Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
sab 15 mar. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Stango Antonio - 29 aprile 1988
L'utilité de la nonviolence est subjective
Antonio Stango

SOMMAIRE: La nonviolence perd son efficacité si elle est uniquement patrimoine des "vieux" radicaux": la nonviolence n'est ressentie que par ceux qui ont la capacité de se surprendre et de se sentir concernés. Voilà pourquoi, d'après l'auteur, aujourd'hui la nonviolence peut être de moins en moins utile en Italie et en Occident et de plus en plus dans les pays totalitaires, où il n'y a pas - entre autres - d'inflation de l'information. L'auteur soutient enfin - répondant à l'intervention de Di Lascia et Tescari - que l'intolérance et la nonviolence ne peuvent pas coïncider.

(Actes du colloque "Les radicaux et la nonviolence: une méthode, une espérance". Rome - 29-30 avril 1988)

Un mérite particulier de ce colloque - je ne veux pas commercer ici par des remerciements - est celui d'avoir réuni dans cette salle, pendant plusieurs heures, des gens (c'est-à-dire une bonne partie des Parlementaires et des membres du Secrétariat du Parti radical) qui d'habitude ne se retrouvent pas ensemble dans les Colloques: car il est souvent plus difficile de trouver chacun d'entre eux que de rencontrer ou écouter dans des Colloques des personnalités d'autres partis, du monde de la culture, etc.

Le fait est que les radicaux consacrent depuis quelques années, me semble-t-il, très peu de temps à la réflexion sur des questions pourtant extrêmement importantes telles que la méthode, l'approche à la nonviolence, etc.: alors que je crois par contre qu'un moment de réflexion, ou plusieurs moments de réflexion comme le suggérait hier Giovanni Negri (1), sont nécessaires.

C'est nécessaire sur un thème, celui de la nonviolence, qui est pour moi l'essence même du Parti radical: et en cela je suis d'accord avec ceux qui - en commençant par Angiolo Bandinelli (2) dans son rapport d'introduction d'hier - ont remarqué cet aspect.

Je voudrais cependant répondre (ou essayer de répondre... apporter des éléments, pour une réponse que seul le Parti radical dans son ensemble pourra porter ensuite dans la pratique) à deux questions qui sont ressorties hier, et qui ont été proposées une autre fois aujourd'hui, même si ensuite chacun a enrichi le discours commun sur la nonviolence de nuances et de points de vue différents.

La première question est la suivante: la condition du Parti radical est-elle une condition de "ghetto", et est-ce en particulier une condition de ghetto celle de celui qui se pose comme méthode la méthode nonviolente? Et la seconde question, qui a mon avis semble très fort liée à la première: la nonviolence est-elle encore utilisable?

Je dis que les deux choses sont liées, car je crois que la nonviolence soit utile dans la mesure où ce ne sont pas uniquement les radicaux comme nous - ou encore moins les radicaux que nous avons connu dans l'histoire - qui utilisent la nonviolence. Et donc la nonviolence est utile si l'on sort du ghetto; et l'on sort surtout du ghetto si l'on donne effectivement corps (pour utiliser une expression typique du langage "radicalais") dans cette phase, à ce parti transnational que nous avons justement imaginé.

Je dis cela, car je crois que nous pouvons surtout examiner la nonviolence du point de vue de son utilité, c'est-à-dire donner de la force à cette idée de l'utile: car du point de vue du "bon", c'est-à-dire de la catégorie de l'éthique, je crois que nous sommes tous d'accord que la nonviolence répond à la condition d'être bonne.

Du point de vue du "beau" (catégorie de l'esthétique), cela a probablement son charme d'assister à un film sur Gandhi, cela a son charme de voir Marco Pannella qui jeûne ou un autre d'entre nous qui mène une initiative nonviolente, si seulement il existe des moyens d'information qui nous font savoir ce qui est en train de se passer. Mais le problème principal est si cela est "utile", si cela rentre dans la catégorie de l'économie: une économie avec ses lois ou avec ses lignes de tendance, dont la politique concrète se nourrit.

