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Pannella Marco - 27 maggio 1988
Un homme de culture et non de pouvoir
Par Marco Pannella

SOMMAIRE: Souvenir de Enzo Tortora

(Nouvelles Radicales N.3 - Juin 1988)

Le dernier acte public d'Enzo Tortora a été sa signature d'acceptation de la candidature sur la "liste civique, laïque et écologiste pour Catagne" pour les élections du 29 mai. Il devait y figurer comme tête de liste. Tortora répétait que "Catagne était la nouvelle Naples".

Depuis un an il lisait horrifié et désolé les actes de l'instruction du maxi-procès lancé par les magistrat du Parquet de Turin s'inspirant du Parquet napolitain des dernières années à Catagne.

J'ai pris la responsabilité de désobéir à ce frère et à ce camarade. Nous avons publié la semaine dernière, le document d'acceptation de cette candidature en l'excluant de la liste. Je ne m'explique pas et je ne m'excuse pas. Mais je lui rends tel quel, jusqu'au dernier, ce qui lui appartient, et ce aussi sur le plan de la chronique. Enzo voulait démontrer, et il y est parvenu, qu'il était vivant comme

jamais et non mourant. Jusqu'à son dernier souffle. Tel qu'il l'écrivit dans son dernier article paru dans le Corriere della Sera.

C'est il y a quarante ans que nous rencontrâmes pour la première fois, au milieu d'étudiants de Gènes et depuis 1965 alors dans la LID de Loris Fortuna et de Mauro Mellini, nous nous sommes trouvé réunis. Ce furent des années de rencontres par intermittence où nous confrontions nos diversités et où nous ne cueillions pas encore les fruits communs. Jusqu'au moment de sa rencontre avec la "Justice".

C'était un homme de culture et non de pouvoir, ni dans les institutions, ni dans sa profession. C'est peut-être le seul que l'on ait connu durant ces décennies, qui aimât le beau geste, le style, l'élégance, et qui réussi à le faire passer. Ce fut là une chose qu'il aima et non une chose qui l'eût diverti. Sa démission du Parlement européen fut un geste unique, a fortiori au vu des circonstances dans lesquelles elle eut lieu. Ce n'est pas par hasard que l'on aida férocement la mémoire nationale à oublier un tel geste et à ne pas le comprendre.

C'était un libéral. Et il lui est arrivé aussi de devoir l'être ailleurs pour l'être mieux et à fond.

C'était un radical. C'est lui qui a redécouvert tant de pages et de phrases de Voltaire qui nous expliquaient mieux que nous n'aurions pu

expliquer nous-mêmes, ce que nous étions en train de faire et de tenter de faire, dans les prisons et ailleurs.

Il était, dit-on, un "présentateur" mais personne mieux que lui n'a "représenté" et non "présenté" ou commenté la passion pour ceux qui en souffraient le manque ou la violence.

Il était aussi capable d'être impitoyable. Mais la charité est dure et non mélasse. Il a connu aussi le tourment d'avoir l'intelligence et d'avoir raison parce que ce que l'intelligence et la raison voient aujourd'hui est et ne peut être que douleur, cause de douleur.

Il s'en est allé un matin où il était mieux, serein.

C'est mieux, c'est bien pour lui. Mais la douleur est plus vive, plus violente pour Francesca, sa compagne, pour qui tout signe devenait un espoir. Demain nous te célébrerons aussi à Catagne, Enzo.

 
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