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NR - 17 giugno 1988
Franc par franc, les initiatives et les projets du Parti Radical

SOMMAIRE: Voici la liste et les coûts des initiatives politiques qui ne pourront pas être adoptés par le secrétariat du Parti radical à cause de la crise financière du parti.

(Nouvelles Radicales - N.4 - Août 1988)

Ci-dessous, en dix points, les projets (avec leurs budgets respectifs) que le Parti Radical se proposait de réaliser, et qui resteront sans suite par manque de ressources financières. Il ne s'agit pas de projets abstraits, décidés sur le papier, mais de la poursuite logique d'activités et d'engagements sur lesquels le parti s'est fortement mobilisé durant la première partie de l'année. Devons-nous nous résigner à leur inéluctable suppression?

Ou est-il encore possible de trouver, dans le parti et en dehors de lui, les ressources morales et financières pour les mettre en oeuvre ?

Nous espérons que oui. Nous espérons qu'il sera possible, grâce aussi à votre contribution, de relancer autour de ces dix projets, de ces dix initiatives politiques, un programme d'actions, le programme d'une organisation autofinancée.

Voici, franc par franc, les programmes et les initiatives que nous ne pourrons pas mettre en oeuvre

1. Etats-Unis d'Europe

La remise en route du processus d'unité politique de l'Europe est peut-être encore possible durant la courte période qui nous sépare des élections européennes de 1989. Il est peut-être encore possible de déterminer la convocation, à Paris, à l'occasion du bicentenaire de la prise de la Bastille, d'une grande assise européenne. Celle-ci serait composée des nouveaux élus au Parlement européen et des membres des Parlements nationaux des 12 pays membres de la Communauté Européenne. Elle poursuivrait essentiellement trois objectifs. L'élection du Président du Conseil Européen, la mise en place définitive de la législature constituante des Etats-Unis d'Europe, la ratification de la désignation du Président de la Commission exécutive de la Communauté Européenne.

Tout cela est encore possible. Et même dans le cas contraire, nous aurions de toute façon réussi à créer un fort mouvement politique de parlementaires des 12 pays membres favorables à l'accélération du processus d'intégration politique. Un front de parlementaires qui ne sont pas résignés à assister passivement à la croissance d'un pouvoir supranational technocratique et non démocratique, placé dans les seules mains des gouvernements nationaux.

La proposition radicale était en effet née d'une double conviction. L'Europe ne pouvait rester immobile face aux hésitations, aux résistances et aux vetos des gouvernements nationaux. Le projet de nouveau traité d'Altiero Spinelli ne pouvait être repris et relancé sans un fait nouveau et d'importance, capable de secouer les résistances des gouvernements.

Nous avons suscité des convergences politiques significatives et plus encore inespérées. Nous avons obtenu de larges majorités au Parlement italien et au Parlement européen. De nombreux intellectuels se sont rangés à nos côtés. Nous nous sommes mûs à l'unisson avec les mouvements fédéralistes de l'Europe tout entière. Avec les fédéralistes italiens nous avons recueilli des dizaines de milliers de signatures sur un projet de loi d'initiative populaire demandant l'organisation d'un référendum qui sanctionne l'attribution au Parlement européen des pouvoirs constituants. Lors du dernier Conseil Européen des Chefs d'Etat et de gouvernement, le projet des Etats Généraux a été explicitement évoqué et soutenu par le Président du Conseil italien, Ciriaco De Mita.

Mais le temps presse. Les élections européennes ont lieu en juin prochain. Sans la création dans les tout prochains mois d'une volonté politique déterminée, la prochaine législature ne sera pas constituante. Le prochain Parlement européen sera une fois encore un Parlement sans pouvoirs.

Pour espérer pouvoir marquer des points, il faudrait susciter cet automne, en l'espace de quelques semaines, un vaste mouvement de parlementaires en faveur du projet. Il faudrait qu'au moins quelques-uns des parlements nationaux des pays membres approuvent des délibérations analogues à celles approuvées par le Parlement européen et le Parlement italien. Pour avoir quelque chance d'y parvenir il faudrait créer des centres opérationnels d'initiatives et de relations politiques auprès des Parlements de cinq ou six capitales européennes. Il faudrait des journaux, en autant de langues que nécessaire. Il faudrait que des initiatives soient prises auprès des opinions publiques de ces mêmes pays. Cette initiative avec celle du référendum promu conjointement avec le Mouvement fédéraliste européen nous semble être aujourd'hui la seule initiative politique capable de réactiver le processus d'unité politique européenne. Elle risque pourtant de se bloquer ici, et de rester lettre morte.

