Relation du Premier Secrétaire Sergio Stanzani et du Trésorier Paolo Vigevano au Conseil Fédéral du Parti Radical - Madrid, 5-9 mai 1988.
SOMMAIRE: La situation du Parti radical à partir des éléments financiers et d'organisation. Dans leur relation commune, présentée au Conseil fédéral de Madrid, 5-9 mai 1988, le secrétaire et le trésorier mettent en lumière et analysent en détail les énormes difficultés politiques liées à la décision de transformer le Pr en un sujet transnational.
Cher Président, chères camarades, chers camarades,
Je dois malheureusement commencer cette relation par une note négative qui nous concerne tous. Ce ne sera pas, hélas, la seule ni la plus grave.
Cette note est relative aux conditions dans lesquelles nous nous trouvons, avec une préparation qui, non seulement est loin d'être la meilleure, mais qui est - à mon avis - moins satisfaisante que celle qui avait été faite pour la réunion de Bruxelles. Il s'agissait alors de la première réunion, à un mois seulement du Congrès. Le matériel envoyé est insuffisant; le matériel n'est pas arrivé dans les temps souhaités, ni traduit,, ou seulement traduit en une langue. Vous ne pouvez disposer du matériel traduit en français que grâce à l'aide désintéressée, précise et constante de deux de nos camarades - Irène et Michel - que nous remercions ici vivement. Il s'agit de carences qui influent, inévitablement, sur la qualité de cette rencontre, en en compromettant l'efficacité et en nous empêchant de rendre au maximum, d'utiliser pleinement l'argent et le temps et le travail que le fait de nous réunir nous coûte. Il s'agit d'une situation délicate et difficile. Il s'agit d'une carence qui n'est pas due à l'ignor
ance ou à la négligence ou encore à l'incapacité, mais à des difficultés objectives que nous n'avons pu surmonter et qui sont des signes d'une inadéquation d'organisation plus générale, dont nous devons nous occuper sérieusement, à cause des profondes implications que cette inadéquation comporte, implications qui ne sont pas techniques, administratives ou bureaucratiques, mais politiques par excellence.
Je n'entends pas par conséquent m'en sortir par des excuses, sinon pour ce que ces excuses ont de valable sur le plan de la courtoisie pure et du rapport personnel.
Il est nécessaire de mettre en évidence les faits et de les évaluer.
Ce sont les faits qui comptent, et les faits font défaut, et je crois avant tout qu'il faille non seulement ne pas les cacher, ni les éluder, mais au contraire, les mettre en évidence et les évaluer. Mettre en évidence la situation du Parti à partir des éléments financiers et d'organisation est, en cette occasion, le choix qui a été fait par le trésorier et par moi-même, après en avoir discuté avec les camarades du secrétariat. Dans ce but, nous avons envoyé à l'avance les notes sur le devis et nous vous présentons ici une relation unique.
Une relation unique du trésorier et du premier secrétaire.
Nous avons également établi ensemble que ce seront les camarades secrétaires et en particulier, Emma, Giovanni et Francesco, qui vous exposeront ce qui concerne les initiatives et les activités de ces derniers mois.
Avant de poursuivre, je veux adresser ici, au nom de nous tous, nos plus vives et sincères salutations à Enzo Tortora.
Je sais que nous tous nous voudrions être encore plus près de lui en ce moment de grande souffrance; nous lui souhaitons que grâce à la force, le courage et la volonté qu'il a démontré, il réussisse à surmonter également ces moments difficiles. Je crois que nous pourrons l'aider et le réconforter d'autant mieux que nous saurons rendre efficace et profitable notre travail.
Je vous donne maintenant quelques informations et considérations:
- avant tout, je veux exprimer notre conviction qu'une grande quantité de travail a été effectuée au cours de ces derniers mois - plus que je ne l'imaginais - avec engagement et dévouement de la part de nombreux camarades que je tiens à remercier ici au nom de tous;
- je veux adresser mes salutations particulières et mes remerciements à Emma Bonino, qui, comme vous le savez, a quitté le Parlement Européen, où pendant des années elle a effectué un travail dur et profitable, souvent dans des conditions difficiles. Emma Bonino, rentrée en Italie, s'occupe maintenant, depuis Rome, de la coordination des activités du parti dans et pour les pays de la Méditerranée et africains; Giovanni Negri, qui a remplacé Emma au Parlement Européen et auquel nous adressons également nos salutations particulières et nos remerciements, s'occupe, depuis Bruxelles, de la coordination des activités du parti dans et pour les pays du Nord et de l'Est de l'Europe; à tous deux nos voeux les plus sincères.
