SOMMAIRE: L'utilisation du Remède Unique permet de varier la puissance de la dynamisation, et par conséquent, d'administrer des puissances différentes et d'observer les variations, décrites par la loi de Herring.

(Actes du rencontre transnational: "LE REMEDE HOMEOPATIQUE, LE NON-MEDICAMENT. UNE PROPOSITION POUR SA RECONNAISSANCE" - Rome, 12 - 13 décembre 1988).

Mesdames et Messieurs, chers Collègues

L'expérience d'un médecin de campagne comme moi, m'a amené à faire de brèves réflexions que je veux vous communiquer avec simplicité.

Si dans l'univers il existe des ordres et des lois qui les gouvernent, dans la guérison d'un individu malade il doit exister aussi une loi qui vaille pour tout le monde et qui gouverne de quelque façon la guérison.

Cette simple observation fut suivie et étudiée par un médecin Homéopathique très connu: le Dr. Costantino Herring qui énonça, de façon simple et facilement compréhensible et non seulement pour un médecin, la manière dont doit se produire la guérison d'un individu malade.

(PREMIERE DIAPOSITIVE)

La première diapositive concerne l'énonciation de la loi.

La loi de Herring dit: La guérison se poursuit du haut vers le bas, dans le sens physique du terme, de l'intérieur vers l'extérieur, depuis les organes les plus importants jusqu'aux organes moins importants, et de toutes façons dans l'ordre inverse d'apparition des symptômes.

Pour démontrer cela, je veux vous raconter un cas que j'ai vécu au début de mon expérience de jeune médecin, un cas difficile et qui comme toutes les choses difficiles de la vie, a changé beaucoup ma vie de médecin et peut-être même ma vie d'homme.

Je veux vous parler d'un cas de "Les, de Lupus érythémateux systémique", qui s'est bien terminé, parcequil y en a d'autres que j'ai suivi directement et malheureusement sans succés, mais pour lesquels, de la même façon, l'Homéopathie a joué clairement son rôle.

C'est un ami qui m'a sollicité pour venir en aide si possible, à une jeune femme de 32 ans, atteinte depuis plusieurs années de "Les". A 17 ans, elle fut frappée par des douleurs articulaires qui furent soignés tout d'abord comme un rhumatisme articulaire aigü, et ensuite, après un an de thérapies, l'on décida l'hospitalisation. Après quoi, les médecins de cet hôpital, s'étant rendu compte de la gravité du mal, envoyèrent notre jeune femme dans un hôpital plus spécialisé de l'Université de Naples, et ultérieurement, à la demande délibérée de la patiente, à l'Université de Rome.

Donc la maladie s'avéra sous tous les points de vue et elle fut confirmée également par un examen bioptique.

Entre 17 et 32 ans, plusieurs thérapies se succédèrent, mais je tiens à vous faire remarquer que notre malade choisit de vivre comme une morte-vivante dirai-je, parceque récluse à la maison, elle ne sortait uniquement que pour aller chez les médecins.

Qu'est-ce que cela comporta pour sa personnalité? Ses relations sociales? Une fermeture complète, un autisme infantile qui eut son expression culminante lorqu'elle refusa le colloque avec notre illustre Prof. Negro, de telle sorte que je fus embarrassé. Elle avait intériorisé, non seulement la pathologie physique, mais elle avait amené avec elle tous les problèmes associés à l'utilisation de certaines substances et à la maladie même.

Je voudrais vous raconter comment je commençais à traiter ce cas, parceque cela me semble très important. J'utilisais donc un produit Homéopathique complexe, et l'état de la malade s'améliora. Comme la malade présentait déjà des signes d'insuffisance rénale chronique, même si légère, et comme elle présentait déjà une hypertension assez élevée, et comme elle accusait des douleurs articulaires, je pensai utiliser justement un "complexe". La malade alla beaucoup mieux, nous le constatâmes à travers les examens hématologiques, à travers les différents paramètres (je le souligne parceque j'y tenais) relevés à l'Université où j'envoyais ma malade pour des contrôles et où en réalité, elle disait en mentant, qu'elle suivait une thérapie classique.