Nous n'aurons en effet pas les moyens de réaliser le programme que nous avions prévu.

910.000 FF

Une seconde lettre aux 6.969 membres des Parlements nationaux dans les neuf langues officielles de la Communauté pour la poursuite de l'initiative des Etats Généraux européens. 158.000 FF

La Campagne pour l'adhésion des maires et bourgmestres européens à l'initiative des Etats Généraux. L'envoi d'un journal en neuf langues.

457.000 FF

La publication de l'éventuelle résolution du Parlement belge.

64.000 FF

La campagne en Espagne et notamment la publication de l'appel pour les Etats Généraux européens déjà souscrit par de nombreux intellectuels.

137.000 FF

La campagne en Grèce (c'est ce pays qui détient la Présidence du Conseil Européen durant le second semestre 88) pour solliciter des réformes institutionnelles. La publication sur des journaux d'un appel en ce sens. 91.O00 FB

2. Contre le prohibitionnisme en matière de drogue

Il y a quelques semaines en France, le ministre délégué à la santé du nouveau gouvernement Rocard fut contraint de démissionner. Il avait osé émettre des idées proches de celles exprimées par Marco Pannella. Résultat: le scandale éclate dans le petit monde des hypocrites et des moralistes. Coupable. Coupable d'être convaincu que ce n'est pas avec le prohibitionnisme que l'on vainc la drogue et la criminalité. Une criminalité nouvelle et spécifique qui prospère et se renforce grâce au commerce de la drogue, et dont les profits gigantesques conditionnent toujours plus la vie politique et économique.

Il s'agit là apparemment d'une défaite. Mais le fait qu'un ministre réformateur d'un grand pays comme la France ait risqué son poste de ministre sur cette position, faisant naître par la même occasion un débat politique et une bataille d'idées, démontre le chemin parcouru dans le monde par cette simple vérité. Idée que les radicaux ont eu le courage d'affirmer une fois encore les premiers, pratiquement isolés.

Car s'il existe une lutte typiquement transnationale, c'est bien celle-là. Si victoire il y a ou il peut y avoir dans cette lutte simultanée contre le prohibitionnisme, la drogue et la criminalité, c'est uniquement sur le plan international qu'elle aura lieu. Il est même tout simplement inutile, voire dangereux, d'y penser dans le seul cadre national.

Le CoRA (Coordination Radicale Antiprohibitionniste) s'est récemment constitué à l'initiative de Giancarlo Arnao et de Marco Taradash. D'importants contacts internationaux ont déjà été établis. Des associations du CoRA se sont déjà crées à Madrid, Paris et Bruxelles et dans les grandes villes italiennes. Des initiatives de luttes et d'actions militantes sont d'ores et déjà en cours de réalisation.

Nous avions cependant prévu un saut qualitatif avec l'organisation d'un grand congrès international à Madrid avant la fin 88 ou au plus tard au début de 89. Nous avions prévu d'autres actions, qui demandaient un investissement considérable. Considérable au vu de nos possibilités bien entendu.

Nous avions prévu également la publication dans cinq langues d'un livre sur ce thème (ce projet est illustré avec les autres projets d'édition).

Mais par contre nous sommes obligés de dire qu'en l'état actuel des choses nous ne sommes pas en mesure de réaliser quoi que ce soit de tout cela. Le mouvement d'opinion contre le prohibitionnisme croît. Tout comme croît la conviction que le prohibitionnisme est devenu le plus grand allié du marché mafieux et de la diffusion des drogues dures. Par contre la possibilité s'éloigne d'organiser ce mouvement d'opinion en mouvement politique en vue de transformer ces convictions en propositions de solutions législatives, en propositions de directives communautaires, de traités internationaux.

Et pourtant, dans un monde politique où des centaines et des centaines de millions sont dépensés chaque année pour des congrès absolument inutiles, il s'agit là de chiffres littéralement ridicules.