Approuvée par le Parlement européen la "Déclaration" sur les "Etats Généraux"
Je dois souligner avec joie le pas remarquable accompli sur le parcours de l'initiative prise par le parti pour les Etats Généraux des Peuples européens avec l'approbation de la "déclaration" de la part du Parlement européen; on a en effet recueilli et déposé auprès de la Présidence du Parlement un nombre d'adhésions qui dépasse nettement la moitié plus un de ses membres; par cet acte, la déclaration, selon le règlement du Parlement européen, est approuvée et à la prochaine session on en donnera la communication officielle; suite à ce résultat, nous avons informé de ce résultat, par une lettre, les 6000 parlementaires environ des 12 pays membres, et nous leur avons demandé de s'engager et de prendre des initiatives pour l'approbation de résolutions analogues de la part de leurs Parlements nationaux respectifs; de cette manière, on peut créer les conditions pour l'introduction de cette proposition dans le calendrier des travaux de la réunion des Chefs d'Etat et de Gouvernement qui aura lieu fin-juin à Ha
nnover ou, du moins, pour obtenir une réunion extraordinaire dans les mois qui suivent; l'échéance d'Hannover, donc - pour un pays qui entend être transnational et qui est en train de donner une forme législative à une politique transnationale - est d'une importance évidente et particulière; il faut par conséquent se mobiliser dès à présent pour une grande participation; il ne s'agit pas en effet d'une enième manifestation de témoignage, mais d'une pression et d'un soutien à notre proposition qui devra être mise en discussion à cette table.
La décision unanime du Conseil Fédéral de Bruxelles
Cher Président, chers camarades,
Quatre mois se sont écoulés depuis le Congrès de Bologne - un tiers de l'année radicale 88 - et presque trois mois de notre dernière réunion du Conseil Fédéral de Bruxelles.
Votre consensus fut alors unanime en reconnaissant, avant tout, à la décision prise à Bologne de vouloir être parti transnational, force et capacité de grand projet politique, destiné à interpréter et à exprimer - bien avant toutes les autres forces politiques - les exigences réelles des peuples, des gens, des personnes, femmes et hommes, de nombreux pays, surtout ceux de la Méditerranée et de l'Europe qui n'a guère pour nous de frontières infranchissables marquées par le "Seigneur": c'est l'Europe des valeurs, l'Europe du droit et de la loi, l'Europe laïque et démocratique et du progrès. L'Europe des peuples et non pas des nations.
La "raisonnable folie" du choix transnational
En confirmant cette volonté, en affirmant cette prise de conscience, nous étions conscients d'un choix non seulement important, fascinant, décisif pour le parti, mais justement à cause de cela, d'un choix risqué, incertain et très, très difficile, improbable peut-être, mais pas impossible: d'une "raisonnable folie" comme aime à le définir l'un de nos camarades. D'un choix confié comme toujours - pour nous - "aux autres", mais qui doit compter avant tout sur notre conviction, sur notre capacité d'agir, mais aussi, et surtout, de comprendre et de supporter; nous devons compter sur notre intelligence et sur notre disponibilité, avant même que sur notre volonté.
A Bruxelles, le Conseil Fédéral du Parti Radical ne se limita pas à rappeler le choix transnational et à en rendre explicite la force et la capacité de ce projet, mais il affronta également le problème de la manière d'en lancer concrètement le processus de réalisation, prenant en examen et approuvant le programme d'activité, pour l'année en cours, esquissé dans la relation. Programme qui - comme chacun sait - s'articule et se développe en partant d'une priorité qui fut établie dans le cadre des six thèmes inclus dans la motion du congrès.
Priorité des Etats-Unis d'Europe et de l'antitotalitarisme et des droits de l'Homme
Cette priorité place au premier rang dans notre programme, le thème des Etats-Unis d'Europe et, pour ce thème, l'objectif des Etats Généraux des peuples d'Europe. Après ce thème, notre programme en prévoit un second, celui de l'antitotalitarisme et des droits de l'Homme. Avec ces indications, tout en ne voulant pas mettre des entraves à l'égard des quatre autres thèmes de la motion du congrès, nous avons convenu que, pour cette année, notre engagement, celui des inscrits, des associations, des organes de parti, doit-être subordonné à la réalisation de ce qui est prévu et programmé en relation aux deux premiers. La décision tenait compte avant tout de l'incidence reconnue aux deux thèmes dans le fait de lancer et favoriser le développement du processus de transnationalisation du parti et des échéances imposées et de l'engagement demandé surtout pour permettre l'objectif des Etats généraux des peuples d'Europe et enfin, mais pas comme dernier facteur en ordre d'importance, on a voulu tenir compte ainsi d
es difficultés à surmonter et des limites de nos ressources.