Ainsi donc, ma patiente, amenée à notre Université pour être étudiée,arrive déjà en meilleure santé. Mais pas son caractère. Je vous ai déjà raconté son aspect, sa façon de se comporter, elle ne voulut pas entre autre, entrer dans la salle, pour pouvoir être interrogée par des collègues. Et cependant les analyses médicales montraient une nette amélioration.

Lorsque je soumis le cas à mon illustre maître,le Prof. Negro, il me sourit de façon paternelle et il me fit comprendre ensuite que face au "Les", la loi de l'Homéopathie était valable, la loi des similitudes et que je ne devais pas avoir peur d'une maladie grave, parceque la maladie grave s'exprime dans un physique unique qui n'est pas reproductible, unique du point de vue génétique, du point de vue psychique, du point de vue social.

Et cela a été pour moi une grande chance, parceque commença le Remède Homéopatique Unitaire.

Qu'est-ce qui se produisit par rapport à la loi de Herring? Lorsque j'ai utilisé le "complexe" - je traitais alors ainsi mes patients, tout en ayant des résultats, je m'obstinais à le défendre, la mienne n'est pas une diatribe, c'est une constatation, une conversion si vous voulez, mais dictée par les faits - Par rapport à la loi de guérison, ma malade eut quelque chose de révolutionnaire : tandis qu'au début seuls les indices des analyses hématologiques se modifiaient, mais son bien-être tant bien que mal restait là, par la suite nous commençâmes à voir réapparaître des syntomatologies qui avaient été auparavant supprimées et qui n'étaient plus présentes depuis des années après l'administration du Remède Unique Arsenicum Album.

Naturellement cela impressionna beaucoup ma malade, parcequ'elle pensa que la maladie était en train de reprendre le dessus et revenir en force, mais n'impressionna pas notre école, ni le médecin. Pourquoi? Parceque les douleurs articulaires se représentèrent, qui avant étaient localisées plus particulièrement dans le rachis, et celles-ci commencèrent à se déplacer vers les articulations les plus périfériques et en outre il y eu le retour du masque classique du Lupus érymatheux systémique. Et ensuite commencèrent à apparaître d'autres symptômes mineurs qui avaient déjà existé, et aussi la fièvre que je notais pendant toute cette période-là.

Donc notre malade s'acheminait-elle vers une aggravation ou une amélioration? Par rapport à la loi de Herring, elle allait vers une amélioration. Voyons pourquoi: avant tout parcequ'il y avait un déplacement des symptômes articulaires du haut vers le bas, c.à.d. que les douleurs passèrent à des segments articulaires plus distaux par rapport au centre. Deuxièmement parceque des reins, organes hiérarchiquement plus nobles, elles passèrent à la peau, dernière roue du carrosse, si l'0n peut dire dans la hiérarchie des appareils et des systèmes du corps humain.

Qu'est-ce que cela signifie ? cela signifie que le médecin a la possibilité pronostique et thérapeutique d'établir si le médicament est approprié, si le pronostic est bon ou mauvais pour le malade. Je vous parle de pathologie grave étiqueté communément comme non-guérissable, et non pas d'une simple pathologie aigüe ou d'autre genre.

En outre, chez cette patiente le hasard a voulu que se produisit également la troisième condition, c.à.d. qu'il se présentait de vieux syptômes, dans l'ordre inverse d'apparition. Il n'est pas toujours aussi facile - malheureusement les symptômes n'apparaîssent pas toujours de cette façon, mais il suffit qu'une seule condition se produise et nous pouvons déjà donner notre jugement positif ou négatif sur le diagnostic.

(DEUXIEME DIAPOSITIVE)

Dans la deuxième diapositive, j'ai essayé de hiérarchiser un peu les organes et au centre nous voyons le cerveau, en effet il suffit de penser une chose, c.à.d. qu'une légère et minime lésion cérébrale produise périfériquement de gros dommages, et c'est au tour du coeur, l'hypophyse, le foie, les poumons, les reins, les testicules et les ovaires, les os, les muscles, la peau.

