SOMMAIRE: Les raisons internes et les motifs externes qui ont conduit au choix transnational; le projet et le programme du parti transnational; l'objectif financier des quatre milliards d'autofinancement; la campagne pour les Etats Généraux des peuples d'Europe; les droits de l'Homme et le parti des refuzniks; l'affrontement avec les totalitarismes de l'Europe de l'Est; la lutte contre l'extermination par la faim; le droit à l'écologie.
Chères camarades, Chers camarades
Le Premier Secrétaire du Parti - qui a le devoir de convoquer la première réunion du Conseil Fédéral - peut vous souhaiter la bienvenue à vous tous aujourd'hui légitimement, de plein titre, ici à Bruxelles, en tant qu'invité - moi, italien, même à vous chers amis belges - comme j'aurai pu le faire à Rome ou dans tout autre ville ou pays.
C'est une considértion que j'ai faite au moment même où j'allais prendre la parole pour inaugurer nos travaux, et qui exprime, je pense, brièvement mais efficacement, la nouvelle condition dans laquelle nous nous trouvons après le Congrès de Bologne.
La motion approuvée, même si elle n'a pas obtenu le consensus des trois-quart des votants et n'est donc pas contraignante pour les inscrits, a déjà produit en moi un profond changement, plus significatif que ce que je pouvais penser lorsque, au Congrès, je pris la parole pour accepter de porter ma candidature. Il est instinctif, en tant que premier secrétaire de ce parti, de me sentir comme partie d'une réalité transnationale, de me sentir aussi à l'aise ici, dans un pays que je ne connais pas, parmi vous qui êtes pour la plupart, nés dans des pays différents du mien, comme si j'étais en Italie, à Rome ou à Bologne.
Je souhaite que ce changement de dimension politique dans laquelle je dois et nous devons opérer, nous aidera à surmonter les difficultés qui s'opposent à la réalisation des objectifs fixés par la motion: constituer et donner consistance et crédibilité à un parti qui, le premier, a décidé d'être transnational.
Nous devrons réussir à conquérir, jour après jour, cette nouvelle réalité, la connaître, l'interpréter et la gouverner.
LE CHOIX EST DEFINITIF, SANS RETOUR
Le choix que nous avons fait au congrès est un choix, à mon avis, définitif, sans retour. C'est un choix qui n'a pas été sans faire souffrir le groupe dirigeant et de nombreux camarades, un choix qui, tout en ayant son origine dans des analyses et des évaluations effectuées par le parti, n'a peut-être pas encore été compris dans toute son importance.
Je comprends les hésitations de ces camarades qui luttent depuis des années en Italie, souvent avec engagement, dévouement et avec des résultats incroyablement positifs, pour lesquels confier l'existence du parti à la dimension transnationale serait comme remettre le destin du parti et le leur dans les mains des "autres", comme si le transnational leur empêchait de continuer la lutte politique.
LES RAISONS INTERNES
Le choix, la dimension transnationale est une nécessité pour le parti et pour les camarades qui sont les plus proches, les plus liés à notre histoire, à nos valeurs. C'est l'unique voie qui peut assurer la continuité, la possibilité de poursuivre en Italie la lutte politique sans être bouleversés ou annulés par les conditions, les limites qui nous sont imposées par la particratie, par un régime qui trouve dans le parti radical le seul obstacle avec capacité de lutte et d'initiatives autonomes et qui, par conséquent, doit-être éliminé, déformé, bouleversé dans son identité propre.
Je suis convaincu par autre chose.
MOTIFS EXTERNES
La situation de mon pays n'est pas la conséquense d'une spécificité isolée mais elle est aussi - à son tour - le produit de facteurs et d'éléments qui, aujourd'hui, sont à l'origine de l'impossibilité de résoudre des problèmes essentiels à l'intérieur de ses propres frontières nationales.
Si je n'étais pas convaincu de cela, je n'aurais jamais accepté de me porter candidat et d'être aujourd'hui le secrétaire du Parti.
LE DEFI LANCE AUX "AUTRES"
Je dois ajouter cependant que dans cette conviction de fond, d'ordre général, nous - "italiens" entre guillemets, je précise - nous avons encore une fois lancé un défi et accepté un pari, dont le résultat est encore une fois confié en grande partie aux autres, comme lorsque nous nous sommes fixés en Italie l'objectif absolu des dix-mille inscrits pour la poursuite de l'activité du parti. Nous ne pouvons pas oublier en effet que la motion sanctionne comme essentielle pour l'existence du parti, l'inscription d'au moins trois mille citoyens non-italien avant 1988. Donc, chers camarades français, belges, espagnols, portugais, yougoslaves, grecs, turcs et israéliens, qui faites aujourd'hui partie - et je le répète, vous êtes la majorité - de ce conseil fédéral, vous ne pouvez pas - à votre tour - ne pas éprouver la grande responsabilité que tout cela comporte et qui ne peut pas ne pas vous toucher directement.
Les difficultés sont énormes, nous le savons: nous avons accepté l'engagement, lancé le défi, fait un pari; nous ne devons pas, nous ne pouvons qu'y faire face avec conviction et détermination et avec l'espoir raisonnable d'être, à la fin, encore une fois, vainqueurs.
Je pense que la majorité d'entre-nous est conscient du fait que le choix transnational est un choix définitif, sans retour.