1.418.000 FF

Séminaire de Bruxelles (fin septembre) et Congrès de Madrid (fin de l'année): salle, traductions simultanées, supplément de Nouvelles Radicales en trois langues, voyages, séjours des experts venant d'USA, du Canada, de France, de Grande-Bretagne, d'Italie: 1.100.000 FB

Envoi du manifeste antiprohibitionniste à tous les commissaires de police européens: 91.000 FB

Envoi du supplément de Nouvelles Radicales à un échantillon sélectionné de médecins et d'avocats: 229.000 FF

3. Droits de l'Homme à l'Est : Une campagne

Mettre à l'épreuve Glasnost et Pereistroika en organisant un grand colloque à Moscou dans les prochains mois, créant ainsi une grande occasion de débats et de rencontres entre des personnalités démocratiques et des chercheurs occidentaux, les diverses expressions de la dissidence en URSS (en y incluant si possible la présence et donc le retour pour la circonstance de quelques réfugiés de premier plan) et éventuellement les autorités soviétiques. Notre projet s'inscrivait dans le processus en cours et tentait de donner une réponse sans a priori et sans préjugé à la confrontation en acte entre ceux qui soulignent toutes les limites et les contradictions de la Glasnost, et ceux qui - à l'intérieur et à l'extérieur de l'Urss (et aussi de notre parti) - tentent au contraire de souligner les dynamiques sociales et politiques entraînées par la politique réformatrice de Gorbachev.

Le projet envisageait à l'origine une initiative clandestine. Mais nous nous étions bien vite décidés à en faire une grande occasion publique de connaissance et de dialogue. Le seul fait de l'imaginer et de la programmer pouvait laisser présager de l'ouverture d'un large éventail d'initiatives politiques sérieuses et fertiles, destinées en tous les cas à laisser des traces.

Pour le reste, sans rappeler ici les nombreux contacts qui ont été pris et renforcés durant ces derniers mois en Pologne, en Tchécoslovaquie et en Yougoslavie, nous avions mis au point le projet d'une agence transnationale de la dissidence, une espèce de voix officielle, d'antenne européenne de la dissidence et de ses publications en Europe Occidentale.

879.000 FF

Initiatives pour le 20· anniversaire de l'invasion de la Tchécoslovaquie: 46.000 FF

Agence transnationale de la dissidence: 146.000 FF

Colloque en Union Soviétique: 685.000 FF

4. Droit de l'Homme: l'Observatoire international

Les droits de l'Homme avaient été choisis par le dernier Congrès du parti comme un des terrains privilégiés sur lequel tenter de construire le parti transnational. Même si pour les dissidents soviétiques comme pour les objecteurs grecs, pour les minorités turques comme pour les syndicalistes de Solidarnosc, le Parti Radical est devenu toujours plus au cours de ces années un point concret de référence, nous sommes toutefois loin d'en avoir fait le parti des Droits de l'Homme. Nous ne parlons pas ici d'une agence humanitaire, mais d'une organisation politique qui se bat - se battrait - concrètement pour l'affirmation - partout - des droits de l'Homme. Les difficultés, comme il est facile de le comprendre, sont énormes. A partir de notre travail mais aussi en réponse aux demandes de nos inscrits et de nos interlocuteurs, nous avions mis en évidence, en plus des initiatives politiques spécifiques pour les droits de l'Homme dans les pays de l'Est européen, un objectif minimum. La création d'un instrument essentie

l de travail et d'initiative. Un "plus" pour coordonner l'action des radicaux agissant sur ce thème à l'intérieur des institutions nationales, européennes et internationales.

Notre programme prévoyait l'entrée en fonction dans les prochaines semaines d'un Observatoire international pour les Droits de l'Homme. Les coûts d'un tel projet sont presque insignifiants: environ 1,4 million. Néanmoins le manque de disponibilités financières du parti ne nous permettra pas de le mener à bien.

Acquisition de publications. Un ou deux collaborateurs fixes. Impression d'un bulletin mensuel, traduction, communication (télex, téléfax, téléphone): 229.000 FB

5. Yougoslavie dans la CEE: une campagne, un congrès

L'entrée de plein droit de la Yougoslavie dans la Communauté Européenne (et son passage du pluralisme aujourd'hui seulement national au pluralisme de la démocratie politique) est l'unique proposition politique qui a été en mesure de prévoir et de répondre politiquement à la grave crise en acte dans cette République. Une crise économique et sociale, mais surtout une crise déchirante dans la convivance des diverses nationalités qui composent la fédération yougoslave.

