de Paolo Vigevano
Trésorier Fédéral du Parti Radical
SOMMAIRE: Le trésorier du Pr présente le bilan des cotisations et d'autres finances versés au parti pendant l'année 1988 en analysant les initiatives et activités, ainsi que les moyens de communication disponibles.
(Nouvelles Radicales N. 6 - octobre 1988)
Un bon résultat financier, qui risque de se traduire en échec politique. Voilà synthétisé en bref le point de la situation de la campagne d'inscriptions et de souscriptions en ce début d'octobre. Environ 15 millions de FB, soit un peu plus du tiers de l'objectif global, ont été recueillis, tandis que nous sommes déjà aux deux cinquièmes de la durée établie pour atteindre l'objectif des 50 millions.
C'est - vous vous en souvenez - une telle somme que le Parti Radical avait jugée nécessaire pour réaliser son programme d'activités d'ici à la fin de l'année. Programme dont la mise en oeuvre avait été subordonnée à la réalisation d'objectifs intermédiaires de souscription. Par ailleurs devant le risque d'échec de la campagne d'autofinancement, le secrétaire et le trésorier ont été invités par le Conseil Fédéral à "préparer aussi la fermeture du parti".
Les 15 millions de francs récoltés proviennent pour 61% des membres sous forme d'inscriptions (4 millions) et de contributions supplémentaires (7 millions). Mais la nouveauté la plus marquante réside sans aucun doute dans les plus de 9 millions (37% du total des sommes récoltées) provenant de contributions absolument extraordinaires de non-inscrits. Il faut préciser ici que ce dernier poste comprend aussi une contribution de plus de 3 millions, fait unique dans l'histoire du parti et comme tel difficilement reproduisible. En ce qui concerne les sommes versées par les inscrits, elles sont constituées dans une proportion de 40% (3 millions environ) par les contributions extraordinaires des parlementaires, des membres du secrétariat politique et des camarades plus directement engagés dans l'activité du parti, qui ont ouvert la souscription. Ressources elles aussi non ou difficilement "renouvelables". Si nous épurons les sommes récoltées jusqu'ici de ces entrées extraordinaires, il reste environ 11 millions, rec
ueillis pour moitié durant le mois d'août et pour l'autre durant le mois de septembre. A cette analyse déjà en soi préoccupante, s'ajoute le fait encore plus préoccupant relatif à la progression dans le temps des inscriptions.
Durant le mois d'août nous avons enregistré 338 inscriptions, dont plus de 40% proviennent de personnes qui se sont inscrites pour la première fois au Parti Radical. Il s'agit d'un résultat important. Jamais en effet au cours du mois d'août des années précédentes un tel résultat n'avait été atteint. Important aussi parce qu'il a été obtenu grâce à l'utilisation des rares et pauvres moyens de communication dont dispose le parti ("Nouvelles Radicales" en italien et en français, "Radio Radicale" en Italie seulement, "Lettres Radicales" dans sept langues). Enfin, parce qu'il a été obtenu dans le silence presque total de l'information écrite, parlée et télévisée (à quelques rares exceptions près dont "Libération" en France).
Au mois de septembre, à un moment où le retour des vacances aurait dû entraîner une augmentation des inscriptions, on a par contre assisté à leur diminution dans des proportions d'un quart environ. Et, si l'on s'en tient au nombre d'inscriptions recueillies durant la dernière semaine du mois de septembre (33), la chute prévisible pour le mois d'octobre risque d'être supérieure à 60%.
Il s'agit là du véritable, grave et dramatique problème devant lequel nous nous trouvons. Mais, si nous avons réussi grâce aux sommes recueillies jusqu'ici à garantir l'activité du parti durant les mois d'août et de septembre;
Si nous avons réussi à assurer le renforcement de quelques-uns des services essentiels, tel que la transformation de "Nouvelles Radicales" - édition italienne, de mensuel en "tri-mensuel" (nous n'y sommes pas arrivés pour l'édition française) et à nous doter d'un instrument tel que "Informations Radicales" (uniquement en langue italienne pour le moment) pour pouvoir communiquer très rapidement avec le demi millier de camarades plus directement engagés dans la vie du parti;
Si nous avons pu débloquer quelques-unes des activités "gelées" par le Conseil Fédéral de fin juillet telles que le Colloque International sur l'antiprohibitionnisme de Bruxelles, telles que les initiatives en direction des pays de l'Est du mois d'août (en Tchécoslovaquie et en Pologne) et du mois de septembre (en Hongrie);
Si nous avons pu mettre en chantier un "numéro unique" de "Nouvelles Radicales", qui, traduit dans neuf langues au moins, pourra être distribué à des centaines de milliers d'exemplaires dans la plupart des pays d'Europe et constituer ainsi la première véritable "carte de visite" du Parti Radical dans des pays où nous sommes peu présents. Ce qui devrait favoriser de nouvelles inscriptions, indispensables pour rendre le P.R. réellement transnational;
Si nous avons pu reprendre l'initiative en direction de tous les parlementaires d'Europe pour la convocation des Etats Généraux des peuples européens en vue du Sommet européen des Chefs d'Etat et de Gouvernement de Rhodes, en décembre prochain;
Si ces jours-ci nous sommes en train d'organiser le prochain Conseil Fédéral à Jérusalem, en dépit des énormes difficultés et coûts que cela comporte;
Si nous avons réussi à arriver jusqu'ici c'est grâce à l'argent versé à plus de soixante pour-cent par d'anciens et de nouveaux inscrits au parti.
Mais si, comme cela est en train de se passer pour le moment, ce mouvement s'éteind progressivement, nous serons condamnés, de nouveau, à la paralysie.