Le temps a joué sur notre "situation générale"
Il faut cependant observer, précisément au moment où nous pouvons annoncer avec grande satisfaction la délibération du Parlement européen, que le temps écoulé - de Bruxelles à ce jour - a comporté pour obtenir ce résultat, une attente dans l'action du parti, qui a influé, tout en n'étant pas déterminante, de quelque manière, sur notre comportement et par conséquent sur la situation générale.
Pour prendre en examen cette situation, faisons référence aux deux documents qui vous ont été envoyés - malheureusement uniquement en langue italienne: l'échéancier et le devis des entrées et des dépenses.
L'échéancier - c'est-là la dénomination attribuée dans le cadre du secrétariat au premier des deux documents - est un document de travail rédigé pare Danilo Quinto sur ma demande, et sur la base des notes prises au cours des réunions: rien de plus qu'un aide-mémoire sur le processus des activités programmées.
Il ne s'agit pas d'un document organique et complet, vérifié et contrôlé; nous pensons cependant qu'il donne un tableau significatif du travail, tel qu'il a été effectué au fur et à mesure, avec des interruptions, des modifications et des reprises - lorsqu'il y en a eu. C'est une contribution à une meilleure compréhension du cours opérationnel du parti.
Le devis - en ce qui concerne les dépenses - quantifie les sommes que le parti doit soutenir pour le maintien et le fonctionnement de la structure actuelle et pour assurer les services nécessaires; il quantifie en outre les dépenses pour le déroulement des activités introduites dans l'échéancier. Ce document fournit, chapitre après chapitre, des éléments quantitatifs et qualitatifs qui éclaircissent succinctement la nature, les termes, les conditions et les limites des dépenses prévues. En ce qui concerne les entrées, le devis considère uniquement les chapitres appartenant directement au parti et en ce qui concerne les chapitres relatifs aux inscriptions et aux contributions, les sommes sont les sommes du bilan. C'est à partir de ces éléments - à savoir, d'une première traduction en chiffres du programme approuvé à Bruxelles - intégrés dans les perspectives relatives aux inscrits et à leur cours - perspectives qui vous ont été remises ici à Madrid - que nous voulons tenter un premier examen de la situat
ion générale du parti.
Notre activité est politique, ou, mieux encore, c'est "la politique"; en faire un examen en prenant comme point de référence prioritaire les chiffres, peut apparaître comme une approche, une tentative trop technique, bureaucratique, "non politique", et ennuyeux. Cela peut-être un risque, mais nous pensons qu'il est préférable, plus utile de courir ce risque plutôt que, pour "être politiques", nous laisser aller à des considérations et des estimations qui, en réalité, pourraient se révéler évasives, de "couverture" de la situation réelle, ou au contraire, des "cris" destructifs, de renoncement, d'abandon prématuré.
LES CHIFFRES: UN SIGNAL D'ALARME
Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas cacher à nous-mêmes que les chiffres dont nous disposons constituent en soi un signal d'alarme et suscitent des préoccupations immédiates, abstraction faite de tout autre considération.
LES INSCRITS
Ce qui frappe avant tout c'est le nombre des inscrits: au 26 avril, ils étaient 3866, dont 1276 seulement se sont inscrits à partir de la conclusion du Congrès et, parallèlement, les inscrits non-résidents en Italie étaient 381 au total et 97 seulement se sont inscrits à partir du 7 janvier. Le cours des inscriptions ne s'améliore pas: en 24 jours, au mois de Janvier, nous avons eu 300 inscrits, 447 au mois de février, 316 en mars et 213 au cours des vingt-six premiers jours d'avril.
LES RESSOURCES FINANCIERES
Les données relatives aux ressources financières - les entrées - ne frappent pas moins notre attention, par leur évidence. Au contraire, elles sont peut-être motif de plus grande préoccupation si nous les plaçons en relation au parti: à ce qu'il est, qu'il doit-être ou devrait-être; à ce qu'il fait, qu'il doit ou qu'il devrait faire. Le 26 avril, les recettes dues aux inscriptions se montaient à 225 millions, avec une moyenne par tête d'environ 176.000 lires; à cette somme il faut ajouter environ 30 millions de contributions (80 de ceux qui sont inclus dans le devis sont relatifs à des sommes recueillies au Congrès et par conséquent, antécédents au 7 janvier), ce qui nous fait un total de 255 millions.
Pour les entrées aussi, le cours de celles qui sont dues aux inscriptions est significatif: 49 millions en janvier, 77,5 en février, 56 en mars et 43 en avril, cours qui, comparé aux entrées hebdomadaires, est encore plus significatif: 14,2 millions en janvier, 18,7 en février, 12,5 en mars et 11 millions en avril.
QU'EST-CE-QU'EST AUJOURD'HUI LE PARTI QUI EMERGE DE CES CHIFFRES?