LA PORTEE ET LE RESULTAT EXTERIEUR DE NOTRE CHOIX
Sa portée a été par contre, volontairement ou stupidement, sous-estimée par les observateurs italiens. Cela ne s'est pas produit cependant pour une partie significative de la presse internationale, en Espagne comme en Turquie, en Yougoslavie, au Portugal, et en Europe dans certains milieux politiques et culturels.
LE PROJET ET LE PROGRAMME
A tous ceux - et ils sont nombreux - qui me demandent quel est le projet du parti, je réponds, avec opiniâtreté: le parti transnational.
Je n'arrive pas à comprendre comment on pourrait exprimer de façon plus claire et incisive la signification de notre décision.
Que peut-il y avoir de plus et de d'autre- je me le demande et je vous le demande - qui exprime la force et la portée, la valeur, la dimension de notre choix, de notre projet politique, sinon de faire le nécessaire pour assurer avant tout en Europe, un parti qui entend opérer avec le même symbole, les mêmes valeurs, avec des objectifs communs, avec syntonie d'intérêts, dans plusieurs pays. On pourrait objecter que ce projet est utopique, que sa réalisation est improbable, mais je ne crois pas que quelqu'un puisse affirmer que ça n'est pas un projet, ou que cela est impossible.
Je soutiens, au contraire, que nous avons le projet, mais que nous devons définir le programme pour sa réalisation, et je ne pense pas que ce soit-là un jeu de mots.
Consacrons-nous donc à ce qui est le plus difficile, à ce qui nous reste à faire, à ce que nous n'avons pas encore, mais avec la conscience de ce qu'heureusement nous avons déjà: notre projet.
LA MOTION ET LE CARACTERE CONCRET DE SES OBJECTIFS
Nous avons aussi la motion. Une motion, qui a été définie "une simple déclaration d'intentions". Au Congrès je n'étais pas de cet avis, et je ne le suis toujours pas.
L'OBJECTIF FINANCIER
Quatre milliards d'autofinancement et au moins trois mille inscrits hors d'Italie, ainsi que la constitution de centres associatifs au moins dans les pays européens, sont à mon avis des indications extrêmement précises. Je crois qu'il est évident pour tout le monde que nous ne pourrons jamais collecter quatre milliards d'autofinancement, si nous n'arrivons pas à faire en sorte que plusieurs milliers d'italiens s'inscrivent au parti. Nous pouvons facilement traduire l'objectif financier fixé dans la motion en nombre d'inscrits, pour arriver à la conclusion selon laquelle, si pour le prochain congrès nous n'aurons pas réussi à avoir, dans l'ensemble, au moins quinze mille inscrits, nous aurons certainement signé notre échec: douze mille inscrits en Italie, cela signifie moins de deux milliards. Si l'on ajoute à cette somme ce que l'on peut assurer au parti avec trois mille inscrits non-italiens et avec la contribution du groupe parlementaire italien et européen, on arrive à deux milliards 500 millions de
lires. Ce qui fait qu'il manquerait toujours un milliard cinq cent millions pour réaliser notre objectif; il faudrait alors augmenter le nombre des inscrits ou trouver de nouvelles initiatives.
APPEL PUBLIC AUX CHEFS D'ENTREPRISE
Mais quelles initiatives? Je crois qu'en relation à la possibilité de trouver l'argent nécessaire à notre activité, nous devons tout de suite nous poser le problème avec clarté: le fait de recevoir, d'obtenir de l'argent de personnes qui ne sont pas des inscrits.
Je pense que le projet du premier parti transnational peut intéresser les milieux économiques et financiers. C'est-là un sujet délicat mais que je veux d'abord vous soumettre et affronter ensuite.
Je pense que nous pouvons, nous devons nous adresser directement aux chefs d'entreprise, en les invitant publiquement à prendre en considération la possibilité de financer pendant un an notre projet. Il faut tenir compte du fait que nos difficultés ne sont pas seulement d'ordre économique, mais elles le sont encore plus financièremet: est-ce que l'idée d'un "emprunt" sur plusieurs années accordé au Parti radical transnational leur ferait peur, nous ferait peur? Au cas où cela serait difficile ou impossible, une autre hypothèse serait de promouvoir des financements qui correspondraient à certains aspects de notre projet.
LES INSCRITS
De tout cela, l'inscription résulte essentiellement importante. Notre pari est alors encore une fois confié, comme je le rappelais plus haut, à la capacité de conquérir le consensus direct des citoyens. Par expérience et par choix nous savons que ce paramètre - l'inscrit - avec lequel nous avons mesuré plus d'une fois au cours de notre histoire le concret de notre manière d'opérer dans la politique, est confié à la capacité d'initiative, au fait de savoir trouver et choisir des motifs de lutte politique, jusques à hier en Italie, et aujourd'hui en Europe et dans d'autres pays également. C'est-là une conviction, un devoir, qui ne peuvent pas qu'appartenir au groupe dirigeant ou à moi-même, mais qui doivent-être choix et conviction de tous les inscrits au parti. Il s'agit du premier résultat concret et immédiat que nous devons atteindre, car, comme je l'ai dit au congrès, ou bien notre projet est un patrimoine commun à tous les inscrits ou bien nous n'aurons aucune chance d'être à la fin de l'année en nom
bre suffisant, en Italie et dans les autres pays, pour pouvoir prétendre de poursuivre notre activité de parti.