Une fois encore ce sont les radicaux qui l'ont proposée. En plus de Marco Pannella au Parlement européen, le Parti tout entier a tenté de l'affirmer en Yougoslavie et dans la Communauté Européenne. Il est nécessaire d'encourager les yougoslaves en nourrissant leur débat, leurs questions et leurs remises en questions de nos réflexions, de nos propositions et de nos initiatives. Il est nécessaire de battre l'hypocrisie de la politique de "non-ingérence" et le faux respect occidental pour la politique d'"équidistance" menée par le gouvernement de Belgrade.

L'initiative radicale a commencé à soulever intérêt et consensus là où nous avons réussi à nous faire entendre. Intérêt dans l'opinion publique yougoslave, intérêt des organes d'information, attention de la part de secteurs du gouvernement fédéral et de la Ligue des communistes yougoslaves.

Cette proposition a été également au centre de la campagne de soutien que des parlementaires radicaux (Aglietta, Pannella, Spadaccia) ont poursuivie, lors des récentes élections régionales du Frioule-Vénétie-Julie, en faveur des listes vertes, et, lors des élections municipales de Trieste, en faveur d'une liste "laïque et verte".

En plus d'un développement ultérieur de cette campagne politique, nous avions également prévu que le prochain congrès du parti transnational se déroule dans une ville yougoslave: A Zagreb, à Ljubljana ou en Istrie.

1.724.000 FF

De dix à quinze assemblées publiques dans les plus grands centres d'Istrie, de Slovénie et de Croatie: 46.000 FF

Recueil de signatures sur la pétition pour l'adhésion de la Yougoslavie à la Communauté Européenne: 32.000 FF

Edition de trois journaux, à envoyer à un fichier de 15.000 personnes:

274.000 FB

Congrès du Parti Radical en Yougoslavie: 1.372.000 FB

6. Ozone: sauvons-le

En novembre 1986, le Parti Radical confia à un grand scientifique la tâche de présenter le rapport d'introduction de son congrès. Le thème: la destruction de la couche d'ozone. Le rapport parlait du "trou d'ozone", il fournissait des données scientifiques, mettait en lumière l'imminence des dangers encourus par l'humanité et leur effets catastrophiques pour le futur de la planète.

Ce thème n'était alors connu que de quelques cercles restreints d'experts et de spécialistes. Il était inconnu des médias. Les écologistes y étaient indifférents, trop absorbés qu'ils étaient par leur idéologie du "small is beautiful" pour pouvoir s'occuper des grandes questions de la macro-écologie.

Y dédier un rapport politique dans un congrès semblait alors une extravagance radicale. Pourtant aujourd'hui tout le monde parle du "trou d'ozone" et de l'"effet-serre". Les données les plus récentes fournies par les agences internationales sur les conséquences de ce phénomène dans la biosphère non seulement confirment mais dépassent les prévisions de ces précurseurs, alors accusés d'alarmisme stupide.

La diffusion de la connaissance est le présupposé nécessaire de la décision politique. Dans le cas qui nous occupe, ce sont des dizaines et des dizaines d'Etats qui doivent la prendre. La Convention de Vienne et le protocole d'actualisation de Montréal constituent un premier pas. Certes. Mais vu la gravité du phénomène, même s'ils étaient rapidement ratifiés et mis en oeuvre par tous les Etats, les mesures seraient encore insuffisantes pour l'affronter. Plus encore, nombre des Etats qui ont concouru à la définition de ces accords tardent à les faire ratifier par leurs Parlements. Et les plus fortes résistances proviennent d'Europe, Allemagne de l'Ouest exceptée.

Avec des pétitions populaires, de grandes manifestations, des motions parlementaires approuvées à de très larges majorités, nous avons réussi en Italie à faire accélérer le processus de ratification des deux traités. Nous avons réussi également à faire approuver des lignes de conduite qui contraignent le Gouvernement à demander des mesures plus drastiques, en plus de l'accélération de l'exécution de celles déjà prévues.