Une question affleure: "QU'EST-CE-QU'EST AUJOURD'HUI LE PARTI QUI EMERGE DE CES CHIFFRES?" A partir des chiffres, on peut trouver une réponse décevante mais claire: un parti qui, au début de 1989 pourra compter, au maximum, sur 6000 inscrits, dont 1000 au maximum non-résidents en Italie, avec une capacité d'autofinancement "direct" d'un milliard et demi maximum.
Durant l'été, les inscriptions ont toujours subi en Italie des contractions très fortes, par conséquent - sur la base des données acquises - il n'est pas raisonnable de compter sur plus de 2000 inscrits à partir d'aujourd'hui et jusqu'au prochain congrès, en Italie, et compte tenu de l'engagement en cours, on peut arriver à faire 700 autres inscrits dans les autres pays.
Avec l'hypothèse selon laquelle la moyenne d'inscription se maintiendra (hypothèse optimiste étant donné que sur le total il y a aussi l'incidence des non-résidents en Italie, qui versent, dans les pays où les inscriptions sont prévues, des quotes-part inférieures), 450 millions maximum viendront s'ajouter au 255 déjà encaissés; nous pouvons tenir compte également des 400 millions introduits dans le devis comme entrées actives de l'exercice précédent - chiffres qui correspondent aux inscriptions faites avant le 7 janvier - et des 80 millions encaissés au Congrès de Bologne; nous pouvons prévoir en outre d'acquérir 100 millions de contributions d'ici au congrès et 50 autres millions durant le congrès (avec le risque d'une évaluation excessive puisque le prochain congrès est prévu ailleurs qu'en Italie)
Le total se monte ainsi à 1.335 millions. Pour arriver à 1 milliard et demi il faut encore 165 millions qu'il faut trouver comme autofinancement des principales initiatives programmées (rencontre sur le prohibitionnisme, initiative pour l'Europe de l'Est, visite de Kaunda).
LES 800 MILLIONS DUS AUX INDEMNITES DES PARLEMENTAIRES
Il faut se demander s'il faut tenir compte, dans l'autofinancement du Parti, des 800 millions introduits dans le devis des entrées et dus à l'indemnité des parlementaires.
C'est - à notre avis - une question qui peut contribuer, davantage et mieux que d'autres, à fournir d'importants éléments pour donner une première réponse au problème que nous nous sommes posés sur le parti.
Il s'agit sans aucun doute d'argent que les parlementaires élus dans les listes du parti versent comme contribution; mais en voulant ici faire abstraction des motivations spécifiques de signification et valeur certaines qui induisent et conduisent les parlementaires à effectuer ces versement, quelle est la raison qui les rend possibles et - si vous le permettez - moralement obligatoires, sinon le fait d'être au Parlement, dans les institutions, élus dans les listes radicales et, par conséquent, l'importance des sommes perçues, mais surtout, le rapport d'organisation, de service, qui les relient au parti?
S'il en est ainsi, et nous pensons qu'il est juste d'introduire ces sommes dans le bilan du parti comme chapitre d'autofinancement, nous devons également nous demander si c'est-là le seul chapitre, en plus des inscriptions et des contributions versées directement au parti par les inscrits ou par des sympathisants, qui contribue, par des apports essentiels, à la capacité et à l'autonomie financière et opérationnelle du parti, en vertu de ce rapport.
LE RAPPORT ENTRE PRESENCE DANS LES INSTITUTIONS ET PARTI
Sur ces bases,il nous semble évident qu'il en est ainsi pour tout ce que le fait d'être au parlement, dans les institutions - argent ou services - permet d'activité et de fonctionnement, à partir de ce que les parlementaires inscrits au parti gardent pour leurs propres exigences. Autrement dit, le rapport qui s'est constitué ces dernières années entre groupes parlementaires, présence dans les institutions et parti, exige une réflexion sur ce qu'est aujourd'hui le parti, quelles en sont les ressources (hommes, moyens, argent), la potentialité, la "valeur" globale. Dans ce cas aussi, les chiffres peuvent nous aider à délimiter et à en comprendre, du moins, la dimension.
Les parlementaires et les groupes parlementaires de la Chambre, du Sénat et du Parlement européen, perçoivent au total 5 milliards 300 millions de lires, entre indemnités des parlementaires (frais exclus), contributions pour le fonctionnement des groupes, rétribution du personnel, voyages et frais de téléphone: 2 milliards 900 millions de lires de la Chambre des Députés, 1 milliard du Sénat, 1 milliard 400 millions du Parlement Européen; 800 millions sont versès directemet au Parti par les Parlementaires.
FINANCEMENT PUBLIC ET RADIO RADICALE
Pour avoir un tableau plus complet de la "valeur" actuelle du parti, nous ne pouvons pas ignorer deux autres éléments: le financement public et Radio Radicale.
