu: la dépense absorbe 2,7% du produit national brut; les armes représentent 2,7% de la richesse produite par l'industrie et 2,3% des exportations. En outre les menaces militaires contre la sécurité de l'Italie sont moins graves que celles que doivent affronter beaucoup d'autres acteurs internatio
naux - y compris beaucoup de nos alliés. Nous nous trouvons donc dans une situation qui offre beaucoup d'opportunités de limitation des dépenses, d'expérimenter des conversions au civil des productions militaires, de promouvoir une politique de sécurité réaliste et de détente. Malheureusement on ne profite pas de ces opportunités. Au contraire, dans les dix dernières années, c'est la tendance à l'extension qui s'est affirmée, et il est urgent de la stopper. C'est depuis la moitié des années 70, en effet, que l'Italie commence à figurer parmi les principaux exportateurs de systèmes d'armes, et que la dépense militaire dépasse les taux de croissance annuelle concordés à l'OTAN. Et c'est toujours dans cette période que commencent à se faire entendre les défenseurs d'un "nouveau rôle" militaire de l'Italie en Méditerranée. Le "Livre blanc", présenté par le Ministre de la Défense Spadolini au cours de l'hiver 1984-1985, résume et met au point ces développements, évidemment du point de vue de ceux qui les ont sout
enus, et il espère qu'ils continueront. Ce volume, par contre, met en relief les doutes, les interrogatifs, les propositions alternatives à ce qui a été jusqu'à présent un monologue de l'establishment.
("L'ITALIE ET LA COURSE AU REARMEMENT" - Un contre-livre blanc de la défense - par Marco De Andreis et Paolo Miggiano - Préface de Roberto Cicciomessere - Franco Angeli Libri, 1987, Milan)
PREFACE
L'incapacité chronique des forces armées nationales de produire ce que l'on définit comme étant le bien public de la sécurité, la dispersion, la distraction, et la mauvaise utilisation des moyens financiers importants alloués pour la défense, l'affirmation d'une politique de réarmement conditionnée pesamment par les intérêts des "patrons" et des "marchands" de la guerre et dégagée de toute vision stratégique, l'imperméabilité de l'Administration de la défense au contrôle parlementaire, c'est ce qui ressort des chapitres consacrés à l'Italie contenus dans le "rapport" sur l'état de la défense pour 1986, préparé par l'Irdisp.
En effet, nous ressentons tous un sentiment d'insécurité et d'impuissance face aux vieilles et aux nouvelles menaces, une insécurité qui semble augmenter et ne pas diminuer justement avec l'augmentation des ressources destinées à la défense et avec le perfectionnement des instruments de guerre qui devraient dissuader l'ennemi d'entreprendre une guerre. Le processus de modernisation de l'instrument militaire national et même les doctrines défensives adoptées par les autorités militaires et politiques apparaissent autrement dit toujours plus étrangères et indifférentes aux nouvelles demandes que les dynamiques complexes du système international imposent à la collectivité internationale. Les choix stratégiques et ceux relatifs à la composition et à l'articulation de la machine de guerre apparaissent plutôt comme le sous-produit d'intérêts industriels, commerciaux, occupationnels, de clientèle, et le sous-produit d'options politiques internationales subies de manière non critique, en définitive de variables indé
pendantes par rapport aux exigences de sécurité. Il va de soi que la prédominance de ces intérêts - légitimes ou illégitimes qu'ils soient - et l'acceptation résignée du caractère marginal de l'instrument militaire par rapport aux problèmes de la sécurité portent nécessairement au transfert du pouvoir décisionnel des organes constitutionnels aux oligarchies économiques, politiques et corporatives titulaires de ces intérêts.
Si nous sortons ensuite d'une dimension nationale étroite, nous voyons que dans la collectivité internationale deux poussées apparemment antagonistes s'affrontent, celle qui fait levier sur la peur de l'holocauste nucléaire et celle qui repose sur la force rassurante d'un mélange constitué en parts égales de l'exhibition d'armes stupéfiantes et toujours plus mortelles et par la promesse d'accords et de désarmements définitifs.
Le soupçon s'impose en effet que l'angoisse répandue pour le "day after" soit exploitée aussi bien par ceux qui prétendraient, au nom de l'impératif de la survie, nier l'impératif de la défense et l'existence même des menaces, que par ceux qui affirment vouloir nous libérer du cauchemar nucléaire en nous vendant à cher prix le mirage de la défense totale et parfaite.
Voilà donc qu'avec les deux essais sur le SDI et sur la politique stratégique des USA, les limites théoriques elles-mêmes et les déviations dans les politiques défensives que l'on enregistre dans notre pays apparaissent amplifiées dans l'empire américain.