LES VERIFICATIONS: AVRIL ET JUIN - LE CONGRES EXTRAORDINAIRE
Un premier problème se pose: celui de vérifier si ce que nous saurons mettre en acte au fur et à mesure est compatible avec le résultat que nous devons atteindre. Je pense donc qu'il est nécessaire de nous fixer des étapes intermédiaires, par rapport auxquelles nous vérifierons la validité de notre travail.
Je pense que, si nous n'aurons pas réussi avant le moins de juin à faire inscrire au moins cinq mille autres citoyens italiens et mille citoyens des autres pays, les probabilités d'un succès seront irrémédiablement compromises et il sera alors nécessaire de convoquer un congrès extraordinaire. Pour nous assurer de manière raisonnable la probabilité d'atteindre avant le mois de juin cet objectif, il est opportun d'avoir une vérification intermédiaire vers la fin du mois d'avril: pour cette date, trois mille nouveaux inscrits en Italie et au moins cinq-six cents nouveaux inscrits hors d'Italie sont nécessaires, à mon avis, pour pouvoir poursuivre nos activités avec de bonnes probabilités de succès.
C'est une hypothèse que je vous soumets et sur laquelle je pense que vous devez intervenir avec attention et engagement pour prendre une décision.
Cette hypothèse est entre-autres fondée sur une considération: les effets de notre initiative peuvent se répercuter avec une plus grande rapidité en Italie que dans les autres pays où le travail d'implantation et d'investissement est plus lent, conditions nécessaires pour une campagne d'inscription efficace; naturellement c'est une considération discutable et là-aussi votre évaluation est nécessaire.
LE PATRIMOINE DU PARTI ET LES SIX THEMES DE LA MOTION
Comme je l'ai déjà dit, nous savons tous que l'inscription au parti est la conséquence de l'initiative et de l'action politique. La motion nous donne six thèmes sur lesquels orienter notre engagement et nos énergies: ce sont des thèmes qui rappellent la tradition, l'histoire, les luttes du parti.
Encore une fois, je répète ma conviction selon laquelle le patrimone acquis par le parti en trente deux années d'activité, inclus dans la perspective du projet transnational, est déjà en soi un élément mobilisant; je suis évidemment conscient que le fait de rappeler ce patrimoine n'est pas suffisant pour réaliser le parti transnational.
LA CONFERENCE-RENCONTRE SUR LE PARTI TRANSNATIONAL
La validité en soi préjudicielle et de projet du choix transnational ne nous dispense pas d'en faire un objet immédiat de dialogue et de communication, non seulement au sein du parti, mais aussi avec tous ceux qui nous sont proches de nos intérêts politiques. Le problème a déjà été posé par le président du parti, Bruno Zevi, qui a suggéré d'organiser une conférence-rencontre ayant pour titre: "Transnational pourquoi, comment, avec qui?", dans laquelle on pourrait intéresser directement en Italie, des politiques, des parlementaires, des intellectuels, surtout du bloc laïco-socialiste, pour ouvrir le débat sur l'actualité et la perspective du parti transnational.
Bruno Zevi, avec la collaboration de Gianfranco Spadaccia et Mariateresa Di Lascia, s'est assumé la tâche de réaliser cette initiative, qui sera je l'espère réalisée à Rome dans la première quinzaine du mois de mars. 4 ou 5 relations de responsables radicaux sont prévues ainsi que 10 ou 12 communications "externes".
Un aspect important de cette initiative est constitué par le fait que cette conférence-rencontre pourra, une fois réalisée en Italie, être facilement proposée dans autres pays comme base d'une plus vaste discussion et illustration de la question "le parti transnational, pourquoi?".
FACTEURS DE CHOIX POUR LE PROGRAMME
Plusieurs facteurs qui peuvent faciliter les choix nécessaires pour définir un programme se présentent à l'attention générale.
LE "CARACTERE" DES CAMPAGNES
Le premier élément est constitué par l'exigence que j'éprouve de miser essentiellement sur des campagnes d'initiative et de lutte dont la validité est perçue comme telle dans tous les pays dans lesquels nous pouvons opérer. Je crois en effet que consacrer une partie importante des maigres ressources dont nous disposons à des luttes qui peuvent certainement paraître idoines aux exigences d'un pays déterminé, mais pas d'un autre, serait une erreur. Sur cet aspect-là aussi, dont je ne possède encore pas d'éléments de jugement suffisants, j'attends votre avis et votre contribution.
LE SEMINAIRE DES GROUPES PARLEMENTAIRES
Un second facteur, qui en termes plus ou moins directs, pourra contribuer au choix des priorités ou à en consolider l'efficacité, est constitué par les résultats de la réflexion que les groupes parlementaires fédéralistes européens de la Chambre des députés et du Sénat en Italie, et du Parlement européen, doivent effectuer sur l'orientation différente à adopter pour répondre, en termes et modalités plus adéquats, aux sollicitations que le choix du congrès du parti exerce sur leur travail. Les camarades parlementaires se sont déjà posé le problème de savoir de quelle manière et jusqu'à quel point le parlementaire inscrit au parti qui opère dans cette législature dans des conditions d'autonomie doit prendre en charge le choix transnational délibèré par le congrès. En relation à ce problème il a déjà été établi de reprendre un vieil usage et de garder un séminaire des groupes de quatre jours dans une localité apte à faciliter la meilleure concentration et le plus grand engagement. Le parti considère ce sém
inaire comme un moment de changement dans l'activité parlementaire, qui ne devra plus être orientée exclusivement vers le respect des priorités et la satisfction des exigences nationales, mais qui devra également pouvoir assumer des tâches de "service", selon les priorités et les exigences dictées par la nécessité d'atteindre les objectifs fixés pour assurer l'existence du parti: attendons avec confiance les résultats du séminaire, certains de recevoir de la part des camarades parlementaires une contribution importante pour assumer l'engagement commun. La préparation du séminaire est confiée aux présidents des groupes avec l'appport de Peppino Calderisi.