Eh bien, je crois - par conséquent - que la nonviolence soit utile. Mais ce concept d'utilité, que nous retrouvons ensuite dans la théorie économique, n'est pas un concept objectif: car, lorsqu'on dit que l'or est utile, en réalité on ne dit pas qu'une des propriétés de l'or est d'être utile, mais on veut dire que les personnes considèrent l'or utile, de sorte qu'il ne s'agit pas d'un discours objectif par rapport à l'or mais subjectif par rapport aux personnes qui considèrent l'or utile, alors que d'autres - par exemple - considèrent utiles les coquillages... si bien que la nonviolence est utile s'il existe des personnes qui sentent cette utilité de sa part.

Qui sent cette utilité, aujourd'hui? Surtout ceux qui ont la capacité de se surprendre, qui ont la capacité d'admirer, qui ont la capacité intérieure d'être concernés par la chose nonviolente. Et cela, à mon avis, arrive de moins en moins - nous pouvons voir si la tendance a changé ou pas - mais cela arrive de moins en moins dans un Pays comme l'Italie, cela arrive de moins en moins dans le monde occidental, cela continue à arriver - et peut arriver, je crois de plus en plus - dans les Pays totalitaires. Et je dis cela car mes expériences, celles je considère les plus importantes, ma plus grande attention est consacrée aux Pays totalitaires. Certes, ce que je viens de vous dire pourra paraître étrange: cela peut donner dans un certain sens une image renversée d'une vision qui a pourtant ses fondements logiques, telle que celle de la nonviolence qui sert dans des Pays gouvernés par un système anglo-saxon, etc. Je suis amené à dire qu'elle peut surtout servir dans des Pays à régime totalitaire, car il existe j

ustement là-bas une capacité différente de se surprendre, et de rester frappés, et de faire quelque chose pour tout cela. Le seul fait de raconter en Union Soviétique, le seul fait de raconter à Moscou, à l'aide des quelques coupures de presse que j'avais réussi à amener avec moi sans éveiller l'attention des Douanes, les grèves de la faim des radicaux, le seul fait de montrer - voici le discours du symbole - la couverture de notre Statut de poche de l'année dernière avec le visage de Gandhi, à des personnalités de la dissension, à des "refuznik" célèbres comme Alexander Lerner, Académicien des sciences, une personne de grande culture, profonde, eh bien rien que cela a suscité en eux une émotion qui - d'après moi - n'est pas visible si ce n'est très rarement dans des milieux intellectuels, dans des milieux politiques, en Italie et dans d'autres Pays occidentaux.

Et cela m'aide alors, comme je le disais auparavant, à répondre à la question de savoir si aujourd'hui la nonviolence est "utile", s'il est autrement dit utile aujourd'hui pour le Parti radical d'utiliser cette méthode: et ma réponse est oui, si le Parti radical est un parti transnational, si le Parti radical est une force politique, une force idéale, en mesure de faire connaître des messages déterminés et d'utiliser cette méthode non seulement dans un Pays comme l'Italie, mais également dans des régions totalement différentes, différentes de par leur culture, leur système social, leur système politique, leur système de communications de masse... car cela est effectivement la clé de tout, (nous l'avons surement compris en voyant le film "Gandhi" et par d'autres moyens), l'importance des médias; mais nous ne devons pas charger tout cela d'un sens qui ne se rapproche pas de la réalité du monde d'aujourd'hui, car il est vrai - une chose importante que Pannella rappelait aujourd'hui - qu'il existe une inflation

de l'information.