Nous avons pris des initiatives analogues dans six autres pays. Tous les présupposés existent pour que celles-ci soient couronnées de succès. La conscience du problème existe en effet dans l'opinion publique et dans les classes dirigeantes. Mais il faut les faire converger sur des projets qui soient rapidement approuvés par les gouvernements et les Parlements et nous amènent en quelques mois à un nouveau protocole, corrigeant les manquements et intégrant les aspects positifs des Conventions de Vienne et de Montréal.

7. Israël: l'initiative de l'Europe

Nous avons été les seuls, une fois encore à contre-courant du conformisme ambiant, à affirmer avec force que le droit à la liberté des palestiniens et leurs droits politiques, civils et humains (comme ceux de tout citoyen de n'importe quel Etat arabe) doivent être revendiqués constamment et pas seulement quand ils sont violés ou menacés par Israël. Nous avons souvent été les seuls à nous opposer au manichéisme stupide d'une gauche européenne qui attribuait toutes les responsabilités de la situation à la méchanceté d'Israël, au point qu'une fois cette méchanceté annulée, il aurait été facile de trouver une solution à la question palestinienne.

Mais nous avons été aussi les seuls à nous adresser personnellement à chacun des députés de la Knesset pour demander la démission du gouvernement Shamir-Peres en raison de l'aveugle et obtuse mentalité d'occupant qu'il a opposé à la révolte des citoyens de Gaza et de Cisjordanie. Nous n'avons pas attendu les propositions du secrétaire du Parti socialiste, Bettino Craxi, pour demander que la Communauté Européenne assume des responsabilités directes dans la question moyen-orientale.

On ne garantit pas l'existence et l'avenir d'Israël, et on ne garantit pas la liberté (avant même l'indépendance nationale, au demeurant discutable et presque certainement vouée au totalitarisme) aux palestiniens au moyen de la démagogie et du sentimentalisme. Ce qu'il faut, c'est une politique. Forts de la proposition politique que nous avions élaborée, nous avons formulé deux hypothèses d'initiatives, toutes deux transnationales et toutes deux risquées. Nous avions imaginé de promouvoir un grand colloque à Paris sur le thème "Europe, Israël, Palestine", et - dans l'attente de ce colloque, de convoquer en octobre le dernier Conseil fédéral de cette année à Jérusalem. Il s'agirait là d'un choix qui comporterait des coûts supplémentaires de l'ordre de 600.000 FB (en plus de ceux déjà prévus normalement pour les réunions du Conseil Fédéral).

229.000 FF

Colloque à Paris: 137.000 FF

Conseil Fédéral du Parti à Jérusalem en octobre: 91.000 FF

(coûts supplémentaires)

8. Livres. Récit après récit, tout le "scandale" radical

Le projet était de rédiger quelques "livres" ou plutôt quelques "numéros uniques", quelques "titres". Un programme d'édition radicale, que nous avions jugé essentiel pour pouvoir jeter les bases, narratives mais aussi "théoriques" du Parti Radical et de ce qui est à ce jour encore son aspiration transnationale. Ce projet risque aussi de disparaître à cause de nos graves difficultés financières. Est-il possible de trouver d'autres ressources pour le financer ? Est-il possible de trouver dans les différents pays d'Europe des éditeurs qui acceptent de le promouvoir ?

Etre reconnu dans sa diversité, pouvoir être découvert dans les traits originaux de sa proposition politique. Telle est la condition préjudicielle de l'existence du Parti Radical transnational. Si seule une image associée aux mots "radical", "antimilitarisme", "avortement", "divorce", "écologie", "liberté sexuelle" traversait les frontières de l'Italie, nous serions morts avant de naître. Nous serions déjà assimilés aux groupes minoritaires traditionnels. Aux Grünen, aux pacifistes ou aux extrémistes qui existent dans différents pays.

Il est absolument vital de faire savoir que la pensée antimilitariste radicale, sa pensée écologiste, sur la justice, sur la libération sexuelle ou sur la libération de la femme n'ont aucun rapport, pas même de voisinage, avec les positions pacifiques, vertes ou "libérales", existant aujourd'hui en Occident. Tout comme la théorie radicale de l'organisation est ni plus ni moins que singulière et n'a absolument rien à voir avec celles des autres familles politiques. Ecrire, diffuser, faire connaître cette singularité est donc bien le passage obligé pour faire émerger les raisons de l'extraordinaire productivité de l'expérience radicale.