LES PRIORITES
Je le répète: il reste peu de temps et les ressources sont limitées. Par conséquent, par rapport aux six thèmes d'intérêt général précisés par la motion, je pense qu'il est indispensable d'établir des priorités. Leur extension est telle que le fait de les considérer simultanément sur le même plan nous conduirait, inévitablement, à une dispersion, à mon avis, délétère.
ETATS-UNIS D'EUROPE
Dans l'établissement de ces priorités, je crois qu'il y a des raisons évidentes et des motifs importants et décisifs pour situer au premier rang le thème des Etats-Unis d'Europe et en particulier ces initiatives qui sont plus directement destinées à surmonter la crise des institutions communautaires et le "stalle" dans lequel se trouve le processus d'intégration politique de la communauté européenne.
Je pense que ce thème doit-être l'axe portant de notre initiative, et sur lequel il faudra faire converger le maximum de notre attention et de notre énergie.
UN PREMIER SUCCES
A ce sujet nous pouvons, avec légitime statisfaction, enregistrer un premier succès d'assez grand intérêt.
Bon nombre d'entre-vous connaissent la proposition avancée par Pannella au moment du Congrès de Bologne et destinée à faire prendre au parti l'initiative de convoquer en un seul siège les membres du Parlement Européen et des Parlements des Etats qui composent la communauté, pour y élire un co-président du Conseil et le président de la Commission. Roberto Cicciomessere a donné suite à la proposition de Pannella, en présentant un document et une motion à soumettre avant tout à l'examen et à l'évaluation du Parlement italien. La motion, à travers l'engagement de Francesco Rutelli et de Gianfranco Spadaccia et des autres camarades parlementaires, a recueilli 264 signatures à la Chambre et 120 au Sénat; dont celles de Piccoli, Martelli, Martinazzoli, Pertini, Saragat, Bobbio, Valiani, Colombo, Cariglia.
La motion a été présentée le 3 février à la Commission des Affaires Etrangères de la Chambre et le 10 février, elle était approuvée.
Ce résultat, inespéré peut-être, est important et nous met en condition de poursuivre avec confiance dans cette initiative. La caractéristique de celle-ci est d'engager directement les parlements nationaux dans le processus de construction des Etats-Unis d'Europe, au moment où il apparaît évident que ni les gouvernements des Etats-membres ni le Parlement européen n'ont la force de réaliser le projet de Traité de l'Union qu'Altiero Spinelli réussit à imposer au cours de la dernière législature au Parlement européen.
LES ETATS GENERAUX DES PEUPLES D'EUROPE
La proposition de convocation des Etats généraux des peuples d'Europe pour l'élection du président de l'Europe et du président de l'exécutif communautaire, rejoint en effet l'exigence toujours plus ressentie selon laquelle l'Europe puisse parler d'une seule voix et que deux autorités de prestige, qui tirent leur légitimité directement du Parlement Européen et des Parlements nationaux, puissent l'emporter sur les intérêts des bureaucraties nationales et communautaires qui paralysent toute capacité décisionnelle du Conseil et de la Commission.
De telles hypothèses ont été du reste avancées en France par l'ex-président de la République Valéry Giscard D'Estaing ("Il faut donner un visage à l'Europe") et une proposition de relation de Sutra De Germa sur ce sujet, est actuellement en cours de discussion auprès de la Commission institutionnelle du Parlement européen.
A ces objectifs principaux, s'ajoutent d'une part, la proposition du Parlement européen de demander l'attribution des pouvoirs constituants, et de l'autre, une position toute radicale relative à la corrélation entre sécurité et respect des droits civils et humains. Le dernier point a pour nous une signification particulière, puisqu'il tend à engager les Etats-membres de la Communauté à destiner un pourcentage (2%) de la dépense militaire à la défense des droits civils de l'Homme et en Europe, selon ce qui est prévu par le Troisième Panier des Accords d'Helsinki, plaçant ainsi la motion pour les Etats généraux en relation directe avec le thème de l'anti-totalitarisme et des droits de l'Homme prévu, comme second point, dans la motion approuvée par le Congrès de Bologne.
On a déjà donné la nouvelle, en Italie, de l'initiative prise par nos parlementaires, dans un article paru dans le "Corriere della Sera" et au cours de la conférence de presse que j'ai accordé à la télévision italienne; nous devons insister auprès des organes d'information non seulement en Italie pour faire connaître à l'opinion publique cette initiative et les premiers résultats obtenus et préparer dès que possible, le terrain pour nos prochaines initiatives.
LES DEUX DIRECTRICES
Notre action doit maintenant se poursuivre - simultanément - selon deux diverses directrices: la première, la plus importante, est destinée aux parlementaires des Etats-membres de la Communauté, l'autre aux inscrits et aux citoyens , pour intéresser le plus grand nombre de personnalités du monde politique, des affaires, artistique et culturel de chaque pays.