L'essai, apparemment seulement technique, sur la répartition du fardeau de la défense entre les pays de l'OTAN nous introduit au contraire au coeur de la contradiction entre demande de sécurité et inadéquation des structures actuelles de défense nationales et intégrées dont s'est doté l'occident.
S'il est vrai en effet que les pays européens respectent pleinement les parts concordées de répartition de la dépense à l'intérieur de l'OTAN, comme cela est prouvé en particulier pour l'Italie dans le chapitre d'analyse du budget pour la défense, il est tout aussi indiscutable qu'il existe un accord politique, qui n'est pas écrit mais qui est partagé par toutes les parties avec satisfaction, sur la base duquel l'Europe délégue à l'empire américain les tâches de défense commune, et les USA récompensent l'obéissance européenne à son rôle de puissance en assumant des charges militaires plus élevées.
Il faut reconnaître à ce propos que la détermination des gouvernants européens à renoncer à garantir directement la sécurité nationale est surement plus forte que l'ambition des 234 millions d'américains d'assurer la défense des 367 millions d'européens. D'où les rebellions périodiques de ces sénateurs américains qui tolèrent mal le parasitisme européen et qui ont du mal à comprendre pourquoi les européens ne devraient pas revendiquer les charges et les honneurs d'une autonomie défensive, bien que dans le cadre de l'Alliance atlantique. D'où encore la stupeur des Etats-Unis face aux sursauts de souveraineté du "sujet" - par son choix - qui reproche soudain à l'"empereur", comme dans le cas de l'incident de Sigonella, de violer des principes élémentaires de droit international et national. Et encore la rage de devoir subir l'affront de l'interdiction de survol décrétée à ses avions par des alliés qui ne sont pas prêts à risquer leurs affaires et leur tranquillité, pas même sur le front de la lutte contre le t
errorisme international.
Mais la raison profonde de l'inadéquation des structures défensives peut être trouvée dans la conception nationale et surtout militaire de la sécurité et du principe de la souveraineté nationale que les pays occidentaux, outre que la totalité des pays représentés aux Nations Unies, semblent aimer. De la coexistence impossible entre structures défensives nationales et structures et stratégies défensives intégrées tirent leur origine les contradictions dénoncées dans le "rapport" sur l'état de la défense.
S'il est en effet impossible de comprendre les logiques complexes et les dynamiques du "système international" partant d'une définition "état centriste", si aujourd'hui on ne peut soutenir le caractère central de la défenses des frontières nationales dans les théories stratégiques, si exiger la défense absolue de la souveraineté nationale et en même temps l'efficacité des garanties et des contrôles nationaux représente une prétention absurde, s'il est impossible à un pays de garantir tout seul la sécurité de ses citoyens, pourquoi s'obstine-t-on à concevoir des instruments et des stratégies nationales, bien que partiellement intégrées sur la base d'accords d'assistance réciproque?
Ce n'est pas uniquement un héritage historique et culturel d'une époque où les distances entre les continents représentaient une limite difficilement surmontable par les technologies existantes. A la base de cette contradiction théorique nous trouvons, encore une fois, la myopie des gouvernants nationaux et les intérêts des complexes militaires-industriels nationaux. Ce n'est que contrastant toute logique de rationalisation, de réduction des coûts et d'efficacité, avec l'alibi de l'autosuffisance productive qui serait garantie d'indépendance nationale, que les industries nationales de la défense peuvent garantir, contre les lois du marché et contre les intérêts de l'état, leur propre existence et leurs propres bénéfices. Autrement elles seraient brutalement restructurées.
Et lorsque l'alibi de l'autosuffisance n'apparait plus assez convaincant, c'est le chantage de l'occupation qui arrive à la rescousse: les 465 nouveaux emplois à Gioia Tauro devraient justifier la production directe des missiles anti-chars "Milan", avec une augmentation des coûts de 60% par rapport à l'achat direct à l'étranger, correspondant à environ 350 milliards de lires sur 940 milliards pour l'ensemble du programme. 752 millions: c'est le prix que le contribuable italien paye pour chaque emploi, en plus du prix de marché du système d'arme.
Voilà donc l'explication de ce jeu de prestidigitation qui a transformé les 3.380 milliards autorisés par le Parlement en 1976 pour le programme de modernisation des trois forces armées, en 35.210 milliards en 1986. Même si l'on ajoute à la première valeur l'inflation jusqu'en 1986, la moyenne de l'augmentation annuelle reste de 36%. Nous avons donc un programme d'achat des instruments de guerre déterminé presque exclusivement par les exigences industrielles, politiques et de clientèle, qui amène à une série d'achats casuels non coordonnés ainsi qu'à des "lacunes" graves dans le système de défense: si l'on gaspille 500 milliards pour un porte-avion inutile tout autant que velléitaire, le système anti-aérien à courte, moyenne et longue distance devient nécessairement insuffisant si ce n'est inexistant.