Dans un monde dans lequel parviennent chaque jour des millions de messages, des millions de nouvelles, des millions de données, aucune d'entre elles n'a en réalité une "vraie" valeur: tandis qu'en Union Soviétique, lorsque le samizdat qui circule sort à deux cents exemplaires tapés à la machine avec du papier carbone (et même tapé dix fois à la machine car le papier carbone ne permet pas de faire plus de dix exemplaires), dans un monde comme celui-là cela suscite une attention énorme, une sensibilisation telle qu'elle peut amener des milliers de personnes à descendre dans la rue, qu'elle peut convaincre quelqu'un qu'il vaut la peine d'affronter dix ans de camp de concentration pour dire un mot... et ce mot peut aller jusqu'à renverser un Régime.

Ce mot, prononcé par Adam Michnik en Pologne, ou prononcé autrefois par Sakharov en Union Soviétique, ou par Bukowskij en prison ou dans un camp de concentration ou dans un hôpital psychiatrique, peut aller jusqu'à renverser un Régime.

Et voilà la dimension à laquelle nous devons nous référer aujourd'hui. Un parti qui ne peut pas - j'en suis convaincu - ne pas être transnational, à cause de cette donné que Spadaccia nous rappelait à la fin de son intervention au cours de laquelle il nous a dit aussi beaucoup de choses importantes: mais la donnée des données est celle de l'interdépendance globale et totale de l'époque où nous vivons. Et alors - lorsque nous pensons à la nonviolence - nous devons penser que l'acte, le geste nonviolent que l'on accomplit en Union Soviétique ou dans une autre partie du monde (je citerai à présent une partie totalement différente du monde) enrichit en réalité la politique du monde entier, il enrichit en réalité la politique du monde occidental, les espérances de démocratie, de Droit, de l'Europe occidentale, ou celles de vie dans le Sud de la planète.

Une autre partie du monde: l'Argentine. J'ai pensé à l'Argentine car les mères de Plaza de Majo, ces femmes dont vous vous souviendrez, qui défiaient le régime des militaires argentins il y a quelques années, tous les vendredi... cela fut une chose nonviolente, une chose importante: et cela avait lieu dans un régime démocratique. Ce n'était pas, je crois, un régime totalitaire, c'était différent: c'est-à-dire que la dictature est différente du système totalitaire accompli, comme c'est le cas par exemple en Union Soviétique... même si aucun système n'est parfait, en bien ou en mal. En Argentine il y avait plus d'espace, plus de travail politique public - qui n'était pas clandestin - qu'il n'y en a aujourd'hui, même avec la glasnost, en Union Soviétique: mais toutefois ce geste, ce geste répété tous les vendredi de ces manifestations sur la Plaza de Majo à Buenos Aires a très fort contribué au dépassement de la dictature et à la naissance de la nouvelle démocratie en Argentine.

Une autre chose - car nous ne devons pas faire un mythe ni de cela, ni de Gandhi ni d'autre chose - que nous devons rappeler, c'est que de toute façon tout cela n'a pas lieu dans des conditions d'effacement des autres facteurs: autrement dit il n'y a pas uniquement les mères de Plaza de Majo et la dictature, mais il existe toute une série d'autres facteurs, comme la crise économique, l'inflation à deux cents pour cent, la guerre des Malouines, l'écroulement militaire du régime et ainsi de suite. Alors la nonviolence est importante, elle est très importante, c'est elle qui détermine le saut de qualité, c'est elle qui donne espoir à la politique, qui donne l'espoir que ce que chacun de nous fait est effectivement utile aussi pour de grandes choses, comme changer un régime de la dictature à la démocratie... mais nous devons tenir compte du fait que plus que jamais dans notre monde d'aujourd'hui - en plus de l'interdépendance globale - il existe une pluralité de facteurs qui détermine les choses humaines, qui dé

termine les développements politiques.