L'ACTION A MENER A L'EGARD DES PARLEMENTAIRES DES ETATS MEMBRES
Pour mener à bien l'action à mener à l'égard des parlementaires, Roberto Cicciomessere a déjà préparé la liste des adresses et tout ce qui est nécessaire pour faire parvenir personnellement à chacun d'eux, d'ici la semaine prochaine , le texte de la motion, accompagné par une lettre qui en illustre les finalités et demande l'engagement direct de chacun dans le cadre de l'institution dont il fait partie. Il serait bon de rappeler ici qu'il s'agit de faire parvenir le document à plus de dix-mille personnes. Par la même occasion, nous demanderons également aux parlementaires de s'inscrire au Parti transnational, en en expliquant l'importance et la signification, à la lumière de la décision, valable pas uniquement pour l'Italie, que le Parti a prise à Bologne, de ne pas se présenter aux élections et qui élimine tout obstacle de l'inscription au Parti, dû à des motifs de concurrence avec la force politique ou avec le parti auquel chacun d'eux appartient.
Une fois ce document parvenu aux parlementaires, nous devrons commencer les actions nécessaires pour en étendre et consolider l'effet: le groupe dirigeant - nous tous - devrons procurer le plus grand nombre possible de "contacts directs" avec les destinataires de ce document, selon des critères sélectifs évidemment, pour concentrer notre effort sur ceux qui sont le plus disponible ou le plus en mesure de jouer un rôle dans le processus de rassemblement indispensable pour assurer le succès.
Il est nécessaire de se partager dans les divers pays selon des critères et selon un "agenda" que Gianfranco dell'Alba et Roberto Cicciomessere devront rapidement préparer. Tous ceux que cette phase de l'initiative intéresse doivent prévoir un séjour sur place durant une période d'une à deux semaines. Il est probable que cette phase de l'opération se poursuive pendant tout le mois de mars.
Nous devrons accorder une attention toute particulière aux pays dans lesquels, jusqu'à ce jour, les difficultés ont été les plus grandes au moment de la prise de contacts et de l'établissement des points de référence: je pense par exemple à l'Allemagne et à la Grande Bretagne, aux Pays-Bas et au Danemark. C'est un problème auquel doit s'attacher Majid (Andrea Vaslcarenghi).
L'ACTION DES INSCRITS POUR LES INSCRITS
Avec le lancement de l'initiative pour les "Etats Généraux", le Parti devrait pouvoir disposer également d'un premier élément de support pour l'acquisition de nouveaux inscrits: je pense par exemple, à la constitution, en Italie et dans les autres pays, de comités pour recueillir les adhésions, si possibles significatives et importantes, qui pourraient promouvoir en même temps des actions spécifiques pour acquérir de nouvelles adhésions.
L'ACTION ENVERS LE PARLEMENT EUROPEEN
Je crois qu'il faille promouvoir également une action dans le cadre du Parlement Européen, en présentant et en faisant voter une résolution d'urgence, analogue à la résolution approuvée par le Parlement italien. C'est, là-aussi, une tâche qui revient à Gianfranco Dell'Alba et aux parlementaires européens.
A la fin du mois de mars, ou début-avril, on pourra faire un premier bilan; nous pouvons envisager dès à présent l'hypothèse d'une ou plusieurs rencontres ou manifestations importantes, ici, à Bruxelles et/ou ailleurs.
LES ETATS GENERAUX, UNIQUE OPPORTUNITE POUR LA REPRISE DU PROCESSUS D'UNIFICATION EUROPEENNE.
Il est inutile de souligner encore une fois l'importance de cette initiative, dont l'importance, nous l'espérons, sera perçue par tous ceux qui sont réellement intéressés à l'unité européenne: c'est l'unique opportunité pour essayer de relancer le processus de réunification européenne, précisément au moment où, au niveau communautaire, sévit, sur les décombres de ce que De Gasperi, Schumann et Adenauer crurent juste de construire pour donner vie à leur espérance, à la nôtre, la crise la plus grave depuis l'après-guerre.
L'ACTION CONJOINTE CONTRE LE MFE ET L'ASSOCIATION DES COMMUNES D'EUROPE: LE REFERENDUM
Nous avons rencontré ces jours-ci à Rome les responsables du Mouvement fédéraliste européen et de l'Association des Communes d'Europe, avec lesquels on a convenu d'arriver à de plus précises ententes pour une opération comune qui poursuive également l'objectif du referendum consultatif sur les pouvoirs constituants au Parlement européen: il est prévu, en plus de l'action au Parlement pour en approuver la loi institutive, de recueillir les signatures nécessaires pour une proposition de loi d'initiative populaire. On peut essayer aussi d'activer un mouvement en faveur des "Etats Généraux" de la part des maires et des administrations communales de tous les coins d'Europe, avec le soutien de l'Association des Communes d'Europe. Cette association a prévu également de recueillir de la part des administrations communales et régionales, des adhérents de "cahiers de protestation et de proposition", qui peuvent devenir le "conteneur" des nôtres, comme de toute autre initiative, pour relancer l'unité politique de
l'Europe.
La proposition de loi d'initiative populaire offre l'occasion aux militants, en Italie, de descendre encore une fois dans les rues avec des "tables" pour demander des adhésions et pour recueillir des inscriptions. Giovanni Negri a la charge de préparer d'ici la semaine prochaine un programme précis relatif à cette partie de l'initiative.