La "valeur" de la Radio en termes financiers est donnée par son coût, 4 milliards 800 millions; aujourd'hui, Radio Radicale contribue, toutefois, à la "valeur" globale du parti pour 3 milliards 500 millions seulement (2 milliards en vertu de la loi sur l'Edition et 1 milliard 500 millions de revenus propres) puisque elle perçoit encore maintenant, 1 milliard de financement public. Ce financement se monte à son tour à 3 milliards 200 millions.
LA "VALEUR" GLOBALE ACTUELLE DU PARTI
Compte tenu de pouvoir acquérir dans l'année - comme on vient de le dire - 1 milliard 500 millions d'autofinancement "direct", le total de ces sommes représente une "valeur" globale actuelle du parti équivalent à 13 milliards 500 millions dont trois milliards seulement (1,5 d'autofinancement direct et 1,5 de revenus propres de Radio Radicale) ne sont pas dus, directement ou indirectement, à la présence dans les institutions.
LES RESSOURCES HUMAINES
Le tableau de la "valeur", de la potentialité globale du parti, prend une forme plus précise et définie si l'on prend en considération l'ensemble des ressources humaines situées en son sein, et dont le parti bénéficie directement ou indirectement à travers les groupes parlementaires, Radio Radicale et les autres activités.
129 PERSONNES REMUNEREES TRAVAILLENT POUR LE PARTI
Il s'agit de 129 personnes qui, à titres divers, travaillent pour le parti et sont rémunérées, mais dont le rapport - en général - revêt un caractère particulier, puisqu'il est dû, en grande majorité, à des choix personnels et du parti qui, avec des modalités différentes, sont liées à des intérêts et des engagements qui sont d'origine militante ou politique; on a exclu de ce nombre en effet, les onze techniciens que Radio Radicale, à cause de la spécificité de leurs qualifications, a engagé uniquement en fonction des critères de professionnalité avec un contrat de travail.
Au Parti, 38 de ces personnes travaillent directement, 18 sont des parlementaires, 24 les personnes engagées dans les groupes parlementaires, 35 à Radio Radicale, 11 au "Centro d'Ascolto" pour le contrôle des programmes radio-télévisés italiens et 3 à l'Irdisp - Institut de recherche pour le désarmement et le développement de la paix - qui bénéficie de l'aide du parti et des groupes parlementaires.
Des 23 personnes qui composent le secrétariat (président, premier secrétaire, trésorier, 5 premiers secrétaires-adjoints, 2 responsables des groupes, 11 secrétaires fédéraux, vice-trésorier, responsable des activités de coordination), 11 seulement font partie des personnes qui pèsent directement sur le bilan du parti, puisque 8 d'entr'elles sont parlementaires, 3 ne perçoivent pas d'argent et 1 est à charge du Parlement Européen.
Du devis que vous avez reçu, on peut en tirer, en termes suffisamment clairs et ponctuels, les responsabilités attribuées, les tâches accomplies, ainsi que le type et la nature des sommes perçues en ce qui concerne les 38 personnes qui opèrent directement au parti.
Pour les personnes engagées dans les groupes parlementaires et à la Radio, une note annexe et à leur disposition.
"STRUCTURE D'ORGANISATION" SUR QUATRE "NIVEAUX"
Le premier comprend le président, le premier secrétaire et le trésorier, les premiers vice-secrétaires adjoints et les parlementaires, et la somme que chacun d'eux perçoit correspond au seuil maximum: 2.850.000 lires net, multipliés par 12 mensualités; le second niveau est constitué par les secrétaires fédéraux, le vice-trésorier, le responsable des activités de coordination et de trois ou quatre autres personnes ayant des attributions équivalentes, et les sommes perçues varient de 1.900.000 à 1.600.000 lires (montants nets multipliés par 12); le troisième niveau comprend des personnes qui occupent des fonctions diverses, mais toutes avec des responsabilités directes et les sommes que celles-ci perçoivent sont comprises entre 1.500.000 et 1.100.000 lires; le quatrième niveau concerne les personnes ayant des tâches exécutives et les sommes qu'elles perçoivent varient entre 1.000.000 et 600.000 lires et cela en fonction également de la durée de leur engagement.
Plus de 70% de toutes ces personnes se concentrent dans le troisième et le quatrième niveau. Il faut rappeler qu'en Italie, simple comparaison, le minimum absolu pour un dirigeant d'entreprise est de 4.000.000 de lires brut par mois, soit 2.800.000 lires net; le minimum pour un enseignant, un chef d'atelier, ou d'un cadre moyen est d'environ 1.800.000 lires, pour un appariteur de 1.450.000 et pour un ouvrier de dernier échelon (dans lequel il ne reste que deux mois) est de 1.200.000 lires.
