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Buda Geza - 10 dicembre 1988
INTERVIEW A GEZA BUDA (UNION LIBRE DEMOCRATIQUE) PAR OLIVIER DUPUIS

SOMMAIRE: Les organisations indépendantes en Hongrie; les objectifs et les difficultés; la collaboration et les différences entre la Fidesz, la Châine pour la liberté d'initiative et le Forum démocratique; l'union européenne; l'Union Libre Démocratique et les élections; l'inscrition au Parti Radical et le rôle du Parti Radical en Hongrie.

Q. La première question, Géza, est incontournable: qui es-tu et en quoi a consisté ta vie jusqu'à maintenant?

R. Je m'appelle Géza Buda. Dans les années '70 j'étais étudiant à l'université, et je faisais partie du Kisz (c'est-à-dire, le mouvement de jeunesse du Parti communiste). J'ai quitté cette organisation en 1976 pour fonder avec d'autres jeunes un nouveau groupe, le Club, qui est une association dont le but était de réagir aux directives du gouvernement qui imposaient aux nouveaux diplômés un poste de travail décidé d'autorité, sans possibilité de choix. Il y avait des membres du Club, comme Sàndor Szilàgy et Ferenc Miszlivetz qui sont devenus plus tard des activistes du plus vaste mouvement démocratique. Le gouvernement a essayé d'éliminer cette intiative de sorte que la plupart d'entre nous avons organisé un club non officiel, plus petit qui se réunissait dans de appartements privés pour discuter avec des responsables de l'opposition.

Q. En quoi consistaient ces discussions, quels en étaient les objectifs?

R. C'est la politique qui nous intéressait mais nous n'avions pas les idées très claires sur les possibilités qui s'offraient à nous. Nous étions des autodidactes de la politique qui essayions d'analyser la situation. Ainsi, pour la première fois dans l'après-guerre, nous avons pu parler de politique, connaitre nos droits; même si, lorsqu'on se parlait au téléphone, on se disait qu'on devait se voir pour étudier ou parler des cours de l'université.

A la fin des années '70, j'ai assisté heureux au grand développement de ce mouvement, désormais connu par tout le monde et j'ai commencé à collaborer avec la presse indépendante clandestine. Durant cette période, nous étions avec d'autres jeunes à la recherche de contact avec les Hongrois de Transsylavanie et nous avons lancé l'opération "tourisme culturel". Le gouvernement n'est pas intervenu directement contre nous, même si beaucoup de nos membres ont été licenciés de leur travail. Moi, à ce moment-là, je ne travaillais pas, et je n'étais pas non plus aux premières lignes du mouvement démocratique.

Au début des années '80 nous avons voulu prendre des contacts en Pologne, où l'activité de l'opposition démocratique était en train de se développer.

Jusqu'à il y a deux ans, la situation était vraiment pire que maintenant. Par exemple, tous les 23 octobre, (anniversaire de la révolte de 1956 NdT) la police arrêtait tous ceux rappelaient la révolte d'une manière ou d'une autre, (avec des cocardes, des bougies ...) La situation actuelle est différente.

Q. Parle-nous de tes difficultés, de tes conditions économiques.

R. Ma situation économique n'est ni meilleure ni pire que celle des autres hongrois.

Q. Depuis un an tu participes à la fondation de nouvelles organisations indépendantes, parmi lesquelles la Chaîne pour la liberté d'initiative et la Fidesz. Tu es membre de ces deux organisations, mais pas de Forum démocratique. Tu peux nous expliquer l'évolution de l'initiative de ces groupes?

R. Depuis le milieu des années '80, une collaboration s'est instaurée entre les "alternatifs" (c'est un expression qui ne s'est pas enracinnée en Hongrie, l'expression usuelle est plutôt màsképgondolkodó, ce qui signifie, "qui pense autrement" Ndt). Prenons deux exemples: nous avons publié un livre à la mémoire d'Istvàn Bibó. Bibó est une figure politique de haut rang, et pas seulement durant la période de la révolte, il a toujours été tenu à l'écart de la vie publique officielle, il est mort en 1956 NdT. Nous avons organisé un colloque à Monor près de Budapest. Et bien dans un premier temps la collaboration s'est très bien déroulée, mais ensuite, le Forum démocratique hongrois a décidé de suivre une ligne politique différente, à Lakitelec (où il a tenu sa réunion constititive en automne 1987).