Il en est ainsi pour Gandhi: Gandhi n'a pas été le "dieu" qui avec sa nonviolence a fait écrouler l'Empire britannique: la nonviolence de Gandhi à mon avis a été un élément très important de la fin du pouvoir britannique en Inde, mais cela s'est passé de toute façon à un moment où l'écroulement historique des empires était déterminé par une série énorme de facteurs, de nature économique, etc. Je ne veux pas faire de Gandhi un mythe, je ne veux pas faire un mythe des divers phénomènes nonviolents qui ont caractérisé l'histoire du monde de ce siècle: mais je dis qu'il ne faut pas faire de la nonviolence une religion ou quelque chose de semblable, mais la considérer rationnellement, comme fut rationnel (beaucoup l'ont rappelé, ici, aujourd'hui) le choix de Gandhi, le choix d'autres personnes qui ont pratiqué la nonviolence.

Et Adele (3) disait, je crois, ici aussi une chose juste, sur laquelle il faut réfléchir: "Il n'y a pas de monsieur pouvoir"; le "pouvoir" personnifié n'existe pas si ce n'est au niveau de certaines images qui peuvent même être utilisées dans la dictature politique, et également dans la pratique politique de tous les jours. Le pouvoir est donné par une série d'éléments, ici aussi: mais je voudrais surtout ajouter que le pouvoir n'est pas une chose que l'on possède, et par conséquent il peut passer d'une personne à l'autre, les autres conditions restant inchangées; le pouvoir est un rapport. C'est un peu comme le discours de l'or et du coquillage: le pouvoir est un rapport entre le sujet X et le sujet Y. Le sujet X n'a pas de pouvoir, si le sujet Y n'y croit pas: tout est fondé sur la crédibilité de X, au moment où il déclare avoir un pouvoir.

Et la réponse à ce problème fondamental des Sociétés humaines est: qui possède le pouvoir, pourquoi, et combien de temps ce pouvoir pourra-t-il durer; car la lutte politique selon certains, n'est pas autre chose que la lutte pour atteindre le pouvoir - même si Spinelli (4) était d'un autre avis, et nous aussi - mais il faut tenir compte aussi de ce problème fondamental lorsqu'on parle de nonviolence. En effet, ceux qui exercent la nonviolence de façon rationnelle à des fins politiques, n'en faisant pas un mythe, ont forcément un interlocuteur qui exerce le pouvoir: et sur cela je ne suis pas d'accord avec certaines choses que disait Bruno Tescari ce matin, à propos des jeûnes de dialogue ou des jeûnes dits "intolérants", ou d'autres choses du même genre. Je crois que l'intolérance et la nonviolence ne sont pas liées l'une à l'autre, je crois qu'il s'agit de deux choses qui ne vont pas ensemble: seul peut être intolérant, à mon avis, celui qui détient le pouvoir. Il s'agit au fond uniquement de se mettre d'ac

cord sur les définitions, et puis il peut arriver que moi-même et celui qui a utilisé le mot "intolérance" nous soyons du même avis, ensuite, sur le contenu... mais je n'utilise pas le mot "intolérance" si ce n'est pour celui qui détient le pouvoir, alors que celui qui subit le pouvoir pourra être obstiné, tenace, têtu - dans sa volonté de renverser la logique qui le suffoque à ce moment-là - mais il n'est pas intolérant, c'est autre chose. Je répète, ce n'est qu'un problème de définitions, mais le fait est que le rapport entre le sujet A et le sujet B, entre celui qui déclare être détenteur du pouvoir et celui qui devrait subir ce pouvoir, est la clé de la nonviolence: il faut convaincre le sujet A qu'il ne peut pas continuer à se comporter d'une certaine façon, autrement dit (dans le cas présent pour lequel nous radicaux nous nous battons) en ne respectant pas ses propres lois, en ne respectant pas les accords internationaux, en ne respectant pas la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme - pour ne c