Si l'on ajoute à tout cela la prétention de nos généraux et de nos hommes politiques de faire face à cinq missions inter-forces, de la défense de la "porte" de Gorizia à celle du "flanc" sud, de la défense aérienne à celle opérationnelle du territoire, jusqu'aux actions de paix, sécurité et protection civile en Italie et à l'étranger, nous comprenons pourquoi notre instrument militaire est incapable, sans compter toute autre appréciation sur les limites de la défense exclusivement militaire, d'assurer le bien public de la sécurité.
Mais même des armées avec un degré d'"efficacité" supérieure à la nôtre, montrent en tout cas les limites d'une organisation nationale. c'est le cas des forces armées françaises et de leur "force de frappe", qui auraient l'ambition d'assurer d'une manière autonome la défense de la France et de ses territoires et intérêts d'outre-mer à "tout azimut". Mais, par exemple, sans le système d'alarme américain "Early Warning system", les défenses françaises seraient totalement aveugles contre les missiles du Pacte de Varsovie. Mais en faisant aussi abstraction de ces considérations, il est difficile de déterminer le moment où la France devrait considérer compromis ses intérêts défensifs nationaux. Une attaque limitée, menée avec des armes conventionnelles et chimiques, contre l'Allemagne de l'Ouest, qui réussirait à forcer les défenses conventionnelles des alliés, représenterait-elle une menace mortelle contre la France qui l'obligerait à intervenir? La réponse n'est qu'en théorie positive mais ce qui n'est pas tout
aussi sûr, c'est la possibilité que cette action offensive pousserait la France à utiliser les armes nucléaires. Le danger de représailles sur son propre territoire et l'accord improbable du gouvernement allemand pour une utilisation des armes nucléaires tactiques sur son propre territoire déconseilleraient probablement ce genre de réponse militaire.
Nous nous trouverions, encore une fois, devant l'incapacité d'une Ligne Maginot plus sophistiquée de contraster des actes de guerre. Voilà pourquoi la France aussi, faisant abstraction de ses velléités autonomistes, toutes à usage interne, est obligée de participer activement, au sein de l'Alliance atlantique, à cette forme particulière d'intégration défensive qui unit les européens et les américains.
En effet, même si les "trous" et les inconnues du parapluie nucléaire atomique ne sont pas moins inquiétants que ceux du plus modeste système nucléaire français, il est certain que la politique américaine de défense et de sécurité, faisant abstraction d'autres genres d'appréciations, ne peut pas être limitée à l'instrument militaire. Autrement dit les USA gèrent directement, et aussi pour le compte et délégués par les européens, une vaste action complexe d'affrontement politique, économique et stratégique avec l'autre empire soviétique. C'est dire que l'alternative ne se pose pas entre la défense nationale et la défense supranationale. Seul la deuxième est possible. Ceci évidemment ne porte pas nécessairement ou obligatoirement à accepter la politique actuelle de l'OTAN.
L'unité impériale sous l'égide américaine - affirmait Altiero Spinelli - est certainement très humiliante pour nos peuples mais elle est supérieure au nationalisme car elle contient une réponse aux problèmes des démocraties européennes alors que le retour au culte des souverainetés nationales n'est pas une réponse. L'unité faite par les européens est en réalité la seule, vraie alternative à l'unité impériale. Le reste est mousse de l'histoire, ce n'est pas de l'histoire".
Une voie, certainement difficile, s'ouvre pour ceux qui veulent concevoir, sur de nouvelles bases supranationales, une défense européenne, dans le cadre du processus d'union politique de l'Europe.
Il faut en effet prendre acte que la culture occidentale, dans ses différentes composantes, et les familles politiques qui la représentent dans les institutions démocratiques, sont incapables de fournir des réponses satisfaisantes à la crise qui frappe actuellement le système international. Et c'est une crise qui menace la personne, en tant que sujet de liberté et de progrès social et économique, et sa vie, dans le Nord industrialisé comme dans le Sud sous-développé, dans un mécanisme complexe d'inter-dépendances.
L'Occident s'obstine au contraire à désincorporer les éléments de cette crise internationale avant tout le long des deux axes de l'état conflictuel Est-Ouest, et ensuite entre les sous-ensembles continentaux et nationaux et à prendre uniquement en examen certains éléments de l'équilibre des forces, en premier lieu les équilibres militaires et économiques des deux superpuissances.
On ne se rend pas compte que la guerre est en cours, depuis plusieurs années déjà, dans le Sud du monde, trompant les citoyens sur le caractère infranchissable de la frontière entre le Nord opulent et pacifique et le Sud affamé et déchiré par les guerres. D'un autre coté il y a la sous-estimation de la supériorité historique, dans le cours-moyen terme, des régimes totalitaires sur les régimes de démocratie parlementaire.