LES PHASES ULTERIEURES DU PROGRAMME
Il ne me paraît pas intéressant d'essayer de présenter les phases ultérieures du programme relatif à ce thème, car ces dernières seront inévitablement conditionnées par les résultats que l'on pourrait obtenir au fur et à mesure, dont nous devrons tenir compte et qu'il est impossible de prévoir aujourd'hui. Nous devrons cependant les préparer à temps.
PARTICIPATION AU PROGRAMME
Etant donné l'importance que revêtent aujourd'hui le thème des Etats-Unis d'Europe et l'initiative pour les "Etats Généraux", je pense que le déroulement des phases déjà programmées et la définition des phases ultérieures comportera également, outre l'engagement de Gianfranco Dell'Alba, de Roberto Cicciomessere et de Giovanni Negri, celui d'Emma Bonino et de Francesco Rutelli, ainsi que celui des camarades résidents dans les différents pays et qui font partie des organes du Parti.
LES DROITS DE L'HOMME ET LE "PARTI DES REFUZNIKS"
Le second thème qu'à mon avis nous devons développer, comme il est du reste indiqué dans la motion, est le thème de l'antitotalitarisme et des droits de l'Homme. C'est un thème qui nous lie tous, en nous mettant immédiatement et directement en rapport avec le projet transnational: la liberté des personnes est indissociable de la possibilité concrète dont tout être humain doit disposer pour professer et affirmer ses propres idées et ses propres convictions.
D'autre part ce thème affirme un droit qui n'a pas de limites.
Je pense qu'il est utile d'ajouter ici une interprétation de ce thème donnée par Giovanni Negri: les droits humains en tant que "parti refuznik". Je trouve cette interprétation heureuse: elle rappelle immédiatement une situation réelle dont le parti s'est occupé au cours de ces dernières années avec engagement et des résultats probants. Cependant, le refuznik n'est pas une condition limitée à l'Union Soviétique, où elle a eu et continue d'avoir indubitablement un caractère particulier et spécifique: dans le monde, en Europe, il y a d'autres millions de refuzniks dont les conditions ne sont pas aussi particulières et aussi évidentes, mais qui n'en sont pas moins vraies et réelles. Nous devons réussir à les faire émerger, tous, où qu'ils se trouvent. Giovanni propose un processus d'adoption, à travers lequel on pourrait réussir à en faire une partie intégrante du Parti. Pour l'heure quelques exemples: Baghwan, refuznik dans plusieurs pays de plusieurs continents (et cela est du reste une obligation qui no
us vient d'une motion précise approuvée par le Congrès); Paula Cooper est une refuznik aux Etats-Unis, où la peine de mort, appliquée non pas à une mineure, mais aux délits qu'elle a commis en âge mineur, déterminerait un effritement de crédibilité à la lutte contre la peine de mort; refuznik, l'objecteur de conscience Sawomir Dutkiewicz en Pologne; et refuznik certainement aussi les tziganes et les émigrés (turcs, yougoslaves, philippins, algériens, tunisiens et "nègres") en Europe.
LE "MANIFESTE" DES "ADOPTES"
Nous devons trouver et composer une liste de noms de personnes dont les conditions, éventuellement ignorées, ont une signification particulière, et en faire un motif de droit, pour le droit, au niveau transnational, et que le Parti s'engage à "libérer", à leur faire redonner le droit qui leur a été dénié, d'ici 1988. Je pense que Giovanni Negri doit s'assumer la tâche de préparer un "manifeste des adoptés", de préparer les recherches pour localiser ces personnes et étudier un programme pour le lancement de cette initiative à soumettre à l'examen du Conseil fédéral au cours de notre prochaine réunion.
LA NONVIOLENCE
Permettez-moi une digression, en apparence seulement:
Le recours à la nonviolence de la part du parti. Il est de mon devoir de vous dire que c'est un sujet face auquel je me sens désarmé, désemparé; il ne fait pas partie de mon histoire ni, peut-être, de ma culture, mais il est partie intégrante de l'histoire et de la culture du Parti et je dois l'affronter. Le Parti, nous tous, devons nous reproposer ce sujet et affronter, avec prudente détermination, l'usage de la nonviolence comme méthode de lutte.
Je le répète, je n'en suis pas capable, et pourtant j'ai le sentiment de devoir vous demander, à vous tous, une attentive et profonde réflexion sur ce sujet: il y a parmi nous des camarades, de Roberto à Gianfranco Spadaccia, d'Adele et Emma à Adelaide, de Francesco à Olivier, de Sandro Ottoni à Paolo Pietrosanti et à Ivan Novelli, et bien d'autres, qui ont pratiqué avec Pannella et après Pannella, la nonviolence, dans des moments cruciaux de l'histoire de ce Parti: c'est d'eux, de l'un d'eux que j'attends l'initiative de cette réflexion, pour m'aider à comprendre si, quand, en quels termes et avec quelles modalités le Parti peut et doit y recourir.
L'AFFRONTEMENT AVEC LES INSTITUTIONS TOTALITAIRES DE L'EUROPE DE L'EST
Pour revenir au thème des "droits humains", je dois rappeler l'exigence dont parlait Giovanni Negri dans sa relation au Congrès, reprise par d'autres à maintes reprises, d'élever le niveau de l'affrontement avec les institutions totalitaires des pays de l'Europe de l'Est. Cette exigence apparaît encore plus nécessaire devant les accords Usa-Urss sur les armements nucléaires et sur les aires de crise qui bouleversent implicitement la signification profonde des Accords d'Helsinki, en transférant le sommet sur les droits civils sur le plan des concessions réciproques. Les promesses de démocratie et de liberté de la pérestroïka et de la glasnost semblent avoir pleinement satisafait l'opinion publique occidentale.