iter que quelques exemples - autrement ce rapport faiblit ou se brise, sa crédibilité disparaît, dans les rapports à l'intérieur du Pays ou du système de Pays qu'il doit gouverner, et sa crédibilité disparaît également dans les relations internationales. C'est la clé qui me fait dire ici aussi: oui, la nonviolence est utile, elle est encore utile. Mais nous devons dépasser l'acception de nonviolence utilisée à l'intérieur d'un Etat pour obtenir une chose déterminée (Pannella et le divorce en 1974, pour faire un exemple), parce que ce fut un moment très beau, un moment grandiose, qui nous a peut-être tous approchés du Parti radical, qui a déterminé une série de choses extrêmement importantes en Italie (et que beaucoup de personnes ont aussi connu hors d'Italie, et grâce auxquelles beaucoup de personnes apprécient le Parti radical hors d'Italie aujourd'hui, pour ce qu'elles ont réussi à en savoir): mais à mon avis ce n'est pas proposable aujourd'hui en Italie, et ce n'est peut-être pas proposable en Europe auj

ourd'hui, si ce n'est peut-être uniquement dans certaines régions d'Europe de l'Est. Mais c'est proposable par contre dans d'autres parties du monde, et c'est proposable d'un autre point de vue, celui de la nonviolence dans les relations internationales. Avec cependant une difficulté supplémentaire: car il y a la fois où la chose fonctionne, la fois où l'on peut orchestrer une campagne particulière pour qu'un certain Pays respecte la Déclaration d'Helsinki d'une certaine façon, et la fois où l'opinion publique fait pression sur les gouvernements, sur un, deux, trois gouvernements, et ensuite sur les institutions internationales, et celles-ci font pression à leur tour, et à la fin ce gouvernement cède, et nous l'avons vu... mais il y a d'autres fois où tout cela peut ne pas arriver du tout.

Cependant, je crois que ce soit utile: car même si l'on ne parvient pas au moment le plus beau, celui où l'on peut constater que le résultat a été obtenu, malgré cela on a réussi entre-temps - si l'on a bien travaillé, évidemment - à créer de toute façon quelque chose en plus, en termes de sensibilisation, de connaissance, d'attention, de la part de l'opinion publique et des Gouvernements, qu'il était nécessaire de créer: quelque chose qu'avec les méthodes politiques normales, avec la pratique démocratique normale on ne réussit pas à obtenir, justement, dans ce monde d'inflation de l'information, etc. Il est vrai que l'inflation de l'information fait en sorte qu'il est difficile de comprendre les signaux nonviolents, surtout lorsqu'un certain régime essaye de les étouffer (et c'est le cas que nous avons pu constater tant de fois en Italie): mais il est tout aussi vrai que, si le message nonviolent ne "passe" pas, le message de politique démocratique normale passe encore moins, dans un Pays comme l'Italie, si

tu n'as pas derrière toi un pouvoir direct sur les médias, ou bien certains pouvoirs de gouvernement, ou si tu n'es pas un parti de masse comme le Parti communiste par exemple.

Une des dernières considérations que je veux faire est la suivante: au fond la nonviolence est un peu comme la lutte japonaise d'autrefois, c'est-à-dire exactement le contraire de la boxe. La technique consistait à utiliser la force de l'adversaire, jusqu'à le déséquilibrer et le faire tomber par terre. C'est un peu limité, si vous voulez, mais au fond c'est vraiment ça: on n'utilise pas sa propre force, on déséquilibre l'interlocuteur, pas pour qu'il tombe par terre, mais pour lui faire perdre ses contradictions, le fait qu'il n'applique pas les lois, le fait qu'il n'applique pas le droit national et international. Et la dernière chose est la suivante: j'ai fait allusion à la question de la pluralité de facteurs des événements sociaux et des événements politiques; Gandhi et les Mères de Plaza de Majo qui ne pouvaient pas provoquer, rien qu'avec la nonviolence, des choses comme l'indépendance de l'Inde ou le passage de la dictature à la démocratie en Argentine, la nonviolence étant cependant et de toute faço