L'INCIDENCE TOTALE DES SOMMES PAYEES
L'incidence totale (30% de la valeur totale de la dépense due aux sommes payées à toutes ces personnes) se monte à 4 milliards (y compris les frais qui, seulement pour les parlementaires, se montent à un milliard).
La réalité actuelle du Parti radical est, en définitive, beaucoup plus consistante, articulée et complexe de ce qu'il résulte de l'examen du "parti en tant que tel".
QUELQUES CONSIDERATIONS D'ORDRE PLUS GENERAL
Après les éléments fournis jusqu'ici au sujet de la "valeur" totale du parti, de sa réelle potentialité financière et de ses ressources humaines, de son organisation structurelle qui émerge de cette nouvelle dimension - éléments recueillis essentiellement en fonction de l'analyse des chiffres - nous pensons devoir ajouter quelques considérations d'ordre plus général, dues à l'expérience de ces derniers mois.
L'ORGANISATION FINANCIERE
La première considération concerne l'organisation financière qui soutient le parti dans son ensemble: le Parti radical est une réalité qui ne fait ni ne peut faire abstraction de sa présence institutionnelle. Cette constatation n'est pas, cependant, relative uniquement à l'aspect financier, mais elle concerne également l'installation du parti en Italie.
En premier lieu les inscrits, pour lesquels la présence institutionnelle constitue aujourd'hui une donnée acquise, en termes plus ou moins conscients et évidents, qui influe sur leur comportement; la référence institutionnelle, en outre, fait partie du jugement, de l'évaluation que l'opinion publique donne du parti.
Inscrits et opinion publique souhaitent, s'attendent à un renforcement, un retour au parti pour les gens, mais dans ce souhait il n'y a pas l'attente, au contraire il y a la crainte d'un abandon de sa présence dans les institutions. En grande partie inexprimée, cette évaluation est valable également - à notre avis - pour le groupe dirigeant.
LE "POIDS" DES PERSONNES QUI TRAVAILLENT POUR LE PARTI
Une seconde considération est relative à l'ensemble des personnes qui travaillent pour le parti: il s'agit d'un ensemble, d'une "structure" qui "pèse", bien qu'insuffisante aux exigences du parti, aussi bien du point de vue financier que du point de vue fonctionnel et de l'organisation, même si les rémunérations ne sont pas excessives mais plutôt modestes. L'aspect qu'il faut considérer et évaluer est qu'il faut tenir compte cependant de ces "rémunérations".
LE ROLE DIRECTIF DU PREMIER SECRETAIRE
La troisième considération est relative au rôle directif du premier secrétaire qui résulte, vu dans cette dimension, moins "central" et moins "exclusif" que ce signifie officiellement sa position dans le "parti en tant que tel". En effet, la fonction directive du parti est fractionnée; ce qui rend très difficile, pratiquement impossible, d'un côté, l'attribution, et de l'autre, la prise de responsabilité avec un minimum de continuité; d'autre part c'est-là une condition incontournable, étant donné que c'est une conséquence directe du fait d'être le centre promoteur effectif non pas étranger mais externe à la structure. La fonction directive ainsi fractionnée est obligée de "s'autogouverner"; elle est donc peu adaptée à un travail qui soit coordonné "de l'intérieur"; elle est davantage adaptée pour accueillir de simples sollicitations et stimulations ou encore des orientations individuelles.
L'INFLUENCE DU MOMENT INSTITUTIONNEL
Dans son ensemble, la structure subit en fait l'influence dominante du moment institutionnel, tant à cause de l'apport, souvent déterminant, fourni par ce moment, au développement de l'histoire radicale, qu'à cause des influences inévitables sur l'identité personnelle.
INFLUENCES "CONSERVATRICES"
Cinquième considération due à la permanence d'une grande partie des mêmes personnes, dans la structure, à tous les niveaux, et qui a provoqué, dans une certaine mesure, des "influences conservatrices", mises en évidence précisément - entr'autre - par la consolidations de plusieurs niveaux. Il faut constater cependant que ces influences n'ont pas encore provoqué des attitudes et des comportements bureaucratiques, sinon pour des aspects mineurs d'importance réduite.
L'ORGANISME EST DEJA TROP "COMPLEXE ET SEDIMENTE"
Il y a donc une tendance à obtenir la reconnaissance de son propre rôle qui, si elle peut produire d'un côté, un durcissement de la structure, de l'autre, elle est manifestation d'exigences réelles: l'organisme tel qu'il est est déjà trop complexe et sédimenté pour pouvoir s'autogérer; il a besoin d'une structure, même limitée, reconnue et reconnaissable et d'un minimum de règles explicites qui en permettent le gouvernement et non pas uniquement la gestion.