Il y a donc la nécessité d'une initiative de grande résonnance auprès de l'opinion publique internationale qui mette à l'épreuve la réelle consistance du processus de démocratisation des pays de l'Est.
Et c'est-là un aspect qui doit faire l'objet d'une rèflexion attentive et méditée et qui trouve en Antonio Stango la personne la plus capable de l'affronter, avec les précautions d'usage et avec des propositions adéquates qui, une fois définies, devraient-être réalisées au plus tard avant septembre. L'étude de la législation des pays de l'Est et la recherche de normes qui puissent de quelque manière légitimer notre initiative, pourraient-être des éléments utiles pour en renforcer la portée et la signification.
Une fois établie cette orientation, Stango devrait aussi pourvoir à l'établissement d'une connexion plus stable et plus constante avec les mouvements dissidents des pays de l'Est, afin de considérer l'éventualité d'assumer des initiatives communes à l'occasion de l'anniversaire (vingt ans) de la répression du "Printemps de Prague" qui tombe en Août prochain.
LES IMMIGRES
En Italie, l'hypothèse de livrer, avec l'aide des groupes parlementaires, une bataille qui assure aux émigrés le droit de voter aux élections administratives après cinq ans de résidence, même sans nationalité italienne, peut-être envisagée. C'est une initiative qui peut-être proposée également à d'autres forces politiques et syndicales, et en particulier aux Acli, CL, Caritas et Mani Tesi.
Toujours en ce qui concerne l'Italie, il faut rappeler que le gouvernement dispose aujourd'hui d'une agence pour les droits humains qui est dotée cette année d'un financement de cinq milliards suite à l'intervention du Groupe parlementaire Fédéraliste Européen de la Chambre à l'occasion de l'approbation de la loi financière.
YOUGOSLAVIE
En ce qui concerne la Yougoslavie, il est possible de placer l'activité dans le secteur des droits humains par une initiative envisagée par Sandro Ottoni et destinée à solliciter et faciliter l'adhésion de ce pays à la Communauté européenne. Il s'agit d'une initiative qui devrait permettre d'opérer au sein de ce pays pour recueillir des adhésions à travers la constitution d'une ligue chez les intellectuels yougoslaves, et encore en les recueillant par le truchements de "tables" dans les rues.
BAGHWAN
Il faut prêter une attention particulière à la mise en route des actions les plus opportunes pour réaliser ce qui est établi dans la motion du congrès au sujet du droit de mouvement et d'accès du moins en Italie pour Baghwan.
AUTRES HYPOTHESES DE TRAVAIL
D'autres hypothèses de travail pourraient-être envisagées avec une référence spécifique au secteur des "Droits de l'Homme", en relation à la possibilité de diffuser dans les pays de l'est du matériel écrit, d'établir des connexions télématiques et effectuer des émissions radiophoniques. Il s'agit d'aspects pour le moins problématiques dont il faut évaluer avant tout la possibilité de l'éventuelle réalisation dans le cadre général d'attribution des ressources.
LES INSCRIPTIONS
Pour ces initiatives, si elles sont réalisées, une attention particulière devra être consacrée à l'information et à l'engagement des militants pour pouvoir recueillir le plus grand nombre d'inscriptions.
PARTICIPATION AU PROGRAMME
Dans la promotion et la coordination de ces activités Antonio doit pouvoir se servir du résultat du travail confié à Giovanni Negri, en relation à la liste des adoptés, ainsi que de l'apport des camarades qui ont déjà directement acquis des expériences significatives. Par exemple, ce qu'a fait Emma Bonino en Israël, Dupuis et Pietrosanti en Pologne, Ivan Novelli pour Paula Cooper et ce qui a déjà été fait en Yougoslavie par sandro Ottoni.
LES QUATRE AUTRES THEMES DE LA MOTION
La définition d'une priorité des quatre autres points énoncés dans la motion est plus problématique.
Alors que pour le thème européen et pour le thème relatif aux "droits de l'Homme" il a été possible de trouver plusieurs hypothèses de travail assez précises et définies, qui, même si elles ne constituent pas encore un vrai programme, nous permettent d'établir des objectifs et des échéances partiels mais significatifs, en ce qui concerne les quatre autres thèmes, la recherche d'objectifs d'action et de leurs échéances respectives est, pour l'heure, plus difficile. Il s'agit - en grande partie - de satisfaire des exigences de connaissance ou de créer les conditions préliminaires des initiatives possibles.
LA LUTTE CONTRE L'EXTERMINATION PAR LA FAIM
En ce qui concerne l'extermination par la faim, nous devons tenir compte de l'échec considérable d'années et d'années de lutte radicale en Italie et en Europe.
En Italie nous avons réussi en quelques années à décupler presque les allocations pour les aides au développement, mais ce que nous espérions et voulions n'a pu être réalisé. La loi pour l'intervention extraordinaire de l'Italie a été réduite à un engagement technique à cause de l'indifférence politique du gouvernement et des principaux partis.