Je considère que la constitution de la Chaîne pour la liberté d'initiative a voulu donner une nouvelle impulsion au front populaire, pour que les différentes forces ne se dispersent pas.

Q. Peux-tu nous expliquer quelles sont les différences entre la Fidesz, la Chaîne pour la liberté d'initiative et le Forum démocratique?

R. A l'origine, les deux dernières organisations que tu as mentionnées étaient les seules existantes, la Fidesz est arrivée plus tard. Quand la Chaîne a été fondée, j'ai senti tout de suite la nécessité d'en faire partie, même si le problème princpal pour moi était que j'aurais voulu que la Chaîne ait une structure classique, avec des membres qui puissent s'y inscrire et pas une structure trop "ouverte". Le Forum démocratique a réagi rapidement à la création de la Chaîne et a refusé d'en faire partie. La Fidesz, Organisation des jeunes démocrates, a été fondée à la fin du mois de mars dernier. Les idées et les principes de la Fidesz sont assez semblables à ceux que nous avions dans les années '70. Ainsi, je me suis inscrit à la Fidesz et je me suis rendu compte par la suite que beaucoup de gens considéraient que la Chaîne était incapable de coordonner réellement les diverses initiatives des si nombreux mouvements et groupes. Le dimanche 13 novembre dernier, nous nous sommes rencontrés pour former l'Union Lib

re Démocratique. Mais la chaîne est toujours en vie. La Chaîne pour la liberté d'initiative a expliqué dans son mémorandum quelles sont ses racines, ses points de référence et elle en a établi la liste. Mais cette liste ne contient pas beaucoup de noms que le Forum Démocratique considère comme les siens, qui font partie de sa tradition. Ma réponse sera peut-être un peu dure mais je crois que l'Union Libre Démocratique, dans ses principes, veut donner une dimension européenne à la culture hongroise, alors que le forum démocratique tend à une dimension plus particulariste.

Q. Peut-être même un peu nationaliste ? ...

R. Oui, c'est quelque chose dans ce genre, je ne veux pas être trop dure avec Forum démocratique mais c'est comme ça.

Q. Certains au Forum démocratique parlent de l'hypothèse d'une Union de l'Europe centrale, comme le propose Csaba Kiss ou le Tchécoslovaque Milan Kundera. Considérez-vous qu'il faut obtenir d'abord l'Union de l'Europe Centrale ou bien se battre pour l'Union de l'Europe tout entière?

R. Ca pourrait être une bonne chose, mais je ne crois pas que ce projet a une chance d'être réalisé politiquement. Je pense qu'il y a une contradiction. Déjà au début Oszakar Jaszi avait eu l'idée d'une confédération des Etats est-européen mais le Forum démocratique ne se reconnait pas en lui même s'il dit qu'il faudrait constituer une fédération est-européenne. Il y a actuellement plusieurs tendances au Forum démocratique. Et celle-ci en est une parmi d'autres.

Q. Mais toi personnellement, Géza qu'est-ce que tu pense du principal objectif politique du Parti radical, celui de l'Union européenne?

R. C'est certainement un des idéaux de l'Union Libre Démocratique, mais je ne vois pas actuellement quelle route parcourir en vue de cet objectif.

Q. Nous avons lu dans la presse occidentale que l'Union Libre Démocratique est presque un Parti et qu'entre autre elle veut se préenter aux élection? Est-ce vrai?

R. Oui. Tout comme Forum démocratique et la Fidesz, nous aussi, nous participerons aux élections.

Q. Et tu crois qu'il sera opportun de présenter aux élections trois ou quatre listes d'ooposition?

R. Je crois que d'une certaine façon nous pourrons former une coalition politique, en unissant nos forces.

Q. Nous savons que la presse de régime a récemment attaqué la Fidesz. Quelle est la position de la presse officielle vis a vis du Forum et de l'Union?

R. On peut lire tous les jours des nouvelles sur la Fidesz dans les journaux. La Chaîne et l'Union Libre Démocratique n'ont pas la résonnance de la Fidesz, mais en compensation elle ne fait pas l'objet de critiques excessives. Du Forum démocratique, les journaux ne parlent jamais en mal, au contraire ils lui accordent un grand intérêt.

Q. Certains membres du Présidium du Forum démocratique ont dit que d'ici deux ans, le régime hongrois serait pluraliste. Est-ce que tu crois que c'est possible?