Comme vous le voyez, dans notre cas nous passâmes d'une pathologie qui touchait les reins à une pathologie qui allait au contraire frapper la peau et les os. On allait d'un organe plus important à un autre moins important, de l'intérieur vers l'extérieur.

Qui faut-il donc remercier, si mon cas a eu ce type d'évolution? la réponse est sans aucun doute une seule : Le Remède Unique, qui m'a donné la possibilité avant toute chose d'évaluer l'évolution de la symptômatologie, deuxièmement ,qui m'a donné la possibilité de pouvoir dire à ma malade de supporter quelques troubles momentannés parcequ'elle allait de toutes façons en s'améliorant, troisièmement parcequ'une chose de ce genre est universellement vérifiable, parceque parler de loi signifie parler d'une chose que l'on peut constamment et continuellement vérifier, c.à.d. que cela se vérifie toujours par la guérison autrement elle ne peut pas être définie comme loi.

Il est donc question de méthodologie et moi-même je peux affirmer qu'administrer plusieurs substances peut donner un bénéfice, mais la méthodologie n'existe plus. Donc le Remède Unique pour cette raison et j'ai fait ce choix par la suite qui m'a donné beaucoup de satisfactions grâce à ce cas.

Le cas, après deux années de thérapie, a évolué de façon positive et nous avons traité cette malade jusqu'en 1986. Depuis, elles n'a plus eu de rechutes, et depuis nous ne lui avons pas administré de Remède. Comme le disait l'illustre Dr. Kent: "il ne faut pas fouetter un physique qui n'en a pas besoin".

Que s'est-il donc passé après cette évolution symptomatique positive ? la malade a eu un ré-équilibre presseur sous l'aspect clinique, elle a eu une amélioration documentée par l'insuffisance rénale qui s'est réduite à des valeurs normales. La protéinurie s'est abaissée normalement, l'hématurie a disparu, mais il ne faut pas oublier une chose : son comportement par rapport à la vie s'est modifié complètement. Elle qui ne voulait pas sortir,qui voulait rester seule à la maison à attendre la mort - remarquez bien qu'elle avait même renoncé aux biens que ses parents lui laissaient, au profit des deux autres frères, et se sentant bien mieux dans un monde qui ne lui appartenait plus, qu'elle ne sentait plus comme le sien, et grâce à l'aide médico-homéopathique du médicament et à l'aide moral des amis, parents et du médecin, elle a réussi à sortir de cette situation et à ma grande satisfaction, il y a un mois, elle m'appela. Je pensais qu'il y avait à nouveau un problème, mais elle me rassura au téléphone:

"il m'est difficile de vous le demander de vive voix, mais je voudrais un renseignement, une éventuelle grossesse, avec ma maladie, comment pourrait-elle se terminer ?" Je fus très content de savoir que non seulement elle avait surmonté essentiellement cet autisme infantile, cette façon d'être absurde, invivable, fermée, qu'elle avait par rapport à la vie et à la société mais aussi qu'elle s'apprêtait à se marier.

Celui-ci n'est pas un développement qui apporte des éléments purement techniques, et je m'en excuse parceque ces éléments sont à votre disposition, mais il serait trop ennuyeux de montrer tous les tableaux, toutes les évolutions, tous les graphiques que nous avons produit pour établir quelle était l'évolution clinique du cas. Mais j'ai voulu en parler parcequ'elle résume de façon simple, ce que la loi de Herring porte à l'attention de chaque esprit homéopathique et dirai-je à l'attention de chaque esprit guidé par le bon sens.