En somme le scandale radical ne devrait pas passer seulement à travers l'image transgressive imposée par Cicciolina, très certainement la radicale la plus connue dans le monde.

En Italie, pour nous faire reconnaître dans notre véritable identité auprès de quelques dizaines de milliers de personnes et quelques fois, - deux ou trois en quelque vingt années d'existence - auprès de quelques millions de personnes, nous avons dû exhiber notre nudité, notre faim, notre soif. Nous avons dû mettre en discussion l'existence même du parti. C'est seulement de cette manière que nous avons pu écrire une part importante de l'histoire italienne.

En dehors des frontières italiennes, il faut recommencer à zéro. Ou presque.

Qui sommes-nous pour pouvoir prétendre annoncer le parti transnational, et non l'internationale des radicaux, des verts, des socialistes, des homosexuels...?

Les segments de théorie et de praxis qui définissent la diversité radicale sont les feuilles de cet unique passeport qui peut nous permettre d'entrer dans l'imaginaire d'un français ou d'un suédois.

Pouvoir lui expliquer, lui raconter, en anglais, en français, en espagnol, peut-être aussi en serbo-croate et en russe, doit constituer le premier engagement du Parti Radical. Réussir ensuite à faire penser, à faire écrire un écrivain européen ou américain reconnu sur tout cela représente le second défi du projet transnational.

Sur quoi ? Sur la théorie de l'organisation radicale, sur son statut par exemple.

Raconter pourquoi les camorristes Andraous et Piromalli peuvent être inscrits, sans aucune possibilité d'exclusion, dans le même parti et en même temps que les Prix Nobel Rita Levi Montalcini et Wassili Leontieff. Le pourquoi de cet autre, de ce différent niveau d'appartenance à un parti que constitue l'inscription au Parti Radical. Les raisons de prendre aujourd'hui cette "autre" carte, cette carte radicale. Le pourquoi de l'inscription des "terroristes" et des condamnés à perpétuité. Parler de tout cela signifie raconter, parler de la seule forme d'organisation politique qui a réussi à dépasser la conception jacobinne ou affairiste, ou encore "lobbystique" du parti pour conjuguer ensemble les principes de liberté et du droit. Cela signifie parler du seul parti qui a témoigné au moyen de ses actions que la politique est morale, que la politique est culture. Ou qu'elle n'est pas politique.

Raconter ces 1.300 jours de jeûne, ces 1.280 jours de prison, ces 3.500 kilomètres de marche et de lutte, ces 30 millions de signatures récoltées sur 39 référendums. Raconter cela pour parler de la théorie de l'action politique non-violente. Traduire en anglais, en français,... - et c'est à proprement parler difficile - des paroles, pas des slogans, qui ont marqué, jalonné, notre histoire: "massacre de vérité, massacre de vies humaines", "camarades assassins", "toutes les armées sont noires", "trois millions de vivants tout de suite", "tu le choisi ou tu le dissous", "divorce de classe, avortement de classe", "se désorganiser scientifiquement", "droit à la vie" et "vie du droit".

De combien de camarades ou d'amis qui nous ont compris, parfois de loin, qui ont voulu et qui veulent dédier leur vie à creuser de leur plume la vérité, de combien de ménestrels aurions-nous besoin pour raconter le long des chemins difficiles du monde, face aux citoyens incrédules, que parfois utopie, espérance et rêves peuvent se matérialiser ? Si on en a vraiment envie, si on en a la passion et si on se choisi et se donne les bons outils ?

De combien de dizaines de millions de francs aurions-nous besoin pour traduire, imprimer, diffuser, grâce éventuellement au concours de quelque éditeur fou, ces histoires ?

Tel est le "devis" que nous essayons de faire dans ces pages radicales. Affirmer ses propres espérances coûte et coûte cher. Et si la marchandise est bonne, elle n'est pas mise en liquidation. Ce qui est sûr c'est que quand elle est produite gratuitement, quand elle n'a pas besoin de l'argent des citoyens, elle dissimule fraude et magouille. Nous par contre nous vous demandons tout. Tout ce que vous êtes disposés à payer pour réaliser vos espérances et les nôtres.

Le projet prévoit la production de publications monographiques sur les plus grandes questions affrontées par le Parti Radical. Les publications adressées en particulier aux lecteurs non-italiens, devraient avoir une fonction d'information sur la "pensée" et les initiatives du parti.