UNE APPROCHE DIFFERENTE SUR LE PLAN EUROPEEN
Comme pour les Etats-Unis d'Europe, nous devons trouver à présent, une approche différente pour reprendre avec efficacité cette lutte sur le plan européen. Le débat a à peine commencé. Comme point de départ nous avons:
1) une certaine crédibilité en Italie;
2) le patrimoine de l'action de Food and Disarmament International, qui a fait approuver en Belgique une loi similaire à la loi italienne et a opéré pour le lancement d'initiatives législatives analogues en France (la loi est souscrite par de nombreux parlementaires, soutenue par des milliers de maires, mais bloquée par le gouvernement) et en Espagne, où il y a de bonnes perspective;
3) la disponibilité de l'actuel président de l'OUA (Organisation pour l'Unité Africaine), Kaunda, qui est l'un des douze Chefs d'Etat signataires du Manifeste de Rome du Printemps 1986 contre l'extermination par la faim, pour se rendre en Europe et dénoncer l'état de crise des rapports entre Europe et Afrique, à la veille de l'assemblée de l'OUA.
L'on pourrait partir de cette assemblée pour reproposer et relancer notre initiative et proposition. Cela suppose toutefois de notre part une documentation et une analyse quantitative et qualitative de l'échec de la politique de la coopération, italienne et européenne, ainsi que certains choix théoriques de fond sur les alternatives que nous devons nous proposer.
Une politique nouvelle qui affronte le problème de la faim et du sous-développement présume un dépassement positif des rapports entre les pays ex-colonisateurs et ex-colonisés, rapports qui constituent l'autre face, tout aussi négative, du vieux colonialisme, et font en sorte que la mythification des indépendances "nationales" constitue la meilleure couverture pour les pires formes de neo-colonialisme économique.
Contre cet état de choses il faut au contraire affirmer courageusement la nécessité de l'engagement politique des Etats européens et occidentaux et de toutes façons du Nord du Monde dans l'action pour le développement des pays du Tiers-Monde.
On peut suivre deux voies qui ne sont pas des alternatives:
1) la première pourrait-être la voie des formes d'adoption entre simples Etats européens et simples Etats africains, avec des formes de co-participation directe des premiers au développement des seconds;
2) la seconde pourrait-être la proposition à la Cee d'une sorte de plan Marshall, analogue à celui que les Usa lancèrent en faveur des peuples vaincus d'Europe et du continent européen à la fin de la seconde guerre mondiale; un plan que l'Europe pourrait réaliser pour son compte en Afrique en se servant de la coopération de l'Association Cee-Pays Acp (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et proposer aux Usa, au Canada et aux Nations-Unies en faveur de l'Amérique Latine et de l'Asie..
Il s'agit comme vous le constatez, de quelques prémisses sur lesquelles on vient à peine de lancer la réflexion et le débat.
L'ANTIPROHIBITIONNISME ET LA LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE
En ce qui concerne l'antiprohibitionnisme et la lutte contre la criminalité, nous devrions pouvoir compter sur l'organisation d'une grande rencontre internationale avant le mois de juin à Rome ou à Bruxelles, rencontre à laquelle travaillent nos camarades du Cora, l'Association qui a été constituée à Rome pour développer des initiatives cohérentes avec les objectifs du parti et qui trouve en Marco Taradash son point de référence.
LE THEME DU DROIT
Le thème du droit et de la défense des principes de l'état de droit est actuellement confié au travail et à l'initiative de Mario De Stefano avec la collaboration de Sergio D'Elia. Il s'agit ici aussi d'une phase de recherche, qui a comme point de plus grand intérêt:
a) la définition d'un "espace juridique européen".
b) une série d'initiatives et de campagnes pour essayer de créer: un procès pénal européen fondé sur le système de l'accusation , la Charte des droits des détenus, pour donner de plus grands pouvoirs à la Cour Européenne des droits de l'Homme et pour le lancement d'une Charte européenne des minorités.
Le dernier sujet est de grande actualité dans une Europe qui doit affronter le problème de l'intégration des millions de non-européens et dans laquelle se manifestent toujours plus de racismes et de nationalismes.
L'ECOLOGIE
C'est une opinion assez répandue selon laquelle le thème écologique ne peut plus être limité à des sujets tels que la chasse et le nucléaire, qui sont devenus désormais, après avoir eu comme premier défenseur le Parti radical, le patrimoine de nombreuses autres forces politiques.
L'ozone pourrait constituer un terrain idoine pour la nouvelle initiative radicale dans ce secteur. A ce sujet, l'on pourrait avant tout préparer une proposition de loi pour régler de manière adéquate l'utilisation des substances qui en provoquent la destruction. Cette proposition devrait-être prête début-mars et présentée au Parlement italien, pour constituer ensuite la base pour la récolte des signatures au Printemps.
L'action militante devrait trouver un support adéquat auprès des médias, avec l'objectif d'une marche pour la sauvegarde de l'ozone. A ce propos, il faut tenir compte que la discussion au sein du Parlement européen d'une proposition de résolution prédisposée par la Commission Environnement sur ce même sujet ne devrait plus tarder. Cette initiative pourrait contribuer au lancement de la campagne d'inscriptions.
Il est important de savoir si ce sujet peut constituer un motif d'intérêt et de mobilisation également dans d'autres pays.
En même temps que ces initiatives le parti devrait acquérir d'urgence de la documentation et développer des contacts adéquats avec les milieux scientifiques pour approfondir d'autres sujets comme la désertification, la pollution agricole et des eaux, les pluies acides etc...