LE PARTI N'EST PAS PRET POUR "REFLECHIR, PREDISPOSER, PLANIFIER"
Sixième considération: le parti, même dans sa réalité actuelle, plus complexe, est un organisme fait pour opérer, pour agir, pour agréger "les autres", dans des moments particuliers et vers des objectifs singuliers et précis, il n'est pas prêt- en tant qu'organisme - à "réfléchir, à prédisposer, à planifier"; c'est probablement le caractère qui le met aujourd'hui en plus grande difficulté devant un moment, une phase "d'élan" insurmontable, s'il prend le caractère de la "transition" ou, encore, de la "conversion".
UNE INEVITABLE USURE
Septième considération: des années et des années d'intense activité, stressante, continue, parmi les difficultés souvent "insurmontables, puis résolues, sans jamais parvenir à un minimum de stabilité et de sècurité, ont produit une inévitable "usure" qui a provoqué - à fortiori, en absence de renouvellement suffisant et adéquat - une lassitude et un profond besoin de haltes, sinon d'interruptions.
EST-CE QUE C'EST NOUS QUI AVONS CHANGE OU BIEN LES CONDITIONS?
Cette dernière considération impose une autre question: après plusieurs décennies, est-ce que c'est nous qui avons changé ou bien les conditions "extérieures"? Ces conditions qui nous permettaient d'être ceux que nous avons été? Les autres, ceux qui n'ont pas changé, peut-être ici-même, parmi nous, ne sont-ils plus là ou bien encore ne sont-ils pas venus?
Mais revenons à des questions plus directes et immédiates.
Nous avons vu que le parti, dans son ensemble, "vaut" pour un an: 13 milliards 500 millions.
QUELLE EST, DANS SON ENSEMBLE, LA DEPENSE POUR 1988?
Quelles activités soutient le parti avec cet argent? Quelle est la dépense générale?
Pour 1988, la disponibilité n'est que de 13 milliards, puisque nous avons déjà utilisé le financement public de 1988 en 1987, et que nous devons faire recours cette année aussi à des prêts bancaires sur le financement public de 1989, prêts qui comportent une diminution de la disponibilité réelle pour 500 millions.
COMMENT EST REPARTIE CETTE DEPENSE?
La dépense générale pour 1988 est répartie de la manière suivante:
- directement pour le parti: 4 milliards 750 millions, y compris la dépense de 1 milliard pour l'acquisition du nouveau siège de Rome en 1988;
- pour Radio Radicale: 4 milliards 800 millions, en tenant compte également de 300 millions de notes de téléphone et d'électricité;
- pour les groupes parlementaires: trois milliards 650 millions;
- pour le Centre d'Ecoute et l'Irdisp: 200 millions;
Le total est de 13 milliards 400 millions.
Le déficit est donc de 400 millions.
POURQUOI LE DEFICIT TOTAL EST-IL INFERIEUR A CELUI DU DEVIS?
Ce déficit total est beaucoup plus limité si on le confronte à celui de 2 milliards 200 millions déclaré dans le devis qui vous a été distribué, relatif aux dépenses du parti "en tant que tel".
La différence du déficit est due:
- à l'augmentation de 767 millions des entrées pour les inscriptions et les contributions; augmentation établie sur la base des considérations faites à ce sujet au début de cette relation;
- à l'hypothèse d'utiliser 500 millions du financement public et 500 millions des disponibilités des groupes parlementaires.
Il s'agit d'une conclusion, d'un résultat "optimum", possible uniquement si l'on accepte l'interprétation du parti envisagée comme "valeur" générale et, conséquemment, l'hypothèse d'une utilisation intégrée des ressources dues à l'autofinancement direct et aux ressources disponibles grâce à notre présence dans les institutions; pour être plus clairs et plus explicites: si l'on accepte - en particulier - pour le parti en tant que tel, l'utilisation du financement public.
LA DEPENSE SELON LE DEVIS:
LE CONGRES
Venons-en maintenant à certains aspects qui caractérisent la dépense de cette année selon le devis dont vous disposez.
Le Congrès de 1989: la dépense représente, tant sur le plan financier que de l'organisation, un engagement de telle portée qu'elle reste sans précédent. Le montant de la dépense - 400 millions - équivaut à la dépense totale soutenue par le parti radical en 1978. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas, avec le congrès, courir les risques que nous sommes en train de courir avec ces conseils fédéraux, organisés de manière inadéquate et telle à pouvoir rendre vaine la valeur politique qui nous pousse à nous réunir dans des pays autres que l'Italie. Et ce n'est qu'un exemple, un indice de la capacité d'organisation que nous n'avons pas et que nous devons acquérir.
LA TRESORERIE
A partir de cet exemple, nous arrivons tout droit à l'une des carences les plus graves: la trésorerie.
