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Pannella Marco - 24 novembre 1988
Territoires occupés
Intervention de Marco Pannella au Parlement européen

SOMMAIRE. On discute des problèmes des "territoires occupés" où on lieu des massacres: même des massacres d'enfants et dans un pourcentage tellement élevé que cela parait vraiment incompréhensible. Il ne considère pas possible que ce soit l'armée israélienne qui veuille ces morts. Et alors, que se passe-t-il? La Commission doit fournir des renseignements précis sur ce qui se passe: l'"intifada", par ex., qui est certainement une véritable action de guerre. De la part de ceux que nous sommes habitués à considérer des victimes nous vient une sorte de "terrorisme psychologique". Une information correcte balayerait ces schémas.

(DISCUSSIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, 24 novembre 1988)

Pannella (NI). Monsieur le Président, chers collègues, Monsieur le Commissaire, nous sommes tous d'accord: la réponse qu'on nous a donnée hier soir ne nous satisfait absolument pas.

Les questions qui ont été posées par M. Telkämper sont extremement sérieuses.

Au mois de mars 1988, nous n'avions pas donné notre avis conforme. Cela a été fait après mais, dans l'exposé des motifs, nous lisions qu'il y avait une situation de guerre civile dans les territoires occupés. Il faut être vigilant. La Communauté tout entière a donc un devoir de réflexion.

Dans les territoires occupés, on dénombre de plus en plus d'enfants tués ou blesses. L'armée israélienne a-t-elle l'ordre de tuer ou de blesser des enfants? Cela ne me paraît pas l'explication la plus probable, Monsieur le Président, mais le fait est que le pourcentage d'enfants tués et blessés est tout à fait incompréhensible.

Monsieur le Président, s'il y a guerre civile. entre qui? Nous avons entendu M. le commissaire ainsi que deux mères tuées par l'armée israélienne ou les Israéliens.

Que se passe-t-il? Il y a des sabotages, je veux bien. Si j'étais, comme je le suis moralement, un Israélien, je ne tolérerais certainement pas que les grands mérites historiques et la grande fonction historique de mon pays soient gâchés par M. Shamir et son gouvernement.

Mais cela dit, il y a aussi une contrepartie. L'intifada, c'est une initiative de guerre, c'est une imtiative pour la libération ou pas. La Commission doit nous informer de la situation avec beaucoup de précision et de netteté intellectuelle. Quelles sont les entraves, les difficultés? Viennent-elles d'un seul côté? Qu'elles viennent d'un côté ou de l'autre, il ne faut pas que nous les lisions dans le »Financial Time ou dans un autre journal. Nous devons être immédiatement mis au courant sans attendre les initiatives parlementaires. Il y a une paresse ou une sous-évaluation de la part de la Commission de l'importance de ces accords commerciaux que nous ne pouvons que dénoncer et que nous ne pouvons que regretter profondément. Je le dis a la Commission avec d'autant plus d'énergie que je crois que si nous avions une information ponctuelle sérieuse, courageuse, certains schémas seraient balayes.

La situation est plus complexe. Le problème des autorités palestiniennes et de leur liberté n'est pas seulement ce qu'on nous raconte. Il y a une sorte de terrorisme qui n'est pas seulement psychologique, qui vient de la part de ceux que nous sommes habitués à ne considérer que comme des victimes. Nous faisons l'équation au départ d'une organisation politique aussi prestigieuse soit-elle: un peuple, des mères, des producteurs, des entrepreneurs, des paysans. La réponse que nous a donnée la Commission n'est pas du tout satisfaisante. C'est par le biais d'accords commerciaux que nous pourrions faire passer des options politiques vis-à-vis d'Israèl. Nous devons nous assurer entièrement la défense des intérêts et des droits des producteurs, des paysans, des gens, des commerçants en faveur desquels on a conclu ces accords.

Voilà, Monsieur le Président, je souhaite vraiment que la Commission comprende qu'elle a là une responsabilité importante.

 
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