R. Tout peut arriver mais je crois pour ma part que nous allons assiter à un durcissement de la dictature, même si je ne l'espère pas. Je crois que ce gouvernement sent qu'il ne lui reste pas beaucoup de temps et qu'il ne peut vraiment rien faire. A ce props, je te conseille de parler avec le docteur Mihaly Bihari, professeur d'université qui a récemment été expulsé du Parti communiste.

Q. Et maintenant, Géza, pourquoi as-tu décidé de t'inscrire au Parti radical?

R. En août dernier, j'ai rencontré différentes personnes au cours de la Conférence sur les droits de l'homme de Cracovie et ils m'ont parlé du Parti radical, que je ne connaissais que par Cicciolina. Cicciolina m'était très sympathique, mais rien de plus. Grâce à ces personnes, j'ai appris beaucoup de choses sur le Parti radical, et maintenant je sais qu'il est fondamental d'être membre du Parti radical parce que ce parti a des objectifs très important pour tout le monde, et moi, j'ai choisi librement de m'inscrire pour pouvoir me mettre à sa disposition, travailler à la diffusion et à la réalisation de ses objectifs. C'est pour cela que j'ai déjà commencé à chercher d'autres inscrits en Hongrie, et à discuter pour collaborer avec le P.r. Ici en Hongrie et en Europe de l'Est, il y a une concentration des problèmes dont s'occupe le Parti radical, et c'est ici que les tâches les plus importantes l'attendent.

Q. Tu crois qu'il est possible d'organiser le Parti radical aussi en Hongrie?

R. Oui, je suis convaincu qu'il a beaucoup de possibilité et qu'un jour viendra où il faudra organiser le P.r. en Hongrie. Mais, en clair, cela signifie que d'abord vous devrez nous connaitre, apprendre à connaitre la mentalité, la situation politique et économique de l'Europe de l'Est.

Q. Selon toi, quelle serait la tâche, ou l'aide la plus efficace que le Parti radical pourrait apporter ici en Hongrie?

R. Je crois que le rôle du Parti serait en premier lieu de faire connaitre, de rendre populaire l'idée de l'Europe unie.

Q. Tu crois qu'il serait possible d'organiser un Congrès du Parti radical ici, à Budapest?

R. Oui. Si la situation politique demeure telle qu'elle est actuellement ou si elle s'améliore, mais je suis pessimiste. Au stade actuel, si vous voulez organiser une chose du genre, faites-le parce que le système est tolérant. Mais qui sait s'il le sera encore dans deux ou trois ans.

Q. Une autre question. Il semble que la Fidesz a le problème qu'elle a beaucoup d'objectifs, peut-être de trop, qu'elle s'occupent de trop de choses. Pourquoi ce choix?

R. Il me semble que ça se passe comme ça parce que la Fidesz n'est pas un parti politique, mais un rassemblement de jeunes démocrates. La Fidesz n'a pas de contenus politiques concrets. Ce qui est important dans l'action de la Fidesz, c'est qu'elle permet aux jeunes d'apprendre comment on fait de la politique, de leur apprendre quel est ou quel pourrait être leur rôle.

Si, comme c'est probable, la Fidesz participe aux élection de 1990, ce n'est pas parce qu'elle veut aller au gouvernement, mais pour permettre à qui le désire d'exprimer son opinion.

Q. Comment le Parti radical pourrait-il s'y prendre pour atteindre le plus grand nombre de personnes, pour expliquer pourquoi il faut se battre pour les Etats-Unis d'Europe, pourquoi utiliser la nonviolence comme méthode d'action politique ... ?

R. Après le Congrès de Zagreb, nous voudrions avoir une rencontre avec vous ici à Zagreb, comme je l'ai déjà dit, et si nous connaissons mieux votre parti, je crois qu'il s'offrira au P.r. de grandes perspectives en Hongrie. L'idée de célébrer son congrès à Budapest me semble bonne, mais je crois qu'il vaudrait mieux - si vous en avez la possibilité - d'organiser une assemblée à Budapest qui permette à tout le monde de mieux connaître le P.r. et d'en discuter. Nous sommes disponibles à faire en sorte qu'il y ait de nombreux journalistes et commentateurs politiques officiels, et cela assurerait une extraordinaire publicité.

-Merci Géza, et au revoir à Zagreb.

 
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