En voici les titres (le projet est à réaliser en trois ans à raison de la publication de 3 titres par an):

1. Parti transnational:

2. Le Parti Radical de "A" à "Z", "encyclopédie" du P.R

3. Les radicaux et Israël

4. Drogue

5. L'affaire Tortora et la justice juste

6. La non-violence politique

7. La bataille contre l'extermination par la faim

8. L'urgence et la nécessité de l'Europe

Pour cette année:

1.372.000 FB

Ci-dessous les coûts des trois premiers volumes qui devraient sortir avant la fin 1988:

Parti transnational: 457.000 FF

Le Parti Radical de "A" à "Z": 457.000 FF

Drogue: 457.000 FF

9. Un minimum de 3.000 nouveaux inscrits

Le Congrès nous avait fixé l'objectif de 3.000 inscrits en dehors d'Italie pour janvier 1989. En termes d'organisation c'est la condition minimum pour pouvoir constituer un véritable parti transnational. C'est un objectif accessible.

Bien que nous en soyons encore loin, le chiffre de cinq cent inscrits non-italiens démontre qu'il en est bien ainsi. Dans cinq pays (Espagne, Portugal, Belgique, France, Yougoslavie) le Parti a déjà une consistance associative, dans certains cas d'une centaine d'inscrits, dans d'autres de plusieurs dizaines. En tous les cas une consistance associative peu différente de celle que connaissait le Parti Radical en Italie durant les années soixante.

Mais c'est aussi un objectif auquel nous ne pouvons renoncer pour la simple et bonne raison qu'un parti transnational qui ne serait pas tel dans sa dimension associative n'aurait pas de sens. Nous avions des projets pour atteindre l'objectif fixé par le Congrès. En ne conservant que le minimum indispensable, nous ne retenons parmi ceux-ci que le projet d'édition de "Nouvelles Radicales" en français et en espagnol... Pour qui est conscient que le premier problème d'une organisation transnationale est la communication entre ses inscrits, entre ses associés, il n'est guère difficile de comprendre qu'il faudrait beaucoup plus.

594.000 FF

Nouvelles Radicales - Belgique - 5 numéros - tirage 12.000 exemplaires: 137.000 FF

Nouvelles Radicales - France - 5 numéros - tirage 20.000 exemplaires:

160.000 FF

Equipement d'un siège à Paris: 114.000 FF

Nouvelles Radicales en espagnol et acquisition de fichiers:

183.000 FF

9. En Italie

Et en Italie ? Il existe en Italie un héritage qui nous impose le devoir de reprendre et de continuer la bataille que nous avons menée avec Enzo Tortora.

Malgré la victoire du référendum le problème de la justice ne s'est ni conclu ni résolu, malheureusement.

La question de la justice est ouverte, gravement et grandement ouverte. La preuve en est la virulence avec laquelle les mêmes magistrats qui construisirent, de connivence avec les journalistes et les repentis, le "cas Tortora" et le procès de Naples, recommencent aujourd'hui à travers le procès d'intimidation des avocats Caiazza et Zeno à tenter de noircir la mémoire d'Enzo mort, n'ayant pas réussi à le faire condamner de son vivant.

Avant de mourir Enzo décida de promouvoir la constitution de la "Fondation Enzo Tortora pour la justice", la confiant à Francesca Scopellitti et à certains d'entre nous.

C'est un engagement auquel le Parti Radical ne peut se soustraire.

10. Et encore

Nous avons tracé ici en dix points les programmes et les budgets que nous avions réussi à mettre au point, et que nous aurions dû réaliser d'ici au Congrès de janvier prochain. Nous les avions élaborés en partant des choses faites, nombreuses et consistantes.

Mais il existe aussi un budget des choses que nous n'avons même pas eu la force et l'énergie d'affronter, et qui restent autant de cases blanches, vides, de ce programme idéal du Parti Radical.

Essayons d'en donner quelques titres:

Extermination par la faim

Nous avions prévu de continuer et de relancer en Europe l'Appel des Chefs d'Etat africains.

Droits de l'Homme

La déportation forcée des minorités hongroises de Transylvanie décidée par la République roumaine.

Macro-écologie

La déforestation et la désertification, deux thèmes qui vont de pair avec la lutte contre l'extermination par la faim et la lutte pour le développement...

 
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