Tandis que dans la médecine officielle - puisque la nôtre est considérée comme "l'autre médecine" - se dirige vers le spécifique, la recherche visée de l'antibiotique contre le germe, le monitoring pharmacologique, et par conséquent, le choix subtil de la quantité de médicaments à administrer, nous, nous sommes en train de nous chamailler et nous discutons encore sur un concept qui me semble dépassé, dépassé par la science à tous les points de vue, c.à.d.celui d'établir s'il est préférable d'administrer quelque chose de hautement visé ou bien plusieurs choses en même temps et dont on ignore l'effet qu'ils produiront dans l'organisme. Et aussi parceque dans ce cas, un autre portant de l'homéopathie ferait défaut, celui de l'expérimentation pure, autrement dit, il n'existe pas d'expérimentations de médicaments complexes.

Faut-il alors éliminer ces médicaments du commerce? je dirais non! Il peuvent être étiquetés sous une autre forme, parcequ'ils donnent des résultats bien sûr,mais des résultats limités. Pourquoi? Si j'avais continué à administrer à ma patiente mon complexe, elle aurait eu à un moment donné le phénomène d'accoutumance, c.à.d. que le résultat se serait stabilisé et au fur et à mesure le cas m'aurait échappé des mains.

Par contre, l'utilisation du Remède Unique m'a permis de varier la puissance de la dynamisation, et par conséquent, d'administrer des puissances différentes, et par là, d'observer les variations, décrites par la loi de Herring. Que se passait-il le plus souvent ? Une manifestation cutanée disparaîssait et un symptôme plus profond réapparaissait. Qu'est-ce que cela signifiait pour le médecin ? C'était un langage clinique qui indiquait l'administration d'une puissance plus forte. Il est impossible de faire cela avec un médicament qui contient des puissances enregistrées précédemment par le Ministère de la santé et par le laboratoire pharmaceutique qui l'a produit. Je crois que nous n'avons pas de doutes sur la manière de défendre la méthode rigoureuse au profit surtout des consommateurs, parcequ'il me semble que nous avons également, ici présents, leurs représentants. Les consommateurs doivent avoir des garanties et il appartient à l'Etat de le faire. L'Etat ne peut pas se prêter à des jeux corporatist

es d'intérêts spécifiques, mais il doit collaborer avec la science authentique comme l'a dit pratiquement le Professeur Negro.

Et enfin, je voudrais vous dire une dernière chose sur le cas que j'ai exposé de la manière la plus simple uniquement pour faire réfléchir non seulement les non-médecins, mais plus particulièrement moi_même et tous les collègues en ce qui concerne la possibilité d'une intervention thérapeutique sur chaque pathologie.

L'une des leçons que j'ai reçu du Professeur Negro est la suivante: par sa façon d'être, et non pas par ses paroles, par sa façon d'être, agir dans tous les cas, parcequ'il n'existe pas de cas ou de pathologies que l'Homéopathie ne puisse traiter, et par conséquent de dire avec discernement : "l'épilepsie oui, ou bien le Les non, et vice-versa, l'insuffisance rénale aigüe non, et la fièvre maltaise oui", ne fait pas partie selon moi de notre héritage culturel et technique du point de vue clinique et médical, et par conséquent nous devons abandonner cette conception psychologique d'infériorité par rapport à des méthodologies qui ont bien sûr le mérite d'avoir isolé probablement le virus d'une pathologie déterminée, mais qui n'ont pas eu de même le mérite de prévenir et soigner sans nuire.

Et je conclus en pensant à celui qui le premier, en tant qu'homme d'Etat, eut le courage d'accepter, d'institutionnaliser et de rendre publique la Médecine Homéopathique.

(TROISIEME DIAPOSITIVE)

Je veux parler du grand Gandhi, et c'est également un hommage au Docteur Chand, indirect, mais c'est toujours un hommage à un homme qui a fait de la non-violence et du bon sens, un sens à sa propre vie.

"L'Homéopathie" disait Gandhi, "est la dernière méthode raffinée pour soigner les patients, économique et non violente, le Gouvernement l'encourage beaucoup, en le soutenant dans ses efforts".

C'est cet espoir, que nous aussi, médecins homéopathes italiens, nous plaçons face à notre classe politique.

C'est cet espoir que tous les malades qui ont obtenu des bénéfices de l'Homéopathie dans le corps et dans l'esprit, placent à l'égard du futur de la Médecine Homéopathique.