Comme vous pouvez le constater dans les documents, le trésorier a la responsabilité politique et d'organisation de la recherche des ressources financières et de leur gestion, mais aussi de préparer et assurer "les services" et, cette année, également les rapports avec les inscrits, et, pour l'Italie, les rapports avec les associations. C'est une tâche d'organisation énorme, par rapport à laquelle le parti dispose d'une structure qui est - non pas inadéquate - risible. Par exemple, le coût soutenu pour la gestion et l'administration des ressources financières, qui se montent au total à 13 milliards, alloué à plusieurs centres séparés (y compris celui de Bruxelles), n'est que de 150 millions de lires et ne se sert que de l'apport de 5 collaborateurs et d'un seul conseiller externe.
Entre autre, nous utilisons des systèmes comptables très élémentaires, si bien que nous ne pouvons guère faire d'analyses précises ni de contrôles efficaces.
Avec Paolo Vigevano et Maurizio Turco - le premier, encore occupé par la responsabilité de Radio Radicale (pour laquelle nous n'avons pas de remplaçant valable) et le second, écrasé sous le poids de la campagne pour les signatures pour les Etats Généraux des peuples européens - et avec 4 personnes seulement mais très efficaces cependant - il n'est guère pensable, et du reste il ne serait pas crédible, de pouvoir affronter, résoudre et surmonter cette carence.
LES SIEGES
L'activité du parti se déroule en plusieurs centres (parti, groupes parlementaires, Radio Radicale) séparés par un fractionnement dangereux, rendu encore plus lourd aujourd'hui par les exigences des rapports avec Bruxelles et avec les autres pays et par la disposition en des sièges séparés du secrétariat et de la trésorerie.
L'acquisition du nouveau siège de Rome devrait réduire ce désagrément, source entre autre, de coûts plus élevés et de contrôles moins efficaces.
En ce qui concerne Bruxelles, de sérieux problèmes ses posent, non pas à cause du siège commun entre parti et groupe parlementaire, qui assure au contraire pour l'heure des opportunités avantageuses dans l'utilisation des services, mais du nombre réduit de personnes engagées pour le parti.
Ces personnes arrivent à peine à faire face à la publication en langue française de "Notizie Radicali", à une partie des traductions et à la gestion des listes d'adresses actuelles.
Il est nécessaire en outre d'assurer du moins - dans ce siège - une capacité autonome de travail pour l'initiative politique transnationale, et pour développer une propre production écrite et de suivre l'activité des parlementaires et du Parlement européen, assurant les contacts avec la presse et les autres organes d'information.
C'est un aspect de sérieuse et constante préoccupation que celui des sièges, à cause des difficultés objectives que comporte le fait de chercher puis de réaliser les solutions les plus adéquates.
L'INFORMATION
L'information écrite est certainement l'un des moyens les plus importants dont - actuellement - le parti peut disposer sur le parcours transnational.
Pour cet aspect-là également, les ressources humaines comme les ressources économiques, sont insuffisantes.
Avec effort et succès, nous avons produit la "Lettre Radicale", bi-mensuelle, qui propose de fournir une première information aux inscrits: c'est une expérience qui s'ajoute aux autres.
Pour la revue par contre, nous sommes encore sur le plan des bonnes intentions, à la recherche de financements possibles, indispensables pour assurer la diffusion et la continuité d'une publication d'aspect, de ton, et de contenus adéquats. Cependant, les difficultés les plus consistantes dans ce domaine sont:
- la nécessité de disposer d'un recueil organisé - d'archives - du matériel produit de par le passé par le parti et duquel il soit possible d'extraire des monographies et autre matériel pour produire une première base efficace d'information;
- la constitution d'un centre de traductions capable de faire face, dans les temps et avec la qualité adéquate, aux 5.000 pages prévues; il est nécessaire, dans ce but, d'avoir la collaboration de militants; autrement, le parti ne sera pas en mesure de soutenir les coûts relatifs; il s'agit d'un problème et d'une responsabilité qui doivent-être affrontés et résolus avant tout dans un lieu politique;
- la distribution du matériel écrit constitue la principale difficulté, et est, pour l'heure, insurmontable: le parti a recueilli, sélectionné et mis à jour en Italie durant des années d'activité, des millions d'adresses et dispose aujourd'hui d'une liste d'adresses "utile" de 600.000 noms; la recherche des adresses dans les autres pays a donné jusqu'ici 70.000 noms, dont 4.500 utiles seulement. Le problème de la recherche des adresses et par ailleurs étroitement liée à l'initiative politique et constitue en soi un objectif politique essentiel.
LES ACTIVITES DU PARTI
Les activités: il s'agit de la dépense à laquelle