On croit d'une part que l'état conflictuel et la rage du Tiers Monde ne pourront jamais atteindre sérieusement l'Occident industrialisé, sans évaluer le prix humain, politique, et économique que l'Occident devra payer pour tenter de contenir le fanatisme et le nationalisme qui augmentent et s'alimentent sur nos erreurs dans le Sud du monde, pour cohabiter avec l'extermination, par la faim et le sous-développement, de millions de personnes. De l'autre, il y a la réserve mentale sur le modèle démocratique-parlementaire, autrement dit la conviction que la démocratie politique ne serait possible que dans un contexte précis de société et de culture. Tous les démocrates les plus raisonnables considèrent en effet que le plus vaste régime totalitaire, l'Union soviétique, de même que les régimes totalitaires arabes, doivent être légitimés d'une manière réaliste comme condition nécessaire pour négocier la paix et la sécurité.
C'est le fantôme de Munich qui nous est proposé une nouvelle fois dans l'illusion tragique d'arrêter les nouveaux nazismes.
Il manque encore la conscience que les régimes autoritaires représentent en soi une menace contre la sécurité.
On ne se rend pas compte que les régimes totalitaires peuvent décider en-dehors de tout lien déterminé par le contradictoire démocratique, parlementaire, en-dehors de tout contrôle ou réaction déterminée par l'information libre et de masse, d'une manière donc plus rapide et dangereuse. Ils peuvent aussi décider, au moment où ils sentent de leur part une supériorité militaire et stratégique conjoncturelle associée à des facteurs de faiblesse intérieure, des actions graves et aux conséquences imprévisibles. Gorbatchov peut gagner sur la table des négociations parce que, presque sans aucun lien, il peut jouer sans scrupules sur tous les plans. En effet personne ne lui demande de mettre en discussion le vrai élément de force de l'URSS qui altère l'équilibre, bien plus que les missiles ou les têtes atomiques, entre l'Est et l'Ouest et qui menace la sécurité internationale.
Même s'il devra renoncer à quelques missiles, Gorbatchov, dont je ne met pas en discussion la volonté d'entamer un processus de modernisation de la société soviétique, gardera en effet, par le contrôle totalitaire et militaire-policier de son empire et de l'information, à laquelle il ne pourra jamais renoncer justement pour vaincre les résistances contre sa politique, une possibilité et une force inchangée pour n'importe quelle action d'agression.
La seule alternative est celle de défendre et d'imposer à l'état totalitaire les principes du processus formatif, nécessairement lent, contractuel et contradictoire des décisions d'un état démocratique, comme seul barrage efficace et expérimenté, tout imparfait qu'il puisse être, contre les tentations de guerre. C'est donc un suicide politique que de renoncer, à priori, à la seule et vraie force de dissuasion, celle de la démocratie et de la liberté. Mais pour cela les démocraties occidentales devraient revoir leurs politiques des alliances, les couvertures cyniques et sans scrupules des régimes militaires ou racistes.
Les 12 pays de la Communauté européenne, malgré tout, sont moins intéressés et compromis que les Etats-Unis dans cette politique. Plus croyables, grâce aussi aux positions courageuses que le parlement européen a assumé parfois, sur les grandes questions de la justice, des droits civils, de la sécurité et de la faim dans le monde.
Est-ce utopique de penser à une union européenne capable de refonder la politique de sécurité?
Ce serait déjà une grande victoire et un grand résultat que réussir à imposer à l'opinion publique, aux médias et à la classe politique, la discussion sur les questions évoquées ci-dessus.
Nous ne serions pas, par exemple, en train de parler d'armée de service ou de métier, dans les termes modestes où s'est développé le débat, si seulement on réfléchissait sur la possibilité pour les jeunes et les moins jeunes citoyens d'une Europe unie politiquement, d'être vraiment appelés à défendre la sécurité, la paix, plutôt que de ne rien faire dans les casernes. Si, comme le prescrit la Constitution, la participation à la défense était un devoir de tous, pas uniquement des males "aptes" aux arts martiaux.
Si des ouvriers, des médecins, des ingénieurs, des enseignants pouvaient être mobilisés sur le front de la guerre contre la faim.
Si les meilleures ressources de la culture et de la technologie étaient tout simplement utilisées pour informer des millions de citoyens de l'Est qui sont privés du droit fondamental de la vérité, condition sine qua non pour jouir du bien de la paix.
Si nous nous convainquions simplement et convainquions qu'il est faux que les frontières de la démocratie, de la liberté, du droit à la vie et de la justice peuvent être marquées arbitrairement le long du mur de Berlin ou dans le désert du Sahel.
Roberto Cicciomessere