n la clé la plus importante à travers laquelle tout cela s'est vérifié: il y a aussi une pluralité de facteurs dans la culture. Je ne crois pas, aujourd'hui, dans le monde occidental, que l'institution "Ecole" soit la principale responsable de la formation culturelle: je crois que dans un Pays comme l'Italie l'école couvre peut-être dix pour cent de la formation culturelle des individus, car - depuis qu'on est tout petit - on est la cible d'une grande quantité d'informations, de données, de connaissances, qui sont aussi des données sérieuses, utilisables, dans tout ce fracas qui nous entoure. L'école a une valeur différente, encore une fois, dans les pays totalitaires, là où l'information qui passe n'est que celle du régime, et c'est donc la même information qu'on trouve à l'école: tu écoutes le journal parlé à Moscou, et tu entends les mêmes choses que tu trouves dans les livres scolaires. Dans un pays d'une pluralité de facteurs et d'une complexité démocratique énormes, comme le nôtre, le geste politique a

aussi sa place. Car c'est du geste, probablement, qu'on apprend plus que du texte: c'est de l'exemple politique qu'on apprend beaucoup plus que de la leçon à l'université, sur la nonviolence ou sur tout autre aspect de la pratique politique.

-----

N.d.T

1 - NEGRI GIOVANNI. (Turin 1957). Secrétaire du Parti radical de 1985 à 1987; en 1986, avec le slogan "ou tu le choisis ou tu le dissous", il organisa la campagne des 10.000 nouveaux inscrits. Plusieurs fois député à partir de 1983, et député au parlement européen. Parmi les partisans les plus actifs de la campagne sur la Faim dans le Monde et promoteur d'initiatives pour la liberté du Tibet. Parmi les fondateurs de l'ARCOD (Association Radicale pour la Constituante Démocratique) et de la "Liste Référendaire", aux élections de 1992.

2 - BANDINELLI ANGIOLO. (Chianciano 1927). Ecrivain. Ancien inscrit au Parti d'Action; secrétaire en 1969, 1971 et 1972 du Parti radical dont il avait été aussi trésorier pendant cinq ans. En 1979, adjoint au maire de Rome, député dans la neuvième législature. Directeur, pendant des années, de la plupart des publications radicales ("La Preuve Radicale", "Nouvelles Radicales", etc), il a écrit des essais et des articles concernant l'histoire et la théorie du parti, un grand nombre desquels sont réunis dans le volume "Le Radical impuni". Il collabore avec des journaux et des revues et, par des notes, des éditoriaux, avec Radio radicale.

3 - FACCIO ADELE. (Pontebba 1920). Protagoniste des batailles pour l'avortement; pour l'affirmation de ce droit de la femme, elle a fait de la prison mais elle a été acquittée lors du procès. Président du Parti radical en 1975-76. Député dans les listes radicales en 1976, 1979, 1983. Animalière et environnementaliste, promotrice des listes "Verts Arc-En-Ciel" dans lesquelles elle fut présentée au parlement européen en 1989.

4 - SPINELLI ALTIERO. (Rome 1907 - 1986). Pendant le fascisme, de 1929 à 1942, il fut emprisonné comme leader des jeunesses communistes. En 1942 il rédigea avec Ernesto Rossi le "Manifeste de Ventotene", dans lequel on affirme que seule une Europe fédérale pourra éviter le retour des guerres fratricides sur le continent européen et lui rendre un rôle mondial. A la fin de la guerre, il fonda avec Rossi, Eugenio Colorni et d'autres, le Mouvement Fédéraliste Européen. Après la crise de la Communauté Européenne de Défense (1956) il devint membre de la Commission Europe, suivant de ce poste d'observation et critiquant l'évolution des structures communautaires. En 1979 il fut élu au Parlement Européen dans les listes du Parti Communiste italien (PCI), devenant l'esprit directif dans la réalisation du projet de traité adopté par ce Parlement en 1984 et connu précisément comme le "Projet Spinelli".

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail